L’AP-HP s’associe avec Gleamer pour repérer les lésions thoraciques
L'AP-HP vient de signer un partenariat avec la start-up Gleamer pour développer un logiciel qui détecte les anomalies radiologiques thoraciques.
Hier, l’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) a signé un partenariat avec la start-up française Gleamer. Cette dernière est à l’origine de logiciels qui aident à la détection de pathologies thoraciques en radiologie. Cette collaboration entre l’AP-HP et Gleamer n’a qu’un seul objectif : améliorer la prise en charge des patients.
La radiographie thoracique
La radiographie thoracique est un examen très répandu. Rien qu’en France, on en dénombre plus de quatre millions par an. Et pour cause : les radios du thorax donnent la possibilité de diagnostiquer de nombreuses pathologies liées à cette zone, comme des infections pulmonaires, des décompensations cardiaques, etc.
Malgré le recours fréquent à cet examen, l’interprétation de ces radios reste souvent complexe. En effet, la plupart du temps, leur résolution en contraste est faible. Elles affichent aussi une superposition de plusieurs structures (osseuses, artérielles…) sur un même support, ce qui en rend la lecture difficile. Enfin, l’urgence pousse parfois les équipes médicales à confier la lecture préliminaire des radiologies à des personnels non spécialistes de la discipline.
La solution de Gleamer pour l’AP-HP
Pour aider au diagnostic des pathologies thoraciques, la start-up française Gleamer a conçu une suite de logiciels. Basés sur l’intelligence artificielle, ils aident les professionnels médicaux à détecter les principales pathologies du thorax.
En effet, l’algorithme de Gleamer doit permettre de repérer rapidement les lésions relevant de l’urgence. Parmi elles, citons par exemple :
- le pneumothorax (une couche d’air dangereuse près des poumons),
- l’épanchement pleural (une accumulation de liquide entre les poumons et le thorax),
- ou l’origine d’une infection thoracique.
Par ailleurs, le logiciel sert aussi à détecter d’autres anomalies pouvant représenter un risque vital pour le patient à moyen ou long terme, comme un nodule pulmonaire.
Cette solution est le fruit de plusieurs mois de recherche. « [Nous] travaillons depuis plusieurs mois avec notre département d’imagerie thoracique qui mobilise des ingénieurs d’intelligence artificielle dédiés, des radiologues spécialisés, des data scientists et des chercheurs », commente ainsi Christian Allouche, le CEO et cofondateur de la start-up.
Le partenariat entre Gleamer et l’AP-HP
Le partenariat que l’AP-HP vient de signer avec Gleamer doit permettre de perfectionner le logiciel de la start-up, d’une part ; et d’amplifier son utilisation, d’autre part. L’AP-HP va donc autoriser le logiciel de Gleamer à annoter 100 000 radios du thorax, afin d’optimiser l’algorithme.
« Nous sommes ravis de ce partenariat avec l’AP-HP, reconnue au plan mondial pour son excellence dans les soins, la recherche et l’enseignement, et qui possède également un des plus impressionnants viviers de données d’imagerie médicale de très grande qualité dans le monde », a déclaré Christian Allouche.
Le but de cette collaboration est vraiment d’améliorer la prise en charge des patients. « La possibilité de disposer d’un algorithme qui lit de manière systématique, sans biais, et de manière reproductible quelle que soit l’heure et la charge de travail, toutes les radiographies thoraciques, est particulièrement intéressante pour éviter les erreurs de détection, source de retards de prise en charge : par exemple, un nodule pulmonaire non vu peut se révéler des années plus tard sous la forme d’un cancer agressif », explique le professeur Marie Pierre Revel, cheffe du service Radiologie A de l’hôpital Cochin AP-HP.
Ce n’est pas le premier partenariat que Gleamer conclut avec l’AP-HP. « Chez Gleamer, nous disposons d’ores et déjà de technologies d’intelligence artificielle déployées dans de nombreux centres de l’AP-HP, notamment en ostéoarticulaire », indique le CEO de la jeune pousse.
Gleamer poursuit son développement
En parallèle de cette nouvelle collaboration, Gleamer poursuit son développement. L’entreprise souhaite mettre au point des services qui répondent vraiment aux besoins de santé publique.
« Nous continuons par ailleurs nos développements pour améliorer et enrichir notre gamme de logiciels d’intelligence artificielle », a fait savoir le cofondateur de Gleamer. « Notre ambition est d’apporter une solution simple et performante, adaptée aux besoins des établissements de santé français, pour répondre aux questions de santé publique prioritaires », conclut-il.