Genesis AI lève 105 M$ pour révolutionner la robotique
Genesis AI a levé 105 M$ en amorçage pour fusionner IA et robotique généraliste, avec le soutien de Xavier Niel, Eric Schmidt et Bpifrance.

De nouveaux signaux forts se multiplient en faveur de l’IA couplée à la robotique, à l’instar de la jeune pousse Genesis AI qui vient de réussir un tour de table de 105 millions de dollars pour soutenir une vision ambitieuse : révolutionner les tâches physiques à travers une intelligence artificielle appliquée.
Un tour de table impressionnant pour une phase d’amorçage
Alors que beaucoup d’entreprises technologiques éprouvent des difficultés à boucler des tours de financement importants, Genesis AI vient de créer la surprise en réunissant la somme colossale de 105 millions de dollars. Sur le plan économique, une telle levée s’avère rare même chez les startups centrées sur l’intelligence artificielle, surtout lorsqu’il s’agit d’un tour d’amorçage.
Les fonds de capital-risque Eclipse et Khosla Ventures ont mené la levée. D’autres investisseurs renommés, dont Bpifrance, HSG, Xavier Niel (fondateur d’Iliad, 42 et Station F) et Eric Schmidt (ancien PDG de Google), ont également participé. Cette opération illustre la confiance grandissante dans l’approche de Genesis AI : unir les progrès récents en IA à une recherche intensive en robotique généraliste.
Ce montant préfigure la détermination des créateurs de la société à bâtir une infrastructure solide et à développer des modèles algorithmiques de pointe capables de résoudre les problématiques concrètes de la robotique. De plus, le profil des investisseurs engagés démontre un intérêt marqué pour la prochaine vague technologique qui marie IA et automatisation physique.
En France, ce financement renforce la dynamique de l’écosystème local. Des organisations comme Bpifrance encouragent souvent des projets qui, à première vue, semblent risqués mais qui offrent un fort potentiel de croissance économique. Pour Genesis AI, c’est aussi un moyen d’affirmer progressivement son identité sur la scène mondiale, d’autant plus que la jeune pousse possède une double implantation dans l’Hexagone et en Californie.
Les investisseurs de renom : Xavier Niel et Eric Schmidt en première ligne
L’entrée dans le capital de Xavier Niel et Eric Schmidt donne un élan tout particulier à Genesis AI. D’un côté, Xavier Niel est une figure emblématique de la tech française : sa participation dans de nombreux programmes d’incubation et son rôle de pionnier dans la création de l’école 42 en font un soutien de poids pour la communauté entrepreneuriale de l’Hexagone. De l’autre, Eric Schmidt apporte son expérience de géant mondial, acquise pendant ses années de direction chez Google, où il a grandement contribué à l’essor de l’IA appliquée aux moteurs de recherche, aux plateformes d’annonces en ligne et à l’optimisation de la navigation sur le Web.
Au-delà des capitaux engagés, cette alliance symbolise une rencontre entre l’ingéniosité française et l’expertise internationale. L’appui de ces figures reconnues dans l’industrie numérique met en évidence la convergence d’intérêts : consolider des technologies capables de transformer la vie quotidienne, notamment en automatisant les tâches répétitives pour rediriger la main-d’œuvre vers des missions à plus forte valeur ajoutée.
Cette convergence pourrait également renforcer la crédibilité de Genesis AI sur le plan institutionnel, tant auprès des futurs partenaires industriels que des organismes publics. En effet, la présence de Bpifrance dans le tour reflète une volonté des pouvoirs publics d’ancrer en France des projets d’envergure, tout en bénéficiant de l’attraction internationale que suscite la Silicon Valley.
Les racines de Genesis AI : l’influence de la « mafia » Mistral AI
L’idée de « mafia » fait référence à un réseau soudé d’anciens employés expérimentés, comme cela a pu être observé longtemps avec l’« effet PayPal » dans la Silicon Valley. Dans le cas présent, Genesis AI a vu le jour grâce à l’impulsion de Théophile Gervet et son partenaire de recherche, le scientifique chinois Zhou Xian. Tous deux bénéficient de l’aura de Mistral AI, une startup française fondée il y a environ deux ans par Arthur Mensch et d’autres pointures de l’apprentissage automatique.
Comme Mistral AI devient une référence dans l’écosystème français, certains de ses anciens collaborateurs tirent parti de leurs connaissances et relations pour donner naissance à de nouvelles entités ambitieuses. L’objectif : poursuivre l’avancée rapide des technologies IA dans différents secteurs, dont celui de la robotique. Ce phénomène, déjà observé dans l’histoire de la tech (on pense notamment aux entrepreneurs sortis de Google, Facebook, ou encore Microsoft), contribue à l’émergence d’initiatives capables de se financer rapidement et de bénéficier de retours d’expérience éprouvés.
En quittant Mistral AI en décembre dernier, Théophile Gervet s’est associé à Zhou Xian, diplômé de Carnegie Mellon, pour bâtir Genesis AI : un pôle de recherche et développement qui mutualise la simulation avancée et les données issues du terrain, avec la volonté de forger une intelligence artificielle proche des capacités humaines dans l’exécution de tâches cette fois physiques.
Leur ambition englobe la conception d’un moteur de données universel, où se rencontrent simulations numériques, modélisation générative multimodale et grandes bases d’informations collectées sur le terrain. Une telle base de connaissances vise à perfectionner l’IA robotique en accélérant son apprentissage et son adaptation aux environnements réels.
Les anciens salariés de Mistral AI forment un écosystème soutenu par leur expérience commune. On y retrouve un accès privilégié aux ressources de la French Tech, une crédibilité accrue auprès des investisseurs, et une culture de la recherche très poussée. Ensemble, ils accélèrent la diversification et la création de startups à fort potentiel en France.
L’avènement de la robotique générale
Dans le domaine de la recherche robotique, on distingue d’ordinaire la robotique spécialisée (machines industrielles ou bras robotisés dédiés à une tâche unique) et la robotique généraliste (conçue pour accomplir des missions variées). La transition vers cette dernière représente un défi technique majeur : l’IA doit savoir s’adapter à de multiples scénarios, sans être rigide ni dépendre d’un environnement fermement contrôlé.
Pour y parvenir, Genesis AI table sur une approche où la simulation joue un rôle central. Les fondateurs misent sur la génération de données synthétiques réalistes pour compléter les informations recueillies sur le terrain. Ainsi, les algorithmes peuvent apprendre plus vite, sans s’exposer à des risques matériels coûteux ou à des scénarios difficiles à reproduire en conditions réelles.
Grâce à cette expérimentation hybride entre virtuel et réel, la startup espère réduire considérablement les coûts de développement et améliorer la sécurité dans les phases de test. Cette philosophie permettrait aussi d’accélérer l’essor de machines capables de s’adapter aux variations de l’environnement, un atout décisif pour déployer de la main-d’œuvre robotisée dans des domaines aussi variés que la logistique, la manutention, ou encore la santé.
Certains observateurs rappellent toutefois que, malgré les maisons de recherche déjà existantes sur le sujet, il reste énormément à faire pour que la robotique généraliste acquière la flexibilité du corps humain. On ne peut omettre, également, que l’IA, bien que prometteuse, doit encore franchir des étapes cruciales pour comprendre le contexte complexe dans lequel évolue tout robot amené à interagir avec son environnement.
Une double implantation : Paris et Palo Alto
Pour renforcer sa crédibilité à la fois en Europe et sur la côte Ouest des États-Unis, Genesis AI a pris la décision stratégique de partager son siège entre Paris et Palo Alto. D’un point de vue purement logistique, cet ancrage à double foyer facilite les recrutements : la France propose un vivier de talents issus notamment de grandes écoles (Polytechnique, ENS, CentraleSupélec…) et de laboratoires d’excellence en IA, tandis que la Silicon Valley offre un accès direct aux investisseurs internationaux et aux entreprises pionnières du secteur.
L’idée d’ouvrir simultanément des bureaux sur deux continents souligne aussi l’importance grandissante des collaborations transatlantiques. Il est fréquent pour une startup en hypercroissance de se déployer rapidement, mais cette binationale est un exemple saillant. Les fondateurs de Genesis AI estiment en effet que la valeur ajoutée de leur technologie doit à la fois se confronter aux besoins des grandes économies et à la richesse des réseaux de recherche.
Paris se positionne de plus en plus comme un pôle d’innovation en matière d’IA, appuyé par des programmes gouvernementaux incitant à la création de deeptech. De l’autre côté du Pacifique, Palo Alto est un creuset historique où fleurissent les histoires de réussite (success stories), comme celles de Tesla ou de Google. Cette double contrainte géographique suscite parfois des défis organisationnels, mais elle permet surtout de multiplier les points de contact stratégiques, qu’ils soient financiers, réglementaires ou technologiques.
La décision de se partager ainsi se justifie aussi par l’ambition de Genesis AI d’obtenir à court terme une reconnaissance globale, particulièrement dans l’industrie robotique. En effet, les problématiques d’automatisation ne connaissent pas de frontières : qu’il s’agisse d’optimiser des méthodes de fabrication en France ou de gérer la logistique dans des entrepôts aux États-Unis, la transition vers des systèmes plus souples et plus intelligents répond à un besoin universel.
Bon à savoir : héritage du modèle franco-américain
De nombreux entrepreneurs français à succès ont choisi d’y implanter leur startup, profitant du meilleur de la recherche « Made in France » et de l’expertise marketing et financière américaine. Cet équilibre permet de bénéficier de subventions publiques en France, tout en attirant des investisseurs mondialement reconnus depuis la Silicon Valley.
Le rôle de la France dans le développement de l’IA
Pour intégrer une perspective macroéconomique, il faut rappeler que la France a investi massivement dans le développement de l’IA. Des plans nationaux successifs tentent de favoriser l’éclosion de champions du numérique, à travers des incitations fiscales, des subventions à la R&D, et la création d’incubateurs à forte visibilité, comme Station F à Paris.
La progression de l’« IA à la française » se reflète dans la multiplication d’initiatives autour du deep learning, du traitement du langage naturel (NLP) ou encore de l’intelligence artificielle embarquée (pour les objets connectés). Dans ce contexte, l’arrivée d’acteurs comme Mistral AI, Hugging Face ou désormais Genesis AI témoigne d’un élan dont les fruits s’avèrent concrets : l’innovation attire des partenaires financiers de haut rang et s'exporte.
Genesis AI ambitionne de catalyser ces synergies en exploitant le meilleur de la recherche européenne, traditionnellement réputée pour sa rigueur et son excellence académique, tout en misant sur la rapidité d’exécution caractéristique de la Silicon Valley. Les évolutions légales en France autour de la protection des données, de la responsabilité algorithmique ou de la propriété intellectuelle constituent néanmoins des contraintes auxquelles la startup devra veiller.
Malgré les règles imposées, la France propose un terrain constructif pour l’expérimentation robotique, grâce notamment aux laboratoires publics-privés et aux accords de partenariat entre universités et entreprises. Générer une impulsion forte, conjuguée à un environnement pédagogique de haut niveau, peut donc accélérer le développement d’IA plus mature et mieux adaptée aux réalités industrielles européennes.
On parle de « robotique généraliste » lorsque des robots sont conçus pour accomplir un grand nombre de tâches. Contrairement à un bras industriel spécialisé, un robot généraliste doit intégrer des capacités cognitives élevées : détection, planification d’actions variées, prise de décisions complexes. Cette polyvalence suppose des algorithmes puissants capables de s’adapter en temps réel à l’évolution de l’environnement.
Perspectives économiques et enjeux financiers
Du point de vue financier, le marché de la robotique généraliste est estimé par certains cabinets spécialisés à plusieurs centaines de milliards de dollars sur la prochaine décennie. À mesure que les coûts de production des robots baissent et que les capacités d’intelligence artificielle progressent, de nouveaux segments de la production seront potentiellement automatisés.
De l’avis de Charly Mwangi, Partner chez Eclipse, cette rupture dans la façon de concevoir la robotique pourrait générer des opportunités économiques colossales, voire de l’ordre de plusieurs milliers de milliards de dollars, si l’on prend en compte la substituabilité de la main-d’œuvre dans des secteurs multiples. Cela soulève toutefois des interrogations relatives à l’emploi, à la reconversion des travailleurs, ainsi qu’à la nécessité d’une montée en compétences de la population active.
Sur le plan de l’investissement en capital-risque, un tour de table tel que celui de Genesis AI reflète une volonté d’accompagner les acteurs ayant déjà démontré un certain niveau d’expertise technique. En effet, la robotique demeure un segment très exigeant en ressources, souvent plus coûteux que les services purement numériques car il nécessite des infrastructures matérielles (laboratoires, équipements de test, etc.).
Afin d’assurer une rentabilité, les investisseurs misent sur trois facteurs clés :
- La capacité à proposer des solutions commercialisables dans un court délai.
- La maîtrise technique et l’innovation dans des technologies clés (vision par ordinateur, modélisation 3D, systèmes embarqués).
- L’adoption rapide par le marché, via des partenariats industriels solides.
Avec un tour de table de 105 millions de dollars, Genesis AI possède les moyens de construire rapidement une équipe multidisciplinaire de chercheurs, d’ingénieurs et de développeurs, et d’investir dans l’infrastructure nécessaire pour concrétiser sa vision.
Bon à savoir : Bpifrance et la French Tech
Bpifrance joue un rôle clé dans le soutien aux startups, notamment via des prêts, des garanties et des participations directes au capital. Cette banque d’investissement publique contribue à la dynamique de la French Tech en stimulant l’investissement dans les filières considérées stratégiques pour l’économie nationale, comme l’IA ou la robotique.
Aspects légaux et défis réglementaires
Sur le terrain juridique, la France se montre souvent précurseur dans la réglementation des technologies émergentes. Les législateurs européens ont également un œil attentif aux risques de dérive que peut présenter l’utilisation de l’IA, en particulier pour le respect de la vie privée et la transparence des algorithmes de décision. Dans le domaine des robots généralistes, d’autres questionnements émergent :
- Responsabilité en cas d’accident : Qui est tenu responsable lorsqu’un robot généraliste provoque un préjudice ? Le fabricant ? Le concepteur de l’algorithme ?
- Propriété intellectuelle : Certains robots sont capables de créer ou de modifier des contenus (physiques ou numériques). À qui appartiennent leurs réalisations ?
- Réglementation sur l’expérimentation en conditions réelles : Les tests sur le terrain, notamment dans l’espace public, requièrent parfois des autorisations spécifiques.
Les investisseurs, dont Eric Schmidt et Xavier Niel, savent que l’émergence d’un cadre légal clair peut favoriser une adaptation plus rapide des technologies robotiques dans le quotidien. Les assurances, par exemple, pourraient fonctionner de manière plus fluide si la chaîne de responsabilité des nouveaux robots était mieux définie.
Pour l’heure, Genesis AI devra naviguer dans les textes en vigueur tout en anticipant les évolutions futures. Cette veille juridique demande des ressources spécifiques et une réactivité constante, compte tenu de la rapidité avec laquelle la législation européenne s’actualise dans le domaine de l’IA. Au-delà de l’Europe, le cadre légal américain se montre plus permissif, mais la concurrence y est aussi particulièrement féroce.
Regards sur la concurrence et l’écosystème international
Les grands acteurs de la tech, notamment Nvidia, ne tarissent pas d’initiatives pour embarquer l’IA dans la robotique. Nvidia, à titre d’exemple, orchestre un écosystème autour de plateformes logicielles et d’unités de calcul spécialisées, aboutissant à des systèmes complets pour former et exécuter des algorithmes de pilotage de robots. D’autres acteurs majeurs se positionnent sur la scène de la robotique humanoïde, bien que celle-ci demeure encore expérimentale dans nombre de cas.
Du côté français, Hugging Face a récemment fait sensation en prenant pied dans la robotique grâce au rachat de Pollen Robotics, une jeune pousse bordelaise qui développe des robots humanoïdes modulables. En discutant de ce nouveau défi, Thomas Wolf, cofondateur de Hugging Face, soulignait l’essor à venir de la robotique, perçue comme la suite logique de l’automatisation logicielle. Tout laisse penser que ce secteur va agréger de plus en plus de compétences pour imaginer des solutions « clef en main » destinées aux industries et au grand public.
Aux États-Unis, certaines startups s’appuient sur les laboratoires de recherche universitaires pour accélérer leurs mises à l’échelle. En Chine, en Corée du Sud ou au Japon, on s’intéresse depuis plusieurs décennies à la robotique humanoïde, montrant ainsi le caractère concurrentiel d’un marché à vocation mondiale. Genesis AI devra non seulement développer sa réputation, mais aussi prouver la supériorité de ses modèles lorsqu’il s’agit de résoudre des problèmes de robotique concrets, qu’il s’agisse de manutention, de surveillance ou de services à la personne.
Nouvelles dynamiques entrepreneuriales liées à l’IA transformatrice
Le phénomène observé chez Genesis AI ne se limite pas à la simple création d’une startup. Il s’intègre dans un mouvement plus large de dynamique entrepreneuriale sur le marché de l’IA, un mouvement qui se matérialise par une diversité d’acteurs, d’initiatives et de business models. Les avancées en apprentissage profond (deep learning) ouvrent chaque jour de nouveaux champs d’application, qu’il s’agisse de la santé, de la finance, de la logistique ou désormais de la robotique généraliste.
Dans cette optique, la French Tech n’est plus cantonnée à l’échelle du territoire national. Celle-ci ambitionne d’être présente là où les investisseurs, chercheurs et partenaires stratégiques se trouvent, favorisant ainsi le transfert de connaissances et la création de synergies internationales. Le fait que Xavier Niel apporte son appui reflète la volonté de positionner la France comme un catalyseur d’idées et un creuset pour l’émergence de nouvelles licornes.
En parallèle, Eric Schmidt incarne la volonté américaine de ne jamais relâcher l’offensive sur le plan de l’IA. Les capitaux californiens continuent d’affluer dans les projets jugés innovants, et la compétition joue un rôle moteur pour tirer vers le haut la recherche et le développement. De son côté, la Commission européenne, tout en garantissant un cadre réglementaire protecteur, explore aussi des mécanismes d’incitation pour que l’UE rattrape son retard éventuel dans le domaine.
L’analyse globale laisse entrevoir que le secteur de la robotique fait souvent office de passerelle entre le monde virtuel de l’IA et la réalité concrète de la production matérielle. Ainsi, les startups dérivées d’initiatives IA se retrouvent rapidement confrontées à des enjeux industriels d’ampleur, ce qui peut accélérer leur croissance, mais également accroître leurs risques.
Bon à savoir : la « mafia Mistral AI »
L’expression « mafia Mistral AI » fait écho à celle qu’on a longtemps utilisée pour PayPal, où un grand nombre d’anciens salariés ont lancé leurs propres entreprises innovantes. Dans le cas de Mistral AI, ce réseau s’appuie sur des profils techniques pointus, bénéficiant d’une forte crédibilité sur le marché, ce qui facilite les levées de fonds.
Le chemin à venir
La feuille de route de Genesis AI s’annonce ambitieuse : il ne s’agit pas seulement de perfectionner l’IA des robots existants, mais de mettre en place une infrastructure inédite pour accélérer l’émergence de robots véritablement « généralistes ». À ce stade, le défi se situe à la croisée de plusieurs champs, qu’il faudra concilier :
- L’amélioration constante des outils de simulation et de génération de données;
- La scalabilité et la robustesse des algorithmes de pilotage robotique;
- L’intégration d’une logique éthique, qui prenne en compte la place de l’humain dans la boucle et la question de la responsabilité;
- Des profils variés au niveau du recrutement : ingénieurs, chercheurs en IA, experts en mécatronique, juristes.
Si la réussite de ce projet dépendra d’une multitude de facteurs (adoption par l’industrie, évolutions réglementaires, innovations technologiques), le soutien massif d’investisseurs prestigieux confère à Genesis AI une stabilité financière cruciale. De nombreux analystes estiment qu’en parvenant à convaincre sur quelques applications phares, la startup pourrait évoluer rapidement et s’imposer comme référence dans le domaine de la robotique soutenue par l’IA.
Avec 105 millions de dollars à disposition, elle est désormais en position de structurer un plan d’action couvrant la recherche fondamentale (pour développer de nouveaux concepts) et l’industrialisation de prototypes. À moyen terme, cette double ambition, recherche et mise en œuvre effective, constituera un test décisif pour mesurer la capacité de Gen AI à dépasser les frontières de la théorie.
Contrairement à de précédentes vagues d’automatisation, la robotique évolutive portée par l’IA pourrait avoir des répercussions très variées sur le tissu économique français, notamment si elle se met au service des PME souvent en quête de compétitivité. De l’agriculture à la construction, en passant par la logistique et la distribution, les cas d’usage potentiels sont multiples. Genesis AI, avec son double siège, souhaite s’affirmer comme le pont entre deux continents majeurs de l’innovation.
Cette actualité incarne la montée en puissance d’une nouvelle génération de startups, prêtes à fusionner intelligemment l’IA et la robotique pour transformer en profondeur les processus industriels et la vie quotidienne.