Gama lève 2 millions d’euros et part explorer l’espace grâce à la lumière solaire
La start-up spatiale Gama vient de boucler un tour de table de deux millions d’euros pour son concept de voile solaire spatiale.
Une levée de fonds en pré-seed
Gama est l’association de trois experts du domaine spatial. Thibaud Elziere planchait sur le concept de voile solaire depuis plus de 20 ans lorsqu’il rencontre Louis de Gouyon Matignon qui, lui, réalise une thèse sur le droit de l’espace. Rapidement rejoints par Andrew Nutter, investisseur de la DeepTech, ils créent la start-up qui s’entoure d’ingénieurs et développe son premier prototype de voile en moins de 18 mois.
L’émulation et la motivation autour du projet ont su facilement convaincre les investisseurs publics comme privés. Côté financement public, Bpifrance, le CNES, Kima Ventures et Possible Ventures ont participé à ce premier tour de table. Des business angels ont aussi parié sur le projet tels que Nicolas Pinto, Marie Outtier et Romain Afflelou. Toutes ces participations réunies ont permis d’atteindre le montant de deux millions d’euros dans le cadre d’une levée de fonds en en pré-seed.
Cela va permettre à la jeune pousse spatiale de lancer, dès octobre 2022, une première mission test avec une voile solaire de 73,3 m² à 550 km d’altitude. Si la mission réussit, la start-up passera du modèle de prototype au « Flight Model », un modèle amélioré.
L’innovation de Gama : utiliser la propulsion photonique
Le principe de départ s’avère simple, du moins en théorie…. L’idée est d’utiliser la propulsion photonique à l’aide d’une voile pour se déplacer dans l’espace. Le satellite pourrait alors se déplacer en fonction des rayons du soleil à des vitesses jusque-là jamais atteintes sans carburant.
Cette technologie existe depuis longtemps, mais aucune entreprise n’avait réussi à la maitriser et encore moins à ses coûts. Aujourd’hui, les entreprises de lancements spatiaux proposent des offres plus accessibles grâce à la mutualisation des lancements. Il y a un second élément technique qui permet à Gama de développer la technologie : la miniaturisation et la standardisation des composants. Louis de Gouyon Matignon l’explique avec une comparaison assez parlante : « Avant, les satellites faisaient la taille d’une machine à laver. Maintenant, ils font la taille d’une bouteille de vin. »
L’innovation de la jeune pousse a un intérêt pour les explorations de longue distance et non pour les satellites autour de la Terre où les propulsions chimiques ou électriques permettent des manœuvres précises et immédiates bien plus performantes.
Viser Vénus ? Ça ne lui fait pas peur
L’ambition de Gama dépasse l’environnement immédiat de la terre. En réalité, elle vise Mars ou même Vénus. En effet, la pépite a comme objectif principal d’améliorer la connaissance du système solaire et de l’univers. Elle met donc tout en place pour que son prototype atteigne des éléments très éloignés comme des astéroïdes.
L’un de ses fondateurs confie l’objectif du premier lancement : « Ce premier satellite va permettre de tester dans l’espace le déploiement d’une voile solaire, pour comprendre comment elle se comporte et évolue lorsque la lumière vient la percuter ».
À terme, les missions permettront de tester la navigation et le guidage et d’atteindre un corps céleste lointain.
Gama n’a plus qu’à mettre les voiles !