Pour la première édition de son enquête de conjoncture de 2024, Bpifrance dresse un bilan de l’état financier des TPE-PME au sortir de 2023
Bpifrance a publié le 16 janvier dernier sa 78e enquête de conjoncture. Les conclusions de cette enquête nous informe de l'état actuel des TPE-PME françaises.
Mi-janvier, Bpifrance a publié sa 78e enquête de conjoncture. Ce papier tire des conclusions sur l’état financier des entreprises françaises en se basant sur un échantillon représentatif de l’écosystème entier. Ainsi, pour 2023, Bpifrance avance que l’activité des TPE-PME a ralenti. Plus de détail dans la suite de cet article.
Une activité en berne
Le 16 janvier, Bpifrance a partagé les conclusions de sa 78e enquête de conjoncture. Cette enquête est reconduite tous les semestres depuis une quarantaine d’années. Elle fait le point sur la situation et les perspectives des TPE-PME en matière d’activité, d’emploi, de trésorerie et d’investissement. Pour cette 78e édition, Bpifrance s’est basée sur les retours d’un échantillon de 5 000 entreprises représentatif de l’écosystème français.
Ce qui en ressort, c’est que les TPE-PME ont connu un ralentissement notable de leur activité. En effet, là où le solde d’opinion relative à cette question était de +27 en 2022, il se retrouve à +8, bien en dessous de sa moyenne de long terme (+14). Pour autant, ce ralentissement d’activité ne concerne pas tous les secteurs d’activité. En effet, là où ce sont les services de transport qui ont été touchés les plus durement, le tourisme continue de bénéficier d’un effet de rattrapage post-Covid.
Qu'est-ce qu'un solde d'opinion ?
Le solde d’opinion permet d’observer la différence entre le nombre de sondés possédant une opinion positive vis-à-vis d’une question et le nombre de sondés en ayant une négative.
Les TPE touchées plus durement que les PME
Ce ralentissement en entraîne un autre : celle de la croissance qu’observaient en 2022 les chiffre d’affaires des TPE-PME françaises. En effet, leurs chiffres d’affaires (CA) avaient connu 6 % d’augmentation entre 2021 et 2022, là où ils n’ont crû que de 1 % entre 2022 et 2023. Si on y regarde de plus près, on constate que les TPE sont plus en difficulté que les PME. En effet, la moyenne des CA des TPE a reculé de 2 %, alors que les PME l’estiment en hausse de 2 %.
L’emploi des TPE-PME française a également ralenti : le solde d’opinion concernant l’emploi a baissé de 8 points en un an, pour aujourd’hui être légèrement en dessous de la moyenne de long terme (+6 contre +8).
Si la situation n’est pas des plus reluisantes, « l’atterrissage n’est pas aussi brutal qu’il aurait pu l’être », déclare Philippe Muttricy, directeur des études de Bpifrance. « Le jugement sur la trésorerie disponible, notamment, reste globalement supérieur à sa moyenne de long terme et l’accès au crédit est encore relativement aisé, malgré la forte hausse des taux d’intérêt depuis l’été 2022 », poursuit-il.
Des TPE-PME peu optimistes pour 2024
L’année 2023 a eu des répercussions sur la façon dont les TPE-PME envisagent 2024, comme le révèle l’indicateur relatif aux perspectives d’avenir. Celui-ci perd deux points sur un an, s’éloignant encore un peu plus de sa moyenne historique (+4 contre +17). Si les perspectives d’emploi pour 2024 sont stables dans la plupart des secteurs, ce n’est pas le cas de ceux ayant été le plus affectés en 2023 : les transports et de la construction. De fait, le solde d’opinion relative aux perspectives d’emploi enregistre une baisse de 5 points. Elle retrouve alors son niveau moyen historique (+12).