Numérique durable, informatique responsable… le green IT est une démarche complète et complexe de limitation de l’impact du numérique sur l’environnement. Déployée en entreprise, cette approche s’appuie sur plusieurs axes d’amélioration : la gestion des équipements, les infrastructures réseau et les data centers. 

Mettre en place une démarche green IT n’est pas qu’une question d’usages ou d’infrastructures, mais un véritable changement global dans la culture de l’entreprise. Alors par où commencer ? 

Le green IT, c’est quoi ? 

Le green IT, ou numérique durable, se définit par ses différents champs d’action : 

  • La réduction de la pollution engendrée par le secteur des NTIC ;
  • La réduction globale de la pollution de l’entreprise grâce à des outils numériques ;
  • L’utilisation des NTIC pour réduire l’impact carbone de l’entreprise. 

D’une part, il s’agit de l’ensemble des pratiques numériques qui contribuent à diminuer l’empreinte carbone des entreprises. D’autre part, c’est également l’amélioration continue de la réduction de l’empreinte écologique des NTIC (nouvelles technologies de l’information et de la communication). 

Dans un récent rapport de l’Arcep et l’ADEME, plusieurs chiffres alarment sur l’empreinte carbone du numérique. Dans un premier temps, un état des lieux fournit de précieux indicateurs ; “le numérique représente aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde et 2,5 % de l’empreinte carbone nationale”. 

Pour rentrer plus dans le détail, “la phase de production des terminaux semble occuper une place toute particulière en ce qu’elle concentrerait 70 % de l’empreinte carbone du numérique en France”. En effet, “les terminaux (et en particulier les écrans et téléviseurs) génèrent l’essentiel des impacts environnementaux (de 65 à 92 %), suivi des centres de données (de 4 à 20 %) puis des réseaux (de 4 à 13 %)”. 

En entreprise, une démarche green IT consiste donc à mettre en place des pratiques informatiques qui servent à différentes causes environnementales, sociales et économiques tout en veillant à ne pas impacter le développement économique de l’entité. 

À savoir

Le terme de numérique responsable est plus adapté que celui de numérique durable pour inclure également les notions de performances sociale et économique. Ces domaines d’intérêts propres au RSE font en effet partie d’une démarche globale de green IT. 

Green IT : les bonnes pratiques à développer 

Instaurer le green IT en entreprise ne se fait pas en un jour, mais plutôt au travers de plusieurs actions qui, tenues durablement, donnent des résultats visibles et efficaces. 

Ensuite, il faut rappeler que l’informatique durable est un courant qui résulte en général de la mise en place d’une démarche RSE globale au sein de l’entreprise. 

Prendre le problème à la racine : des achats raisonnés 

Comme vu précédemment, le plus gros poste de dépense énergétique du numérique se trouve dans la fabrication des terminaux avec un total de 70 % ! Opter pour le green IT revient donc à faire preuve d’une vigilance accrue quant aux processus de fabrication des équipements en développement, notamment au travers d’une politique d’achats responsables. 

Mais concrètement, comment faire ? 

Il existe plusieurs bonnes pratiques à adopter pour exercer un contrôle sur la fabrication des matériels et appareils informatiques achetés pour l’entreprise : 

  • Choisir des équipements labellisés qui garantissent du respect des normes environnementales lors de leur fabrication. Parmi les écolabels réputés, on retrouve TCO ou Epeat qui rassemblent de nombreux équipements professionnels ; 
  • Limiter les achats quand ils ne sont pas essentiels. Préférer d’autres solutions telles que la location de matériel. L’entreprise Commown permet par exemple de louer du matériel électronique dans une démarche coopérative ; 
  • Acheter reconditionné : la seconde main est une solution d’achat responsable. Même si l’origine des appareils n’est pas forcément éco-responsable, le fait de ne pas acheter neuf permet de limiter l’empreinte carbone numérique de l’entreprise. Plusieurs sites de référence permettent de procéder à ce type d’achats, comme Back Market. 

Cure de jouvence et nouvelle vie 

Réparer plutôt que de jeter, telle devrait être la devise d’une entreprise qui s’engage dans le green IT. En effet, l’un des axes principaux du numérique responsable se concentre sur le matériel, l’allongement de leur durée de vie et la bonne gestion de leur suppression. 

Dans cette logique, l’une des premières idées est donc de limiter les remplacements des équipements en privilégiant leur réparation quand cela reste possible. Le cas échéant, l’idée est de donner une nouvelle vie à l’objet en optant par exemple pour son recyclage

L’obsolescence programmée : un fléau à combattre 

L’obsolescence programmée… personne n’a pu passer à côté ! Cette notion désigne la “stratégie marketing visant à raccourcir délibérément la vie d’un objet. Le but de cette technique est de pousser le consommateur à renouveler plus rapidement son achat en optimisant le marché du renouvellement” (Infonet.fr).

Sans surprise, cette technique contribue largement à l’augmentation du réchauffement climatique. La surconsommation entraine forcément une surproduction et une accélération de l’énergie déployée.

Si ce concept touche tous les secteurs, il impacte particulièrement le numérique, ce qui en fait l’une des clefs de voute du green IT. 

La bonne nouvelle ? Accroître la durée de vie des équipements informatiques est possible en appliquant quelques bonnes pratiques

  • Se recentrer sur une maintenance efficace des appareils pour anticiper et lutter contre leur vieillissement précoce ;
  • Installer des logiciels de protection comme des antivirus ;
  • Diffuser à l’ensemble des collaborateurs des instructions destinées à conserver les dispositifs qu’ils utilisent (éteindre plutôt que de mettre en veille, éviter les impressions, sélectionner les modes économie d’énergie, limiter l’envoi de mails avec pièces jointes…). 

Ce n’est qu’un au revoir…

Essayer de prolonger au maximum la durée d’utilisation des dispositifs numériques est essentiel. Mais comme tout début, une fin arrive un jour ou l’autre. 

Dans une démarche de green IT, la fin de vie de ces équipements occupe également une place particulière, car l’objectif est de minimiser l’impact des déchets numériques produits par l’entreprise. Que les appareils puissent passer par la case recyclage et entamer une nouvelle vie ou que l’option de leur suppression soit l’unique piste envisageable, l’idée est de faire appel à des filières écoresponsables pour organiser ces adieux. 

Par exemple

Le collectif FairTec rassemble plusieurs acteurs du numérique responsable et durable. Parmi eux, Fairphone est un fabricant de smartphones reconditionnés dont toutes les pièces sont remplaçables. 

C’est comme ça et (pourquoi) pas autrement ? Repenser ses alliés !

Le saviez-vous ? Opter pour de petits changements peut engendrer de profonds résultats…

De nombreuses entreprises possèdent les mêmes partenaires externes depuis des années et ne désirent pas en changer, souvent par manque de temps. Mais si changer de fournisseur ou d’hébergeur pouvait réduire radicalement leur empreinte carbone, le feraient-elles ? 

Il existe de nombreuses alternatives aux acteurs classiques qui permettent de s’engager concrètement dans une démarche green IT : 

  • Fournisseur d’énergie écoresponsable comme TéléCoop ;
  • Hébergeur vert comme Infomaniak ou Planet Hoster ;
  • Moteur de recherche engagé comme Ecosia, Lilo ou Ecogine ;
  • Redéfinition du processus de stockage des données : serveur externe plutôt que cloud ; serveur partagé entre plusieurs entités… 

Green IT : exemples d’entreprises engagées 

Les serveurs sous-marins de Microsoft 

Microsoft a décidé de développer une démarche green IT en construisant des data centers sous-marins

Les serveurs ont besoin de garder une température basse pour refroidir l’ensemble de leurs systèmes. Ils disposent, pour cela, d’importants dispositifs de climatisation pour répondre à cette nécessité. Cette pratique énergivore contribue à détruire la planète. 

Se servir de la température basse de l’eau pour refroidir naturellement ces data centers est donc une innovation qui s’inscrit dans une démarche RSE plus largement et green IT plus précisément. 

Les serveurs producteurs de chaleur de Qarnot 

L’entreprise Qarnot, quant à elle, a décidé de se servir de la chaleur générée par les serveurs pour chauffer des espaces suivant un principe de chaudière numérique

De cette manière, l’énergie utilisée par ces data centers est réinjectée dans un autre système énergivore (la production de chaleur pour le confort des humains) créant ainsi une circulation de l’éenergie.