Le fonds d'amorçage French Tech soutient Biomemory à hauteur de 5 millions d'euros pour le développement d'une technologie de stockage de données pour la synthèse d'ADN à forte intensité de données.

Un tour de table réussi pour Biomemory

La deeptech Biomemory, dont le siège est à Paris, a levé 5 millions d'euros de fonds d'amorçage pour optimiser sa technologie et réduire ses coûts.

Le tour de table a été mené conjointement par le Fonds d'amorçage French Tech, géré par Bpifrance, et eureKARE, l'investisseur en biologie synthétique spécialisé dans les transactions au Luxembourg, en France et en Belgique.

En termes de participants, le réseau de business angels Paris Business Angels a investi, tout comme l'investisseur d'impact Prunay Impact, et des bailleurs de fonds anonymes des tours précédents de Biomemory.

Une découverte révolutionnaire sur laquelle s’appuie la deeptech Biomemory

La découverte révolutionnaire des doubles hélices de l'ADN dans les années 1950 a permis aux scientifiques d'accéder aux manuels d'instruction de la vie.

Quelque 70 ans plus tard, c'est la capacité de l'ADN à être synthétisé et utilisé comme un stockage microscopique de données numériques qui suscite l'intérêt.

L'utilisation d'une hélice d'ADN artificielle pour conserver les données pourrait permettre de construire des archives microscopiques qui durent des milliers d'années, remplaçant ainsi les énormes bandes magnétiques généralement utilisées pour l'archivage, qui se décomposent en quelques décennies.

Plutôt que des 1 et des 0 binaires, le codage de l'ADN est généralement représenté par quatre chaînes d'acides nucléiques - A, T, G et C. 

En stockant les données dans ces chaînes, des réductions importantes de la consommation d'énergie pourraient être obtenues dans les serveurs de données en nuage, ce qui contribuerait à rendre plus respectueux du climat l'essor des technologies basées sur les big data, comme l'apprentissage profond.

Un marché prometteur

Selon les statistiques fournies par Biomemory, environ 60 % des données générées chaque année sont stockées sur des bandes magnétiques. D'ici 2030, la valeur globale du marché devrait dépasser les 40 milliards de dollars.

Selon les estimations d'Alexandre Mouradian, PDG d'eureKARE, la technologie de stockage de l'ADN de Biomemory pourrait traiter quelque 30 zettaoctets de données générées chaque année dans le monde.

Encore beaucoup de R&D nécessaire

La start-up vise à ramener les coûts de stockage à environ 1 dollar par téraoctet, contre 17 dollars pour l'archivage sur bande magnétique. Pour ce faire, elle a conçu un dispositif d'assemblage d'ADN par microfluidique qui, selon elle, offrira la meilleure miniaturisation, automatisation et parallélisation de sa catégorie.

Pour l'instant, le coût du créateur de stockage d'ADN microfluidique de Biomemory est estimé à environ 1 $/mégaoctet, ce qui signifie qu'il y a beaucoup de R&D à faire. Le tour de table de 5 millions d'euros ne peut qu'aider.

Biomemory a participé à la cohorte de septembre 2021 de l'accélérateur Agoranov, dont les autres diplômés à cette intersection comprennent la start-up de synthèse d'ADN DNA Script.

Depuis sa sortie de l'accélérateur en 2015, l'effectif de DNA Script a dépassé 143 personnes et la start-up a levé au moins 272 millions d'euros de fonds.