La société de construction KS groupe vient de confirmer une transaction stratégique avec l’entreprise alsacienne Charpentes MOOG, fraîchement rebaptisée MOOG Bâtisseur Bois. Cet accord, annoncé sur le site de KS groupe, reflète une ambition forte : élargir l’expertise du groupe en matière de construction écologique et s’imposer comme l’un des piliers de la filière bois en France. Ce rapprochement dévoile une stratégie tournée vers la performance durable, le partage de savoir-faire et l’innovation.

L’annonce officielle : une impulsion décisive pour le bois

L’acquisition de Charpentes MOOG, désormais connue sous le nom de MOOG Bâtisseur Bois, marque un véritable tournant dans le paysage de la construction bois. L’entité alsacienne, fondée en 1977, dispose d’une solide réputation dans la région grâce à sa maîtrise des charpentes traditionnelles et des ossatures bois. Forte d’environ 50 salariés et d’un chiffre d’affaires qui devrait dépasser les 8 millions d’euros en 2024, cette entreprise familiale vient étayer la stratégie de KS groupe axée sur le développement durable.

Officiellement, la signature du rachat s’est effectuée début 2025, scellant un accord destiné à créer des synergies entre le savoir-faire de MOOG Bâtisseur Bois et celui de KS groupe. Le contexte actuel, où l’écoconstruction est plus que jamais encouragée (notamment par la réglementation environnementale RE2020 et des politiques publiques favorisant les matériaux biosourcés), rend cette alliance particulièrement pertinente.

Dans son communiqué, Edouard Sauer, président de KS groupe, insiste sur le fait que l’expertise de MOOG Bâtisseur Bois permettra d’accélérer la transition vers des procédés constructifs plus propres et plus responsables. Selon lui, la vision partagée de l’innovation et des valeurs familiales est un atout décisif pour répondre aux enjeux climatiques, sociaux et économiques de la France d’aujourd’hui.

Une ossature bois désigne l’ensemble de la structure d’un bâtiment construite à partir de pièces de bois. Cette technique légère est de plus en plus prisée pour son faible impact carbone, sa rapidité d’exécution et son pouvoir isolant.

Ce mouvement stratégique soulève aussi un enjeu de compétitivité. Dans un secteur du bâtiment traditionnellement dominé par la construction béton, KS groupe vise à renforcer sa position en jouant la carte du matériau bois. Cela confère au groupe une plus grande agilité pour répondre aux marchés publics et privés, qui exigent désormais des solutions bas-carbone pour répondre aux engagements environnementaux fixés par la France et l’Europe.

KS groupe : un héritage tourné vers l’innovation

Avant de comprendre pourquoi l’acquisition de MOOG Bâtisseur Bois est une avancée majeure, il est utile de se pencher sur l’identité de KS groupe. Ce groupe français, connu pour ses projets d’infrastructures et ses réalisations immobilières d’envergure, fait de la transition écologique une de ses priorités stratégiques depuis plusieurs années. Les dirigeants ont multiplié les investissements pour développer une expertise en constructions durables, notamment en intégrant des matériaux biosourcés et des techniques à faible empreinte carbone dans leurs ouvrages.

Fervent défenseur de l’innovation, KS groupe a progressivement étendu ses domaines d’action pour offrir une palette de services allant de la conception à la réalisation, en passant par la gestion de projets. Des partenariats avec des bureaux d’études spécialisés dans la performance énergétique ont également été noués. L’objectif ? Mieux anticiper les exigences réglementaires et s’affirmer comme un interlocuteur privilégié pour les maîtres d’ouvrage soucieux de limiter leur impact sur l’environnement.

En rachetant MOOG Bâtisseur Bois, KS groupe démontre sa volonté d’élargir davantage son champ de compétences. La maîtrise du bois comme matériau principal n’est pas seulement un argument marketing, mais un choix stratégique à long terme, en phase avec la montée en puissance du secteur « green building » et la démocratisation des labels écologiques. Au-delà de la technique, KS groupe mise sur la valorisation de l’esthétique singulière que peut offrir le bois, mais aussi sur la forte demande du marché souhaitant s’orienter vers des édifices plus respectueux de la planète.

Bon à savoir : la place du bois en France

La filière bois en France représente plus de 400 000 emplois et affiche un potentiel de croissance notable grâce à la demande grandissante en habitats écologiques. Selon plusieurs études, l’utilisation du bois dans la construction pourrait permettre de réduire de plus de 50 % les émissions de carbone d’un bâtiment par rapport à une structure traditionnelle.

En intégrant l’expertise de MOOG Bâtisseur Bois, KS groupe s’appuie donc sur un vivier de compétences éprouvées. L’une des forces motrices de ce nouvel ensemble réside dans leur volonté commune de repousser les limites de la construction bois, tant sur le plan technologique que sur le plan conceptuel, pour adresser les grands défis de demain.

MOOG Bâtisseur Bois : l’histoire d’une entreprise familiale reconnue

L’histoire de MOOG Bâtisseur Bois (anciennement Charpentes MOOG) remonte à 1977, date à laquelle la famille Moog a lancé son activité à Hoerdt, en Alsace. À l’origine, l’entreprise se spécialisait dans la charpente traditionnelle pour le secteur résidentiel et les bâtiments agricoles. Au fil du temps, elle a su se diversifier, maîtrisant les techniques d’assemblage et de préfabrication d’ossatures bois pour offrir des solutions plus modulables et adaptées aux projets d’envergure.

Cet acteur familial, dirigé par Jean Moog, a forgé sa réputation en restant fidèle à des valeurs d’authenticité et de sérieux. L’équipe comprend des charpentiers hautement qualifiés, des ingénieurs, ainsi que des compagnons expérimentés dans la mise en œuvre de structures complexes. Aujourd’hui, la société est capable de gérer des projets variés, allant d’une petite extension de maison à des halls industriels de grande taille.

En construction, la charpente traditionnelle regroupe l’ensemble des pièces de bois taillées, façonnées et assemblées pour former la structure porteuse d’une toiture. Elle requiert un savoir-faire artisanal et s’adapte particulièrement bien aux projets de rénovation et aux bâtiments de caractère.

L’entreprise, forte de ses 50 collaborateurs, affiche désormais un chiffre d’affaires qui devrait dépasser la barre de 8 millions d’euros en 2024. Cette progression significative illustre la pertinence de ses choix stratégiques : miser sur des matériaux biosourcés et anticiper les nouvelles exigences écologiques du marché français. L’ouverture vers des projets collectifs et industriels a également grandement contribué à booster la croissance de l’entreprise.

Derrière l’envergure technique, on retrouve un sens aigu de la responsabilité sociétale. Les dirigeants de MOOG Bâtisseur Bois ont depuis longtemps adopté une politique interne axée sur la formation continue du personnel, le recyclage des déchets de chantier et la réduction de l’empreinte carbone. Les valeurs familiales, intimement liées à la culture d’entreprise, favorisent une cohésion interne favorable à l’innovation.

Les enjeux environnementaux et sociétaux : pourquoi miser sur le bois ?

Le bois suscite un intérêt croissant dans le secteur du bâtiment, porté par les préoccupations liées au changement climatique, à l’épuisement des ressources et à la pollution. Plusieurs facteurs clés motivent l’essor de la construction bois :

  • Réduction de l’empreinte carbone : Comparé au béton, le bois capte et stocke le carbone, contribuant à diminuer l’impact global d’un bâtiment.
  • Performance thermique : Le bois est un excellent isolant, ce qui rend le bâtiment plus économe en énergie.
  • Légèreté : Les éléments de charpente bois sont moins lourds que les structures en acier ou en béton, facilitant le transport et la pose.
  • Esthétique : L’aspect chaleureux et naturel du bois séduit de plus en plus d’architectes et de maîtres d’ouvrage.

Dans un monde où l’écologie est devenue un enjeu pressant, les pouvoirs publics encouragent la pratique de la construction bas-carbone. En France, la RE2020 (Réglementation Environnementale 2020) impose des normes exigeantes, visant à favoriser la sobriété énergétique et l’utilisation de matériaux plus respectueux de l’environnement. Ainsi, la filière bois bénéficie d’un soutien institutionnel accru et séduit un large éventail d’acteurs, du promoteur immobilier au bailleur social.

Focus sur la RE2020

La RE2020 est la nouvelle réglementation française qui remplace la RT2012. Elle met l’accent sur la réduction des émissions de CO₂ tout au long du cycle de vie du bâtiment, encourageant l’emploi de matériaux comme le bois, considérés plus vertueux en termes d’empreinte carbone.

Au-delà de la dimension environnementale, la construction bois revêt aussi un caractère social et économique. Elle favorise l’émergence de nouveaux métiers, de projets architecturaux novateurs et donne un second souffle à la filière forestière. Le choix du bois peut donc devenir un véritable levier de développement local, notamment dans les régions fortement boisées, créant un cercle vertueux entre écologie et économie.

L’accord en pratique : aspects légaux, financiers et stratégiques

Dans ce type de rachat, plusieurs volets juridiques et financiers doivent être pris en compte. On parle souvent de share purchase agreement (contrat de cession d’actions) ou d’un accord d’adossement. Ici, KS groupe a procédé à l’acquisition de la majorité des parts, laissant Jean Moog assurer un rôle clé dans la direction d’exploitation. Cette organisation vise à préserver l’identité de MOOG Bâtisseur Bois tout en facilitant son intégration au sein du groupe.

Le montant exact de l’opération n’a pas été divulgué. Toutefois, l’investissement est présenté comme étant cohérent avec la stratégie de croissance externe de KS groupe. L’objectif consiste à compléter les expertises internes, de la maçonnerie traditionnelle à la préfabrication bois, afin d’élargir la gamme de services offerts aux clients. En parallèle, le groupe continue de consolider ses positions financières pour assurer une stabilité de long terme.

L’intégration de MOOG Bâtisseur Bois suppose également la mise en place de synergies opérationnelles. Par exemple, les équipes techniques des deux entités vont coopérer sur des projets mutualisés, échangeant bonnes pratiques et innovations. KS groupe souhaite renforcer ses fonctions support (achat, logistique, commercial) au profit de MOOG Bâtisseur Bois, pour que cette dernière puisse croître plus rapidement sur le marché national.

En France, tout rachat majoritaire d’une société doit respecter des règles strictes : due diligences légales et financières, consultation des représentants du personnel (le cas échéant), et validation par les organes de gouvernance. Les clauses de garantie d’actif et de passif sont aussi courantes pour protéger l’acquéreur des éventuels litiges futurs.

Au plan stratégique, Thomas Velty, nouveau Directeur de la filière Bois chez KS groupe, prend la direction générale de MOOG Bâtisseur Bois. Ce choix reflète la volonté d’instaurer un management double : d’un côté, Jean Moog apporte son expertise de terrain et sa connaissance pointue du métier ; de l’autre, Thomas Velty incarne la vision plus large de KS groupe, tournée vers le déploiement à l’échelle nationale.

Un exemple concret : l’hôtel au golf du Kempferhof

Parmi les premières illustrations de cette synergie figure la construction d’un hôtel au sein du golf du Kempferhof. Le chantier est présenté comme un projet vitrine, qui mobilise à la fois la filiale KS construction pour la partie gros œuvre en béton et MOOG Bâtisseur Bois pour les lots charpente et bardage. Cette répartition des tâches met en avant la capacité du groupe à proposer un service complet, de la structure béton à la finition bois.

La réalisation de l’hôtel au golf du Kempferhof soulève plusieurs défis techniques : garantir la solidité des fondations tout en assurant une harmonie architecturale entre le béton et le bois. Le projet vise également à optimiser le confort thermique et acoustique, tout en respectant les obligations réglementaires en matière de sécurité incendie. Cette combinaison béton-bois incarne le savoir-faire hybride que souhaite promouvoir KS groupe.

D’un point de vue économique, le marché hôtelier reste porteur dans certaines zones touristiques ou proches des grandes villes. L’objectif ici est de proposer un hébergement haut de gamme en symbiose avec son environnement. Le bois est mis à l’honneur pour mieux s’intégrer dans le cadre naturel, offrir une atmosphère chaleureuse et répondre aux exigences d’une clientèle de plus en plus sensible aux questions écologiques.

Bon à savoir : le bardage bois

Le bardage bois consiste à revêtir les façades d’un bâtiment avec des lames ou des panneaux de bois. Ce dispositif améliore l’isolation, protège les murs extérieurs et offre une esthétique chaleureuse. Selon l’essence de bois utilisée (mélèze, douglas, red cedar, etc.), on peut obtenir différentes teintes et résistances aux intempéries.

L’impact visuel du bois sur l’édifice hôtelier sera particulièrement étudié. Les architectes souhaitent exploiter toutes les nuances du matériau pour créer un lieu de vie convivial, où l’on retrouve la signature “nature” déjà présente sur le parcours de golf. Le succès de ce projet-pilote ouvrira peut-être la voie à d’autres réalisations conjuguant béton et bois à l’échelle nationale.

Des perspectives multiples pour le bois et la construction durable

Si l’on se penche sur les évolutions récentes du secteur, il est évident que l’acquisition de MOOG Bâtisseur Bois par KS groupe s’inscrit dans une tendance de fond : la montée en puissance de la construction écologique. Plusieurs signaux montrent que le marché est particulièrement favorable :

  • Demande institutionnelle : Les appels d’offres publics encouragent de plus en plus l’intégration de matériaux à faible impact carbone.
  • Innovation : Les technologies de préfabrication, de modélisation 3D (BIM) et de traitement du bois se perfectionnent, permettant une industrialisation du processus de construction.
  • Regain d’image : Le bois n’est plus perçu comme un matériau dépassé, mais comme une ressource moderne et valorisante pour les architectes.

Pour KS groupe, cette dynamique favorable signifie qu’il faut non seulement capitaliser sur l’expertise de MOOG Bâtisseur Bois, mais aussi continuer à innover, à se diversifier et à anticiper les mutations du marché. Le bois pourrait s’avérer un tremplin pour accéder à des projets à plus forte valeur ajoutée, notamment dans l’hôtellerie, les bâtiments publics ou les édifices culturels.

Par ailleurs, l’usage du bois dans la construction soulève des questions logistiques et environnementales qui méritent une attention particulière. Par exemple, l’approvisionnement en bois certifié (PEFC, FSC) est un élément crucial pour garantir la pérennité de la ressource forestière. La gestion intelligente des déchets de chantier, la réduction des nuisances sonores et l’optimisation des coûts d’entretien à long terme sont d’autres paramètres à prendre en compte.

Pour répondre à ces défis, KS groupe et MOOG Bâtisseur Bois prévoient de renforcer leurs partenariats avec des scieries locales et des fournisseurs respectant des critères stricts de traçabilité. D’un point de vue législatif, les réformes en cours en matière d’urbanisme et d’environnement pourraient inciter davantage de maîtres d’ouvrage à privilégier la filière bois, ouvrant la voie à des perspectives d’expansion encore plus larges.

Un nouveau tournant plus vert

En fin de compte, le rapprochement entre KS groupe et MOOG Bâtisseur Bois ne se réduit pas à une simple opération financière : il traduit une vision plus large, celle d’un secteur du bâtiment en pleine transition écologique et d’un marché où la demande pour des solutions bois et biosourcées ne cesse de croître. Au-delà de l’enjeu environnemental, ce choix stratégique répond à un besoin d’adaptation face à des clients sensibilisés à la responsabilité sociétale des entreprises.

À moyen terme, KS groupe ambitionne d’étendre ses activités bois à l’ensemble du territoire français, en s’appuyant sur l’expertise régionale de MOOG Bâtisseur Bois. L’idée est de montrer qu’il est possible de concevoir et d’édifier des ouvrages performants, esthétiques et à faible empreinte carbone, tout en restant compétitif dans un environnement économique en mutation. Les techniques de construction évoluent, mais la volonté demeure la même : conjuguer qualité, durabilité et performance.

En outre, la mutualisation des ressources (outils de production, réseaux de partenaires, savoir-faire en gestion de projets complexes) devrait permettre au groupe de s’aligner sur les standards internationaux. Cette alliance s’inscrit dans un mouvement mondial où la construction verte représente un secteur porteur, capable de générer à la fois des bénéfices économiques et un impact sociétal positif.

Reste à savoir comment se concrétiseront ces objectifs dans les années à venir. Entre contraintes réglementaires, coûts de production et demandes des maîtres d’ouvrage, la compétition sur le marché de la construction reste intense. KS groupe et MOOG Bâtisseur Bois devront veiller à préserver ce qui fait leur différence : l’expertise technique, la passion pour le bois et la volonté de bâtir un avenir responsable.

À l’aune de cet accord, c’est toute la filière bois en France qui pourrait gagner en visibilité, en efficacité et en reconnaissance, apportant une solution concrète aux défis majeurs de notre époque.