Comment Jean-Marie Pétraud redynamise l'accompagnement à l'entrepreneuriat
Découvrez comment Jean-Marie Pétraud, nouveau président, renforce Réseau Entreprendre Sarthe pour accompagner les entrepreneurs en 2025.
Au Mans, une nouvelle voix s’impose à la tête de l’accompagnement entrepreneurial. Avec l’arrivée de Jean-Marie Pétraud à la présidence de Réseau Entreprendre Sarthe, l’écosystème local s’offre un pilotage resserré, au moment où les recrutements fléchissent et où les financeurs exigent des dossiers plus robustes. La gouvernance se réorganise, les outils s’affinent, l’objectif demeure clair: sécuriser l’emploi et accélérer les projets viables.
Gouvernance: jean-marie pétraud prend la main chez réseau entreprendre sarthe
Élu en juillet, Jean-Marie Pétraud succède à Christophe Henry, cofondateur et président ces trois dernières années. L’alternance s’inscrit dans la continuité d’un modèle éprouvé par le terrain: une association locale lancée en 2019, portée par des dirigeants bénévoles et un accompagnement de proximité.
Vice-président jusqu’à son élection, Pétraud connaît le dispositif de l’intérieur. Il hérite d’une structure encore jeune mais désormais installée, qui a traversé un démarrage contraint par la pandémie, puis une montée en charge depuis 2021. Laurent Crespin, cofondateur et premier président, avait posé les bases de ce maillage entrepreneurial sur l’ensemble du département.
La saison 2025 s’annonce exigeante. Les banques renforcent leurs critères, les projets s’allongent, et la sélection s’opère plus tôt. La feuille de route est double: maintenir la proximité terrain, et verrouiller la qualité financière des dossiers pour garantir leur bancabilité.
- Consolider la relation avec les financeurs en amont des comités d’agrément.
- Renforcer l’expertise sectorielle des bénévoles sur les reprises et transmissions.
- Valoriser le label et le mentorat sur deux ans pour sécuriser la trajectoire des lauréats.
Qui est jean-marie pétraud
Associé du réseau AGN Avocats et inscrit au barreau du Mans, Jean-Marie Pétraud intervient en droit des affaires: fusions-acquisitions, contrats commerciaux, fiscalité des entreprises. Son cabinet a consolidé son ancrage territorial avec un bureau ouvert au Mans en 2021 et une seconde implantation à Sablé-sur-Sarthe en 2023. Cette présence bilocale lui donne un accès direct aux PME du territoire, en particulier aux repreneurs et dirigeants multisites.
Membre de Réseau Entreprendre Sarthe depuis sa création, il revendique une logique de terrain: mettre l’exigence du conseil au service de la préservation des emplois, en couplant regard juridique, lecture financière et compréhension des dynamiques locales.
Genèse et trajectoire de l’association
L’antenne sarthoise voit le jour en 2019, portée par Christophe Henry et Laurent Crespin. Son développement est ralenti par la crise sanitaire, mais l’activité reprend franchement à partir de 2021. Depuis, le réseau a accompagné une vingtaine de projets de création et de reprise, partout dans le département.
La mécanique de labellisation, adossée à un prêt d’honneur et à un mentorat, s’est structurée pour répondre aux contraintes actuelles: une part croissante de dossiers de reprise, et un quart de projets labellisés booster pour accélérer le développement de PME existantes.
Changement de présidence: les signaux à retenir
1) Passage de relais structurant: Pétraud, ex-vice-président, assure une continuité opérationnelle avec un mandat orienté financement et qualité des dossiers.
2) Priorité aux reprises: la majorité des projets accompagnés portent sur des transmissions, avec un quart sous label booster pour accélérer la croissance.
3) Gouvernance renforcée: 35 bénévoles mobilisés, dirigeants et cadres, pour un accompagnement resserré des porteurs de projet.
Indicateurs d’impact 2019-2025: emplois, pérennité et financement
Réseau Entreprendre Sarthe revendique des résultats mesurables. Depuis 2019, la structure a participé à la création ou au maintien de 480 emplois. Le taux de pérennité des entreprises accompagnées se situe entre 93 et 94 %, un niveau nettement supérieur aux moyennes observées pour les entreprises nouvellement créées sans accompagnement.
À l’appui de ce modèle, l’association a octroyé un cumul de 700 000 euros de prêts d’honneur. Le prêt d’honneur n’est pas une subvention: il structure le financement en fonds propres, améliore l’effet de levier vis-à-vis des banques et formalise une relation d’engagement entre lauréat et réseau.
Cette trajectoire locale s’inscrit dans un mouvement national plus large. La France compte 5,5 millions d’entreprises économiquement actives en 2022, soit +42 % par rapport à 2014, dans l’industrie, la construction, le commerce et les services. Ce socle élargi nourrit un vivier de repreneurs et de créateurs, y compris en Sarthe (INSEE, Insee Première 2045).
Ces indicateurs soulignent un point clé: en période de ralentissement, la combinaison label + prêts d’honneur + mentorat offre un amortisseur stratégique. Elle crédibilise la trajectoire des lauréats auprès des financeurs, tout en introduisant une discipline de pilotage financière et commerciale.
Un taux de pérennité élevé signifie deux choses. D’abord, que la sélection initiale filtre efficacement les risques d’exécution commerciale et de sous-capitalisation. Ensuite, que le mentorat corrige les trajectoires en période critique: premiers recrutements, arbitrages d’investissements, gestion du besoin en fonds de roulement.
Ce niveau, proche de 94 %, est généralement atteint quand le trio produit-marché, trésorerie et gouvernance est traité en amont du financement bancaire, et non après.
Emploi 2025 en sarthe: intentions en recul, dossiers plus scrutés
Selon l’enquête annuelle de France Travail, une entreprise sur quatre en Sarthe projette d’embaucher en 2025. Le signal est cependant dégradé: les intentions d’embauche reculent de 12,7 points par rapport à 2024, avec une part d’embauches pérennes attendues à 77 %. La Sarthe pèse environ 11,2 % des projets de recrutement en Pays de la Loire (France Travail, mai 2025).
Dans ce cadre, les porteurs de projets le constatent: le calendrier s’allonge, les exigences documentaires montent, et la résistance des cash-flows est testée avec plus d’acuité. Les banques recherchent des signaux de robustesse: marges brutes validées, carnet de commandes tangibles, engagements clients et plan RH réaliste.
En miroir, des signaux nationaux confirment une inflexion nuancée plutôt qu’une rupture. Le baromètre industriel de l’État a fait état d’un solde net positif de 89 ouvertures ou extensions d’usines en 2024, ce qui traduit une résilience manufacturière. Ce socle peut soutenir les territoires industriels, Sarthe comprise, notamment sur les chaînes de sous-traitance et la maintenance industrielle.
Intentions d’embauche: ce que signifie la baisse
La décrue de 12,7 points ne traduit pas un effondrement de la demande de travail, mais un repositionnement sur des recrutements ciblés, mieux adossés à la demande commerciale. Les candidats bénéficieront d’une prime à la polyvalence, et les PME privilégieront des postes à plus forte contribution au chiffre d’affaires.
Pour les projets entrepreneuriaux, cela implique d’intégrer plus tôt les hypothèses de recrutement, de limiter le risque de sous-staffing au démarrage, et de recourir à des paliers d’embauche en fonction des seuils de chiffre d’affaires atteints.
Trois zones produisent des écarts d’appréciation majeurs: 1) la qualité du business plan et la sensibilité des marges à la hausse des coûts d’achat, 2) la capacité de l’équipe dirigeante à piloter l’intégration post-reprise, 3) le niveau de fonds propres, incluant les prêts d’honneur, pour absorber les aléas des premiers mois.
La présence d’un prêt d’honneur et d’un label reconnu améliore l’équation fonds propres/emprunt bancaire et rassure sur la qualité de l’accompagnement.
Outils d’accompagnement: label, mentorat et prêts d’honneur au service de la bancabilité
Pour Jean-Marie Pétraud, la valeur ajoutée du réseau tient en trois leviers. D’abord, un label qui crédibilise le dossier auprès des comités de crédit. Ensuite, des prêts d’honneur qui renforcent les fonds propres de l’entreprise. Enfin, un suivi bénévole sur deux ans qui encadre le pilotage et anticipe les décrochages.
Le dispositif a soutenu une vingtaine de projets depuis 2019, avec une nette accélération depuis 2021. En 2024, une dizaine de nouveaux porteurs ont été accompagnés, et six supplémentaires en 2025 à date, couvrant l’ensemble du département. Une part significative concerne des reprises d’entreprises, sur lesquelles l’expertise opérationnelle et RH des bénévoles est déterminante.
- Avant financement: préparation du pitch bancaire, revue du business plan, calage des besoins en trésorerie.
- Pendant: structuration du tour de table, articulation prêt d’honneur et dettes bancaires, calendrier juridique.
- Après: mentorat mensuel, suivi des KPI, arbitrages d’investissements et de recrutement.
Le prêt d’honneur est un prêt personnel au dirigeant, à taux 0, sans garantie. Il est réinjecté dans l’entreprise en quasi-fonds propres. Effets clés: amélioration du ratio fonds propres/dettes, pouvoir de négociation accru pour le taux bancaire, et coussin de sécurité sur le BFR au démarrage.
À l’échelle sarthoise, les 700 000 euros cumulés ont contribué à fiabiliser la phase critique des premiers mois, période où la trésorerie est la plus tendue.
Réseau initiative sarthe: résultats observés à fresnay-sur-sarthe
Le maillage local ne se limite pas à Réseau Entreprendre. À Fresnay-sur-Sarthe, Réseau Initiative Sarthe a engagé 197 000 euros de prêts d’honneur sur trois ans, participant à 39 emplois créés ou maintenus. La complémentarité des deux réseaux renforce la capacité du territoire à financer des projets sérieux et à accompagner leur exécution.
Cette articulation n’est pas anecdotique. Elle permet de faire dialoguer plusieurs comités d’experts, d’ajuster la structure de financement et d’aligner les exigences de suivi, au bénéfice de la soutenabilité des plans d’affaires.
Ancrage territorial et capital humain: le mans et sablé comme pivots
La présidence Pétraud s’appuie sur un ancrage double: un bureau AGN Avocats au Mans depuis 2021, et un second à Sablé-sur-Sarthe depuis 2023. Cette implantation nord-sud épouse la géographie économique du département: industrie manufacturière, services aux entreprises, commerces de proximité et filières agroalimentaires.
Réseau Entreprendre Sarthe mobilise 35 bénévoles, dirigeants et cadres, épaulés par des partenaires. Au total, une cinquantaine d’acteurs se relayent pour instruire, labelliser et suivre les projets. L’association est en recrutement continu de bénévoles, avec un besoin particulier sur les compétences financières, RH et supply chain.
- Finances: construction budgétaire, contrôle de gestion, pilotage du cash.
- RH: structuration des équipes, conformité, QVCT, marque employeur.
- Commerce: stratégie go-to-market, pricing, contrats.
- Opérations: processus, qualité, sécurité, achats.
Beaucoup de dossiers relèvent de la reprise. Un quart est labellisé booster pour accélérer le développement de PME existantes: consolidation commerciale, digitalisation de processus, montée en gamme industrielle. Ces trajectoires nécessitent une gouvernance outillée pour franchir les seuils de croissance sans fragiliser la trésorerie.
Le label booster s’adresse à des entreprises existantes présentant un potentiel d’accélération. Il valide un plan de développement assorti d’objectifs chiffrés: croissance du chiffre d’affaires, amélioration des marges, investissements productifs ou commerciaux. Avantage clé: il signale aux banques que le projet n’est pas seulement défensif mais orienté création de valeur.
Le maillage local en chiffres clés
• Deux implantations d’AGN Avocats: Le Mans et Sablé-sur-Sarthe.
• 35 bénévoles mobilisés autour de la présidence Pétraud, une cinquantaine d’actifs avec partenaires.
• Une vingtaine de projets accompagnés depuis 2019, dont des reprises et des dossiers booster.
• Cumul de 480 emplois créés ou sauvegardés et 700 000 euros de prêts d’honneur.
Impacts chiffrés sur l’emploi en 2025: lire les signaux faibles, sécuriser l’exécution
La baisse des intentions d’embauche ne condamne pas l’investissement entrepreneurial. Elle invite à resserrer l’exécution et à documenter davantage la preuve de marché. Concrètement, cela se traduit par des business plans plus sobres, une priorisation des recrutements à plus forte valeur ajoutée et une gestion du BFR plus serrée sur les six premiers mois.
Pour les repreneurs, l’enjeu tient à la stabilité post-cession: maintien des équipes clés, sécurisation des achats, relation clients. Pour les créateurs, la clé sera la vitesse d’acquisition commerciale par canaux testés, en limitant les dépenses non essentielles tant que la traction n’est pas démontrée.
Dans ce contexte, les réseaux d’accompagnement jouent un rôle d’assureur de méthode. Ils conjuguent des outils de financement patient et des retours d’expérience d’entrepreneurs, souvent décisifs pour éviter les erreurs de séquencement: recruter avant d’avoir validé une marge, mobiliser trop de CAPEX trop tôt, ou mal négocier les délais de paiement.
Le chiffre de +89 agrège ouvertures et extensions significatives moins les fermetures. Sa lecture utile pour un dirigeant local: repérer les filières qui investissent et adresser leurs besoins périphériques en sous-traitance, services industriels, maintenance, logistique. Ces chaînes d’opportunités bénéficient particulièrement aux territoires dotés d’un tissu de PME agile.
Cap d’action 2025: préserver l’emploi local malgré le ralentissement
Avec l’arrivée de Jean-Marie Pétraud à la présidence, Réseau Entreprendre Sarthe affiche une ligne claire: sécuriser l’emploi en priorisant les projets les plus solides, qu’ils portent sur une reprise, une création ou une accélération booster. L’association entend maintenir son niveau d’exigence, poursuivre le déploiement de ses prêts d’honneur et amplifier le mentorat.
La dynamique entrepreneuriale française, soutenue par une base élargie d’entreprises actives, fournit un terrain favorable aux initiatives locales, malgré des vents contraires conjoncturels. Aux entrepreneurs sarthois de se saisir de ces leviers, d’anticiper les contraintes de financement et de rejoindre les réseaux qui sécurisent la trajectoire des projets dès le premier jour.
En Sarthe, l’ère Pétraud s’ouvre sur une promesse simple et exigeante: s’appuyer sur des fondamentaux éprouvés pour transformer des dossiers bien ficelés en emplois durables, malgré un cycle plus sélectif.