Qui aurait cru qu’un champion des services multi-techniques puisse marquer aussi durablement l’année 2024 ? SPIE, mastodonte français de la transition énergétique et du numérique, a dépassé toutes les espérances. Dans les lignes suivantes, nous allons décortiquer ses résultats financiers record et mettre en lumière les éléments stratégiques, afin de rendre accessibles ces chiffres à tout lecteur, même non-initié.

Un groupe aux multiples compétences

Avec près de 55 000 salariés déployés dans plus d’une trentaine de pays, SPIE se distingue comme un acteur majeur sur les marchés de l’énergie et des communications. Fondé au début du XXe siècle, le groupe a progressivement étendu ses activités pour couvrir de vastes domaines : installations industrielles et tertiaires, services de maintenance et d’optimisation énergétique, solutions télécoms et numériques, et plus encore.

Forte de cette envergure, SPIE a su, au fil du temps, développer une expertise très prisée : accompagner ses clients dans la transformation de leur patrimoine énergétique et digital. Or l’année olympique 2024 n’a pas déçu, comme en attestent les résultats exceptionnels présentés le 6 mars 2025. Production, croissance organique, free cash-flow… toutes les jauges affichent des performances historiques.

SPIE puise son origine en France, avec un ADN d’ingénierie industrielle. Depuis plus d’un siècle, la société se développe via des rachats d’entreprises stratégiques et une diversification dans les services techniques. Aujourd’hui, elle est reconnue comme l’un des principaux partenaires de la transition énergétique en Europe.

Survol des performances financières de 2024

SPIE annonce une production (équivalent du chiffre d’affaires) de 9 900,9 millions d’euros, soit une hausse de +13,7 % par rapport à l’année précédente. Cette amélioration se décompose en +4,3 % de croissance organique et +9,2 % venant des récentes acquisitions. Pour couronner le tout, l’entreprise décroche un nouvel EBITA (résultat opérationnel ajusté avant amortissements des goodwills affectés) record : 712,1 millions d’euros, en hausse de +21,9 %.

L’entreprise affiche par ailleurs une marge d’EBITA à 7,2 % (contre 6,7 % l’an dernier), témoignant d’une maîtrise de ses coûts et d’une pertinence de ses choix stratégiques. Les +50 points de base gagnés reflètent un mix favorable des activités, un contrôle rigoureux sur la prise de commandes et une capacité à répercuter intelligemment la pression inflationniste via un pricing power solide.

En ce qui concerne le résultat net ajusté, celui-ci se situe à 419,8 millions d’euros, en progression de +22 %. Le résultat net « comptable » ou publié s’établit, quant à lui, à 273,2 millions, soit +14,5 % en glissement annuel. Enfin, l’effort d’investissement (en particulier dans des acquisitions ciblées) n’a pas empêché SPIE de dégager un free cash-flow (hors IFRS 16) impressionnant de 570,1 millions d’euros. Une hausse de +33,6 % qui démontre une capacité intrinsèque à générer de la trésorerie.

Bon à savoir : les principaux chiffres-clés 2024

Production : 9 900,9 M€
EBITA : 712,1 M€ (marge : 7,2 %)
Résultat net ajusté : 419,8 M€
Free cash-flow : 570,1 M€
Dette nette (hors IFRS 16) : 1 262,2 M€
Ratio d’endettement financier : 1,6×

Anatomie des comptes : zoom sur quelques indicateurs

L’analyse d’une entreprise ne se limite pas à la lecture directe du résultat net. Pour mieux décrypter la santé financière de SPIE, penchons-nous sur quelques ratios. Notez que nous allons employer l’expression « production » comme un équivalent du chiffre d’affaires, selon la terminologie interne du groupe.

Marge d’EBITA

La marge d’EBITA se calcule en divisant l’EBITA par la production globale :

Marge d’EBITA = (EBITA / Production) × 100

Dans le cas de SPIE, la marge d’EBITA est de :

(712,1 / 9 900,9) × 100 ≈ 7,2 %

Cette performance est jugée très solide pour un prestataire de services multi-techniques. D’autant plus qu’elle progresse de +50 points de base par rapport à l’exercice précédent, signe d’une optimisation continue.

Marge nette

Pour beaucoup, le résultat net demeure un indicateur-phare. Afin de dégager la rentabilité nette, on compare le résultat net (part du Groupe) à la production :

Marge nette = (Résultat net / Production) × 100

En 2024, ce ratio ressort à :

(273,2 / 9 900,9) × 100 ≈ 2,76 %

Un peu moins de 3 % de marge nette, ce qui reste acceptable dans le contexte de fortes activités d’acquisition (engendrant des amortissements plus élevés, entre autres). On note aussi que le résultat net ajusté (après retraitements spécifiques) monte jusqu’à 419,8 millions d’euros, soit une marge ajustée de 4,2 % ; cette différence réside principalement dans l’amortissement des actifs incorporels affectés et divers éléments non récurrents.

Ratio d’endettement ou levier financier

La dette nette hors IFRS 16 s’élève à 1 262,2 millions d’euros. Face à un EBITDA (pro forma) estimé à environ 782 millions d’euros, le ratio de levier ressort à 1,6×. C’est le niveau maintenu en dépit d’une intense politique d’acquisition tout au long de l’année. Un levier en dessous de 2× pour une entreprise de services est généralement jugé confortable : il offre une flexibilité pour financer d’autres projets et pour rémunérer les actionnaires.

Pour rappel, SPIE a également publié un endettement net intégrant l’IFRS 16 (1 845,9 M€), correspondant à un multiple de 1,9× l’EBITDA. Cette norme comptable inclut désormais les contrats de location dans l’endettement, ce qui fait logiquement grimper le total.

Depuis 2019, la norme IFRS 16 impose la comptabilisation des contrats de location à long terme dans le passif du bilan. Les loyers sont convertis en dette locative, augmentant mécaniquement la dette brute et l’EBITDA, tout en amortissant l’actif correspondant.

L’accent sur la génération de trésorerie

Au-delà de la rentabilité, les investisseurs scrutent la capacité d’une entreprise à transformer son résultat comptable en argent sonnant et trébuchant. À ce chapitre, SPIE se démarque avec un free cash-flow de 570,1 millions d’euros, soit +33,6 % comparé à l’an dernier. L’entreprise réalise notamment un taux de « cash-conversion » de 122 %. Autrement dit, l’EBITA génère encore plus de trésorerie qu’il n’apparaît dans les comptes de résultat : un gage de solidité et d’efficacité dans la gestion du fonds de roulement.

Un besoin en fonds de roulement (BFR) structurellement négatif, comme chez SPIE, signifie qu’on encaisse plus vite les créances clientes qu’on ne règle ses fournisseurs, participant à cette aisance de trésorerie. Fin 2024, le BFR atteignait -999,6 millions d’euros, encore plus négatif qu’en 2023 (-884,1 M€), ce qui améliore la capacité de l’entreprise à autofinancer ses projets.

Répartition de la production par géographie

SPIE est structurée en plusieurs segments. Chacun possède ses spécificités et moteurs de croissance. Voici un tableau récapitulatif des productions par segment pour l’exercice 2024 :

Segment Production 2024 (M€) Variation vs. 2023 Croissance organique
Allemagne 3 245,8 +33,0 % +6,3 %
France 3 380,9 +3,1 % +1,4 %
North-Western Europe 2 000,0 +10,5 % +7,9 %
Central Europe 769,2 -0,4 % -2,9 %
Global Services Energy 504,9 +24,0 % +13,7 %

 

L’Allemagne se distingue, à la fois par un bond d’activité (+33 %) et par un net renforcement de ses marges. Les investissements massifs dans le transport et la distribution électriques, la digitalisation et les services de haut voltage ont fait progresser la performance. De plus, les récentes acquisitions, notamment ICG Group, MBG Energy ou encore Otto LSE, ont accéléré la dynamique de ce marché.

En France, la croissance est plus modeste, à +3,1 %, mais la marge d’EBITA à 7,1 % (+10 points de base) confirme la robustesse structurelle de ce pôle. En parallèle, North-Western Europe dépasse la barre des 2 milliards d’euros de production, gonflée par le dynamisme néerlandais et la confirmation de la reprise en Belgique.

Central Europe connaît un léger recul, illustré par une baisse organique de -2,9 %, liée surtout au phasage de certains contrats en Pologne et à une base de comparaison élevée en Suisse. Enfin, Global Services Energy poursuit son redressement rapide et enregistre une croissance de +24 %, dépassant les 500 millions d’euros de production pour la première fois.

Politiques d’acquisition : un catalyseur de croissance

SPIE est réputée pour sa stratégie de croissance externe « bolt-on », ciblant des entités locales de taille moyenne qui viennent compléter son offre de services. Rien que sur 2024, le groupe a investi 932,3 millions d’euros dans huit acquisitions, représentant un chiffre d’affaires cumulatif d’environ 457 millions d’euros.

  • ICG Group (Allemagne) : acteur clé des infrastructures télécoms, avec 230 millions d’euros de chiffre d’affaires.
  • MBG Energy (Allemagne) : spécialiste de l’installation de panneaux photovoltaïques.
  • Otto LSE (Allemagne) : projets pharmaceutiques et biotech (75 millions d’euros de chiffre d’affaires).
  • Elektromontaż-Poznań (Pologne) : installation électrique pour l’industrie et le tertiaire (70 M€).
  • GIE Horus (France) : inspection et maintenance des sites nucléaires (35 M€).
  • Spefinox (France) : équipements pour process industriels (7 M€).
  • AnyLinQ B.V. (Pays-Bas) : solutions informatiques et numériques (21 M€).
  • Corporate Software A.G. (Suisse) : conseil en infrastructures IT (4 M€).

Toutes ces sociétés ciblent des marchés porteurs, notamment dans l’efficacité énergétique, l’industrie pharmaceutique, les énergies renouvelables et les télécoms. Cette stratégie, combinant une sélection rigoureuse et des rachats à un prix maîtrisé, permet de diversifier les relais de croissance tout en alimentant la hausse de la marge globale.

Des orientations durables et responsables

SPIE n’est pas seulement un leader en termes de chiffre d’affaires. Le groupe a fait de la transition énergétique et des objectifs bas carbone un véritable levier stratégique. Il intervient à deux niveaux :

  1. Conception de solutions décarbonées chez ses clients (réseaux haute tension, infrastructures de recharge, bâtiments performants).
  2. Réduction de ses propres émissions (électrification de la flotte de véhicules, rationalisation des consommations d’énergie, engagement de ses fournisseurs à adopter une trajectoire vertueuse).

En 2024, près de 49 % de la production du groupe se retrouve alignée avec la taxonomie européenne (définissant les activités contribuant clairement à la lutte contre le changement climatique). SPIE se fixe comme objectif d’atteindre 50 % en 2025, objectif qui semble tout à fait réaliste vu la courbe observée.

Bon à savoir : taxonomie européenne

Cette classification exige de répertorier et de valider les investissements considérés comme durables. Avec 49 % de ses activités reconnues, SPIE illustre son rôle de catalyseur dans la décarbonation de l’économie.

Des actionnaires salariés : un engagement collectif

Un fait marquant dans la gouvernance de SPIE est la participation active de ses collaborateurs. Au travers du programme SHARE FOR YOU 2024, plus de 21 000 salariés ont souscrit à l’offre, portant à près de 7,8 % la part détenue collectivement par le personnel dans le capital de la société. L’opération a levé 45 millions d’euros, renforçant le sentiment d’alignement des intérêts entre l’entreprise et ses équipes. Selon la direction, cet ancrage culturel explique la mobilisation permanente en faveur de l’innovation et de la qualité de service.

Distribution de dividende

Grâce à sa performance en forte hausse, SPIE prévoit un dividende d’1,0 euro par action, en progression de +20,5 % par rapport à 2023. Le conseil d’administration projette également un acompte en septembre 2025 correspondant à 30 % de ce dividende, selon la pratique instaurée depuis quelques années, assurant une meilleure lisibilité pour les investisseurs. Cette politique traduit la confiance de la direction et sa volonté de récompenser ses actionnaires tout en poursuivant ses ambitions de croissance.

Forces et faiblesses perçues

À la lecture de tous ces indicateurs, SPIE s’impose comme un acteur particulièrement solide. Analysons rapidement ses atouts et ses éventuels points de vigilance.

  • Forces :
    • Positionnement sur des mégatendances (transition énergétique, numérique).
    • Capacité d’acquisition soutenue et intégration réussie de cibles spécialisées.
    • Free cash-flow élevé et endettement mesuré, offrant une flexibilité stratégique.
    • Culture d’entreprise (54 700 collaborateurs) et actionnariat salarié fort, vecteurs de motivation.
  • Faiblesses :
    • Central Europe affiche une dynamique plus contrastée (à surveiller en 2025).
    • Un résultat net impacté par l’amortissement de goodwill, creusant l’écart entre net ajusté et net publié.
    • Pressions inflationnistes qui pourraient peser sur les marges si l’indexation de prix n’est pas appliquée efficacement.

Perspectives pour 2025

La direction de SPIE reste très confiante pour 2025. L’entreprise table sur un franchissement du seuil des 10 milliards d’euros de production, alimenté par la poursuite de la croissance organique (transition énergétique, digitalisation accrue) et par une politique d’acquisition volontariste. Les marges devraient continuer à progresser, profitant d’un effet mix favorable.

Sur le plan ESG, SPIE entend maintenir la cadence. Réduction de ses émissions internes (objectif -25 % d’ici 2025 par rapport à 2019), augmentation de la part de ses fournisseurs avec des engagements climat, et poursuite de l’électrification de la flotte de véhicules. Une exposition plus marquée aux marchés de l’éolien et des énergies renouvelables est aussi attendue, en s’appuyant sur son expertise dans le domaine.

Le free cash-flow se calcule en prenant l’EBITA, auquel on ajoute les amortissements et les variations de BFR (ajustées des dépenses d’investissement courantes), puis en retranchant les impôts et les coûts de la dette. Cela reflète la trésorerie réellement dégagée par le modèle d’exploitation d’une entreprise, hors acquisitions majeures.

Conseils et pistes d’amélioration

Pour un public non-spécialisé, il est essentiel de comprendre que même une entreprise florissante comme SPIE peut encore optimiser certains points. Voici quelques leviers d’action qui permettraient d’améliorer durablement la situation financière et la performance opérationnelle du groupe.

  1. Affiner la consolidation en Europe Centrale : des actions ciblées sur le phasage des projets et l’anticipation des retards dans l’exécution pourraient aider à stabiliser la croissance organique dans cette zone.
  2. Sécuriser davantage la chaîne d’approvisionnement : face à la volatilité des matières premières et des composants, SPIE peut accentuer les négociations à long terme et renforcer les partenariats-clés pour maintenir ses prix compétitifs et limiter l’effet inflation.
  3. Renforcer la diversification sectorielle : bien que la transition énergétique et le numérique soient des moteurs puissants, maintenir un portefeuille élargi (industrie pharmaceutique, infrastructures ferroviaires, nucléaire) contribue à atténuer les chocs de conjoncture sectorielle.
  4. Poursuivre l’alignement des objectifs RSE : la demande sociétale et réglementaire en faveur de solutions écologiques ne cesse de croître, et SPIE se trouve idéalement positionné pour proposer des services complémentaires en matière de sobriété énergétique.
  5. Renforcer la notoriété auprès des talents : pour suivre la dynamique de croissance, SPIE devra recruter massivement. La valorisation de sa politique environnementale et de son actionnariat salarié constitue un argument solide pour attirer les meilleurs profils.

Tableau d’ensemble : compte de résultat synthétique (en M€)

Indicateur 2024 2023 Variation
Production (CA) 9 900,9 8 709,0 +13,7 %
EBITA 712,1 584,2 +21,9 %
Marge d’EBITA 7,2 % 6,7 % +50 pb
Résultat net part du Groupe 273,2 238,5 +14,5 %
Résultat net ajusté 419,8 344,0 +22 %
Free cash-flow 570,1 426,8 +33,6 %
Dette nette (hors IFRS 16) (1 262,2) (793,0) n.a.
Ratio de levier (hors IFRS 16) 1,6× 1,2× +0,4×

 

Un regard sur le moyen terme

SPIE se trouve à la croisée d’un contexte d’urbanisation croissante, d’exigences environnementales accrues et de digitalisation omniprésente. Sa palette de services se conforme de plus en plus à ces enjeux, lui garantissant de belles opportunités de marchés. Les signaux sont encourageants, tant au niveau de la demande publique (infrastructures vertes, télécoms) que de la demande privée (investissements industriels, productivité, etc.).

Si l’économie européenne venait à ralentir, SPIE pourrait se replier sur des prestations de maintenance et d’efficacité énergétique, jugées plus résilientes. Et en cas de reprise franche, son savoir-faire en grands projets permettrait d’accélérer la croissance organique. Dans tous les cas, sa politique de rachats d’entreprises à « faible risque et haut rendement » (des « bolt-on acquisitions ») constitue un accélérateur déterminant de sa trajectoire.

Une dynamique de transformation digitale

À l’heure où la digitalisation devient inévitable, SPIE renforce ses positions dans l’informatique et la cybersécurité. Les récentes acquisitions de Corporate Software AG en Suisse et d’AnyLinQ B.V. aux Pays-Bas vont dans ce sens. Elles élargissent le spectre de compétences en hébergement, gestion de données et sécurité réseau. De fait, cette diversification numérique favorise les synergies avec l’expertise originelle de SPIE dans la gestion d’infrastructures techniques.

Mais au-delà de la croissance directe que ces entités peuvent apporter, elles augmentent la capacité du groupe à proposer des solutions complexes associant électricité, télécoms et services IT. On parle alors de projets intégrés, qui offrent une création de valeur supérieure.

Éclairage sur la sécurité et les facteurs humains

Un autre élément mis en exergue par la direction de SPIE est la volonté de renforcer la santé et la sécurité de ses 54 700 collaborateurs. Au cours de l’année 2024, le taux de fréquence des accidents a diminué : 4,6 contre 5,4 en 2023. Toutefois, 6 accidents mortels ont eu lieu, rappelant la dangerosité de certains métiers (chantiers haute tension, travaux à risque, etc.).

SPIE poursuit donc les programmes de formation et de sensibilisation, avec l’ambition de faire baisser de 50 % les accidents graves d’ici 2025 (par rapport à 2019). L’enjeu est à la fois humain et financier, puisqu’une bonne sécurité au travail accroît la productivité et limite les coûts imprévus (arrêts maladie, litiges, etc.).

Regard financier pour 2025 et au-delà

D’un point de vue purement économique, l’orientation reste claire : viser une expansion continue de la marge d’EBITA au-dessus de 7 %, franchir la barre des 10 milliards d’euros de production et maintenir un ratio d’endettement modéré, permettant de saisir de futures cibles de rachats et de rémunérer convenablement les actionnaires.

Parallèlement, la dynamique favorable de la transition énergétique crée une traction naturelle sur les activités « vertes » de SPIE, que ce soit dans la modernisation des réseaux électriques, l’essor du photovoltaïque, l’optimisation de la maintenance industrielle ou encore l’émergence de l’hydrogène vert. Toutes ces niches peuvent voir leur poids monter dans le mix du groupe, renforçant la dimension durable de son portefeuille.

Zoom sur l’évolution du parc de véhicules

SPIE s’est engagé à convertir une large partie de sa flotte en véhicules électriques. Fin 2024, 26 % de ses utilitaires étaient déjà électriques. De plus, 71 % des renouvellements de véhicules ont concerné des modèles 100 % électriques. Une avancée significative pour réduire les émissions de CO₂ (scopes 1 et 2).

Envisager la suite avec confiance

Au terme de ce voyage financier dans les comptes 2024 de SPIE, plusieurs constats sautent aux yeux. D’une part, la société confirme qu’elle a su tirer profit de tendances structurelles porteuses : transition écologique, transformation numérique, demande de maintenance technique. D’autre part, elle a prouvé qu’elle pouvait absorber de multiples acquisitions tout en préservant un levier d’endettement confortable.

L’excellente performance du free cash-flow témoigne d’un modèle robuste, alors même que SPIE maintient d’importants investissements. Grâce à une discipline opérationnelle affûtée, le groupe a tout pour continuer à se développer sur des marchés porteurs, consolider ses positions en Allemagne (désormais son premier contributeur) et diversifier son offre, par exemple dans les services informatiques et l’industrie pharmaceutique.

Pour les observateurs financiers, l’enjeu sera de surveiller la soutenabilité de la croissance externe : SPIE pourra-t-il continuer à racheter autant de cibles et à les intégrer harmonieusement ? Vu l’historique réussi du groupe, la réponse s’oriente plutôt vers le oui. Les activités de construction et de maintenance orientées « écologie » et « énergie renouvelable » offrent par ailleurs une garantie de longévité.

Enfin, au-delà des chiffres, SPIE illustre comment une entreprise de services industriels peut muter en un acteur stratégique de la décarbonation, tout en maintenant des résultats financiers remarquables.

SPIE semble tout simplement avoir trouvé la formule gagnante pour allier croissance, rentabilité et responsabilité environnementale.