Bilan financier 2024 de Dassault Aviation : un tour d’horizon approfondi
Entre nouveaux contrats et forte marge nette, Dassault Aviation affiche un bilan 2024 prometteur. Focus sur la santé financière et les perspectives à venir.

Pour beaucoup, l’aéronautique n’est qu’un univers de technologies de pointe et de contrats internationaux. Pourtant, au cœur de cette industrie, chaque décision financière influence considérablement la stratégie et la capacité d’innovation des grands acteurs. Dassault Aviation ne fait pas exception : ses résultats 2024, soumis aux procédures d’audit, réservent un véritable concentré d’enseignements financiers et industriels.
Un regard complet sur la dynamique financière de 2024
Au fil des décennies, Dassault Aviation a construit sa réputation grâce au double succès de ses programmes militaires (Rafale) et civils (Falcon). L’année 2024 marque, à plusieurs égards, un tournant : un carnet de commandes record à 43,2 milliards d’euros, un rythme de livraisons en hausse et des perspectives de croissance maintenues malgré un environnement économique et géopolitique mouvementé. Les 21 Rafale livrés (contre 13 en 2023) et la poursuite des commandes à l’export (30 nouveaux contrats) confirment la dynamique amorcée dès l’an dernier.
Sur le plan financier, le chiffre d’affaires « ajusté » 2024 s’établit à 6,23 milliards d’euros, dépassant légèrement la cible annoncée d’environ 6 milliards d’euros. Cet indicateur met en évidence la robustesse des activités de Défense et de Falcon, tirées par la reprise du secteur aéronautique et l’accroissement notable des commandes militaires dans un contexte d’incertitudes internationales.
En termes de résultat opérationnel « ajusté », la performance atteint 519 millions d’euros, permettant une marge d’exploitation « ajustée » de 8,3 %. Les premiers Falcon 6X livrés et le renforcement du segment défense contribuent notablement à cet écart positif par rapport à 2023 (marge de 7,3 %). Quant au résultat net « ajusté », il culmine à 1,056 milliard d’euros, soulignant une efficacité notable dans la gestion des contrats et un niveau de trésorerie disponible (8,434 milliards d’euros) en progression constante.
Dans la présentation des données en normes IFRS, le constat global reste favorable : la marge nette s’élève à 14,8 % (924 millions d’euros de résultat net), et l’entreprise conforte ainsi sa trajectoire ascendante. Elle peut ainsi poursuivre son programme d’investissements industriels, notamment autour du Falcon 10X, du Rafale standard F4 et du futur démonstrateur NGF (New Generation Fighter).
Le chiffre d’affaires ajusté inclut la comptabilisation intégrale des contrats Rafale Export (y compris les parts de sous-traitants comme Thales et Safran). À l’inverse, les normes IFRS imposent des principes plus conservateurs sur l’enregistrement des revenus. D’où une possible divergence entre le chiffre d’affaires « ajusté » et celui présenté en IFRS.
Une lecture historique : l’empreinte Dassault Aviation
Avant d’entrer dans le détail des chiffres, rappelons que Dassault Aviation est né au sortir de la Seconde Guerre mondiale, sous l’impulsion de Marcel Dassault. Spécialisé initialement dans l’aviation militaire, le groupe s’est ensuite diversifié avec la gamme Falcon pour l’aviation d’affaires. Aujourd’hui, il s’impose comme un symbole de l’industrie aéronautique française, tissant des partenariats industriels majeurs, notamment avec Thales. Cette collaboration historique se reflète dans la contribution significative de Thales aux résultats financiers de Dassault Aviation.
Ces racines industrielles s’accompagnent d’un ADN centré sur l’innovation permanente, le soutien client et l’intégration verticale de la chaîne de production. L’année 2024 ne fait que réaffirmer cette volonté de combiner performance industrielle et maîtrise opérationnelle.
Approche globale : contexte international et tendances stratégiques
L’environnement de 2024 reste marqué par plusieurs éléments notables :
- Conflits aux portes de l’Europe : le maintien des tensions géopolitiques soutient la demande de nouveaux appareils militaires (Rafale).
- Défis de la supply chain : la crise récente a laissé des séquelles sur la logistique mondiale. Dassault Aviation, comme de nombreux acteurs industriels, doit composer avec la hausse des délais d’approvisionnement et certaines ruptures de pièces.
- Baisse progressive de l’inflation : amorcée en 2023, elle se confirme en 2024, même si le contexte français s’avère légèrement perturbé par l’instabilité politique.
- Partenariat État-industriels : Dassault Aviation renforce ses actions communes (au sein du GIFAS) pour pérenniser la montée en cadence du Rafale et accompagner ses sous-traitants les plus fragiles.
Sur le plan financier, cette conjoncture se traduit par une intensification de la demande de Rafale Export (30 appareils supplémentaires sur l’exercice), la poursuite de la modernisation des infrastructures industrielles pour accueillir le Falcon 10X et le lancement de plusieurs projets (drone de combat, soutien renforcé aux versions France et Export du Rafale).
Bon à savoir : la montée en cadence du Rafale
Depuis son premier vol en 1986, le Rafale a su s’adapter pour devenir une référence. Sa popularité, aujourd’hui confirmée par 30 nouveaux appareils à l’export en 2024, tient autant à ses capacités opérationnelles qu’à la flexibilité de son architecture, le rendant évolutif au fil des versions (F3, F4, F5, etc.).
Les ratios financiers essentiels
Pour mieux saisir la vitalité de Dassault Aviation en 2024, passons au crible quelques grands indicateurs :
- Marge brute : Habituellement calculée (marge brute / chiffre d’affaires), elle n’est pas détaillée directement dans le rapport. On peut néanmoins déduire que la marge brute, soutenue par les ventes de Rafale et l’activité Falcon, demeure stable, voire en légère amélioration grâce à l’effet mix produit.
- Marge d’exploitation « ajustée » = Résultat d’exploitation « ajusté » / Chiffre d’affaires « ajusté » = 519 millions / 6 230 millions ≈ 8,3 %. Cette progression de 1 point par rapport à l’an dernier (7,3 % en 2023) souligne la solidité du pilotage des coûts.
- Rentabilité nette « ajustée » = Résultat net « ajusté » / Chiffre d’affaires « ajusté » = 1 056 millions / 6 230 millions ≈ 17 %. En légère baisse par rapport à 2023 (18,5 %), elle demeure très confortable au regard de la moyenne du secteur.
- Couverture de change : à 1,14 $/€ en 2024 contre 1,20 $/€ en 2023, la stratégie de couverture a moins pénalisé le groupe, eu égard à l’euro plus stable.
- Trésorerie disponible = 8 434 millions d’euros (vs 7 294 millions fin 2023). Cet excédent, majoré par les acomptes Rafale Export, confère de la flexibilité pour investir dans le développement du Falcon 10X et soutenir la chaîne d’approvisionnement.
En normes IFRS, les tendances sont cohérentes. La marge d’exploitation monte à 8,4 % (contre 7,3 % en 2023), tandis que la marge nette atteint 14,8 %. Malgré un léger repli de la contribution de Thales et une hausse de certains coûts de financement, la rentabilité reste solide.
La rentabilité nette est le ratio (Résultat net / Chiffre d’affaires). C’est un bon indicateur de la performance globale de la société après prise en compte de tous ses coûts, taxes et charges financières. Une rentabilité nette élevée, comme celle de Dassault Aviation (supérieure à 14 %), témoigne d’une gestion efficiente et d’un positionnement produit à forte valeur ajoutée.
Tableau récapitulatif des principaux indicateurs
Indicateur | 2023 (Ajusté) |
2024 (Ajusté) |
Évolution (en %) |
Commentaires |
Chiffre d’affaires | 4,801 Mds € | 6,230 Mds € | +29,8 % | Progression tirée par les livraisons Rafale (21vs13) et Falcon (31vs26) |
Résultat op. ajusté | 349 M€ | 519 M€ | +48,7 % | Rattrapage des livraisons, meilleure productivité |
Marge op. ajustée | 7,3 % | 8,3 % | +1 pt | Gains d’efficacité et maintien du pricing |
Résultat net ajusté | 886 M€ | 1 056 M€ | +19,2 % | Dynamique export et soutien de Thales |
Marge nette ajustée | 18,5 % | 17,0 % | -1,5 pt | Effet moins marqué du résultat financier et de la part Thales |
Trésorerie dispo. | 7,294 Mds € | 8,434 Mds € | +15,6 % | Solde fortement impacté par les acomptes sur commandes Export |
Observations et pistes d’amélioration
Après avoir passé en revue les indicateurs clés, il ressort clairement que la forte hausse du chiffre d’affaires est un atout majeur pour Dassault Aviation, soutenu par :
- Des livraisons additionnelles de Rafale France et Export (21 appareils livrés en 2024 contre 13 en 2023).
- Un marché Falcon en nette reprise, avec 31 livraisons au lieu de 26 un an plus tôt.
Plusieurs facteurs demeurent toutefois à surveiller :
- La marge nette ajustée décline quelque peu, passant de 18,5 % à 17 %. Ce léger repli confirme que la hausse du volume n’entraîne pas nécessairement une amélioration linéaire de la rentabilité, surtout lorsque les coûts de R&D (projet Falcon 10X, drone de combat associé au standard F5 du Rafale) augmentent.
- La supply chain reste fragile, créant des risques d’allongement de délais de livraison et de surcoûts ponctuels. Bien que Dassault Aviation ait anticipé ces problèmes via une politique de soutien (fonds d’investissement aéronautique, partenariats GIFAS), la vigilance reste de mise.
- L’instabilité politique en France ne facilite pas toujours les négociations et le soutien institutionnel. Les hausses de prélèvements obligatoires, prévues pour 2025, pourraient peser sur la capacité d’autofinancement à moyen terme.
Malgré ces réserves, Dassault Aviation dispose d’un levier de trésorerie conséquent (8,434 milliards d’euros), qui lui permet d’absorber les à-coups de la chaîne d’approvisionnement et de poursuivre ses projets structurants.
Bon à savoir : la contribution de Thales
Le groupe Thales, partenaire stratégique de Dassault Aviation, apporte une contribution de 507 millions d’euros au résultat net « ajusté » 2024, contre 453 millions en 2023. Dans les comptes IFRS, cette part est chiffrée à 375 millions (vs 259 millions en 2023). Thales est impliqué dans l’avionique, les systèmes radars et bien d’autres technologies clés du Rafale.
Les programmes de recherche et développement, comme le Falcon 10X, le standard F4/F5 du Rafale ou encore le drone de combat (post-2030), requièrent d’importants investissements en ingénierie et technologies. Même si ces efforts se traduisent à long terme par des produits plus compétitifs, ils pèsent à court terme sur les marges du groupe.
Comparaison ajusté vs IFRS : cohérence et écarts principaux
Si l’on confronte les données « ajustées » (intégration des contrats Rafale Export dans leur totalité) avec les chiffres IFRS, on note notamment :
- Un chiffre d’affaires IFRS 2024 à 6,24 milliards d’euros (légèrement supérieur au 6,23 milliards ajustés par effet de compilation)
- Un résultat opérationnel IFRS 2024 à 527 millions, contre 519 millions en ajusté.
- Un résultat net IFRS 2024 à 924 millions, soit une marge nette IFRS de 14,8 %. En « ajusté », on notait une marge nette plus haute (17 %), principalement grâce à la contribution plus complète des contrats export et de Thales.
En tout état de cause, ces deux visions confirment la robustesse du groupe, même si l’« ajusté » reflète mieux la réalité opérationnelle des contrats Rafale partagés avec les industriels partenaires.
Analyse de la structure financière : focus sur le bilan
Au 31 décembre 2024, le bilan consolidé de Dassault Aviation s’établit ainsi :
- Capitaux propres : 6,332 milliards d’euros, en progression de près de 590 millions d’euros (effet des résultats positifs de la période).
- Emprunts et dettes financières : 238 millions, dont 52 millions de participation salariale bloquée, et 186 millions liés aux dettes de location.
- Stock et en-cours : 6,724 milliards (contre 5,258 milliards fin 2023), l’augmentation traduisant la montée en production du Falcon 6X et l’exécution des importants contrats militaires.
- Avances et acomptes reçus : en hausse de 2,561 milliards, témoignant de la progression rapide des commandes export.
- Position en instruments financiers dérivés : -100 millions d’euros au 31 décembre 2024, liée notamment à l’évolution du taux de change euro/dollar (1,039 $/€ contre 1,105 $/€ fin 2023).
Ainsi, l’entreprise s’appuie sur des bases solides pour 2025, avec l’assurance de son carnet de commandes (43,2 milliards d’euros) et la marge de manœuvre procurée par sa trésorerie.
Approfondissement : points de force et vulnérabilités
Forces principales :
- Carnet de commandes inégalé : 43,2 milliards d’euros, dont 299 avions (164 Rafale Export, 56 Rafale France, 79 Falcon). Les acomptes liés à ces commandes soutiennent la trésorerie.
- Positionnement technologique : Dassault Aviation continue d’innover sur le Rafale standard F4, le développement du 10X, ainsi que le futur drone de combat. Cette avance R&D est un atout concurrentiel.
- Résilience et maîtrise des coûts : la marge d’exploitation progresse, reflétant une bonne gestion interne malgré la persistance d’aléas sur la supply chain.
Faiblesses éventuelles :
- La dépendance à certains partenariats clés : si Thales venait à connaître des difficultés, l’effet se ferait sentir sur Dassault Aviation.
- La pression fiscale et réglementaire : déjà palpable en France, elle pourrait peser sur la rentabilité à moyen terme.
- Les aléas politiques internes (4 gouvernements successifs en 2024) pouvant perturber les approbations budgétaires militaires et la dynamique d’export.
Propositions de leviers d’action
Pour assurer une croissance durable et contenir les risques, plusieurs axes méritent l’attention :
- Investir davantage dans l’intégration verticale : afin de réduire la vulnérabilité de la supply chain, Dassault Aviation pourrait renforcer encore ses liens avec des fournisseurs stratégiques ou internaliser certaines activités.
- Accroître la compétitivité sur le segment Falcon : la gamme d’aviation d’affaires demeure un marché exigeant. Garantir une maintenance irréprochable (nouvelles stations en Malaisie et Floride) reste essentiel pour séduire les clients fortunés.
- Consolider la veille géopolitique : anticiper les tensions internationales et proposer des solutions de défense adaptées. L’indonésien et le serbe ont déjà montré un intérêt croissant.
- Poursuivre le partage de la valeur : le versement élevé de la participation et de l’intéressement soutient la fidélisation des salariés. Préserver ce modèle apparaît crucial pour conserver l’expertise technique.
Focus social et extra-financier
Au-delà des performances purement financières, Dassault Aviation s’illustre par sa politique sociale et environnementale :
- Recrutements massifs : près de 2 400 nouveaux embauchés en 2024. On estime que 30 % des effectifs ont été renouvelés en trois ans, nécessitant un dispositif d’intégration solide.
- Partage de la valeur : la participation et l’intéressement (y compris forfait social) se chiffrent à 245 millions d’euros, soit en moyenne 35 % du résultat net des entités françaises.
- Décarbonation et sobriété : mise en place d’un protocole de 5 ans avec le groupe ADP pour tester, à l’aéroport du Bourget, des solutions de réduction d’empreinte carbone au sol. Le plan SAF (Sustainable Aviation Fuel) progresse avec déjà 752 vols internes utilisant près de 30 % de carburant durable en 2024.
Cette démarche s’inscrit dans la nouvelle mouture du reporting extra-financier (CSRD), abordant les thématiques ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Dassault Aviation publie un état de durabilité au chapitre 4 de son Rapport de gestion, détaillant les avancées concrètes et les impacts potentiels.
Bon à savoir : CSRD
La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) renforce les exigences de transparence des entreprises européennes en matière ESG, rendant les informations extra-financières désormais aussi vérifiables qu’un bilan classique. Dassault Aviation anticipe activement ces obligations, ce qui crédibilise ses engagements de décarbonation et de responsabilités sociales.
Zoom sur la politique de dividende
Le Conseil d’administration prévoit de proposer un dividende de 4,72 € par action en 2025, représentant un total de 370 millions d’euros. Cette somme équivaut à un payout ratio d’environ 35 % sur le résultat 2024. Cette redistribution vient en complément d’un programme de rachat d’actions (annulation de 198 527 actions autodétenues), permettant d’optimiser la structure du capital.
Pour replacer cela dans une perspective élargie, les dividendes annuels de Dassault Aviation reflètent habituellement une politique raisonnablement généreuse, tout en maintenant un ample autopartage des bénéfices avec les salariés (participation légale de 51 millions, comparée aux 245 millions finalement versés).
Perspectives 2025 : un horizon à la hausse
Dassault Aviation prévoit un chiffre d’affaires en hausse, pour atteindre environ 6,5 milliards d’euros en 2025. Cette prévision inclut la livraison de 40 Falcon et 25 Rafale. L’accent reste mis sur :
- La consolidation des programmes militaires (respect des délais et des coûts).
- Le développement du drone de combat accompagnant la future version F5 du Rafale.
- La poursuite de la commercialisation du Falcon 10X, dont les premières livraisons sont envisagées fin 2027.
- L’exportation accrue du Rafale, en particulier vers l’Asie et potentiellement de nouveaux clients européens.
Par ailleurs, Dassault Aviation se tient prête à ajuster son cap en fonction des mesures douanières que pourraient prendre les États-Unis ou l’Europe, si d’éventuelles barrières commerciales se durcissaient. Mais pour l’heure, la dynamique commerciale du groupe, couplée à sa flexibilité financière, lui donne une marge de sécurité confortable.
Outils d’amélioration financière : quelques recommandations pratiques
Pour un public non spécialisé, voici quelques axes intéressants à retenir :
- Évaluer la marge brute : surveiller la performance brute (CA – coûts directs) permet d’identifier si la production reste rentable malgré les tensions d’approvisionnement.
- Monitorer la marge opérationnelle : elle traduit la performance de l’entreprise après prise en compte des charges fixes et d’exploitation. Une marge supérieure à 8 % est considérée comme bonne dans l’industrie aéronautique, compte tenu du niveau d’expertise exigé.
- Mesurer la trésorerie disponible : c’est un indicateur clé. Plus la trésorerie est élevée, plus l’entreprise a de la souplesse pour financer ses projets de développement ou amortir les chocs.
- Maintenir une politique R&D soutenue : même si elle pèse à court terme sur la marge, elle demeure le moteur d’une innovation différenciante, notamment face à la concurrence internationale.
Il se calcule souvent comme : (Actifs à court terme) / (Passifs à court terme). Lorsqu’il est supérieur à 1, l’entreprise peut faire face à ses dettes dans le délai d’un an. Un ratio nettement plus élevé indique une trésorerie solide, parfois au détriment d’investissements potentiels si la société ne mobilise pas cette réserve de liquidités.
Et après ?
Avec des résultats 2024 supérieurs aux attentes initiales, Dassault Aviation affermit encore son statut de champion tricolore, mariant expertise militaire et savoir-faire dans l’aviation d’affaires. Son carnet de commandes record, l’anticipation de la demande mondiale en appareils multirôles et les perspectives de Recherche & Développement témoignent d’un fort potentiel de croissance.
La continuité de sa stratégie — recentrage sur l’innovation et la souveraineté industrielle, internationalisation contrôlée, partenariat historique avec Thales — lui permet de se projeter sereinement vers 2025. Les difficultés liées à la supply chain, l’instabilité politique et la hausse des prélèvements obligatoires ne semblent pas entamer la dynamique positive, portée par une trésorerie soutenue et un engagement historique en faveur du soutien client.
En filigrane, on décèle la leçon essentielle de ces performances : l’aéronautique tricolore demeure un secteur clé de la compétitivité française, pour peu qu’il sache allier vision de long terme et agilité opérationnelle.