L'Intelligence artificielle investit le monde de l'agriculture
L'intelligence artificielle se fait de plus en plus présente dans le domaine agricole. En France, les start-up de l'agritech sont de plus en plus visibles.
Vision par ordinateur, algorithmes d'intelligence artificielle et robotique : des technologies qui innovent dans le domaine de l'agriculture et facilitent la vie des agriculteurs et des éleveurs. Des entreprises comme Verdant Robotics aux États-Unis et Dilepix en France développent des technologies d'IA pour rendre l'agriculture de précision accessible à de plus en plus de professionnels. De plus en plus considérées comme des partenaires crédibles répondant aux besoins des agriculteurs, les start-up de l'agritech gagnent en visibilité. En France, elles sont représentées par le groupe fédérateur La Ferme Digitale, qui présentera nombre de ces nouvelles entreprises sur un stand de 800 m² au Salon international de l'agriculture de Paris, du 25 février au 5 mars 2023.
Une technologie de pointe au service des agriculteurs
Les start-up françaises sont à la pointe des technologies émergentes. À Rennes, Dilepix, une spin-off issue des recherches de l'Institut français de recherche en informatique et en automatique (INRIA), développe des outils d'intelligence artificielle pour surveiller le bétail, les insectes et les machines agricoles. « Grâce à nos outils de vision par ordinateur, nous sommes en mesure, par exemple, de surveiller la croissance des plantes, de compter les boutons de fleurs, de détecter la présence de maladies ou d'insectes, ou encore les niveaux insuffisants d'eau ou de nutriments qui peuvent survenir », souligne le cofondateur de la start-up, Alban Pobla. « Dans l'élevage, nos technologies peuvent surveiller le comportement des animaux pour s'assurer qu'ils dorment, mangent, boivent et ruminent suffisamment ». Pour l'entrepreneur, qui vend ces solutions aux laboratoires pharmaceutiques, aux instituts de recherche publics et aux fournisseurs de machines agricoles, la reconnaissance visuelle est nettement plus puissante que l'Internet des objets. « Elle nous permet d'imiter l'observation humaine. Notre travail consiste donc à créer des outils ayant la capacité d'analyser tous les signaux faibles et autres phénomènes que les vétérinaires et les agronomes savent reconnaître depuis longtemps ».
Le succès remarquable de ces technologies est en partie dû au manque d'attrait des professions agricoles et à la pénurie de main-d'œuvre. « C'est un bon moment pour le marché car l'agriculture de précision devient rentable. Si nous ne mettons pas à jour les méthodes de production, nous perdrons encore plus d'agriculteurs, et la jeune génération doit pouvoir accéder au même niveau de technologie dans les tracteurs que celui qui est désormais présent dans les voitures », note Alban Pobla. Selon lui, la révolution de l'agriculture avance lentement. « L'intelligence artificielle avec, par exemple, la capacité de combiner des données météorologiques en temps réel et des données de terrain peut apporter de nombreux changements, surtout aujourd'hui, à un moment où les agriculteurs font face à des critiques et subissent une pression sociétale considérable. Leur enthousiasme pour les technologies innovantes est une bonne nouvelle ».
Une agritech française bien représentée au Salon international de l’agriculture
L'utilisation de l'IA devrait ouvrir la voie à une observation et une mesure précises des besoins des cultivateurs, ce qui les aidera notamment à limiter leur impact environnemental. Sans elle, le développement d'une agriculture de précision à grande échelle ne serait pas possible. Cependant, il serait réducteur de penser que l'innovation agricole se limite uniquement à l'IA et à la robotique : il existe de nombreuses autres entreprises pionnières en matière d'innovation dans les biotechnologies, les outils de certification basés sur la blockchain et les woodtech pour la filière bois.
Cette année, La Ferme Digitale, un groupe de coordination des start-ups agritech françaises, fera la part belle à 60 de ces nouvelles entreprises passionnantes sur un stand de 800 m² dans le hall 4 du Salon international de l'agriculture de Paris. « Notre objectif est de renforcer la crédibilité des start-up françaises », explique Karine Breton-Cailleaux. La responsable de la communication et des projets de la Ferme Digitale tient également à rappeler que « les start-up françaises de l'agritech ont levé plus de 200 millions d'euros de fonds en 2022 » : un témoignage de l'intérêt et de la confiance croissants de la part des investisseurs. Pour l'avenir, les représentants du secteur espèrent convaincre les pouvoirs publics de développer davantage de projets faisant appel aux technologies innovantes qui font évoluer le monde agricole.