Au cœur de l’univers des grands chantiers et des infrastructures modernes, Eiffage incarne un groupe d’envergure mondiale qui allie travaux de construction et concessions dans le secteur autoroutier. Son bilan financier 2024 révèle une dynamique solide, portée par une expansion internationale et une rentabilité qui progresse malgré un contexte fiscal défavorable. Découvrez ci-dessous une analyse détaillée de ses performances.

Un aperçu global des performances

Les résultats dévoilés pour l’exercice 2024 mettent en évidence plusieurs indicateurs clés qui traduisent la bonne santé du groupe. Le chiffre d’affaires consolidé dépasse désormais les 23,4 milliards d’euros, soit une progression de +7,3 % à structure réelle par rapport à 2023 et +3,7 % à périmètre et change constants. Cette croissance s’observe tant dans la branche Travaux (Construction, Infrastructures, Énergie Systèmes) que dans les Concessions. D’un point de vue sectoriel, on constate une amélioration de la marge opérationnelle du segment Travaux, tandis que les Concessions enregistrent une baisse relative, essentiellement liée à la fameuse taxe sur les autoroutes (TEITLD). Malgré cela, l’orientation générale reste positive, portée par la solide demande en Europe et l’intégration de nouvelles filiales, notamment en Allemagne.

Points saillants du compte de résultat

Dans le compte de résultat consolidé, le groupe recense un résultat opérationnel courant de 2,48 milliards d’euros en 2024, affichant une hausse de +3 % (et de +8,2 % hors impact fiscal autoroutier). Cette progression témoigne du pilotage rigoureux des coûts et de l’amélioration continue des branches opérationnelles, en particulier dans la branche Énergie Systèmes.

Le résultat net part du Groupe culmine à 1,04 milliard d’euros, en hausse de +2,8 % par rapport à 2023. Si l’on retire l’effet de la nouvelle taxe sur les autoroutes, la croissance du résultat net aurait atteint +9,2 %, ce qui souligne l’efficacité des efforts entrepris pour accroître la rentabilité globale. Pour enrichir le diagnostic, voici les principaux pôles de contribution au compte de résultat :

  • Chiffre d’affaires : plus de 23,4 milliards d’euros, en hausse notable.
  • Charges de personnel : avoisinent 5 milliards d’euros, reflétant la montée en puissance des filiales à l’international.
  • Charges externes : supérieures à 6 milliards d’euros, principalement dues aux achats de services, matières et sous-traitance.
  • Résultat net : dépasse le milliard d’euros, malgré le nouveau prélèvement lié aux concessions autoroutières.

Analyse de la rentabilité et des marges

Lorsqu’on s’intéresse à l’efficacité opérationnelle, plusieurs ratios illustrent la trajectoire financière du groupe :

1. Marge brute : (Marge brute / Chiffre d’affaires). – Dans la plupart des branches de la construction, la marge brute se situe dans une fourchette généralement comprise entre 15 % et 25 %, mais le groupe ne publie pas de détail exhaustif au niveau consolidé pour cette ligne. – Une part importante des achats consommés concerne la main-d’œuvre, les matières premières et la sous-traitance, d’où l’intérêt de contrôler chaque segment d’activité pour limiter la hausse des coûts.

2. Marge d’exploitation (ou marge opérationnelle) : (Résultat opérationnel / Chiffre d’affaires).

  • Selon les données 2024, cette marge atteint 10,6 % (contre 11,0 % en 2023), une légère baisse liée à l’effet de la taxe autoroutière, contrebalancée par la hausse de la rentabilité dans le segment Énergie Systèmes.
  • L’amélioration de la marge dans les branches Infrastructures et Énergie Systèmes (+30,4 % de résultat opérationnel pour cette dernière) reflète la stratégie de croissance et de bonne répartition des coûts.

3. Rentabilité nette (ou marge nette) : (Résultat net / Chiffre d’affaires).

  • S’établit à environ 4,5 % en 2024 (contre 4,7 % en 2023). Sans la taxe autoroutière, la rentabilité nette serait sensiblement plus élevée.
  • Ce ratio reste néanmoins satisfaisant pour un groupe pluridisciplinaire, combinant des métiers de travaux publics et de concession, réputés pour leur intensité en capital et en personnel.

4. Endettement financier net : 9,4 milliards d’euros à fin 2024 (contre 9,9 milliards un an plus tôt).

  • Cette baisse reflète la solidité du cash-flow libre (2,6 milliards d’euros) et témoigne d’une politique d’acquisitions équilibrée.

Zoom sur les acquisitions et la croissance externe

Au fil de l’année 2024, Eiffage a mené une politique ambitieuse d’investissements pour renforcer ses positions, notamment dans la branche Énergie Systèmes, en Allemagne et aux Pays-Bas. Deux rachats structurants (Salvia et Eqos) ont permis d’étendre significativement l’empreinte du groupe sur le marché germanique.

Bon à savoir sur l’expansion internationale

Avec plus de 40 % du chiffre d’affaires désormais réalisé hors de France, Eiffage poursuit sa trajectoire d’internationalisation. Cette montée en puissance à l’étranger s’appuie sur des marchés clés comme l’Espagne, le Royaume-Uni et, désormais, l’Allemagne, où la demande en projets d'infrastructures et de transition énergétique est soutenue.

Ces opérations de croissance externe s’inscrivent dans un objectif stratégique : diversifier les marchés et consolider les positions existantes. Elles ont mobilisé près de 0,9 milliard d’euros de fonds en 2024, soit un volume d’investissement élevé, rendu possible grâce à la bonne disponibilité de trésorerie.

Focus sur la situation financière

La dette financière nette – hors IFRS 16 et hors juste valeur des instruments dérivés (swaps) – s’établit à 9,4 milliards d’euros au 31 décembre 2024, contre 9,9 milliards un an auparavant. Cette évolution repose en grande partie sur la génération de 2,6 milliards d’euros de cash-flow libre, un record historique pour le groupe.

De plus, Eiffage et ses différentes filiales (dont APRR) ont pu renouveler et refinancer plusieurs lignes de crédit bancaire pour un total de 4,4 milliards d’euros. L’objectif demeure l’allongement de l’échéance moyenne de la dette tout en préservant des conditions favorables. Cette gestion de trésorerie proactive limite l’impact potentiel des évolutions de taux d’intérêt à moyen terme.

Un regard sur la répartition du chiffre d’affaires

La branche Travaux regroupe trois divisions principales : Construction, Infrastructures et Énergie Systèmes. Les Concessions (autoroutes, viaducs, aéroports, etc.) représentent un autre pilier majeur du chiffre d’affaires global du groupe.

Afin de clarifier cette répartition, voici un tableau synthétique (d’après les données 2023-2024), en reprenant quelques agrégats-clés :

Branches CA 2023
(en M€)
CA 2024
(en M€)
Variation
(%)
Marge op.
(2024)
Construction 4 262 3 982 -6,6 % 3,6 %
Infrastructures 7 800 8 351 +4,6 % 3,3 %
Énergie Systèmes 5 941 7 209 +21,3 % 5,8 %
Sous-Total Travaux 18 183 19 542 +7,5 % ~4,3 %
Concessions 3 649 3 887 +6,5 % 42,8 %
Total Groupe 21 832 23 429 +7,3 % 10,6 % (moy.)

On note ici la forte impulsion du pôle Énergie Systèmes, tant en chiffre d’affaires qu’en marge opérationnelle. La division Construction, en revanche, enregistre une baisse de l’activité. Les Concessions maintiennent un niveau de marge très élevé, plus de 40 %, malgré l’impact de la nouvelle taxe spécifique aux sociétés autoroutières.

L’histoire de la branche Concessions

Depuis plusieurs décennies, Eiffage s’investit dans la gestion et l’exploitation d’axes autoroutiers. Avec APRR (principal réseau autoroutier du groupe), AREA, Adelac et bien d’autres, la branche Concessions demeure un atout stratégique. En 2024, le trafic sur les réseaux APRR et AREA est en très légère hausse (+0,3 %), mais l’ensemble de ce secteur se trouve affecté par la mise en place de la taxe sur les autoroutes (TEITLD).

La nouvelle taxe exceptionnelle sur les infrastructures de transport et de logistique durable (TEITLD) vise à financer des projets d’intérêt général, notamment la transition énergétique dans les transports. Elle impacte directement la rentabilité des concessionnaires autoroutiers français en alourdissant leurs charges fiscales.

Malgré cette pression fiscale accrue, l’activité Concessions conserve une grande solidité. On observe néanmoins un léger recul du résultat opérationnel courant dans ce secteur (-1,5 %), et la marge opérationnelle recule mécaniquement de 46,3 % en 2023 à 42,8 % en 2024.

Ratios financiers clés

Pour mieux cerner la situation globale du groupe, il est utile d’analyser quelques ratios financiers complémentaires, en s’appuyant sur les informations du bilan et du compte de résultat.

1. Ratio d’endettement (Dette financière nette / Capitaux propres)

  • Les capitaux propres part du Groupe se situent autour de 6,5 milliards d’euros fin 2024, tandis que la dette financière nette est de 9,4 milliards.
  • Par conséquent, le ratio d’endettement ressort à environ 1,45, illustrant un levier financier maîtrisé dans le secteur des concessions et des travaux.

2. Ratio de liquidité générale (Actif courant / Passif courant)

  • Au 31 décembre 2024, l’actif courant totalise autour de 16,4 milliards d’euros, alors que le passif courant avoisine 16,9 milliards d’euros.
  • Le ratio est proche de 0,97, ce qui demeure gérable pour un groupe de cette ampleur, même si, en théorie, un ratio supérieur à 1 est plus confortable. Eiffage compense toutefois ce point avec des lignes de crédit importantes et un accès aisé aux marchés de financement.

3. Return on Equity (ROE) : (Résultat net / Capitaux propres).

  • Avec un résultat net part du Groupe de 1,04 milliard d’euros et environ 6,5 milliards d’euros de capitaux propres, le ROE flirte avec 16 %.
  • Ce niveau demeure significatif pour un groupe dont l’activité se situe en partie dans les concessions (secteur assez stable mais capitalistique), confirmant l’attrait pour les actionnaires.

4. Cash-flow libre par action

  • Le cash-flow libre est de 2,6 milliards d’euros en 2024, pour près de 94 millions d’actions (base indicative).
  • Il en résulte un cash-flow libre par action d’environ 27 à 28 euros. Cela assoit la capacité de distribution et de réinvestissement du groupe.

Les forces et leviers d’amélioration

  • Un carnet de commandes robuste : Fin 2024, il s’établit à près de 28,9 milliards d’euros pour l’ensemble des branches Travaux, représentant une progression de +11 % sur un an. Ce volume important offre une bonne visibilité pour l’année 2025, voire au-delà.
  • Une présence géographique élargie : Les récents investissements, particulièrement en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas, diversifient le risque pays et permettent de capter la demande de marchés porteurs (énergies renouvelables, génie électrique, etc.).
  • Une politique financière maîtrisée : La réduction nette de la dette associée au refinancement des lignes bancaires sécurise la solidité financière du groupe. Cette gestion prudente des capitaux laisse place à un endettement gérable et à une capacité d’investissement préservée.

Points de vigilance à surveiller

Même si la performance globale se révèle satisfaisante, certains points méritent une attention particulière :

  • La branche Construction : Elle subit un repli du chiffre d’affaires (-6,6 %) à 3,98 milliards d’euros. La baisse du marché du logement neuf en France et l’international la pénalise ; il sera nécessaire de continuer la réorientation stratégique vers la rénovation et le tertiaire pour stabiliser ce segment.
  • L’impact fiscal : La taxe sur les autoroutes introduit une incertitude quant à la rentabilité future de la branche Concessions. Par ailleurs, 2025 s’annonce marquée par une contribution exceptionnelle à l’impôt sur les sociétés. Il conviendra d’ajuster la politique d’investissement et de distribution pour continuer à dégager un niveau de rentabilité attractive.
  • L’inflation des coûts de construction : Les tensions sur les prix des matières premières et de la main-d’œuvre peuvent comprimer les marges. La direction devra, comme en 2024, surveiller la compétitivité de ses offres et répercuter au mieux ces hausses de coûts.

Le saviez-vous ?

Eiffage, créé en 1993 par la fusion de plusieurs grandes entreprises de BTP, est aujourd'hui l’un des leaders européens de la construction et des concessions. Sa diversification sectorielle et géographique le met en bonne position pour répondre aux enjeux de la transition énergétique et des infrastructures de transport du futur.

Recommandations et leviers de performance

Au-delà de l’analyse purement chiffrée, quelques pistes pourraient consolider la trajectoire de croissance :

1. Optimiser encore la structure de coûts :

  • Continuer les efforts de mutualisation des achats et la digitalisation des process.
  • Accentuer la synergie entre les filiales Travaux et Énergie Systèmes pour réduire les coûts de sous-traitance et augmenter la productivité globale.

2. Développer le segment Énergie Systèmes :

  • Cette branche présente des marges plus élevées, proches de 6 % en 2024, et un réel potentiel de croissance (panneaux solaires, câblage électrique, infrastructures télécom, etc.).
  • En capitalisant sur les acquisitions récentes, Eiffage peut se positionner comme un acteur incontournable des services énergétiques en Europe.

3. Renforcer la politique RSE et l’exemplarité environnementale :

  • La validation par la SBTI (Science Based Targets initiative) et la note A- du CDP climat 2024 constituent de bons atouts, qu’il convient de renforcer pour fidéliser partenaires et clients publics.
  • Les projets ferroviaires et autoroutiers doivent davantage intégrer l’écomobilité, la réduction des émissions et la protection de la biodiversité.

4. Maintenir le cap dans les concessions en sécurisant la rentabilité :

  • Renégocier ou envisager des dispositifs contractuels pour anticiper les risques fiscaux.
  • Continuer d’examiner les opportunités internationales dans la concession autoroutière ou aéroportuaire, pour diversifier l’impact de la taxe française.

Enjeux stratégiques pour 2025

Les perspectives présentées par Eiffage laissent présager une progression des activités en 2025 :

Dans les Travaux : Le carnet de commandes élevé (28,9 milliards d’euros) indique une croissance future du chiffre d’affaires dans toutes les branches. L’Énergie Systèmes pourrait atteindre une marge opérationnelle de 6 % pour un niveau d’activité autour de 8 milliards d’euros, ce qui représente un relai de croissance majeur.

Dans les Concessions : Le groupe anticipe une légère hausse du chiffre d’affaires et du résultat opérationnel courant, en misant sur la poursuite de la croissance du trafic APRR, la montée en charge d’autoroutes récentes et l’extension des PPP (Partenariats Public-Privé).

Fiscalité : La contribution exceptionnelle prévue en 2025 affectera le résultat net part du Groupe, malgré une amélioration escomptée de la rentabilité opérationnelle. Cet effet ponctuel ne saurait remettre en cause la soutenabilité à long terme des activités.

Comparaison avec l’exercice 2023

En comparant 2024 à 2023, on constate les tendances notables suivantes :

  • Évolution du CA : +7,3 % à structure réelle, soutenue par la branche Travaux (+7,5 %) et la branche Concessions (+6,5 %).
  • Résultat opérationnel courant : +3 % (et +8,2 % hors taxe autoroutière), démontrant la bonne résistance du modèle économique.
  • Dividende : Proposition d’une hausse de +15 % par rapport à 2023, soit 4,70 euros par action, reflet de la confiance du management.
  • Endettement financier net : en recul de 0,5 milliard d’euros, alors que des acquisitions pour 0,9 milliard ont été conclues.

Sur le marché français des concessions autoroutières, Eiffage se positionne, via APRR, en concurrent d’autres opérateurs comme Vinci Autoroutes. En construction et génie civil, Bouygues Construction ou Spie Batignolles peuvent être vus comme des concurrents. Malgré la concurrence, la solide assise financière d’Eiffage et son carnet de commandes confèrent un avantage non négligeable.

Approche pédagogique : décrypter les chiffres pour un public non spécialiste

Pour comprendre ce bilan financier sans être un expert :

  • Chiffre d’affaires : C’est le total des ventes ou prestations facturées. Plus il est élevé, plus l’entreprise est active commercialement.
  • Résultat opérationnel : Il indique le profit (ou la perte) généré(e) uniquement grâce à l’activité courante, avant la prise en compte des charges financières et de l’impôt.
  • Résultat net : Mesure le bénéfice final, après déduction des impôts et charges financières.
  • Cash-flow libre : Correspond à la trésorerie disponible une fois réglées les dépenses courantes et les investissements nécessaires au maintien de l’activité. Un cash-flow libre élevé permet de distribuer un dividende, de réduire la dette ou de financer des acquisitions.
  • Carnet de commandes : Reflète les contrats déjà signés mais pas encore exécutés. Plus il est volumineux, plus l’entreprise a de la visibilité sur son activité future.

Points d’amélioration à moyen terme

Au vu de la structure actuelle, Eiffage possède plusieurs pistes pour continuer à renforcer sa solidité :

  • Développement à l’international : Approfondir encore la stratégie d’expansion, notamment en Amérique du Nord ou en Asie, pour réduire la dépendance aux marchés européens.
  • Innovation et durabilité : Investir dans des solutions de construction bas carbone, renforcer la numérisation des chantiers, promouvoir l’usage de matériaux recyclés. Ces aspects environnementaux sont des leviers de compétitivité de plus en plus valorisés.
  • Consolidation du marché des concessions : Étudier de potentiels partenariats ou acquisitions (aéroportuaires, autoroutières ou ferroviaires) pour renforcer la part du chiffre d’affaires récurrent.

La concession A412

Parmi les récents succès, on retrouve l’entrée en vigueur du contrat de concession de l’autoroute A412. Cette nouvelle infrastructure permettra :

  • De fluidifier le trafic entre la France et la Suisse.
  • D’apporter des revenus de péage supplémentaires pour Eiffage.
  • De consolider la présence du groupe sur le territoire alpin, déjà marquée par l’autoroute A41 (Adelac). Cette autoroute illustre la stratégie de développement du groupe sur des axes structurants, conjuguant savoir-faire de construction (percements, viaducs, aménagements) et exploitation de long terme (maintenance, péage).

Comparaison avec des références sectorielles

À titre d’exemple, dans le domaine de la construction et du BTP, la marge opérationnelle se situe souvent entre 3 % et 5 %. Eiffage se situe dans la moyenne pour Construction (3,6 %) et Infrastructures (3,3 %), mais se distingue dans l’Énergie Systèmes avec un taux de 5,8 %. Quant aux concessions autoroutières, un taux de marge supérieur à 40 % reste assez classique pour ce secteur, lié aux spécificités de l’activité (forts investissements initiaux, revenus récurrents de long terme).

Vers une révision de la politique de distribution ?

En 2024, Eiffage propose un dividende de 4,70 euros par action, soit une augmentation de +15 %. Ce choix, couplé à l’autodétention de 5,8 % du capital, prouve la volonté du groupe de récompenser ses actionnaires tout en conservant un potentiel de réinvestissement. De plus, le ratio de distribution de 45 % (du résultat net part du Groupe) laisse encore une marge de manœuvre pour mener d’autres opérations de croissance externe, notamment si de nouvelles opportunités d’acquisition se présentaient.

Conseils pour les investisseurs et parties prenantes

  • Sélection de projets de qualité : La rentabilité dépend fortement de la nature des marchés sur lesquels Eiffage opère. L’orientation vers l’énergie et l’environnement est prometteuse.
  • Veille réglementaire : La fiscalité sur les autoroutes ou la contribution exceptionnelle en 2025 sont des éléments à suivre, car susceptibles de peser sur le résultat net.
  • Environnement macro-économique : La hausse des taux d’intérêt pourrait renchérir le coût du capital. La diversification géographique constitue ici un rempart.

Perspectives d’avenir

Eiffage clôt l’année 2024 sur des bases solides, avec un carnet de commandes en hausse, une trésorerie renforcée et une forte ambition de développement dans le segment Énergie Systèmes. La direction prévoit en 2025 une nouvelle progression de l’activité Travaux, soutenue par des chantiers d’envergure dans le ferroviaire et l’offshore éolien, tandis que la branche Concessions demeure rentable malgré l’érosion liée à la nouvelle taxe. La stratégie de long terme mise sur la transition écologique et la diversification à l’international, faisant d’Eiffage un acteur majeur de la modernisation des infrastructures. Ainsi, le groupe entend maintenir une rentabilité soutenue, tout en absorbant l’impact de la contribution exceptionnelle à l’impôt sur les sociétés en 2025. Ces performances illustrent la capacité d’Eiffage à allier résilience, croissance et solidité financière, ouvrant de nouveaux horizons pour la décennie à venir.