Le conseil doit tenir une réunion stratégique des industries de santé, en juin 2021. Les partenaires quémandent la création d’une agence de l’innovation pour la santé. C’est donc une structuration de la HealthTech qui s’instaure en France. Son objectif ? Regrouper les jeunes entreprises technologiques relatives à la santé. À titre de rappel, Emmanuel Macron a défini le but de cette stratégie : « Faire de la France une nation leader en matière d’industrie et d’innovation en santé ».

Bpifrance présente 3 principaux axes d’action

Les partenaires présentent ce plan d’action, mis en place avec l’aide de 36 experts, dirigeants et responsables publics engagés dans la HealthTech. Ce plan tend à surmonter les obstacles faisant qu’aujourd’hui « la probabilité de succès pour les entreprises menant des essais cliniques s’élève à 2 % ». Et pour cause, la durée et les coûts de développement sont élevés et les expertises se font rares. De plus, « La France ne compte aucune licorne, quand 6 existent en Allemagne », relate Marie Humblot-Ferrero, directrice associée au BCG. 

Le rapport se divise alors en trois axes  :

  1. Attirer les talents et développer l’accompagnement. Il est, entre autres, impératif de s’assurer qu’un niveau d’expertise suffisamment tangible soit présent chez les entreprises. « On a besoin de gens qui ont déjà réussi par le passé. Leur expérience permet parfois d’éviter de petites erreurs qui provoquent l’arrêt des essais cliniques », souligne Elsy Boglioli-Hofman, fondatrice de Bio-Up. Elle soutient aussi que BioTech et MedTech doivent « s’aligner en matière de salaires pour débaucher » les personnes qualifiées. 
  2. Hiérarchiser la politique industrielle en santé. Les collaborateurs avancent qu’il faut choisir des « hubs » prioritaires pour augmenter les chances de réussite. Par ailleurs, Paul-François Fournier, directeur exécutif innovation de Bpifrance, défend l’instauration d’un « échange étroit et continu entre le système de santé et les filières de production » avec l’État en tant qu’intermédiaire.
  3. Simplifier le cadre administratif. Le rapport met en évidence l’implantation d’efforts pour faciliter le transfert de technologies et l’accès au marché. « Il faut qu’une acculturation du domaine privé s’opère vers le public », appuie Franck Mouthon, président de France Biotech. 

Bâtir une agence de l’innovation en santé

Les différentes sections mentionnées ci-dessus doivent interagir afin de trouver un équilibre. Bpifrance et ses partenaires réclament donc la création d’une agence de l’innovation en santé. Néanmoins, ce n’est pas une nouvelle requête pour la HealthTech. En effet, ce souhait a déjà été formulé par le passé, à maintes reprises.

Le but de cette institution ? « Créer de la valeur pour l’ensemble des acteurs de la HealthTech et d’assurer la légitimité de ceux-ci auprès du public et du privé, ainsi qu’à l’international », selon le rapport. De ce fait, elle devrait disposer de réels moyens d’action, de missions concrètes et d’outils adaptés. Elle se chargerait donc de l’ensemble de la politique industrielle de santé, de la R&D, mais également de l’accès au marché et de l’aspect tarifaire.

D’autre part, créer une instance de cette envergure s’est révélé compliqué jusqu’à présent. Les collaborateurs à l’origine du rapport gardent espoir. « Nous en sommes à un stade où la maturité technologique rencontre la volonté politique », affirme Paul-François Fournier. De plus, toujours selon lui, « l’État se mobilise depuis quelque temps sur des plans largement basés sur les écosystèmes », à l’image du plan introduit en début d’année 2021.