Changement d’échelle pour IMT Atlantique. En confiant sa communication à Capucine Romefort, 42 ans, à compter du 1er septembre 2025, l’école d’ingénieurs ancrée à Brest, Nantes et Rennes affiche une ambition assumée de visibilité et d’influence. Sa trajectoire industrielle, numérique et énergétique gagne un profil rompu aux écosystèmes techniques exigeants, héritage d’un parcours construit au CEA et dans la presse spécialisée.

Gouvernance de la communication : une passation stratégique à haute intensité

IMT Atlantique a choisi de confier sa direction de la communication à Capucine Romefort, qui succède à Nathalie Loussot-Le Calvez, présente depuis la création de l’établissement en 2017. Cette passation intervient à un moment charnière, entre augmentation des promotions d’ingénieurs, consolidation des partenariats industriels et extension géographique de l’offre de formation.

La mission sera transverse et exigeante : orchestrer le rayonnement académique, éclairer l’impact des recherches et accompagner les projets au long cours, du numérique aux transitions énergétiques. Le poste exige une expertise en communication scientifique et en gestion de crise, deux domaines qui touchent à l’image de marque, à la confiance des parties prenantes et à la conformité de l’établissement, sous tutelle du ministère de l’Économie et des Finances.

Au-delà des enjeux d’image, la direction de la communication porte un volet organique : aligner la parole de l’école avec sa stratégie, ses laboratoires, ses chaires, ses incubateurs et ses partenaires. Le défi consiste à rendre lisibles des projets complexes, souvent interdisciplinaires, tout en montrant une capacité d’exécution dans des domaines aussi sensibles que la cybersécurité, l’IA, les énergies bas carbone et l’industrie 4.0.

Statut et tutelle : la spécificité IMT

IMT Atlantique appartient à l’Institut Mines-Télécom, opérateur public d’enseignement supérieur qui réunit des écoles d’ingénieurs et de management. Cette configuration implique :

  • un pilotage rapproché avec l’État via la tutelle ministérielle ;
  • des contrats d’objectifs intégrant formation, recherche, innovation et impact socioéconomique ;
  • un modèle de financement mixte, associant subventions publiques et ressources propres issues des partenariats et des projets compétitifs.

Un parcours au cea qui outille la transformation d’une grande école

Physicienne de formation et diplômée en histoire et épistémologie des sciences, Capucine Romefort a complété son profil avec un master en communication scientifique et un diplôme de journalisme de l’ESJ Lille. Elle débute dans la presse spécialisée, où elle couvre les fronts de la recherche et de l’innovation, avant de rejoindre en 2009 le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.

Au CEA, elle dirige d’abord la communication de l’INSTN, l’Institut national des sciences et techniques nucléaires. Elle y navigue au cœur des formations en sciences et technologies nucléaires, au contact d’équipes scientifiques, de directions de site et d’industriels. Elle pilotera ensuite la communication de crise à l’échelle de l’organisme, une fonction confrontée à des sujets sensibles, du nucléaire civil à la recherche énergétique.

Cette immersion dans un organisme de plus de 16 000 salariés, doté d’un budget annuel d’environ 5 milliards d’euros en 2024, l’a équipée d’une solide culture des environnements technologiques régulés, où rigueur factuelle, transparence et pédagogie sont indissociables. Le transfert de ces savoir-faire à IMT Atlantique paraît naturel : l’école traite des thématiques à forte intensité scientifique et industrielle, souvent au centre des politiques publiques et des arbitrages économiques.

Elle ne se limite pas à la gestion de l’événement. Elle suppose une préparation documentaire, une cartographie des risques, des processus d’alerte, des exercices réguliers avec la direction et les laboratoires, ainsi qu’une coordination avec la tutelle, les autorités et les partenaires industriels. Dans des domaines sensibles comme le numérique critique ou l’énergie, elle s’appuie sur une gouvernance claire et des messages juridiquement robustes.

Imt atlantique : missions, chiffres et ancrages territoriaux

Créée en 2017, IMT Atlantique forme des ingénieurs au spectre large avec des spécialités en cybersécurité, IA, énergies renouvelables et industrie 4.0. L’école compte trois campus principaux : Brest, Nantes et Rennes. Elle diplômerait environ 2 300 étudiants par an, avec un objectif de montée en puissance d’ici 2027 pour répondre aux besoins industriels.

Le taux d’insertion s’établit à 95 % dans les six mois suivant le diplôme, un indicateur déterminant pour l’attractivité de la formation d’ingénieur. La communauté académique s’appuie sur environ 300 enseignants-chercheurs et un réseau international de plus de 100 universités partenaires, à la fois pour la double diplomation, les échanges et les projets européens.

L’école participe activement à des dispositifs compétitifs de recherche, notamment Horizon Europe, avec des financements dépassant 10 millions d’euros par an pour des projets collaboratifs. Elle s’inscrit ainsi dans une logique d’impact visible, au service de filières stratégiques pour la souveraineté technologique.

Métriques Valeur Évolution
Étudiants formés par an ≈ 2 300 Cible ≈ 2 400 d’ici 2027
Objectif d’accroissement des effectifs +26 % Mission fixée en 2024
Taux d’insertion à 6 mois 95 % Stable à élevé
Budget annuel estimatif ≈ 100 M€ Niveau soutenu
Enseignants-chercheurs ≈ 300 Ressources clés
Partenariats universitaires > 100 Ouverture internationale
Financements Horizon Europe > 10 M€/an Projets collaboratifs

IMT Atlantique en bref

  • Création : 2017, par fusion de Télécom Bretagne et Mines Nantes.
  • Implantations : Brest, Nantes, Rennes.
  • Filières clés : cybersécurité, IA, énergies bas carbone, industrie 4.0.
  • Insertion : 95 % à 6 mois.
  • Labos et réseaux : collaborations CNRS, participation à Horizon Europe, partenariats industriels majeurs.

La direction de la communication doit traduire ces atouts en messages cohérents, adaptés aux investisseurs académiques, aux entreprises et aux candidats.

Extension au mans : effets attendus pour l’emploi et les filières locales

Le 28 août 2025, Le Mans Métropole a indiqué qu’IMT Atlantique prépare l’implantation d’une nouvelle filière au Mans, en complément des sites de Brest, Nantes et Rennes. L’initiative s’inscrit dans une logique de maillage territorial au service de la formation d’ingénieurs et de l’adéquation compétences-emplois dans les bassins industriels (Ouest-France, août 2025).

Le Mans présente des atouts connus : un tissu industriel lié à l’automobile et au ferroviaire, des PME et ETI en transformation numérique, des enjeux de mobilité, d’électronique embarquée et de décarbonation. L’arrivée d’une filière IMT Atlantique peut jouer un effet de levier sur l’attractivité des talents, l’essaimage de projets de R&D et la montée en gamme des écosystèmes locaux.

Sur le plan économique, l’implantation d’une école d’ingénieurs agit comme un accélérateur de transferts : stages, alternance, chaires avec des industriels, projets de fin d’études codirigés, créations de start-up. La direction de la communication sera en première ligne pour valoriser ces interactions, rendre visible la proposition de valeur auprès des entreprises sarthoises et attirer des profils alignés avec les besoins de la place.

La Sarthe est marquée par des filières mobilité et transports, avec des chaînes d’approvisionnement en mutation vers l’électrification, la connectivité et la maintenance prédictive. Pour une école d’ingénieurs, une antenne locale permet de former au plus près des besoins, d’intégrer des cas d’usage concrets dans les enseignements et de réduire le délai d’adoption des innovations par les industriels.

Alliances industrielles et recherche appliquée : où se joue la différenciation

IMT Atlantique travaille avec des acteurs comme Naval Group, Thales et EDF. Ces alliances sont structurantes : elles irriguent les programmes de formation, orientent certaines thèses CIFRE, alimentent des chaires ou plateformes technologiques, et donnent de la consistance à l’employabilité des diplômés.

Pour une école, la différenciation ne se joue pas seulement dans les classements, mais dans la capacité à co-construire des solutions avec des leaders industriels, dans des domaines où la sécurité, la conformité et la performance opérationnelle doivent coexister. La communication a un rôle critique : rendre lisible l’apport de la recherche et sécuriser les attentes des partenaires.

Naval group : compétences pour les systèmes maritimes cyber-résilients

Les systèmes navals combinent logiciels temps réel, capteurs, communications et exigences de cybersécurité élevées. L’apport d’IMT Atlantique se situe sur la formation à la sécurité des architectures embarquées, au traitement du signal et au contrôle-commande. La visibilité des travaux et la pédagogie scientifique renforcent la confiance des écosystèmes défense et dual.

Thales : électronique critique et souveraineté technologique

Les sujets touchent aux systèmes critiques, à l’IA embarquée et à la protection des données. Les laboratoires associés d’IMT Atlantique, liés au numérique et aux télécoms, alimentent des innovations testées en environnements réalistes. Une communication experte valorise la qualité des protocoles, les méthodes de validation et la conformité réglementaire, éléments clés pour les décideurs techniques.

Edf : énergie bas carbone, nucléaire et renouvelables

La transition énergétique requiert une main-d’œuvre techniquement formée à la sûreté, à l’optimisation des réseaux et à l’intégration des renouvelables. IMT Atlantique dispose d’une légitimité sur ces enjeux. La capacité à clarifier, auprès du grand public comme des élus, les arbitrages technologiques et les bénéfices socioéconomiques des projets est un marqueur différenciant de l’école.

Le Lab-STICC est un laboratoire associé au CNRS qui couvre l’électronique, les télécommunications et l’informatique. Il réunit plus de 500 chercheurs autour de thématiques allant des architectures matérielles aux communications sécurisées. Pour la direction de la communication, c’est un actif majeur : publications, transferts, collaborations européennes et ancrage scientifique cohérent avec les besoins des filières industrielles.

Communication, conformité et gestion des risques : priorités opérationnelles

Dans une école technologique, la communication n’est pas un simple relais médiatique. Elle interagit avec la conformité : RGPD pour la donnée étudiante et la recherche, propriété intellectuelle pour les contrats, cadre de la commande publique pour certaines acquisitions, et éthique scientifique dans la diffusion des résultats.

Le passé de Capucine Romefort au CEA est un atout évident : pratique des sujets industriels régulés, maîtrise des procédures d’information et coordination avec des parties prenantes exigeantes. La crédibilité externe se bâtit sur un récit technique maîtrisé, des formats de vulgarisation exigeants et une traçabilité des messages, notamment en période sensible.

La communication de crise retrouvera naturellement ses fondamentaux : cellules de veille, messages de premier niveau, kits d’information pour les campus, articulation avec la tutelle, et scénarios d’exercice. Dans l’enseignement supérieur, l’acceptabilité sociale des projets et la pédagogie des risques font partie du registre d’action, avec un focus sur l’explication factuelle et l’accessibilité.

Cadre juridique à maîtriser par la direction de la communication

  • Protection des données : RGPD et gestion des consentements pour les bases de candidats, alumnis et partenaires.
  • Propriété intellectuelle : clauses de confidentialité et valorisation des résultats avec les partenaires industriels.
  • Communication institutionnelle : articulation avec la tutelle et respect des obligations de transparence.
  • Conflits d’intérêts et intégrité scientifique : chartes et procédures internes pour sécuriser la parole publique.

Ces éléments conditionnent la qualité de la relation avec les financeurs, les laboratoires et les entreprises.

Ressources et trajectoire budgétaire : comment financer l’ambition

IMT Atlantique dispose d’un budget annuel d’environ 100 millions d’euros, financé par une combinaison de subventions d’État, de recettes propres, de contrats de recherche et de projets européens. Ce modèle suppose une communication d’impact pour sécuriser et renouveler les partenariats, démontrer la valeur produite et attirer des projets compétitifs.

En 2024, l’école s’est vu confier la mission d’accroître ses effectifs de 26 % d’ici 2027, soit un passage d’environ 1 900 à 2 400 ingénieurs formés annuellement. L’enjeu : absorber le choc de la demande, ajuster les capacités pédagogiques et soutenir les équipements de recherche tout en maintenant les standards académiques les plus élevés (Agence API, mai 2024).

Le contexte national est favorable. Avec France 2030, l’État mobilise des moyens significatifs pour l’innovation. Pour IMT Atlantique, la trajectoire budgétaire dépendra de la capacité à amplifier les projets européens, à consolider les chaires industrielles et à prouver une création de valeur mesurable : emplois, start-up, publications, transferts technologiques.

Le financement combine :

  • Dotations publiques liées aux missions de service public.
  • Ressources propres : formation continue, contrats de recherche, chaires, partenariats.
  • Financements compétitifs : ANR, Horizon Europe, programmes nationaux sectoriels.

La communication institutionnelle doit rendre tangible l’impact des euros investis : publications de référence, brevets, transferts, insertion rapide des diplômés et contribution aux filières stratégiques.

Capucine romefort, une boussole pour un récit de souveraineté et d’impact

La trajectoire de Capucine Romefort, de la presse spécialisée au CEA, correspond à la grille de lecture d’IMT Atlantique : décrypter, sécuriser et donner du sens aux technologies critiques. Elle arrive alors que l’école élargit son empreinte territoriale avec un projet d’implantation au Mans et qu’elle accélère sur ses domaines d’excellence, du numérique aux énergies.

La nouvelle directrice assume une communication d’influence tournée vers les usages, la preuve et la démonstration. Elle met en avant les valeurs d’IMT Atlantique : excellence, responsabilité et engagement. Avec ce cap, l’école peut renforcer sa place dans la formation d’ingénieurs attendue par les industriels et par l’État, sur fond de réindustrialisation et de transitions.

Feuille de route visible côté communication

  1. Clarifier le portefeuille d’offres pour les étudiants et les entreprises, avec des messages par filière à haute valeur d’usage.
  2. Valoriser les projets européens et les coopérations CNRS pour démontrer la « preuve par la recherche ».
  3. Outiller la communication de crise sur les campus et au niveau central avec des protocoles éprouvés.
  4. Accélérer l’ancrage territorial du Mans par une communication partenariale auprès des filières locales.

Objectif : rendre lisible l’impact de l’école, du laboratoire au marché, en cohérence avec ses missions publiques.

Ce que cette nomination change pour l’écosystème des écoles d’ingénieurs

Le choix d’une professionnelle aguerrie aux environnements techniques et régulés augure d’une évolution qualitative de la communication d’IMT Atlantique. L’école est en capacité d’accélérer, tout à la fois, le recrutement de talents, la consolidation de ses alliances industrielles et l’adhésion des territoires à ses projets, dont l’implantation au Mans, annoncée localement, constitue un jalon structurant (Ouest-France, août 2025).

Au-delà du cas de l’école, la nomination illustre une tendance de fond : la communication des établissements technologiques se professionnalise au contact des enjeux de souveraineté, des chaînes de valeur industrielles et des impératifs de conformité. La visibilité se gagne désormais sur la preuve, la clarté et la gestion maîtrisée des sujets sensibles.

En confiant sa communication à Capucine Romefort, IMT Atlantique fait le choix d’un récit ancré dans la preuve et l’impact, taillé pour soutenir une montée en puissance académique, territoriale et industrielle.