Un nouveau visage prend la tête de l’un des acteurs historiques de la sécurité en France. Avec l’arrivée d’Arnaud Surpas à la présidence de Fichet Group, la gouvernance se dote d’un profil d’exécution industrielle et de transformation. Les attentes sont élevées sur des marchés en recomposition, entre durcissement des normes, sophistication des menaces et accélération technologique.

Gouvernance et cap stratégique réaffirmés chez fichet group

Fichet Group, spécialiste des solutions de sécurité physique et technologique, confie sa présidence à Arnaud Surpas. Cette nomination vise à consolider les fondamentaux industriels, tout en accélérant l’innovation produit et l’expansion commerciale, en France comme à l’international.

Le relais managérial s’inscrit dans la continuité d’un groupe connu pour ses dispositifs de protection des biens et des infrastructures. Il fait suite à des évolutions de gouvernance, dont celle de Julien Laforets, nommé président en octobre 2020, et intervient dans une phase où la sécurité phygitale s’impose comme un standard de marché.

Le nouveau président affiche une ambition tournée vers la relance et la discipline d’exécution. « Nous nous appuierons sur l’histoire et l’innovation de Fichet pour renouer avec la croissance », déclare-t-il, posant un référentiel clair pour les prochains mois.

Repères de gouvernance chez Fichet Group

Le groupe a connu plusieurs séquences de pilotage depuis 2020, dans un contexte sectoriel exigeant. À retenir :

  1. Octobre 2020 : nomination de Julien Laforets à la présidence.
  2. Période récente : prise de fonctions d’Arnaud Surpas, avec un mandat axé sur performance opérationnelle et innovation.

Ces changements s’inscrivent dans une logique de renforcement de la trajectoire stratégique et des arbitrages industriels.

Au-delà des symboles, le défi est concret : tenir la promesse d’une sécurité robuste, certifiée et interopérable, tout en raccourcissant les cycles d’innovation et en améliorant la rentabilité. La gouvernance aura un rôle d’arbitre entre montée en gamme, discipline industrielle et conquête internationale.

Parcours et compétences clés d’arnaud surpas

Diplômé de l’École des Mines de Saint-Étienne et de l’INSEAD, Arnaud Surpas a débuté dans le conseil, avant de prendre des responsabilités de direction au sein d’organisations technologiques internationales. Son profil associe gestion d’opérations complexes, pilotage de transformations et alignement des fonctions HSE et IT avec les objectifs business.

En juin 2013, il est nommé Executive Vice President Global Operations chez Sercel, la division Équipement du groupe CGG, aujourd’hui Viridien. Son périmètre couvrait la chaîne opérationnelle globale, l’HSE et l’IT, ainsi que des entités en France et au Royaume-Uni. Il mènera ensuite la direction d’Osmos Group, renforçant sa maîtrise des organisations multi-pays et des projets de croissance.

Ce bagage technique et managérial colle aux enjeux actuels de la sécurité, où l’exigence de fiabilité terrain doit converger avec la modernisation des offres, la cybersécurisation des produits et l’excellence supply chain. La compétence d’exécution, historiquement déterminante dans les industries d’équipement, est un atout attendu dans la transformation de Fichet.

Sercel : pilotage des opérations globales

Chez Sercel, Arnaud Surpas a exercé un rôle transversal de coordination des opérations mondiales, articulant production, logistique, qualité, sécurité et systèmes d’information. Ce type de mandat exige un triptyque précis : fiabilité industrielle, culture de prévention et gouvernance de données.

La sensibilité HSE est particulièrement structurante dans les activités d’équipement. Elle impose des standards stricts de prévention des risques, d’audit interne et de reporting, autant de pratiques transposables à la sécurité physique, où la conformité et la certification des produits déterminent la crédibilité commerciale.

Osmos group : management international et croissance

À la tête d’Osmos Group, il a renforcé sa pratique d’un management orienté résultats, en environnement multi-sites et multi-pays. Cette expérience contribue à forger des réflexes utiles chez Fichet : lisser les contraintes industrielles, structurer des offres export, optimiser le service client avec des engagements de performance mesurables.

En filigrane, on retrouve une constante : l’alignement des équipes autour d’une feuille de route courte et lisible, la simplification des priorités et une capacité à piloter finement les coûts, sans sacrifier la qualité ni la sécurité d’usage. C’est le type d’équilibre que le secteur attend d’un industriel de la sécurité.

Dans l’industrie, un EVP Global Operations centralise généralement :

  • La performance industrielle : productivité, qualité, planification de la capacité, délais.
  • La supply chain : achats stratégiques, relations fournisseurs, logistique et stocks.
  • Le HSE : prévention, formation, audits, amélioration continue des standards.
  • L’IT industriel : ERP, données de production, cybersécurité des systèmes de contrôle.

Ce périmètre croise directement les priorités d’un acteur de la sécurité, où la conformité et la traçabilité sont centrales.

Fichet group : offres, empreinte industrielle et leviers commerciaux

Fichet Group conçoit et déploie des solutions de sécurité physique et technologique destinées à protéger les biens, les personnes et les sites sensibles. Le groupe opère en France et à l’international, dans des environnements fortement régulés et aux exigences opérationnelles élevées.

Ses solutions adressent des besoins en protection périmétrique, en résistance mécanique des accès et en contrôle d’accès, tout en intégrant de plus en plus de briques numériques d’administration et de supervision. La proposition de valeur combine robustesse matérielle, tenue aux agressions, conformité aux normes et interfaçage avec des systèmes tiers.

Sur le plan social, plus de 600 collaborateurs sont basés en France, ce qui confère au groupe une empreinte industrielle notable. Côté finances, le chiffre d’affaires consolidé 2019 s’établissait autour de 128 millions d’euros (données internes 2019). Aucune communication récente n’établit des chiffres pour 2023 ou 2024, ce qui incite les observateurs à suivre de près les prochaines publications.

Métriques Valeur Évolution
Effectifs en France Plus de 600 n.d.
Chiffre d’affaires consolidé 2019 Environ 128 M€ n.d.
Implantation France et international Extension ciblée
Communication CA 2023-2024 Non communiqué n.c.

Le positionnement de Fichet reste associé à des applications critiques, où la promesse contractuelle se fonde sur la qualité, la tenue dans le temps et des niveaux de service réactifs. Dans ce segment, la fidélité des clients se joue sur des indicateurs concrets : fiabilité, continuité d’exploitation et capacité à intégrer des technologies récentes sans dégrader la robustesse.

Repères chiffrés utiles à retenir

Pour suivre la trajectoire de Fichet Group, quelques repères synthétiques :

  • Effectifs France : plus de 600 collaborateurs.
  • Chiffre d’affaires consolidé 2019 : environ 128 M€ (données internes 2019).
  • Zones d’activité : France et international, avec un cœur de marché orienté vers les sites sensibles.

La mise à jour des indicateurs financiers récents n’a pas été communiquée publiquement à ce stade.

La sécurité dite « physique » concerne les matériaux, les accès, la résistance aux attaques. La sécurité « électronique » agrège contrôle d’accès, détection, supervision logicielle et interopérabilité. La convergence phygitale consiste à concevoir des portes, coffres ou enceintes fortes pensés nativement pour dialoguer avec des systèmes numériques, sans failles d’intégration ni perte de performance.

Pression réglementaire et menaces : un cadre qui s’intensifie en france

Le marché français de la sécurité évolue dans un environnement plus contraint. Sur le volet probité, le rapport d’activité 2024 de l’Agence française anticorruption, publié en juillet 2025, insiste sur la consolidation des dispositifs de prévention au sein des organisations, avec un accent sur les risques liés à la criminalité organisée et au narcotrafic. Cela rejaillit sur les acteurs de la sécurité, exposés à des processus d’achat sensibles et à des chaînes d’approvisionnement internationales.

Le rapport annuel sur la cybercriminalité 2024 du ministère de l’Intérieur, également diffusé en juillet 2025, dresse un état des lieux des menaces observées en 2023, notamment sur les infrastructures critiques. Cette analyse rappelle que la résilience d’un site tient à la cohérence entre protection physique et hygiène cyber. Pour un industriel comme Fichet, l’enjeu consiste à intégrer ces contraintes dès la conception, afin d’éviter les failles d’interface.

La demande des clients publics et privés reflète ces évolutions réglementaires. Les critères d’attribution valorisent la conformité, la traçabilité et l’aptitude à prouver la robustesse par des essais et certifications. Sur un marché où le prix ne peut plus être le seul argument, la valeur se mesure au faisceau de garanties, de l’intégrité des composants jusqu’au support après-vente.

La loi Sapin II impose aux grandes entreprises un dispositif anticorruption structuré. Les composantes clés incluent :

  1. Code de conduite adapté aux risques.
  2. Dispositif d’alerte interne sécurisé et accessible.
  3. Cartographie des risques fondée sur une analyse documentée.
  4. Évaluation des tiers en fonction du risque.
  5. Contrôles comptables ciblant les paiements à risque.
  6. Formation des personnels exposés.
  7. Régime disciplinaire proportionné.
  8. Dispositif de contrôle et d’évaluation du programme.

Pour un acteur de la sécurité, ces briques constituent un avantage compétitif lors des appels d’offres sensibles.

La montée en puissance des menaces hybrides, où les attaques combinent intrusion physique et exploitation de failles numériques, change le cahier des charges des donneurs d’ordre. La capacité à fournir des solutions « durcies » côtoyant des systèmes numériques, sans surface d’attaque additionnelle, est désormais un critère de sélection majeur.

Cap industriel et disciplines d’exécution : où se jouent les gains de performance

La feuille de route d’Arnaud Surpas pourrait s’articuler autour de plusieurs chantiers concrets. L’expérience acquise dans l’optimisation d’opérations globales et dans le pilotage HSE/IT facilite la reprise en main de la performance industrielle et du service.

Plusieurs leviers opérationnels émergent :

  • Qualité et certifications : consolider les protocoles d’essais et les référentiels, afin de différencier les produits par la preuve.
  • Supply chain : sécuriser les composants critiques et renforcer les plans de continuité, pour tenir les délais malgré les tensions d’approvisionnement.
  • IT industriel : fiabiliser l’ERP, mieux instrumenter la planification et fiabiliser les données de production, condition pour gagner en OTD et en marge.
  • Service et maintenance : standardiser les SLA et améliorer la réactivité, facteur de fidélisation et de revenus récurrents.
  • Design to value : réduire le coût complet des solutions sans dégrader la résistance ni la conformité.

Sur le terrain commercial, la création de valeur repose sur l’ingénierie d’affaires. Dans les sites sensibles, les cycles sont longs et la décision s’appuie sur des preuves techniques et des références exploitables. La mise en place d’équipes avant-vente intégrées, capables de traduire les contraintes opérationnelles en spécifications chiffrées, est décisive.

Indicateurs à piloter pour créer de la valeur

Quelques KPI orientés résultat pour un industriel de la sécurité :

  • OTD et taux de service après-vente par segment de clients.
  • Taux de non-qualité interne et externe, et coût associé.
  • Cycle cash : DIO, DSO, DPO, avec cibles par trimestre.
  • Rendement matière et taux d’utilisation des moyens de production.
  • Mix produits et marge brute par ligne d’affaires.

La discipline de pilotage sur ces métriques soutient une croissance plus rentable.

Le choix des segments prioritaires est un autre point clé. Les marchés bancaires, la distribution spécialisée, les services publics, la santé ou les opérateurs d’importance vitale constituent des terrains naturels. Le développement passe par des offres segmentées, où la preuve de valeur se mesure à la réduction des incidents et à la continuité d’exploitation.

Innovation et sécurité intégrée : nouvelles attentes des donneurs d’ordre

La différenciation ne se limite plus à la résistance mécanique. Les clients exigent des solutions intégrées, capables de dialoguer avec des systèmes tiers et d’alimenter des tableaux de bord de supervision. Le pilotage à distance, la gestion des accès, l’auditabilité des opérations, l’alerting contextuel et la maintenance prédictive deviennent la norme.

Pour un groupe comme Fichet, la stratégie gagnante consiste à rapprocher R&D, expertise réglementaire et retours d’expérience terrain, afin de concevoir des produits « sécurisés par design ». La collaboration avec les intégrateurs et prestataires de sûreté permet d’assurer l’interopérabilité de bout en bout, limitant les points de défaillance.

La cybersécurité embarquée est un autre impératif. Les composants connectés qui équipent portes, serrures ou systèmes de contrôle d’accès doivent intégrer des mécanismes de mise à jour sécurisée, une gestion robuste des identités et des journaux d’événements horodatés. L’objectif n’est pas l’hyperconnexion, mais une connexion sobre et maîtrisée, proportionnée aux risques.

Les critères déterminants observés chez les donneurs d’ordre incluent :

  • Compatibilité avec des standards ouverts pour éviter l’enfermement propriétaire.
  • Auditabilité des logs pour faciliter les enquêtes et la conformité.
  • Résilience en mode dégradé, afin de maintenir des niveaux de protection sans réseau.
  • Évolutivité permettant d’ajouter des fonctionnalités sans requalification lourde.

Ces attentes orientent l’architecture produit et les contrats de service associés.

La sécurité intégrée, c’est aussi la capacité à livrer des offres packagées qui combinent matériel, logiciel et service. Cela favorise les contrats pluriannuels, avec des engagements de disponibilité mesurables. Dans un contexte budgétaire contraint, la proposition de valeur se renforce lorsqu’elle démontre des économies d’exploitation tangibles et une réduction du risque, traduite en indicateurs compréhensibles par un comité d’audit.

Conformité, probité et supply chain : la triangulation qui conditionne la croissance

Les récents rapports publics rappellent l’élévation des exigences en prévention de la corruption et en cybersécurité. Pour un industriel de la sécurité, la crédibilité passe par la conformité démontrable de son propre dispositif. C’est un sujet commercial autant que de gouvernance.

Concrètement, cela implique de renforcer l’évaluation des tiers, la traçabilité des composants, la prévention des conflits d’intérêts et l’encadrement des prestations sensibles. La cartographie des risques doit piloter les contrôles à tous les stades, du sourcing à l’installation.

Le dialogue avec les donneurs d’ordre s’en trouve simplifié lorsque l’entreprise est capable de produire des éléments probants : procédures, audits, résultats d’essais, dossiers techniques et retour d’expérience. C’est dans la qualité de cette documentation que se joue souvent la différence lors des appels d’offres à risques.

Bon à savoir sur la documentation probante

Les acheteurs valorisent des livrables standardisés, par exemple :

  • Plans qualité projet avec indicateurs, seuils et modalités de revue.
  • Rapports d’essais et attestations de conformité à des référentiels reconnus.
  • Traçabilité des composants critiques et attestations d’origine.
  • Livret d’exploitation et protocole de maintenance avec fréquences recommandées.

Une documentation claire et fiable accélère les décisions et sécurise l’exploitation des sites.

Pour Arnaud Surpas, l’enjeu consiste à industrialiser ces dimensions dans le cycle de vie produit, de la conception au service. Cet ancrage process réduit les coûts non qualité, accélère les délais et améliore la satisfaction client, tout en verrouillant la conformité.

Accélération commerciale et création de valeur : des pistes ciblées

Dans un marché où la demande se recentre sur la fiabilité et l’intégration, Fichet peut capitaliser sur plusieurs axes offensifs. Ces pistes sont complémentaires et s’inscrivent dans une temporalité distincte, de la génération de cash court terme à la montée en gamme structurante.

D’abord, il s’agit d’augmenter la part de services récurrents. Les contrats de maintenance, d’inspection et de modernisation offrent une visibilité de chiffre d’affaires et un lien client renforcé. Ensuite, l’entreprise peut segmenter ses offres par vertical, avec des variantes techniques adaptées aux contraintes spécifiques.

  • Banques et valeurs : exigences élevées en tenue et traçabilité, forte attente en continuité d’exploitation.
  • Infrastructures publiques : besoins de résilience en mode dégradé, contraintes budgétaires et forte sensibilité réglementaire.
  • Retail spécialisé : arbitrage entre coût d’équipement, dissuasion et rapidité de déploiement.
  • Data centers et santé : traçabilité poussée, contrôle des accès strict et audits fréquents.

L’amélioration de l’expérience client passe par des offres simples à acheter et à déployer. Des packages modulaires, certifiés et pré-intégrés, réduisent la complexité d’implémentation. Ils facilitent aussi la prédictibilité des coûts pour les donneurs d’ordre, un critère déterminant dans la période actuelle.

La politique de partenariats est un autre volet à structurer. S’allier à des intégrateurs ou à des fournisseurs de plateformes de supervision peut accélérer l’interopérabilité et l’accès à certains marchés export. L’important est de préserver la cohérence technique et la gouvernance des données, afin de protéger la proposition de valeur.

Enfin, sur le front industriel, l’optimisation des coûts variables et la réduction des délais fabriquant jouent un rôle immédiat sur la marge. L’usage d’outils analytiques pour cibler les goulots, standardiser certaines nomenclatures et sécuriser les approvisionnements critiques peut produire des gains rapides, sans compromis sur la qualité.

Cap sur une trajectoire mesurable : jalons à surveiller pour les prochains mois

L’arrivée d’Arnaud Surpas intervient à un moment où la sécurité phygitale devient un standard et où la conformité gagne en centralité dans les décisions d’achat. Pour Fichet, l’équation de succès combinera rigueur d’exécution, innovations ciblées et transparence sur les résultats.

Les observateurs surveilleront plusieurs jalons : la stabilisation des délais de livraison, la progression des revenus récurrents, la communication d’indicateurs financiers actualisés, la qualité de l’intégration technologique et la robustesse documentaire sur la conformité. La dynamique de l’entreprise sera lue à l’aune de ces marqueurs tangibles. Au-delà d’un changement de présidence, c’est la capacité du groupe à orchestrer performance, probité et innovation qui dira la vraie portée de cette nomination.