Bouygues franchit un cap : l’évaluation du premier trimestre 2025
Croissance confirmée, carnet de commandes record et ambitions réaffirmées : le Groupe Bouygues aborde 2025 avec sérénité malgré un contexte incertain.

La vigueur d’un groupe comme Bouygues se jauge autant à l’échelle de sa performance trimestrielle qu’au travers de sa vision stratégique. Les chiffres publiés pour le premier trimestre 2025 révèlent une progression globale dans un contexte économique et géopolitique incertain. Mais au-delà des données brutes, il s’agit de décrypter les dynamiques à l’œuvre, de saisir les leviers de création de valeur et d’en tirer des enseignements pour la suite.
Un nouvel élan pour le Groupe Bouygues
Ce premier trimestre 2025 vient conforter la démarche de transformation initiée de longue date par le Groupe Bouygues. Présent dans plusieurs secteurs de premier plan (construction, énergies et services, télécoms, médias), ce géant français compte désormais sur six Métiers ayant chacun ses spécificités. Il continue, trimestre après trimestre, de renforcer ses positions sur des marchés essentiels, tout en ajustant sa stratégie face aux aléas conjoncturels.
Trois informations-clés s’imposent d’emblée :
– Un chiffre d’affaires Groupe qui s’établit à 12,6 milliards d’euros, en hausse de 2,2 % par rapport au premier trimestre 2024.
– Une amélioration notable du résultat opérationnel courant des activités (ROCA), passé à 69 millions d’euros (contre 26 millions d’euros à la même période de 2024).
– Une visibilité record pour les activités de construction, avec un carnet de commandes atteignant 34,2 milliards d’euros, le plus élevé jamais observé à fin mars.
Ces chiffres confirment le potentiel de Bouygues à naviguer dans un environnement volatil. Le pilotage interne, conjugué au plan stratégique « Perform » sur la branche Equans, soutient la dynamique des marges et la rentabilité opérationnelle, tandis que la solidité financière du Groupe demeure un atout face aux grands défis économiques actuels.
Performance financière globale du premier trimestre 2025
La lecture globale du compte de résultat de Bouygues met en exergue une progression de plusieurs agrégats financiers majeurs, malgré des charges ponctuelles liées aux législations fiscales en France et des investissements de croissance (notamment l’acquisition de La Poste Telecom). Deux facteurs sortent particulièrement du lot :
- L’effet positif de la croissance de l’activité : les pôles Colas, Bouygues Construction et Bouygues Telecom ont, chacun, vu leur chiffre d’affaires progresser.
- L’impact des contributions exceptionnelles en France : la loi de finances et la loi de financement de la sécurité sociale pour 2025 ont engendré une charge additionnelle d’environ 100 millions d’euros sur l’année, dont près de 40 millions dès ce premier trimestre.
D’un point de vue strictement opérationnel, Equans joue un rôle moteur dans cette bonne orientation. Grâce au plan Perform et à une sélection plus fine des projets, Equans améliore son résultat opérationnel courant de 44 millions d’euros, ce qui rejaillit favorablement sur l’ensemble du ROCA du Groupe.
Le ROCA désigne le résultat opérationnel courant généré par les différentes entités du Groupe avant éléments non récurrents. Il met en évidence la performance “pure” des activités, en excluant notamment les produits et charges exceptionnels qui ne reflètent pas la trajectoire de fond.
Au-delà des postes de résultat, la solidité financière de Bouygues se confirme. Le niveau de trésorerie demeure élevé (3,8 milliards d’euros), et les lignes de crédit non utilisées assurent une liquidité totale de 14,8 milliards d’euros. L’endettement net, malgré un creux saisonnier habituel en début d’année, s’établit à 7,1 milliards d’euros, en nette amélioration par rapport aux 7,7 milliards d’euros de fin mars 2024.
Bon à savoir : Bouygues en quelques chiffres
Implantation : plus de 80 pays
Nombre de collaborateurs : environ 200 200 dans le monde
Lignes de métiers : Construction (Colas, Bouygues Construction, Bouygues Immobilier), Énergies et Services (Equans), Télécoms (Bouygues Telecom) et Médias (TF1).
La structure du bilan reste également saine : le ratio d’endettement net de 50 % illustre un levier financier raisonnable pour un groupe de cette envergure. Néanmoins, il convient de rester vigilant sur l’évolution future des taux d’intérêt et la capacité du Groupe à maintenir son niveau de cash-flow tout au long de l’année 2025.
Focus segmenté : Construction, Énergies & Services, Télécoms, Médias
Chaque branche d’activité apporte sa propre contribution aux résultats trimestriels. Chacune d’elles fait face à des paramètres de marché différents et à des enjeux spécifiques, qu’il s’agisse des infrastructures, de la digitalisation ou du climat concurrentiel.
Activités de construction
Colas, Bouygues Construction et Bouygues Immobilier représentent le cœur historique du Groupe. Les indications suivantes se dégagent :
- Un carnet de commandes record à 34,2 milliards d’euros, renforcé par la progression des marchés de travaux publics et de la demande en infrastructures routières et ferroviaires.
- Des disparités selon les filiales :
- Colas s’appuie sur une bonne dynamique des projets ferroviaires (+12 % de chiffre d’affaires sur ce segment).
- Bouygues Construction engrange d’importants contrats, notamment au Royaume-Uni et en France, avec un carnet en hausse de 17 % sur un an.
- Bouygues Immobilier reste confronté à des difficultés conjoncturelles, tant dans le logement que dans le tertiaire, malgré une légère embellie des réservations en logement.
En termes de revenus, Colas enregistre 2,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+3 % sur un an), tiré par l’accélération de la demande en travaux de rénovation d’infrastructures. Bouygues Construction, de son côté, affiche 2,5 milliards d’euros (+3 %) et Bouygues Immobilier génère 289 millions d’euros (+3 %).
La rentabilité opérationnelle (ROCA) au sein des activités de construction présente encore sa traditionnelle saisonnalité négative au premier trimestre : Colas, par exemple, subit un ROCA de -305 millions d’euros. Toutefois, certains signaux encourageants se remarquent : Bouygues Construction améliore son ROCA de 10 millions d’euros (72 millions d’euros ce trimestre) et Bouygues Immobilier relève la tête avec -7 millions d’euros de ROCA, contre -26 millions un an plus tôt.
Equans
Le segment Énergies & Services, regroupé sous l’entité Equans, abrite un important savoir-faire dans l’installation, la maintenance et la gestion d’équipements techniques liés au bâtiment et aux infrastructures d’énergie. Depuis son acquisition, Equans demeure un levier stratégique pour Bouygues. Sa performance se résume ainsi :
- Un carnet de commandes de 26,4 milliards d’euros, en hausse de 1 % sur un an.
- Un chiffre d’affaires stable à 4,6 milliards d’euros, fruit d’une sélection stricte des nouveaux projets et d’une activité soutenue à l’international.
- Une rentabilité opérationnelle très satisfaisante : le ROCA de 177 millions d’euros (contre 133 millions en 2024) porte la marge des activités à 3,8 %. Le plan Perform, axé sur la discipline dans l’exécution et la rationalisation, contribue à cette amélioration de 0,9 point de marge.
Equans se projette d’ailleurs sur un horizon plus large, avec l’objectif de poursuivre sa croissance organique à un rythme solide en 2025, puis d’atteindre une marge de ROCA de 5 % à l’horizon 2027.
Bouygues Telecom
Après l’acquisition de La Poste Telecom, la branche télécoms du Groupe constitue un pôle-clé de diversification. Au premier trimestre, le chiffre d’affaires total grimpe de 5 %, s’établissant à 1,99 milliard d’euros. Cette dynamique repose sur :
- La croissance des services fixes (+69 000 nouveaux abonnés contre +38 000 un an auparavant), grâce aux offres B.iG et B&YOU Pure Fibre.
- L’essor du très haut débit : 83 % des clients Fixe bénéficient déjà d’une ligne FTTH.
- L’intégration de La Poste Telecom, qui renforce le parc Mobile de Bouygues Telecom de manière immédiate (20 000 nouveaux clients mobiles hors MtoM ce trimestre, mais un total combiné de 18,3 millions de clients hors MtoM).
Sur le plan de la rentabilité, l’EBITDA après Loyer recule à 415 millions d’euros, pénalisé par l’augmentation de la taxe IFER (une imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux) et la fin des couvertures énergétiques favorables. Le ROCA de 101 millions d’euros reflète cette pression sur les marges, couplée à la hausse des amortissements en lien avec les investissements pour moderniser le réseau. Malgré tout, le segment télécom reste un moteur de chiffre d’affaires récurrent pour Bouygues.
TF1
La présence dans les médias via TF1 demeure un relais d’influence et un secteur générant des synergies avec les autres métiers (publicité, production de contenus, services numériques). Pour le premier trimestre 2025 :
- Le chiffre d’affaires atteint 520 millions d’euros, en hausse de 2 % par rapport à 2024.
- Les activités média progressent de 2 %, avec un chiffre d’affaires publicitaire stable, compensé par la bonne santé de TF1+ (particulièrement dynamique à +37 %).
- Studio TF1 (ex-Newen Studios) enregistre 59 millions d’euros de ventes, soutenu par la contribution de Johnson Production Group (9 millions d’euros).
Niveau rentabilité, la marge des activités avoisine 8,3 %, pour un ROCA de 43 millions d’euros, en légère hausse sur un an. La persistance d’un marché publicitaire peu lisible incite néanmoins à la prudence, même si TF1 vise une croissance à deux chiffres de son chiffre d’affaires digital pour l’ensemble de 2025.
Indicateurs-clés |
T1 2025 | T1 2024 | Évolution |
Chiffre d’affaires Groupe | 12,6 Md€ | 12,3 Md€ | +2,2 % |
ROCA | 69 M€ | 26 M€ | +43 M€ |
Résultat net part du Groupe (hors contribution exceptionnelle) | -123 M€ | -146 M€ | +23 M€ |
Contribution exceptionnelle | -33 M€ | 0 M€ | --- |
Résultat net part du Groupe | -156 M€ | -146 M€ | -10 M€ |
Endettement financier net | 7,1 Md€ | 7,7 Md€ | -0,6 Md€ |
Analyse des ratios financiers
Pour mieux cerner la dynamique de rentabilité et la robustesse de la structure financière, concentrons-nous sur quelques ratios-clés. Les données proviennent des états financiers de Bouygues pour le premier trimestre 2025 et d’une comparaison avec le premier trimestre 2024. L’objectif est de prendre du recul, d’interpréter les chiffres et de détecter les signaux positifs ou les risques sous-jacents.
Marge brute et marge d’exploitation
- Marge brute : calculée en divisant la marge brute (chiffre d’affaires – coût des ventes direct) par le chiffre d’affaires. Bouygues ne publie pas nécessairement la marge brute détaillée par Branche dans ce communiqué. Cependant, au global, on constate que la marge se maintient, soutenue par l’activité d’Equans et la progression de la rentabilité chez Bouygues Construction. L’impact de l’immobilier, plus difficile à cerner sur un seul trimestre, est moindre en valeur absolue.
- Marge d’exploitation (ou marge opérationnelle) : on peut assimiler ici le rapport entre le résultat opérationnel et le chiffre d’affaires. Le Groupe mentionne un résultat opérationnel courant global de 69 M€ (pour les seules activités), soit un ratio d’environ 0,55 %. En y incorporant les amortissements et dépréciations, on observe une évolution plus favorable qu’en 2024, bien que la période reste saisonnière.
Rentabilité nette
La rentabilité nette se réfère au résultat net (après impôt) rapporté au chiffre d’affaires. En l’occurrence, on peut distinguer deux approches :
- Rentabilité nette hors contribution exceptionnelle : (-123 M€) / 12,6 Md€ ≈ -0,98 %. C’est mieux que l’an dernier, où l’on approchait -1,19 % sur la même période.
- Rentabilité nette incluant la contribution exceptionnelle : (-156 M€) / 12,6 Md€ ≈ -1,24 %. Comparé à -1,19 % en 2024, la tendance est en retrait, principalement à cause de la charge sur les bénéfices des grandes entreprises.
Ces ratios révèlent que, malgré la progression de l’activité, le premier trimestre est souvent le moins représentatif de l’année pour Bouygues, surtout dans le BTP et l’immobilier. On note toutefois une meilleure résistance qu’au premier trimestre 2024, signe d’une efficacité opérationnelle croissante et d’une maîtrise des coûts.
Structure d’endettement et solvabilité
Le ratio d’endettement net (endettement financier net / capitaux propres) avoisine 50 %, en recul par rapport aux 55 % de fin mars 2024. Pour un groupe diversifié, ce niveau d’endettement reste maîtrisé et s’avère plutôt favorable. Une trésorerie solide de 3,8 milliards d’euros et des lignes de crédit disponibles confortent la capacité de Bouygues à affronter un cycle économique potentiellement chahuté.
On note par ailleurs que la maturité moyenne de la dette obligataire est de 7,4 ans, pour un coupon moyen proche de 3 %. Les agences de notation Moody’s et S&P attribuent encore au Groupe des ratings de bonne qualité (A3 pour Moody’s, A- pour Standard and Poor’s). Cet accès privilégié aux marchés financiers demeure un atout compétitif face à la hausse potentielle des taux.
Points forts et pistes d’amélioration
Au-delà des chiffres, quelques enseignements managériaux et stratégiques peuvent être soulignés :
- Diversification solide : l’équilibre entre la construction, les énergies & services, les télécoms et les médias permet d’atténuer la sensibilité aux chocs sectoriels.
- Pilotage serré des coûts : la remontée de la marge opérationnelle d’Equans et les gains d’efficacité chez Bouygues Construction traduisent le succès de projets internes (Perform, rationalisation du portefeuille projets, etc.).
- Vision long terme dans les télécoms : Bouygues Telecom investit massivement, notamment grâce au rachat de La Poste Telecom. Cette décision appuie la stratégie de convergence (services fixes, mobiles, fibre, data centers) mais pèse temporairement sur la marge.
- Perspectives mitigées pour l’Immobilier : la reprise dans le logement reste timide et le segment tertiaire demeure sous pression. La prudence de la direction et les ajustements de coûts engagés en 2024 commencent à porter leurs fruits, mais l’horizon de redressement reste soumis à la conjoncture immobilière en France.
Les axes d’amélioration possibles se concentrent sur :
- L’optimisation du BFR (besoin en fonds de roulement) :
Dans le BTP, la gestion des flux de trésorerie est cruciale, car les variations d’activité saisonnières peuvent engendrer d’importantes fluctuations. Accroître la discipline sur la facturation et la gestion des encaissements aiderait à réduire la dette en début d’année.
- L’innovation énergétique et la transition bas carbone :
Colas et Bouygues Construction pourraient tirer avantage de chantiers liés à la transition écologique. La multiplication de projets de construction durable, ou de réhabilitation énergétique, offre une opportunité de générer de la valeur sur la durée, tout en se différenciant par des offres à moindre empreinte carbone.
- Accélération du digital dans la construction et les services :
Des outils numériques, la conception modélisée (BIM, jumeaux numériques), ainsi que l’IoT pour la maintenance prédictive (dans Equans) ouvrent la voie à des gains de productivité supplémentaires et à une meilleure satisfaction client.
- Poursuite des synergies intra-groupe :
La collaboration entre TF1 et Bouygues Telecom, par exemple, peut générer de l’innovation sur la data et la publicité ciblée. De même, les expertises d’Equans peuvent servir les chantiers de Colas ou Bouygues Construction.
Face aux enjeux climatiques, la demande en infrastructures plus vertes augmente. Equans se positionne pour accompagner les entreprises et collectivités dans la rénovation énergétique, la gestion d’installations plus sobres et la maintenance intelligente. Colas mise, quant à lui, sur des solutions d’écomobilité et de bitumes moins carbonés.
Perspectives et horizon de croissance
Le communiqué de Bouygues souligne la persistance d’un contexte mondial incertain, marqué par l’inflation, la volatilité des taux, les tensions géopolitiques et l’atonie de certains marchés. Malgré tout, le Groupe table sur « une croissance légère » de son chiffre d’affaires et de son ROCA en 2025. Les principaux piliers pour y parvenir :
- Equans : poursuite rigoureuse du plan Perform, amélioration de la sélection des projets et développement international ciblé.
- Bouygues Telecom : intégration progressive de La Poste Telecom, poursuite de l’extension en FTTH et déploiement de l’offre B.iG. L’opérateur devra toutefois composer avec la fin de ses anciens contrats d’approvisionnement en énergie à tarifs particulièrement avantageux.
- Bouygues Construction : le remplissage du carnet de commandes pour 2025 est encourageant. L’essor des infrastructures de transport (TGV, ferroviaire, etc.) et la modernisation d’équipements publics demeurent des niches favorables.
- TF1 : ambition de faire croître sensiblement son chiffre d’affaires digital. La stratégie s’oriente également vers l’optimisation des contenus streaming et le développement de la production interne.
La direction réaffirme la solidité de la situation financière, indispensable pour maintenir le cap et rassurer les investisseurs. Sur le marché obligataire, l’échéance la plus proche se situe en octobre 2026. Bouygues dispose ainsi de quelques années pour consolider sa stratégie de croissance et préserver la confiance des agences de notation.
Prévisions 2025 par Métier |
Objectifs chiffrés | Commentaires |
Equans | Marge de ROCA > 3,8 % Croissance organique soutenue |
Poursuite du plan Perform et synergies internes |
Bouygues Telecom | Chiffre d’affaires clients en légère hausse EBITDA après Loyer stable |
Fin des couvertures historiques sur l’énergie Contribution modérée de La Poste Telecom à court terme |
TF1 | Croissance à deux chiffres du digital | Consolidation dans le streaming Recherche de nouvelles formes de monétisation |
Construction | Carnet de commandes élevé Marge opérationnelle attendue en hausse |
Développement des infrastructures majeures Accent sur la construction durable |
Recommandations d’un point de vue financier et opérationnel
Si l’on adopte une posture de consultant financier visant à conseiller le Groupe dans la poursuite de sa stratégie, plusieurs axes peuvent être mis en avant :
- Poursuivre l’équilibrage entre croissance organique et acquisitions sélectives. Bouygues peut continuer à renforcer ses positions sur les segments porteurs (services énergétiques, infrastructures, digital) sans pour autant accroître démesurément sa dette. Une prudence s’impose concernant d’éventuelles opportunités de rachat dans un climat de concurrence féroce.
- Accélérer la digitalisation. Que ce soit dans la construction (BIM, pilotage de chantiers à distance) ou dans les médias (plateformes de streaming, contenus exclusifs), le digital reste un vecteur essentiel d’évolution des modèles économiques. Des alliances internes (TF1 et Bouygues Telecom, par exemple) pourraient amplifier la force de frappe sur le marché publicitaire ciblé.
- Maintenir une politique de couverture proactive sur les facteurs de coûts volatils (énergie, matières premières). L’exemple de la fin des contrats énergétiques avantageux chez Bouygues Telecom rappelle l’importance de sécuriser ses approvisionnements.
- Renforcer la gestion du cycle d’exploitation. Dans des métiers à forte intensité de main-d’œuvre et de capitaux, la maîtrise du BFR et le suivi permanent des encaissements/facturations demeurent cruciaux pour préserver la trésorerie.
- Soigner la communication sur les enjeux ESG. Bouygues, compte tenu de son influence dans la construction et l’énergie, a un rôle prépondérant à jouer dans la transition bas carbone. Mettre en avant des indicateurs clairs (réductions d’émissions, économie circulaire, projets “verts”) aidera à attirer des investisseurs de long terme et à répondre aux nouvelles normes.
En définitive, l’optimisation continue des processus, la vigilance sur la conjoncture et la capacité d’anticipation constituent les meilleurs garants d’une croissance rentable sur l’année entière et au-delà.
Cap sur la création de valeur
Le premier trimestre 2025 prouve que la diversification du Groupe Bouygues protège efficacement sa solidité d’ensemble, tandis que des projets stratégiques comme l’intégration de La Poste Telecom ou le plan Perform chez Equans démontrent un potentiel de création de valeur à moyen terme. L’augmentation du carnet de commandes dans la construction offre une visibilité confortable. Les aléas fiscaux (contribution exceptionnelle) pèsent sur le résultat net, mais il s’agit là d’un phénomène conjoncturel, déjà anticipé par la direction.
Face à l’incertitude économique mondiale, Bouygues s’appuie sur des fondamentaux financiers robustes : forte liquidité, ratio d’endettement contenu, et marge opérationnelle en redressement. Le Groupe se fixe ainsi des objectifs réalistes pour 2025 : croissance modérée du chiffre d’affaires, amélioration continue de la performance opérationnelle et maintien d’une politique d’investissement sélective, alignée sur les tendances durables du marché.
Ces résultats trimestriels nous rappellent surtout que la capacité d’adaptation, lorsqu’elle s’appuie sur des bases solides, demeure le socle indispensable de la réussite pour les grandes entreprises diversifiées.