En 2025, la France verra le retour de la consigne pour les bouteilles et bocaux en verre, une pratique abandonnée depuis les années 1990. Cette initiative, pilotée par l'éco-organisme Citeo, débutera par une phase d'expérimentation dans quatre régions du nord-ouest du pays.

Le coût de la consigne sera fixé entre 20 et 30 centimes par contenant

Le coût de la consigne, fixé entre 20 et 30 centimes par contenant, sera ajouté au prix d'achat des produits. Cette mesure, bien que potentiellement augmentant les coûts pour les consommateurs, est vue par Jean Hornain, directeur général de Citeo, comme un investissement à long terme bénéfique tant pour l'environnement que pour l'économie. En effet, le réemploi des bouteilles en verre permettrait de réduire significativement les dépenses énergétiques et les émissions de CO2. Plus précisément, le réemploi peut diminuer la consommation d'énergie de 75%, l'utilisation d'eau de 50% et les émissions de CO2 de 79%.

Pour encourager les consommateurs à adopter cette pratique, Citeo envisage de préfinancer les premières consignes. Cette initiative intervient dans un contexte dans lequel la crise énergétique de 2022 a fait grimper les prix du verre, rendant les solutions de réemploi encore plus pertinentes.

Le projet prévoit l'introduction de formats standards pour les bouteilles réutilisables dès mai 2025, facilitant ainsi leur réemploi. Les premiers contenants concernés seront des bouteilles d'un litre pour les jus de fruits et les soupes, suivies par des formats plus petits pour la bière et d'autres produits tels que les conserves et les compotes. Citeo prévoit également de mettre en place des dispositifs de collecte en magasin dès mars 2025, avec l'ambition de généraliser cette pratique à l'échelle nationale.

Des défis persistants

La mise en œuvre de la consigne s'inscrit dans les objectifs de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec), adoptée en 2020, qui vise à atteindre 10% d'emballages réemployés d'ici à 2027. Cependant, un récent rapport parlementaire indique que la loi peine à produire les effets escomptés, avec moins de 1% des emballages actuellement réemployés. Le rapport souligne par ailleurs des difficultés dans la réduction de l'usage du plastique à usage unique et dans la gestion des déchets plastiques, avec un taux de recyclage qui reste bien en deçà des objectifs fixés.

Par ailleurs, lors des Jeux olympiques de Paris 2024, la distribution massive de bouteilles en plastique par Coca-Cola a été critiquée par des associations environnementales, malgré certaines initiatives pour limiter l'usage du plastique. Ce contexte met en lumière les défis persistants dans la gestion des déchets et la nécessité d'accélérer les transitions vers des pratiques plus durables.