Après une première levée de fonds de 1,8 million d’euros réalisée en 2018, Enerdigit annonce un nouveau financement. En effet, l’entreprise française spécialisée dans les solutions de flexibilité au réseau électrique, vient de collecter 40 millions d’euros

Enerdigit : 1000 sites industriels équipés en France

« L’intégration des énergies renouvelables ainsi que l’électrification des usages représentent des enjeux forts pour ces prochaines années », présente Bénédicte Pléau, fondatrice d’Enerdigit. L’entreprise accompagne principalement les petits et moyens sites industriels, auxquels elle propose un boîtier remontant « les données de consommation en temps réel, auxquelles ses clients ont accès via une application développée en interne », présente-t-elle dans un communiqué. Ainsi, chaque structure peut superviser ses effacements énergétiques (que l’entreprise présente comme « le décalage ponctuel de la puissance appelée d’un consommateur à la demande du réseau électrique et sur une durée définie »), mais aussi suivre et optimiser sa consommation d’électricité.

L’entreprise, accréditée par RTE (Réseau de transport d'électricité), est alors en mesure d’accompagner le système électrique français dans l’approvisionnement « pendant les pointes de consommation afin de répondre à la demande d’électricité sur le territoire », développe-t-elle sur son site internet. Cela grâce à une baisse de la consommation énergétique des industriels, qui bénéficient d'une rémunération, lors des pics, « lorsqu’il y a un risque de déséquilibre entre production et consommation ».

Enerdigit est basée à Nantes (Loire-Atlantique), où elle fabrique son boîtier et où elle emploie une vingtaine de personnes. Elle accompagne plus de 300 industriels, ce qui représente « environ 1000 sites en France ». L’année dernière, l’entreprise réalisait un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros. 

Deuxième levée de fonds pour l’entreprise nantaise

Six ans après son premier financement, Enerdigit reçoit le soutien de plusieurs investisseurs à l’occasion d’une nouvelle levée de fonds. Ainsi, ce tour de table réunit, d’un côté, Ring Capital, Océan Participations et Bpifrance via son fonds France Investissement Energie Environnement 2, pour un financement de 20 millions d’euros, et de l’autre, une levée en dette à hauteur de 20 millions d’euros également. Pierre-Alexis de Vauplane (Ring Capital), commente : « Les capacités d'effacement, tout comme les solutions de stockage d'électricité, sont amenées à fortement se développer en France dans les prochaines années. L'expertise d'acteurs spécialisés est clé pour apporter de nouvelles capacités de flexibilité au réseau et répondre à nos objectifs de décarbonation. » 

Les ambitions de développement d’Enerdigit suivent les prévisions de RTE, qui estime que « le marché de l’effacement en France devrait croître de 50 % en volume d’ici 2028 et le besoin en nouvelles capacités d’effacement est ainsi estimé entre 12 et 25 GW d’ici 2050 ». L’entreprise nantaise compte ainsi proposer à ses clients des solutions de stockage de l’électricité, « avec une maîtrise complète de l’offre, de la prospection foncière à l’exploitation auprès du réseau ». Elle a déjà travaillé sur ce type de projet, mettant notamment en place, en début d’année 2024, la plus grande batterie de Loire-Atlantique destinée à stabiliser le réseau électrique.