Le secteur des transports est aujourd’hui l’un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre. Afin de répondre à l'urgence climatique, le gouvernement français a lancé l'Appel à Projet Logistique 4.0, dans le cadre du quatrième programme d'investissement d'avenir. Ce projet vise à soutenir les entreprises françaises dans leur démarche de transition écologique et de digitalisation des flux logistiques afin de renforcer leur compétitivité. Les 8 lauréats bénéficieront d'un investissement global de 32 millions d'euros, dont 12 millions dans le cadre de France 2030.

Appel à projet Logistique 4.0 : 8 lauréats annoncés

Les ministres Roland Lescure, Clément Beaune et Agnès Pannier-Runacher ont annoncé les 8 projets retenus dans le cadre de l’Appel à Projet « Logistique 4.0 » : 

  • Autonomous Pack (emballage réutilisable) ;
  • Califrais (optimisation de flux logistiques d’acteurs des marchés de gros de l’alimentation) ;
  • Co2kpit (réduction des émissions de CO2 lié au transport de marchandises) ;
  • Jumel (outil d’aide à la décision logistique via un jumeau numérique) ;
  • Login (système de logistique inversée pour journaux) ;
  • Mesh (chaîne complète et ouverte de production et d’utilisation d’identité digitale) ;
  • Moove on bike (développement d’une gamme de vélos/vélos cargos à assistance électrique) ;
  • Et Nabu (automatisation des opérations de traitement de documents transport).

Les projets de décarbonation proposés par ces entreprises françaises bénéficieront d’un investissement global de 32 millions d’euros, dont 12 millions dans le cadre de France 2030. Grâce à ce financement de l’État, ces entreprises pourront mettre en place des stratégies d’optimisation des chaînes logistiques leur permettant de rester compétitifs tout en maîtrisant leur impact écologique.

La ministre de la transition écologique Agnès Pannier-Runacher a déclaré : « La décarbonation du secteur des transports, premier émetteur de gaz à effet de serre, est l’une de mes priorités, et particulièrement le verdissement des flottes de poids lourds. Par ces nouveaux programmes, l’État soutient l’offre et la demande, et entend aligner les différents acteurs, constructeurs, transporteurs, logisticiens, pour développer le transport lourd de demain. Nous construisons ainsi les filières industrielles et les compétences de demain, tout en avançant sur la préparation de la Programmation pluriannuelle de l’énergie et la Stratégie nationale bas carbone. »

Qu’est-ce que l’Appel à Projet logistique 4.0 ?

L’appel à projet logistique 4.0 (AAP) s’inscrit dans le cadre du quatrième programme d’investissement d’avenir (PIA 4), plus précisément dans son axe « Optimiser, Sécuriser et Décarboner les transports massifiés et les interfaces multimodales. » Toutes les entités dont l’objectif est de surveiller son impact environnemental sans perdre en compétitivité pouvaient proposer leur projet à la candidature. Ce sont alors 65 projets qui ont été soumis à examen pour cette édition (dont certains sont encore en instruction à l’heure où ces lignes sont écrites).

Pour être sélectionné, un projet devait avoir pour objectif de mettre en place une stratégie de transport décarbonné et digitalisé tout en renforçant la compétitivité de la chaîne logistique. Cet AAP répond à la recrudescence des commandes en ligne et l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre que cela engendre. Car aujourd’hui, le seul secteur des transports représente 30 % des émissions de gaz à effet de serre. Ainsi, l’élaboration de stratégies de transport plus durable d’un point de vue écologique est primordial, d’autant plus étant donné l’urgence climatique actuelle. D’où cet AAP lancé le 21 octobre 2021.

Voitures électriques rechargeant leur batteries

Les objectifs de l’appel à projet logistique 4.0

L’AAP « logistique 4.0 » est ouvert à toutes les entités éligibles (qu’elle soit une collectivité territoriale / locale ou une entreprise) souhaitant limiter son impact environnemental tout en restant compétitive. Le projet proposé peut être de plusieurs types, l’important étant qu’il respecte 3 piliers.

Les projets candidats peuvent alors prendre la forme : 

  • D’un développement de briques technologiques pouvant aller jusqu’à une preuve de concept ; 
  • D’un développement d’un système global innovant ou de briques technologiques innovantes ;
  • D’une expérimentation d’un système innovant dans le cadre d’un démonstrateur territorial validant la pertinence technico-économique de la solution en usage représentatif.

Quoi qu’il en soit, le projet devra reposer sur 3 piliers fondamentaux :

  • ’inscrire dans une démarche de transition écologique ;
  • Digitaliser les chaînes logistiques ;
  • Et également automatiser ces dernières.

Transition vers des chaînes logistiques plus respectueuses de l’environnement

Tout l’enjeu de cet appel à projet est de limiter le coût environnemental que représentent aujourd’hui les chaînes logistiques. Cela passe par une revue de chacun de leurs composants (transport, entreposage, emballage, suivi, etc.) afin d’identifier le segment pour lequel des solutions d’optimisation doivent être imaginées.

Une fois le ou les segments identifiés, le projet devra permettre de le ou les optimiser d’un point de vue écologique par l’intermédiaire de solutions innovantes. 

Digitalisation des chaînes logistiques

Ces stratégies destinées à limiter l’impact environnemental du secteur ne peut pas se faire aux dépens du bien-être économique de l’entreprise. Ce faisant, les stratégies respectant le premier pilier doivent également améliorer la compétitivité des transports sur toute l’étendu de la chaîne logistique, du premier au dernier kilomètre.

Cela passe par des innovations technologiques et organisationnelles permises par la digitalisation. La digitalisation logistique correspond à la numérisation des flux de données, permettant l’optimisation des tâches liées aux flux physiques. Parfois même, par l’automatisation.

Automatisation des chaînes logistiques

L’automatisation est un levier majeur de l’optimisation des chaînes logistiques. Elle concerne plus particulièrement les segments fluviaux et maritimes des flux logistiques et les plateformes aéroportuaires.