Selon l'annonce d’Evera, la jeune pousse française spécialisée dans l’abonnement automobile électrique pour professionnels vient de boucler un tour de table de deux millions d’euros. Cette somme, apportée à la fois par de nouveaux investisseurs et par des partenaires historiques, vise à booster le développement d’une mobilité plus verte dans les flottes d’entreprise.

Une annonce qui illustre l'essor de la mobilité verte

L’initiative d’Evera intervient à un moment où le paysage français de la mobilité est en pleine mutation. Les obligations environnementales, l’essor des zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes villes et l’exigence grandissante des clients en matière d’écoresponsabilité conduisent les acteurs du secteur à innover rapidement. C’est dans ce contexte effervescent que la start-up, cofondée par Dorian Jorry et Quentin Fabre, espère se démarquer via son modèle d’abonnement.

Avec cette levée de deux millions d’euros, Evera capitalise sur l’évolution des mentalités et se positionne dans un créneau stratégique : celui de l’électrification rapide des flottes professionnelles. Le financement réunit notamment de nouveaux partenaires comme Baltis (groupe Magellim) et Newfund NAEH Innopy, mais aussi ses investisseurs de la première heure, parmi lesquels MCapital, AstoryaVC et l’entrepreneur Eric Ibled.

Alors que la France s’est fixée des objectifs ambitieux en matière de réduction d’émissions de CO2, cette solution d’abonnement flexible répond à une série d’obstacles qui freinent encore le passage massif à l’électrique dans nombre d’entreprises. Or, le marché des flottes (composé de plus de 6 millions de véhicules en France, particuliers et utilitaires confondus) est un levier crucial pour accélérer la transition.

L’électrification des flottes professionnelles représente un enjeu stratégique : ces véhicules parcourent souvent plus de kilomètres que les voitures particulières, engendrant davantage d’émissions. En optant pour des véhicules électriques, les entreprises peuvent réaliser des économies de carburant, limiter leur empreinte carbone et renforcer leur image de marque responsable.

Un contexte porteur en France

Dans l’Hexagone, le marché de la voiture électrique connaît une ascension rapide, soutenu par des aides gouvernementales et une prise de conscience généralisée. Si la part de véhicules électriques neufs immatriculés en France progresse (environ 13 % des immatriculations neuves en 2022, selon les données officielles du ministère de la Transition écologique), il reste encore un immense gisement à exploiter pour les flottes d’entreprise.

Les études menées par Transport et Environnement soulignent un constat plutôt mitigé : près de 45 % des grandes sociétés n’auraient encore intégré aucun véhicule électrique à leur parc automobile. De plus, seules un quart d’entre elles atteindraient leurs objectifs de verdissement. Ces chiffres traduisent un écart important entre les ambitions affichées et la réalité du terrain.

La démarche d’Evera répond à cet écart. Son offre, basée sur un abonnement sur mesure, s’inscrit dans une logique de facilitation : simplifier le passage à l’électrique pour les gestionnaires de flotte, en réduisant les blocages financiers et logistiques. Avec l’augmentation des zones à faibles émissions, notamment à Paris et dans certaines métropoles régionales, de plus en plus d’entreprises vont se trouver dans l’obligation d’adapter leurs véhicules pour répondre aux réglementations antipollution.

Bon à savoir : les ZFE en France

Les zones à faibles émissions (ZFE) sont désormais en vigueur dans plusieurs grandes villes (Paris, Lyon, Grenoble, etc.). D’ici 2025, les contraintes devraient se durcir. Les véhicules les plus polluants sont progressivement bannis des centres-villes, ce qui stimule la demande de véhicules électriques dans le secteur professionnel.

Le modèle d’abonnement : la clé de la flexibilité

Les entreprises sont souvent réticentes à investir lourdement dans l’électrique en raison des coûts d’acquisition plus élevés et d’une valeur de revente incertaine. Evera répond à cette problématique grâce à un modèle d’abonnement complet, incluant la mise à disposition de véhicules 100 % électriques, mais aussi des services d’entretien et de gestion des recharges.

Concrètement, l’abonnement proposé se veut souple. Les flottes peuvent être constituées de véhicules déjà reconditionnés, affichant entre 20 000 et 30 000 km. La livraison est annoncée en moins de trois semaines. Les entreprises peuvent choisir des durées d’engagement allant de 9 à 40 mois, modulant ainsi leurs coûts en fonction de leur activité.

Pour compléter ce dispositif, Evera met en avant la possibilité de moduler le kilométrage alloué. Les formules s’adaptent aux pics d’activité en permettant d’ajouter des packs de kilomètres supplémentaires. L’idée est de fournir une flexibilité optimale, dans un domaine où la volatilité des déplacements professionnels peut varier fortement d’un trimestre à l’autre.

Un abonnement automobile aide les entreprises à lisser leurs charges sur la durée. Au lieu d’un lourd investissement initial, la location sur plusieurs mois ou années évite de mobiliser trop de capital en une seule fois. De plus, ce modèle se veut évolutif, laissant la place à une adaptation continue de la flotte selon les besoins.

Focus sur la plateforme technologique d’Evera

Au-delà du simple prêt de véhicules, Evera propose également un outil dédié à la gestion des flottes électriques. Cette plateforme en ligne donne une visibilité en temps réel sur la consommation, l’état de charge des batteries et l’emplacement des points de recharge. Pour les gestionnaires, la possibilité de croiser ces données avec le planning d’activité est un atout majeur.

L’analyse de ces informations permet de planifier plus efficacement les trajets, en privilégiant des moments opportuns pour les recharges. Il s’agit non seulement de réduire les coûts énergétiques, mais aussi d’optimiser les tournées ou déplacements des collaborateurs. Les alertes d’entretien automatique complètent ce dispositif, assurant une meilleure maintenance préventive de la flotte.

Cette solution s’inscrit dans une tendance plus large où les entreprises cherchent à tirer parti de la digitalisation. Centraliser les données pour piloter un parc automobile électrique favorise la réactivité et la réduction de coûts cachés. L’interface développée par Evera met également l’accent sur la convivialité, afin que même des gestionnaires moins habitués à ces questions puissent s’approprier facilement l’outil.

Une levée de fonds axée sur l’expansion

L’enveloppe de deux millions d’euros servira principalement à étendre la présence d’Evera sur le territoire français. Déjà présente à Paris (75), Toulouse (31) et Tarbes (65), la start-up prévoit de renforcer ses équipes commerciales et techniques. Cette croissance organique doit permettre d’augmenter la capacité d’accompagnement client, mais aussi de développer de nouveaux services annexes.

Evera envisage de proposer, par exemple, des offres plus personnalisées autour de la formation à la conduite électrique ou la gestion de la recharge dans des zones à forte densité. L’objectif est de créer un écosystème complet, allant de la mise à disposition du véhicule à la prise en charge du service après-vente et de la logistique associée.

Selon les fondateurs, l’ajout de nouveaux services dans l’abonnement pourrait concerner le suivi de la performance énergétique ou encore l’analyse prédictive des pannes mécaniques. À terme, Evera veut imposer son modèle comme un standard auprès des entreprises qui souhaitent une transition fluide vers la mobilité verte, sans se heurter aux contraintes classiques de la propriété automobile.

Regard sur la dynamique française en matière d'électromobilité

La France s’est engagée dans le Pacte Vert européen, et des réglementations de plus en plus fermes encouragent (ou contraignent) le renouvellement des véhicules professionnels vers des modèles moins émetteurs de CO2. Les objectifs de neutralité carbone à l’horizon 2050 impliquent de diminuer drastiquement l’utilisation de véhicules thermiques, qu’ils soient essence ou diesel.

Face à ces objectifs, on assiste à un développement accéléré des infrastructures de recharge, avec un maillage qui progresse surtout dans les grandes métropoles. Pour autant, ce déploiement n’est pas encore homogène sur l’ensemble du territoire, ce qui incite les start-up comme Evera à proposer des solutions clé en main afin de rassurer les entreprises et leurs collaborateurs.

L’initiative de la start-up française s’inscrit donc dans une dynamique globale. Les flottes d’entreprise sont régulièrement renouvelées, offrant un terrain idéal pour intégrer rapidement une partie de véhicules électriques. La flexibilité est le maître-mot : c’est précisément ce que cherche à apporter Evera, en prenant en charge la plupart des aspects qui pourraient rebuter de potentiels utilisateurs.

Depuis la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), les entreprises ayant un parc de plus de 100 véhicules doivent intégrer une part de véhicules à faibles émissions. Ce pourcentage se renforce chaque année, encourageant de fait les employeurs à s’orienter vers l’électrique ou l’hybride rechargeable, au risque de s’exposer à des pénalités financières ou réglementaires.

Qui est Evera ? Genèse d’un concept

La start-up est née de la volonté commune de Dorian Jorry et Quentin Fabre de combler un vide dans l’offre de mobilité verte à destination des professionnels. Conscients que la plupart des compagnies hésitent à investir massivement dans des véhicules onéreux, ils ont opté pour un modèle de location-abonnement permettant aux clients d’acquérir un véhicule électrique sans avance de trésorerie importante.

Le projet s’est rapidement concrétisé autour de quelques premiers véhicules, offerts à la location pour des courtes périodes d’essai, démontrant l’intérêt des entreprises pour la flexibilité. Au fil du temps, l’idée s’est étoffée : pourquoi ne pas intégrer un service complet allant de l’entretien à la gestion des bornes de recharge, en passant par la collecte des données d’usage ?

C’est ainsi qu’Evera a progressivement construit son écosystème, engageant des partenaires dans le domaine du reconditionnement de batteries et de la logistique. La société s’est d’abord implantée à Tarbes, dans le sud-ouest, pour profiter d’un environnement local propice à l’innovation (avec l’appui de structures dédiées à la R&D). Puis, elle a élargi son champ d’action vers Toulouse et Paris, afin de gagner en visibilité et mieux servir une clientèle d’entreprises plus diversifiée.

Avec l’entrée en scène de partenaires financiers tels que MCapital ou AstoryaVC, Evera a pu enclencher un déploiement plus large. Les dirigeants ont ensuite cherché à sécuriser un second tour de financement pour accélérer la cadence et renforcer leur crédibilité auprès des grands comptes et des collectivités. Aujourd’hui, c’est chose faite, avec l’arrivée de nouveaux investisseurs comme Baltis (groupe Magellim) et Newfund NAEH Innopy.

Un ancien ministre des Transports dans l’équipe

Un des éléments marquants de cette expansion est l’arrivée de Jean-Baptiste Djebbari, ancien ministre français des Transports, au sein des effectifs d’Evera. Signe que la question de la mobilité électrique est désormais au cœur des débats d’orientation politique, cette recrue d’envergure apporte une connaissance fine des réglementations et enjeux nationaux autour de la transition énergétique.

Selon les cofondateurs, la présence de M. Djebbari offre un réseau et une expertise réglementaire qui pourraient peser dans les discussions avec de gros clients, mais aussi avec les collectivités locales. Dans un contexte où la législation évolue à grande vitesse, disposer de tels relais facilitera la mise en place de solutions opérationnelles en phase avec les normes actuelles et futures.

De son côté, l’ancien ministre a exprimé son intérêt pour les solutions concrètes à même de faire bouger rapidement les lignes. Il insiste sur le fait qu’« Evera apporte une réponse pragmatique aux besoins de flexibilité et de maîtrise des coûts pour les entreprises », tout en restant en cohérence avec les impératifs écologiques du pays.

L’essor des services annexes autour de l’électromobilité

Si l’annonce de la levée de fonds suscite l’attention, c’est aussi parce qu’elle s’inscrit dans une tendance de fond : le marché de l’électromobilité ne se résume plus à la simple vente de véhicules. Désormais, on assiste à l’émergence de services à forte valeur ajoutée, comme la location avec maintenance incluse, la fourniture de bornes intelligentes ou l’analyse en continu des données de conduite.

Evera incarne cette logique en proposant un pack complet : le véhicule, la plateforme de gestion, l’accompagnement technique et l’entretien. Selon les experts du secteur, cette approche globale correspond à l’évolution des attentes des flottes, qui veulent tout regrouper dans une offre homogène plutôt que de multiplier les interlocuteurs (constructeurs, loueurs, garagistes, etc.).

De ce point de vue, l’entreprise se donne la possibilité de déployer un modèle scalable. À mesure que la demande augmente, elle peut étoffer son parc de véhicules reconditionnés et renforcer ses partenariats logistiques. Les fonds levés permettent également d’innover sur des services spécifiques : gestion optimisée des recharges, bilans carbone détaillés, conseils personnalisés pour réduire les coûts opérationnels, etc.

La question des véhicules reconditionnés

Au-delà du choix de l’électrique, le pari d’Evera repose aussi sur l’idée de recourir à des voitures d’occasion reconditionnées. Ce concept s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire : offrir une seconde vie à des véhicules récents, souvent de grandes marques, dont la batterie et les composants sont vérifiés pour garantir une fiabilité équivalente à celle d’un véhicule neuf.

L’avantage est double : limiter le gaspillage de ressources en évitant la production systématique de nouveaux modèles, et proposer aux entreprises un coût d’abonnement plus bas qu’avec des véhicules zéro kilomètre. De nombreuses études soulignent d’ailleurs que l’impact environnemental de la production d’une batterie est loin d’être négligeable. En prolongeant leur durée d’utilisation, Evera valorise cette ressource.

Néanmoins, la réussite de cette stratégie dépend étroitement de la qualité du reconditionnement et du suivi technique assuré. C’est pourquoi la start-up a mis en place un réseau de partenaires spécialisés dans la réparation et l’entretien des véhicules électriques. Un système d’assurance et de garantie vient compléter ce dispositif, afin que l’utilisateur final n’ait pas à craindre les potentiels aléas mécaniques ou électroniques.

Décryptage financier : quand deux millions d’euros font la différence

Dans l’écosystème des start-up, deux millions d’euros peuvent sembler modestes face à des levées records de plusieurs dizaines de millions. Pourtant, pour une entreprise en phase d’accélération comme Evera, ce montant est significatif. Il valide l’attrait de l’offre sur un marché de niche — la location flexible de véhicules électriques pour les professionnels — qui gagne chaque année en maturité.

Ces fonds serviront en priorité à accroître la force de frappe commerciale. Evera cherche à convaincre des groupes de toutes tailles, qu’il s’agisse de PME ou de grandes entreprises, de franchir le cap de l’électrique via l’abonnement. Par ailleurs, l’argent levé permettra de consolider la R&D, notamment pour peaufiner la plateforme de gestion de flottes et améliorer l’expérience utilisateur.

Cette manne financière renforce aussi la crédibilité d’Evera vis-à-vis de nouvelles alliances, par exemple avec des opérateurs de bornes de recharge ou des plateformes d’optimisation de la mobilité. La start-up pourra également investir dans la création d’un service client élargi, capable de répondre aux besoins spécifiques des grands comptes, tels que l’optimisation des itinéraires ou l’accompagnement dans les démarches administratives liées à l’installation de points de charge.

Les freins persistants à l’électrification (et comment les lever)

Malgré les avantages mis en avant, le verdissement d’une flotte reste un chantier complexe. Le coût initial d’un véhicule électrique, la crainte de l’autonomie insuffisante et le manque d’infrastructures dans certaines régions sont autant de raisons qui expliquent la prudence de certains employeurs.

En proposant des abonnements flexibles, Evera tente de lever une partie de ces freins. L’idée est de partager le risque avec l’utilisateur. Si l’entreprise se rend compte que l’autonomie s’avère problématique dans certains cas, elle peut adapter son kilométrage ou rajouter un véhicule thermique temporaire en fonction du contrat. De même, l’entretien est directement inclus, évitant les mauvaises surprises en termes de budget.

À plus long terme, la massification de la demande devrait inciter davantage d’opérateurs à installer des bornes de recharge dans les zones moins desservies. D’ici là, Evera espère combler un vide en offrant un service « clé en main », où la gestion technologique et l’expertise règlementaire facilitent la mise en conformité des entreprises.

Perspectives d’évolution pour Evera

La start-up ne compte pas s’arrêter à la seule offre d’abonnement. Dans son viseur, on trouve la possibilité de mettre en place des solutions d’auto-partage interne pour les entreprises, de proposer des opérations de fleet management externalisées ou encore d’introduire des outils de suivi de la performance environnementale plus poussés. Autrement dit, la stratégie d’Evera repose sur une volonté de devenir un acteur global de l’électromobilité B2B.

En outre, la levée de fonds devrait permettre de multiplier les collaborations avec des fournisseurs d’énergie ou des entreprises spécialisées dans la gestion des bornes. Au sein d’un marché en consolidation, l’agrégation de divers services sous un même toit pourrait s’avérer décisive pour attirer des clients soucieux d’éviter la complexité liée à la multiplication des prestataires.

Si la structure reste encore de taille modeste, l’appui d’investisseurs solidement implantés dans le monde financier et entrepreneurial confère à Evera un levier de crédibilité non négligeable. Les mois à venir seront cruciaux : la start-up devra confirmer son modèle et maintenir un rythme de croissance suffisant pour assumer ses ambitions nationales.

Analyse : pourquoi l’abonnement a le vent en poupe

Le concept d’abonnement s’impose peu à peu dans le paysage automobile, tant auprès des particuliers que des professionnels. Cette forme d’économie de l’usage libère le client de la contrainte de propriété et des coûts souvent associés à la détention d’un véhicule (assurance, entretien, revente, etc.). Dans un univers où l’obsolescence technologique se fait rapide (amélioration des batteries, arrivée de nouveaux modèles plus performants), l’offre d’Evera peut rassurer les entreprises en quête de modernité.

D’une part, elle répond à des exigences budgétaires plus strictes : les directeurs financiers apprécient d’avoir une facture lisible et anticipable, plutôt qu’un gros investissement initial. D’autre part, elle correspond à la transition culturelle qui s’opère, favorisant la fonctionnalité (pouvoir utiliser un véhicule) plutôt que la possession.

Reste à savoir si ce modèle, encore jeune, tiendra le choc face à la concurrence et aux fluctuations du marché. On observe toutefois que de grands constructeurs commencent à s’y intéresser de près, certains proposant leurs propres programmes de leasing ou d’abonnement, preuve que l’avenir de la mobilité pourrait bien passer par la souscription à une solution tout-en-un.

Un panorama concurrentiel en mutation

Evidemment, Evera n’est pas seule sur ce segment de la mobilité partagée et électrique. Plusieurs loueurs traditionnels et acteurs de la Location Longue Durée (LLD) cherchent également à verdir leur offre pour répondre aux attentes de leurs clients. Cependant, l’approche entièrement axée sur l’électricité et la plateforme de gestion spécifique distinguent la start-up.

D’autres jeunes pousses émergent, proposant des solutions semblables ou complémentaires (bornes en entreprise, déploiement de VTC électriques, etc.). Cet écosystème en plein bouillonnement indique que la compétition va s’intensifier, mais il souligne aussi la maturité grandissante du marché.

Dans cet univers foisonnant, Evera mise sur sa capacité d’innovation et sa proximité avec les besoins concrets des gestionnaires de flotte. L’alliance avec des investisseurs spécialisés dans la transition énergétique et la tech (Baltis, Newfund NAEH Innopy) pourrait renforcer sa réactivité et accroître la portée de ses offres, notamment via des mises en relation stratégiques.

Une échelle régionale et nationale

Pour l’heure, la société souhaite prioritairement se développer sur tout le territoire français, en ciblant aussi bien les métropoles régionales (Marseille, Lyon, Bordeaux, Lille, etc.) que des zones plus rurales où les besoins de mobilité professionnelle restent cruciaux. Dans ce second cas, le défi est de prouver que la voiture électrique peut également être un choix viable en dehors des grands axes urbains.

La récente levée de fonds d’Evera n’exclut pas des aspirations à l’international à moyen terme. La start-up peut s’appuyer sur l’exemple d’autres pays européens, comme la Norvège ou l’Allemagne, où la part de véhicules électriques dans les flottes est déjà plus élevée. Cette projection hors des frontières sera néanmoins conditionnée par la disponibilité d’un réseau de charge adéquat et la capacité à nouer des partenariats locaux solides.

La France reste cependant un terrain de jeu suffisamment vaste pour consolider le concept. Avec plus de 3 millions de véhicules d’entreprise en circulation, la marge de progression de la mobilité électrique demeure considérable. Si Evera parvient à démontrer la fiabilité et la rentabilité de ses formules d’abonnement, l’impact sur la réduction des émissions de CO2 pourrait être significatif.

L’électromobilité au cœur de la stratégie

L’aventure d’Evera illustre la montée en puissance des solutions originales visant à transformer en profondeur le marché de la mobilité professionnelle. Par le biais d’un abonnement modulable, d’une plateforme technologique aboutie et d’un solide réseau d’investisseurs, la jeune pousse veut s’imposer comme un partenaire incontournable pour les entreprises souhaitant passer à l’électrique.

Désormais, le défi sera de démontrer la viabilité à long terme du modèle économique et la satisfaction des clients dans la durée. Mais au vu du contexte réglementaire, des pressions environnementales et de l’appui financier dont Evera bénéficie, rien ne semble faire obstacle à la poursuite de cette ambitieuse trajectoire. Evera symbolise ainsi l’un des maillons de la grande chaîne de la transition écologique, où l’innovation et la flexibilité se conjuguent pour réinventer la flotte d’entreprise.