Un nouveau tournant industriel : l’alliance Aperam et AMFREE
Deux acteurs majeurs s’allient pour transformer la fabrication de pièces métalliques à grande échelle, alliant économie circulaire et innovation laser.

Innovations industrielles, partenariats financiers audacieux et vision stratégique : c’est le cocktail captivant que propose la récente alliance entre Aperam Ventures et AMFREE. Cette annonce suscite l’enthousiasme dans le monde de l’usinage et de la transformation métallique. Ce rapprochement promet de donner une nouvelle dimension à la fabrication additive en Europe, grâce à une complémentarité technique et financière remarquable.
Un partenariat hors norme pour transformer la production métallique
Le paysage de l’industrie métallurgique a toujours été marqué par des cycles d’innovations et de transitions. Aujourd’hui, c’est autour de la fabrication additive à grande échelle que se cristallisent les enjeux. L’accord signé entre Aperam Ventures et AMFREE vise à propulser cette technologie vers une adoption industrielle plus large, tout en s’appuyant sur une logique de développement durable et de compétitivité.
AMFREE, grâce à ses machines de dépôt laser de fil métal, entend proposer des solutions capables de produire ou de réparer des pièces de très grande taille. L’objectif est de simplifier et accélérer chaque étape de l’usinage, tout en maîtrisant les coûts et en assurant une qualité optimale pour des pièces lourdes et complexes. Du côté d’Aperam Ventures, l’apport ne se limite pas à un investissement financier : c’est une expertise complète, acquise par des années de présence dans le secteur de l’acier inoxydable et des aciers spéciaux, qui sera mobilisée.
Avec la montée en puissance de la demande de pièces industrielles de grande taille, le marché français a tout à gagner de cette alliance. La présence d’acteurs majeurs sur le territoire, combinée à un tissu de PME dynamiques, offre un potentiel de croissance significatif pour les nouvelles techniques de fabrication. Les perspectives d’emplois, de gain de compétitivité et de réduction des coûts logistiques intéressent de nombreux secteurs, notamment l’énergie, l’aéronautique, ou encore les transports lourds.
La technologie de dépôt laser de fil métal consiste à faire fondre un fil métallique (souvent en acier, inox, alliages spéciaux) à l’aide d’un laser pour le déposer couche par couche et former ainsi une pièce complète. C’est un procédé qui permet de combiner robustesse et précision, idéal pour les pièces volumineuses et critiques.
Aperam Ventures : un acteur engagé dans l’économie circulaire
L’industrie métallurgique est souvent perçue comme énergivore, mais Aperam apporte un angle résolument différent. La maison mère d’Aperam Ventures, Aperam, s’est forgé une réputation mondiale grâce à sa production d’acier inoxydable, d’acier électrique et d’aciers spéciaux. Présente dans plus de 40 pays, la société valorise un modèle d’affaires circulaire qui s’appuie sur le recyclage et l’optimisation des ressources.
En 2024, Aperam a réalisé un chiffre d’affaires de 6,255 milliards d’euros et expédié 2,29 millions de tonnes de produits. Un résultat remarquable, qui reflète la volonté d’investir à la fois dans des procédés de pointe et dans la durabilité à long terme. Aperam Ventures, sa branche de capital-risque, fonctionne comme un levier d’innovation. Au-delà d’un soutien financier classique, ce fonds offre un accès privilégié à la R&D, aux expertises commerciales et technologiques du groupe, tout en gardant une agilité décisionnelle indispensable pour favoriser des projets émergents.
Dans une France qui veut se positionner en leader sur la transition énergétique et l’éco-conception, la présence d’Aperam Ventures se veut un accélérateur pour les entreprises du territoire. Les synergies créées par le partage de savoir-faire, de réseaux et de ressources s’avèrent cruciales dans un secteur en profonde mutation.
Bon à savoir : Investir dans l’acier en France
Le secteur français de l’acier emploie plusieurs milliers de personnes et représente un enjeu stratégique pour la souveraineté industrielle. Des politiques publiques encouragent l’intégration de l’économie circulaire et soutiennent l’adoption de technologies à plus faible impact environnemental.
AMFREE : un précurseur de l’additif métallique à grande échelle
Fondée en Europe avec la volonté de casser les codes de l’impression 3D, AMFREE s’illustre depuis ses débuts par des recherches approfondies sur la technologie de dépôt laser de fil. L’entreprise conçoit des machines capables de produire ou réparer des pièces métalliques de plusieurs mètres de longueur, s’intégrant parfaitement dans des chaînes de production existantes.
Le lancement officiel de la « AMFREE One » en septembre 2024 constitue une étape décisive. Cette machine, basée sur un brevet novateur, se différencie par son accessibilité et son efficacité. Les opérateurs issus du monde de l’usinage, habitués aux machines-outils conventionnelles, peuvent rapidement se former à son utilisation, ouvrant ainsi la voie à un déploiement massif dans de nombreux secteurs industriels.
Bien que le siège d’AMFREE soit européen, ses perspectives d’implantation en France sont nombreuses. Des discussions avancées avec plusieurs sous-traitants et partenaires hexagonaux démontrent l’intérêt croissant pour cette forme d’usinage. L’expertise française en ingénierie mécanique, combinée à un tissu de PME innovantes, fait de l’Hexagone un terreau favorable à l’expérimentation de ces nouvelles techniques.
En quoi la "AMFREE One" se distingue ?
Elle allie rapidité de mise en œuvre, forte capacité de production et intégration aisée dans les lignes de fabrication existantes. Son système de contrôle de la fusion permet d’obtenir des pièces dimensionnellement stables et prêtes pour des finitions spécifiques.
Comprendre les enjeux économiques et financiers
Au-delà de la technologie, la collaboration entre AMFREE et Aperam Ventures revêt une dimension stratégique pour l’économie française. Avec la fluctuation du prix des matières premières et la nécessité d’optimiser la chaîne logistique, les solutions de fabrication additive peuvent apporter une réponse concrète. Produire localement des pièces de grande taille sans mobiliser des infrastructures lourdes représente un atout compétitif pour les entreprises.
La possibilité de réparer plutôt que de remplacer intégralement des composants de grande valeur est un avantage majeur. Cela se traduit par une réduction des déchets et une meilleure maîtrise des cycles de vie des produits. Sur le plan financier, cette approche prolonge la durée d’utilisation des équipements et diminue les temps d’arrêt coûteux.
Pour Aperam Ventures, la performance économique de l’investissement se couple à une vision de long terme : contribuer à développer une industrie plus responsable, tant sur le plan environnemental que social. Les perspectives de retours sur investissement (ROI) se mesurent donc à la fois en euros et en gains de notoriété, de réputation et de positionnement sur des marchés en forte croissance.
Le ROI (Return On Investment) évalue la rentabilité d’un investissement. Plus le ratio entre le bénéfice (ou l’économie réalisée) et la dépense initiale est élevé, plus l’investissement est jugé performant. Dans l’industrie, ce critère devient essentiel pour justifier chaque dépense, surtout quand il s’agit de technologies récentes.
Vers une industrialisation plus respectueuse de l’environnement
Le déploiement d’installations de grande envergure, comme celles d’AMFREE, peut s’inscrire dans un contexte de sobriété énergétique. Imprimer une pièce sur mesure évite souvent le gaspillage de matière qui se produit lors de l’usinage traditionnel (enlevant plus de métal que nécessaire). Par ailleurs, la possibilité de recycler ou de réutiliser certains rebuts améliore considérablement le bilan carbone global.
Aperam, déjà réputée pour son engagement dans la réduction de l’empreinte environnementale, voit dans l’additif un levier essentiel pour les années à venir. Avec ses 2,29 millions de tonnes d’acier produites en 2024, le groupe a la capacité de fermer la boucle du recyclage et de la valorisation des métaux. Cette synergie s’avère particulièrement intéressante pour les industriels français, toujours plus attentifs aux politiques RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises).
Au-delà de l’approche environnementale, la durabilité est aussi synonyme de flexibilité. Les machines AMFREE s’adaptent aux variations de cadence de production. Cela limite les risques de surproduction, tout en répondant rapidement à des commandes urgentes ou à des demandes très spécifiques. Dans un monde où la personnalisation des produits devient la norme, c’est un argument de poids.
Un atout pour la production locale et la souveraineté industrielle
La question de la souveraineté industrielle est un sujet majeur en France depuis plusieurs années. L’actualité récente démontre la nécessité de maîtriser toutes les étapes de production, surtout dans des secteurs sensibles (défense, énergie, transports). L’additif métallique offre une forme d’autonomie, en permettant de fabriquer sur place des composants clé sans dépendre d’importations lointaines.
Avec les machines AMFREE, il devient envisageable de déployer des unités de production modulaires, capables de créer des pièces de rechange ou de nouvelles conceptions en un temps record. Aperam Ventures, en investissant dans cette vision, consolide sa position de partenaire privilégié pour les industriels français, tout en contribuant à réduire la vulnérabilité liée aux chaînes d’approvisionnement globalisées.
La souveraineté industrielle implique de garder la maîtrise des technologies essentielles pour l’économie d’un pays. Cela comprend la capacité à produire localement des biens stratégiques, à protéger le savoir-faire et à encourager l’innovation nationale pour rester compétitif.
Qui est AMFREE ? Retour sur l’histoire d’un pionnier
L’histoire d’AMFREE commence avec une équipe de chercheurs et d’ingénieurs passionnés par la fusion laser. Leur ambition première : optimiser la création de pièces métalliques volumineuses, dans un contexte où les méthodes classiques restaient coûteuses et longues. Dès les premiers prototypes, la technologie de dépôt laser de fil a suscité l’intérêt de grands industriels, curieux de tester cette nouvelle génération de machines.
Les premiers succès arrivent rapidement, ouvrant la voie à des applications dans la construction navale, la maintenance de turbines et la fabrication d’équipements pour l’industrie minière. L’entreprise mise dès lors sur l’alliance entre simplicité d’utilisation et fiabilité, afin de convaincre un public encore frileux vis-à-vis de l’impression 3D métallique. Les partenariats se multiplient, consolidant sa réputation et lui permettant d’investir davantage dans la R&D.
Avec le lancement de la « AMFREE One », l’innovation se concrétise : une machine plus compacte, plus performante et préqualifiée pour diverses applications. Présentée sur des salons internationaux, dont le très attendu Formnext 2024, elle devient un symbole d’une nouvelle ère industrielle, où la personnalisation des produits et la production raisonnée sont des priorités.
Formnext est un événement incontournable dédié à la fabrication additive et à ses évolutions. Chaque année, il réunit les principaux acteurs du secteur, allant des fabricants de machines aux fournisseurs de logiciels et de matières premières.
Pourquoi cet accord révolutionne la grande impression 3D
La fabrication additive hybride a souvent été freinée par des problématiques de coûts, de complexité technique et de qualité de la pièce finie. L’arrivée conjointe d’Aperam Ventures et d’AMFREE change la donne. Avec un soutien financier solide et l’expertise d’un géant de l’acier, AMFREE se positionne pour fournir des machines robustes et fiables à un marché en pleine expansion.
De leur côté, les industriels bénéficient de la puissance d’un groupe reconnu internationalement, combinée à la réactivité d’une start-up. Cette dualité permet à la technologie de mûrir plus vite, d’attirer de nouveaux investisseurs et d’accroître sa compétitivité. Le jeu des économies d’échelle devrait rapidement faire baisser les coûts de production, rendant la grande impression 3D plus accessible.
Les bénéfices escomptés ne se limitent pas aux seules entreprises impliquées dans l’accord. L’ensemble du secteur de la métallurgie pourrait y trouver son compte, grâce à de nouvelles normes et standards de production. Au niveau français, cela crée un écosystème favorable pour développer d’autres procédés complémentaires et attirer des talents spécialisés dans la robotique, la laserique ou la modélisation 3D.
L’avantage compétitif d’une production hybride
Hybrider les procédés (souvent impression + finition classique) permet d’obtenir une qualité de surface proche de l’usinage traditionnel, tout en profitant de la liberté géométrique qu’offre l’impression 3D. Dans de nombreux cas, cette combinaison aboutit à une réduction du temps global de production et à une baisse significative des déchets métalliques.
Les répercussions potentielles sur l’emploi en France
Chaque nouvelle technologie suscite des interrogations sur l’impact sur l’emploi. Dans le cas de la fabrication additive à grande échelle, les perspectives sont plutôt encourageantes. Cette technologie nécessite des opérateurs formés qui maîtrisent le paramétrage des machines, l’analyse des données et la finition des pièces. Les formations en alternance et les cursus spécialisés dans l’ingénierie de production pourraient bénéficier d’un regain d’intérêt.
En parallèle, l’écosystème des services autour de ces machines devrait se développer : maintenance, distribution de matériaux spécifiques, conseil en conception, etc. Les PME françaises, réputées pour leur adaptabilité, auront l’opportunité de se positionner comme prestataires et sous-traitants, créant ainsi une chaîne de valeur complète. L’investissement d’Aperam Ventures dans AMFREE peut alors servir de catalyseur pour des projets locaux, que ce soit en région parisienne ou dans des zones industrielles en reconversion.
On peut aussi prévoir des retombées sur la recherche académique : les laboratoires universitaires, souvent impliqués dans des programmes de R&D collaboratifs, trouveront de nouveaux terrains d’expérimentation pour perfectionner les procédés de fusion laser ou pour développer des alliages inédits. Cette symbiose entre le privé et le public constitue l’un des piliers de l’innovation durable et de l’excellence industrielle française.
La concurrence internationale et l’enjeu stratégique
La fabrication additive connaît un essor mondial. Les États-Unis, l’Allemagne ou encore la Chine investissent massivement pour raffiner les procédés, augmenter les cadences et diversifier les matériaux utilisés (titane, aluminium, alliages exotiques). Dans ce contexte, la France doit renforcer sa compétitivité pour ne pas se laisser distancer.
L’arrivée d’un partenariat comme celui d’Aperam Ventures et AMFREE place l’Hexagone dans le sillage des innovations de pointe. La dynamique enclenchée peut aussi encourager d’autres fonds d’investissement et groupes industriels à miser sur les technologies 3D. Au-delà de la production de pièces, des opportunités se dessinent aussi dans la simulation numérique, la certification qualité ou la revalorisation des chutes.
Pour rester compétitif, le pays devra toutefois veiller à l’harmonisation des normes, à la création de standards européens et à la sécurisation de ses brevets. La protection de la propriété intellectuelle s’avère cruciale dans ce domaine, où le potentiel technologique est immense et pourrait être rapidement copié par d’autres nations.
Outre la France, les leaders incluent les États-Unis, l’Allemagne, la Chine et le Japon. Chacun a développé ses spécialités, qu’il s’agisse de machines grand format, de polymères avancés ou d’alliages métalliques sur-mesure.
Des implications légales et réglementaires à anticiper
La production de pièces critiques (destinées par exemple à l’aéronautique ou au secteur nucléaire) est soumise à des exigences réglementaires strictes en France. Les autorités compétentes imposent des protocoles de contrôle qualité et de traçabilité rigoureux. Dans le cadre de la fabrication additive, ces contraintes se renforcent, car les méthodes de production sont parfois perçues comme moins traditionnelles.
Aperam Ventures et AMFREE devront donc collaborer avec les pouvoirs publics, les organismes de certification (tels que l’AFNOR) et les grands donneurs d’ordres industriels pour s’assurer que les nouvelles machines répondent aux spécifications en vigueur. Les enjeux sont multiples : sécurité des consommateurs, stabilité des infrastructures, et surtout fiabilité des pièces produites dans des contextes à forts risques.
En parallèle, la question des brevets et de la propriété intellectuelle se pose. Les technologies de dépôt laser de fil sont très protégées, ce qui implique un suivi juridique permanent. Les avocats spécialisés en droit des brevets et en droit des affaires jouent ici un rôle essentiel pour préserver l’avantage concurrentiel, tout en évitant des litiges coûteux.
Les perspectives pour les industries clés en France
Plusieurs secteurs hexagonaux pourraient immédiatement tirer parti de l’expertise d’AMFREE et du support d’Aperam Ventures :
- L’énergie : La fabrication de pièces pour les centrales électriques, les éoliennes ou les hydroliennes, avec la possibilité de réparer rapidement des composants critiques sans attendre l’importation de pièces neuves.
- L’aérospatiale : Les grands donneurs d’ordre français cherchent à réduire les délais de production de pièces pour fusées, satellites et avions. La capacité à créer des pièces en titane ou en alliages spéciaux sur mesure ouvre de nouvelles opportunités.
- La défense : Souveraineté et réactivité sont deux mots-clés. Pouvoir imprimer localement des pièces sensibles renforce l’indépendance stratégique du pays.
- Le secteur maritime : Réparations navales, remplacement de segments d’hélices, etc. Les ports français, tout comme les chantiers navals, pourraient se doter de machines AMFREE pour maintenir la flotte en conditions opérationnelles.
L’impact sur les chaînes d’approvisionnement est aussi notable. Diminuer la dépendance vis-à-vis d’ateliers lointains, mieux maîtriser les délais et réduire l’empreinte carbone liée au transport figurent parmi les points forts de cette production additive sur place.
L’harmonisation des compétences : un levier de réussite
Si la technologie est un catalyseur de performance, la réussite repose aussi sur l’humain. Former les opérateurs, les ingénieurs et les techniciens à ces nouveaux procédés est essentiel pour garantir un déploiement efficace. La France peut capitaliser sur son réseau d’écoles d’ingénieurs, de centres de formation et d’universités pour créer des programmes spécialisés, alliant théorie et pratique.
Les collaborations inter-entreprises seront également déterminantes. On peut imaginer un consortium réunissant des grands groupes, des PME et des instituts de recherche autour de projets communs. Cette approche collaborative permettra de mutualiser les coûts, de partager les retours d’expérience et d’accélérer l’évolution des techniques. En parallèle, les financements publics et européens pourront servir de levier pour décupler l’impact de l’investissement privé.
D’un point de vue managérial, la mise en réseau des connaissances facilite l’émergence d’innovations transverses, comme l’amélioration des performances logicielles de pilotage des machines ou la création de nouveaux alliages capables de résister à des contraintes extrêmes. À terme, c’est tout un écosystème qui se structure et se professionnalise autour de l’additif métallique.
Nouvelle dynamique pour l’usinage et la réparation de pièces volumineuses
La particularité du savoir-faire d’AMFREE réside dans la capacité à traiter des pièces de dimensions hors normes, et parfois difficiles à transporter. Dans un contexte où la mobilité internationale reste soumise à des contraintes économiques et logistiques, réduire le besoin d’envoyer des composants géants à travers le monde a une valeur considérable.
Les machines de type « AMFREE One » autorisent une grande flexibilité, qu’il s’agisse de produire des prototypes en petites séries ou de lancer des volumes plus conséquents. Le changement d’échelle est rapide, notamment grâce à la modularité de la plateforme logicielle. Cette modularité s’adapte bien aux prérogatives de la production à la demande, tout en limitant les stocks inutiles.
Du point de vue français, cela s’apparente à une petite révolution : la maintenance d’équipements lourds (ponts roulants, éoliennes, trains) pourrait se faire localement, avec un temps d’immobilisation minimal. Les économies financières s’accompagnent d’une réduction des impacts écologiques. Cela s’inscrit dans la lignée des politiques publiques visant à encourager des solutions de réparation plutôt que du tout jetable.
L’avenir de la grande impression 3D passe-t-il par les alliances ?
Si la technologie additive gagne du terrain, elle ne peut véritablement prospérer qu’au sein de partenariats solides. D’un côté, la connaissance approfondie des matériaux et des marchés apportée par des groupes comme Aperam. De l’autre, la capacité d’innovation et l’agilité d’acteurs spécialisés comme AMFREE. À l’échelle globale, la France a tout à gagner en multipliant ces synergies.
Les exemples récents dans d’autres industries montrent que la coopération est souvent le meilleur moyen de partager les risques et de bénéficier d’économies d’échelle. Dans l’additif, où les investissements initiaux peuvent être élevés, l’appui d’un fonds comme Aperam Ventures sécurise la croissance d’une jeune pousse ambitieuse et stimule la recherche sur des procédés disruptifs.
À terme, la cohabitation de plusieurs partenariats de ce genre peut créer un cercle vertueux. Les entreprises spécialisées s’émancipent des contraintes de financement, tandis que les grands groupes se positionnent en référents technologiques, assurant la standardisation et la diffusion des bonnes pratiques.
Un tremplin pour l'industrie
L’actualité autour d’Aperam Ventures et AMFREE témoigne de la vitalité du secteur français et européen. Il ne s’agit pas seulement d’un apport en capital : c’est un tremplin pour faire basculer l’industrie lourde dans l’ère de l’additif durable, avec des objectifs de compétitivité et de respect de l’environnement.
Les retombées se feront sentir dans un large éventail de domaines, de la recherche académique à la production en série. La dynamique enclenchée suggère que d’autres acteurs, conscients du potentiel, pourraient s’engager dans des alliances similaires. Pour la France, la suite s’écrira sans doute au gré des opportunités industrielles, de l’évolution des réglementations et de la capacité des parties prenantes à coopérer.
Cet article met en lumière les enjeux d’un investissement stratégique qui redessine le futur de la fabrication additive, et renforce la position de la France comme acteur incontournable du progrès technologique.