Nouvelle revalorisation du Salaire minimum de croissance en 2023

Le gouvernement a procédé à plusieurs augmentations du Salaire minimum de croissance (Smic) en 2023. La première hausse a été effective au 1er janvier 2023, tandis que la seconde le sera au 1er mai. En effet, le gouvernement a annoncé une nouvelle augmentation du Smic, effective dès le 1er mai 2023. Depuis le premier jour de l’année, suite à cette hausse, le salaire minimum de croissance a atteint 1 709 euros brut par mois, soit 1 353 euros net. Au 1er mai, il atteindra 1 747 euros brut par mois, soit 1 383 euros net.

Ces nouvelles évolutions du Smic font suite à celles de 2022, marquant la volonté, de la part des autorités, de lutter contre l'inflation et de soutenir la consommation.

Augmentation du Smic 2023 : une seconde revalorisation en mai 2023 

Le Smic connaitra une nouvelle revalorisation au 1er mai 2023. Dans un premier temps, le gouvernement s’était abstenu d’annoncer quoi que ce soit. En revanche, Olivier Simon, chef de la division des synthèses conjoncturelles de l'Insee, avait prédit que :  « La publication de l'indice des prix d'avril déclencherait une revalorisation automatique du Smic. Cet indice est publié mi-mai et conduirait donc à une revalorisation du Smic au 1er juin d'au moins 2 %. C'est la règle et c'est bien sûr conditionnel à la trajectoire d'inflation ». 

En effet, le montant du Smic suit l'indice des prix à la consommation. Si cet indice augmente de 2 % au moins en cours d'année, le Smic est automatiquement revalorisé, et ce, dans les mêmes proportions.

La nouvelle augmentation du Smic du mois de mai est donc la conséquence de l’inflation, plus élevée que prévu par les autorités. Elisabeth Borne, Première ministre, a annoncé la décision du gouvernement de procéder à la seconde revalorisation de l’année 2023 le 14 avril. Ainsi, le salaire minimum augmentera de 2,19 % dès le 1er mai, passant à 1 383 euros net par mois, soit un Smic horaire de 11,52 euros brut.

Au-delà de la revalorisation du salaire, la Première ministre exhorte les entreprises à réévaluer leurs grilles de salaire, déclarant : « J’invite toutes les branches professionnelles et toutes les entreprises qui le peuvent à se mobiliser aussi pour répondre à cette première préoccupation des Français qui est le pouvoir d’achat ».

Augmentation du Smic 2023 : qu’est-ce qui avait changé au 1er janvier ?

Le Smic a augmenté de 1,8 % au 1er janvier 2023. Si le montant du Smic connaît une revalorisation automatique tous les ans à la même date, force est de constater que cette dernière avait été deux fois plus importante que celle du 1er janvier 2022 (0,9 %). En effet, dans un contexte de guerre en Ukraine et de flambée des prix, les autorités espèrent ainsi compenser le poids de l’inflation et soutenir le pouvoir d'achat. Le taux du Smic horaire était donc passé à 11,27 euros brut (au lieu de 11,07 euros auparavant), sur la base de 35h par semaine. En revanche, le montant du Smic horaire s’élevait à 9,01 euros brut pour les salariés de 16 ans et à 10,13 euros brut pour ceux de 17 ans. Pour finir, il convient de rappeler qu'à Mayotte, le Smic mensuel brut était alors de 1 290 euros.

De même, l'indice minimum de traitement dans la fonction publique a été relevé au 1er janvier 2023. En effet, il s'établit à l’indice majoré 353, au lieu de l'indice majoré 352. Ainsi, la rémunération minimum des fonctionnaires de catégorie C atteint 1 358,88 euros net par mois depuis cette date.

Pour rappel, le calcul du Smic annuel pour un emploi à temps plein (35 heures) est le suivant : Smic horaire × 35 × (52 ÷ 12) × 12

Selon Olivier Véran, porte-parole du gouvernement : « C'est la quatrième hausse du Smic en un an. Il aura augmenté de 10 % en 18 mois ». En tout, cette augmentation représente 24 euros net mensuel sur le salaire des personnes concernées.

Le cas des salaires minimums conventionnels

Le Smic est une obligation légale prévue par le Code du travail. Cependant, toutes les entreprises ne sont pas tenues de se conformer à ce Smic. Dans certains secteurs professionnels, les salaires font l’objet de conventions salariales. C’est le cas, notamment, des employés du BTP et de l’hôtellerie. Dans ce cas de figure, l’employeur n’est dans l’obligation de respecter le nouveau Smic que si les minima conventionnels lui sont inférieurs. En revanche, il devra se baser sur les minima conventionnels si ces derniers lui sont supérieurs.

De même, certaines catégories d’employés (et types de contrats de travail) peuvent être rémunérées en dessous du salaire minimum. Les bénéficiaires du taux réduit sont les employés entrant dans les catégories suivantes : 

• Apprentis ;
• Jeunes salariés de moins de 18 ans ;
• Jeunes salariés en contrat de professionnalisation ;
• Salariés dont l’horaire de travail ne peut pas être contrôlé (certains VRP, ou représentant commercial salarié, par exemple).

Pour rappel, un employeur ne respectant pas le salaire minimum risque une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 euros. 

Plusieurs revalorisations antérieures

En France, la revalorisation du Smic au premier de l’an se fait automatiquement, par décret. De même, son montant a fait l’objet de plusieurs augmentations dans le courant de l’année 2022. En effet, ce dernier a connu une première hausse de 0,9 % en janvier. Cette dernière a été suivie de deux revalorisations automatiques de 2,65 % en mai et de 2,01 % au premier août 2022. Cette évolution est exceptionnelle, car le Smic ne connaît traditionnellement qu'une augmentation par an, cela s'explique avant tout par l'inflation due à la crise ukrainienne. En effet, le gouvernement peut, parmi ses prérogatives, décider d'augmenter le Smic à tout moment. Ce nouveau montant du Smic vise avant tout à soutenir la consommation des ménages.

Cependant, une nouvelle hausse du Smic ne semble pour l'instant plus envisageable pour cette année. D'aucuns avancent en effet qu'une nouvelle augmentation porterait préjudices aux emplois des personnes fragiles.

Au-delà des hausses successives de 2022, le salaire minimum de croissance aura connu une augmentation de 225 euros net par mois depuis janvier 2014.