Quel impact de Stéphane Adnet chez Kepplair Evolution ?
Découvrez comment Stéphane Adnet dynamise Kepplair Evolution et son projet innovant d'ATR-72 pour la lutte contre les incendies.

Changement de cap remarqué pour un profil aguerri. En quittant les bureaux opérés toulousains pour reprendre pied dans l’aéronautique, Stéphane Adnet rejoint Kepplair Evolution au poste de secrétaire général. Sa nomination coïncide avec une phase d’accélération industrielle, notamment autour du Kepplair72, un ATR-72 converti en bombardier d’eau, pierre angulaire d’une stratégie qui mêle innovation, sobriété de coûts et montée en puissance de la filière française.
Gouvernance: stéphane adnet à la manœuvre chez kepplair evolution
Le groupe parisien Kepplair Evolution confie sa coordination stratégique et opérationnelle à Stéphane Adnet, ancien directeur général d’In Situ, spécialiste français du bureau opéré. Ce passage d’un univers immobilier à l’aviation n’est pas fortuit. L’intéressé connaît les rouages du secteur aéronautique pour avoir évolué dans l’écosystème toulousain au sein d’un cabinet municipal, avec une sensibilité assumée pour la transformation industrielle.
La société cherche à consolider sa gouvernance, structurer ses processus et sécuriser un calendrier de développement ambitieux. Dans cet élan, le poste de secrétaire général est central. Il couvre la construction d’une filière d’approvisionnement robuste, l’encadrement des jalons de certification, la mise en place de standards qualité et l’interface avec les partenaires techniques à Blagnac.
La fenêtre de tir est étroite mais tangible. Les épisodes de sécheresse plus fréquents et l’intensification des feux appellent des réponses rapides, modulaires et soutenables financièrement. Le profil d’Adnet, entre développement commercial et organisation, s’inscrit dans cette logique d’industrialisation maîtrisée.
Repères carrière de Stéphane Adnet
Quelques moments clés qui éclairent la prise de fonction.
- Direction générale chez In Situ, acteur majeur du bureau opéré en France.
- Expérience au sein de l’écosystème aéronautique toulousain, utile pour les partenariats industriels.
- Prise de poste comme secrétaire général de Kepplair Evolution, avec mandat de structuration et d’accélération.
Une pme ancrée entre paris et blagnac, au service de la conversion d’aéronefs
Kepplair Evolution, fondée en 2012 par David Joubert, est spécialisée dans la maintenance, la modification et la conversion d’avions. Le siège se situe à Paris, la réalisation de projets clés se fait à Blagnac, au cœur d’un bassin aéronautique où se côtoient avionneurs, équipementiers et bureaux d’études de rang international.
Ce positionnement géographique est stratégique. Blagnac offre l’accès à des compétences rares en certification, essais au sol et opérations de rétrofit.
Kepplair en tire parti via des collaborations industrielles, avec en premier plan Aerotec, filiale du groupe Expleo, un acteur de l’ingénierie et de la transformation digitale reconnu dans l’aviation. Les synergies couvrent l’intégration de kits de conversion, la gestion de configuration et le support des exigences EASA.
Aerotec : rôle industriel dans la conversion
Aerotec intervient sur la transformation d’avions régionaux, avec un savoir-faire de détail sur l’intégration de systèmes, la conception de réservoirs et la gestion de contraintes structurelles. Son apport sur l’ATR-72 converti consiste à concilier performance de largage, masse et équilibre, tout en limitant les indisponibilités d’appareils.
Expleo : expertise mobilisée en certification et ingénierie
Expleo met à disposition des ressources en conception, calcul et conformité réglementaire. L’enjeu est de fiabiliser la trajectoire d’homologation, de la définition des exigences jusqu’aux essais en vol, avec une discipline de gestion de risques adaptée aux jalons du projet. La présence d’Expleo, groupe d’environ 19 000 collaborateurs, crédibilise la capacité d’exécution et l’industrialisation future.
La conversion d’un ATR-72 implique l’intégration de systèmes de réservoirs et de largage, la modification de structures, l’adaptation avionique, la vérification des enveloppes de masse et centrage, l’ajout de protections et de capteurs, ainsi qu’un plan de maintenance révisé. Le tout doit rester compatible avec la cellule d’origine, ses manuels et les standards EASA, tout en préservant la fiabilité et la maintenabilité.
Kepplair72: un atr-72 transformé pour la lutte aérienne contre l’incendie
Pilier industriel de la feuille de route de l’entreprise, le projet Kepplair72 consiste à convertir un ATR-72 en bombardier d’eau polyvalent. L’appareil, deux turbopropulseurs, se distingue par sa disponibilité sur le marché de l’occasion et par une chaîne logistique bien maîtrisée. L’une des promesses clés du concept est le coût d’acquisition et d’exploitation réduit de 30 à 40 % par rapport à des vecteurs dédiés de référence, notamment les plateformes amphibies ou les hélicoptères lourds, sans sacrifier l’efficacité de largage sur zone.
L’architecture du kit permettrait d’embarquer jusqu’à 7 500 litres d’eau ou de retardant, avec des séquences de largage précises et modulables selon le front de feu. L’avion est conçu pour une manœuvrabilité adaptée aux terrains difficiles, et la permanence logistique d’une famille largement documentée par les MRO européennes. L’objectif opérationnel avancé pour des avions convertis de cette catégorie se situe à l’horizon 2027, sous réserve de certification, essais et disponibilités d’appareils.
Sur le terrain, la polyvalence comptera aussi. La cellule du 72 peut accomplir des missions annexes de surveillance, de reconnaissance ou de transport logistique léger en configuration adaptée. Cette flexibilité renforce l’intérêt économique pour des opérateurs publics et privés qui doivent gérer des flottes multi-missions et des budgets contraints.
Atr-72: des atouts industriels et logistiques déjà amortis
Le 72 bénéficie d’un écosystème d’entretien solide, de procédures connues et d’une chaîne d’approvisionnement établie. Les acteurs de la maintenance disposent de documentation, d’outillage et de retours d’expérience sur des milliers d’heures de vol, ce qui réduit les aléas d’introduction de nouvelles capacités. Le fait que l’ATR soit une coentreprise entre Airbus et Leonardo ajoute un cadre industriel de référence, utile pour la pérennité du support.
Terminologie opérationnelle à connaître
Quelques définitions pour mieux apprécier l’approche technique du Kepplair72.
- Retardant : additif largué qui ralentit la progression du feu et protège la végétation.
- Écopage : prélèvement d’eau en vol, typique des amphibies. Les conversions d’ATR privilégient le ravitaillement au sol.
- Largage séquencé : libération par tranches contrôlées afin d’optimiser l’efficacité sur le front de feu.
Financement: obligations convertibles pour franchir la marche de la certification
Pour soutenir la montée en maturité du Kepplair72, l’entreprise a engagé une levée de 3 millions d’euros sous forme d’obligations convertibles, avec un coupon de 12 % sur trois ans et un ticket minimum de 5 000 euros. L’objectif est de financer la conversion de la première plateforme, les campagnes d’essais et les dossiers de certification, puis de structurer l’industrialisation.
Ce mode de financement est prisé par les PME technologiques lors de phases capitalistiques intermédiaires. Il permet d’attirer des investisseurs en quête de rendement obligataire, tout en leur offrant la faculté de conversion en capital si la trajectoire se confirme. Pour la société, c’est une manière de préserver une flexibilité de gouvernance et de calibrer l’entrée au capital dans le temps.
Le profil rendement risque doit toutefois être apprécié avec rigueur. La réussite dépendra des jalons techniques et réglementaires, de la disponibilité d’appareils ATR-72 à convertir et de la dynamique des marchés publics de lutte anti-incendie. L’existence d’un carnet de commande avéré, la qualité des partenaires et la robustesse du plan de tests seront déterminants pour la perception du risque par les investisseurs.
Une obligation convertible est un titre de créance qui donne à son porteur un droit de conversion en actions selon des modalités prédéfinies. Pour l’émetteur, l’avantage est double.
Accès à du financement non dilutif immédiat, dilution potentielle reportée. Pour l’investisseur, elle combine le service d’intérêts et l’option de conversion en cas de création de valeur. Les paramètres clés sont le taux, l’échéance, la parité de conversion et les événements de liquidité.
Rappel réglementaire pour la distribution de titres
La diffusion d’obligations convertibles au public en France s’inscrit dans un cadre encadré, avec exigences d’information et, selon les montants et la nature de l’offre, des règles de publicité et de documentation financière. Les investisseurs avertis examinent systématiquement les risques liés à la certification, à la liquidité et à la concentration des revenus sur des marchés publics.
Moteurs publics et marché: feux de forêt, flotte vieillissante et trajectoire bas-carbone
L’actualité des feux impose un rythme soutenu aux décideurs. En 2022, la France a connu une saison exceptionnelle avec plus de 70 000 hectares brûlés, quand 2023 a été plus clémente mais reste un avertissement durable pour les services opérationnels.
Les flottes sont sous tension, avec des vecteurs emblématiques à moderniser et une coordination européenne renforcée au niveau rescEU. L’intérêt pour des solutions à coûts maîtrisés et disponibles rapidement s’accroît.
Les appareils multi-rôles gagnent du terrain, à l’image de plateformes capables d’alternance missionnelle selon les saisons, la demande et les contrats. Le ministère des Armées met en avant des plateformes polyvalentes de transport comme l’A400M, illustrant la valeur de solutions modulaires pour des missions exigeantes, y compris sur des terrains hostiles. L’aviation civile spécialisée, elle, incorpore ces principes de polyvalence côté sécurité civile.
Le mouvement de décarbonation s’ajoute à l’équation. La montée en cadence des carburants d’aviation durables et les politiques publiques d’alignement des émissions rappellent que les conversions comme celle de l’ATR-72 devront viser la compatibilité avec les filières SAF, au moins partielle, afin d’anticiper des exigences contractuelles, notamment dans les marchés publics et le financement. Les orientations gouvernementales sur les carburants durables ont été actualisées au printemps 2025, avec des objectifs de réduction de CO2 par rapport au kérosène conventionnel qui renforcent ce cap (source : Ministère de la Transition écologique, 18 mars 2025).
Protection civile: vers des effectifs d’aéronefs plus résilients
La modernisation passe autant par l’arrivée de plateformes neuves que par la conversion d’actifs disponibles. Convertir un ATR-72, c’est capitaliser sur un patrimoine de navigabilité déjà reconnu, tout en ciblant des cycles de maintenance connus et des pièces accessibles. Ce choix peut créer un pont entre l’urgent et le structurel, en attendant des programmes neufs comme le DHC-515 de De Havilland Canada, dont le calendrier de production se précise progressivement.
Les missions anti-incendie nécessitent des profils de vol variés avec des phases de basse altitude, des remises de gaz et des trajectoires exigeantes. L’usage de carburants durables est techniquement envisageable selon les spécifications moteurs et la disponibilité locale du carburant. Anticiper cette compatibilité dès la conception des kits et des procédures d’exploitation permettra de concilier performance missionnelle et trajectoire carbone.
Risques critiques: certification, chaîne d’approvisionnement et disponibilité de plateformes
Le succès d’un projet de conversion tient aux détails. La certification et l’obtention du STC conditionnent toute mise en service.
Les autorités examineront la robustesse structurelle, l’impact des systèmes d’emport et de largage sur la cellule, la conformité avionique et les performances de vol. Les essais devront démontrer la précision, la répétabilité et la sécurité de l’ensemble dans des conditions opérationnelles représentatives.
La chaîne d’approvisionnement est un second point de vigilance. Les composants de réservoirs, vannes, mécanismes de largage, câblages, capteurs et éléments structurels doivent être disponibles au bon rythme, avec des fournisseurs qualifiés.
La pression sur certaines références et la concurrence d’autres programmes peuvent allonger les délais. Mitiger ces risques passe par des stratégies dual-sourcing, des stocks tampons et des contrats de long terme avec les sous-traitants.
La disponibilité d’ATR-72 convertibles est le troisième enjeu. Il s’agit d’identifier des cellules avec un historique maintenance fiable, des heures de vol compatibles et un potentiel de vie résiduelle suffisant pour un service intensif estival. L’arbitrage entre coût d’acquisition, état technique et calendrier de conversion sera scruté par les financeurs et les futurs exploitants.
De havilland dhc-515: concurrence probable sur le segment amphibie
Le retour programmé d’un amphibie moderne avec le DHC-515 rebattra les cartes sur certaines missions, notamment l’écopage. Cependant, le modèle économique demeure distinct.
Les conversions d’ATR cherchent un coût d’entrée et d’exploitation plus bas, une logistique de maintenance simplifiée et une polyvalence multi-saisons, quand l’amphibie vise l’excellence sur des scénarios d’écopage répété. Les services publics auront intérêt à panacher leurs flottes, en fonction de la géographie, de la doctrine d’emploi et des budgets.
Indicateurs d’exécution à surveiller
Pour suivre la trajectoire industrielle du projet, quelques métriques suivies par les investisseurs et décideurs.
- Jalons STC : dates cibles de revues techniques, essais au sol et en vol.
- Délai fournisseur : lead times des sous-systèmes clés et taux d’OTD.
- Taux de conversion : productivité atelier, heures par tâche critique.
- Disponibilité cellule : nombre d’ATR-72 éligibles et coût moyen d’acquisition.
- Contrats clients : volume, durée, clauses de disponibilité saisonnière.
Capacités anti-incendie: calendrier et effets attendus après la nomination
La nomination de Stéphane Adnet a une portée immédiate. Elle consolide la chaîne de décision et favorise la coordination avec les partenaires de Blagnac. L’alignement entre ingénierie, opérations et financement devient un avantage concurrentiel, surtout lorsque les marchés publics exigent des démonstrations concrètes dans des délais contraints.
Sur le plan produit, le Kepplair72 doit franchir plusieurs étapes. D’abord, finaliser les définitions techniques et geler la configuration.
Ensuite, dérouler les essais et démontrer une fiabilité de largage répétable. Enfin, constituer un premier lot de conversion pour créer la référence industrielle et logistique. Si l’échéance visée pour une mise en service autour de 2027 est tenue, l’appareil pourra entrer dans la rotation opérationnelle au moment où les besoins européens demeurent élevés, notamment lors des pics estivaux.
Le délai inclut la définition finale, l’industrialisation du kit, l’obtention des approbations, les essais complets et les premières transitions vers l’exploitation. Ce tempo suppose une gestion de projet disciplinée, des boucles de tests rapides et une gouvernance réactive. La présence d’un secrétaire général expérimenté contribue à synchroniser ces briques.
Enfin, l’entreprise indique préparer la compatibilité avec des carburants durables, ce qui s’inscrit dans les trajectoires de réduction d’émissions de l’aviation en France. Les acteurs publics examinent désormais la dimension environnementale des offres, ce qui peut favoriser des solutions converties capables d’intégrer des avancées progressives sans immobiliser des capitaux dans des développements ex nihilo.
Ce que cette nomination augure pour kepplair et ses partenaires
La désignation de Stéphane Adnet au secrétariat général donne à Kepplair Evolution un levier d’exécution à un moment critique. L’entreprise devra prouver sur pièces la compétitivité du Kepplair72, tant sur la précision de largage que sur les coûts réels en exploitation. Le succès passera par la qualité du tandem technique et financier qui conduit la conversion vers la certification, puis vers des contrats pérennes.
À l’échelle de la filière, la dynamique de conversion d’avions régionaux pourrait s’installer durablement comme complément aux plateformes neuves. La combinaison coûts maîtrisés, disponibilité d’une base ATR et compatibilité progressive avec les carburants durables pourrait emporter l’adhésion des opérateurs.
Si la trajectoire se confirme, la nomination d’Adnet apparaîtra rétrospectivement comme un catalyseur de gouvernance dans un projet à fort impact opérationnel et budgétaire. Un management renforcé, un produit ciblé et une finance pragmatique dessinent les contours d’une stratégie où l’innovation utile prime sur l’effet d’annonce.