À Paris, Volta Software boucle un tour de 5 millions d’euros et accélère sa conquête du marché B2B depuis la France vers l’Italie. Un an après un premier financement, la jeune pousse franco-italienne franchit la barre des 11 millions d’euros. Objectif affiché : industrialiser une plateforme d’IA qui automatise des processus commerciaux encore trop souvent gérés à la main.

Financement d’octobre 2025 : cap des 11 millions d’euros pour Volta Software

La startup Volta Software officialise une nouvelle levée de 5 millions d’euros en octobre 2025, portant son financement cumulé à 11 millions d’euros. Ce tour est mené par RTP Global, fonds américain dont le portefeuille inclut Qonto, SumUp et Datadog.

Pascal Houillon, ex-CEO de Cegid et de Sage, entre au capital et intervient comme conseiller. Les investisseurs historiques Emblem, Robin Capital et Founders Future réinvestissent.

Selon les informations publiées par des médias économiques français, les fonds serviront à accélérer le développement produit et à renforcer la commercialisation en France et en Italie. La plateforme IA de Volta cible en priorité les distributeurs et fabricants confrontés à des volumes importants de commandes manuelles. Les communiqués relayés par la presse spécialisée évoquent un potentiel de réduction jusqu’à 90 % des tâches manuelles sur des opérations comme la saisie de commandes, la mise à jour tarifaire ou l’enrichissement d’informations produits.

Tour de table : informations essentielles

Montant : 5 millions d’euros en octobre 2025. Total levé : 11 millions d’euros. Chef de file : RTP Global. Conseil stratégique : arrivée de Pascal Houillon. Objectif : accélération produit et go-to-market en France et en Italie. Les montants, investisseurs et intentions figurent dans les informations publiques relayées par la presse économique spécialisée.

B2B français : 360 milliards d’euros à digitaliser et un usage de l’IA encore limité

Le commerce interentreprises français représente un gisement estimé à 360 milliards d’euros, encore largement sous-exploité sur le plan numérique. En comparaison du B2C dominé par des plateformes de référence, le B2B reste fragmenté, avec une dépendance marquée aux e-mails, aux pièces jointes PDF et aux feuilles Excel.

D’après une enquête de l’INSEE publiée en 2024, seules 10 % des entreprises de plus de dix salariés déclarent utiliser l’IA dans leurs opérations quotidiennes. La crise sanitaire a, de surcroît, mis en lumière la fragilité d’outils manuels face aux pics de demande et aux aléas logistiques.

En Europe, les écarts de digitalisation sont nets. En Italie, une part significative de PME s’appuie encore sur des processus papier ou des fichiers bureautiques, ce qui nuit à la visibilité temps réel et à la fiabilité des données. La proposition de Volta s’inscrit donc dans une dynamique où l’IA ne se limite pas à la prédiction, mais structure le cœur opérationnel des flux commerciaux.

B2B : chiffres clés à retenir

  • 360 Md€ : estimation du marché B2B en France, portée par des volumes et des cycles de vente complexes.
  • 10 % des entreprises françaises de plus de 10 salariés déclarent utiliser l’IA dans leurs opérations quotidiennes (INSEE, 2024).
  • La pandémie de COVID-19 a révélé les limites des process manuels et la faible résilience des chaînes d’approvisionnement traditionnelles.

Automatisation des opérations : unification, automatisation et amplification

La proposition de valeur de Volta se résume en trois piliers : unification des flux, automatisation des tâches récurrentes et amplification des décisions commerciales. La plateforme se connecte aux systèmes existants des entreprises, notamment ERP, CRM, PIM et WMS, sans imposer une refonte des outils en place. L’approche vise à éviter la doublure des processus tout en créant une couche d’intelligence transversale.

Unification des canaux : e-mails, PDF, WhatsApp et portails

Les commandes par e-mail, documents PDF, messages WhatsApp et portails web sont centralisés dans un flux unique. Cette agrégation réduit les pertes d’information, améliore la traçabilité et accélère la qualification des demandes. En s’attaquant à la dispersion des points d’entrée, la plateforme limite les frictions relationnelles entre commerciaux, ADV et clients.

Automatisation en temps réel : recommandations et détection d’anomalies

Une couche d’IA traite les données en continu pour proposer des recommandations commerciales contextualisées. Exemples d’applications : suggestions de ventes croisées en fonction de l’historique d’achat, alertes sur des écarts de stock ou des anomalies de prix. Selon des informations relayées par la presse spécialisée, l’éditeur met en avant la suppression de jusqu’à 90 % des tâches manuelles sur des flux répétitifs à faible valeur ajoutée.

Amplification des décisions : insights actionnables pour la relation client

Les données consolidées deviennent des insights opérationnels exploitables par les équipes commerciales et supply chain : identification de clients à risque, priorisation des opportunités à valeur, consolidation des KPI de marges par famille de produits. Cette amplification ne se contente pas de reporter un chiffre, elle oriente l’action en s’intégrant aux processus existants.

Une intégration réussie suppose une cartographie précise des référentiels articles, clients et prix. Points d’attention : qualité des libellés, synchronisation des taxes, règles de mise à jour des tarifs conditionnels, gestion des doublons et des unités de mesure. La gouvernance de données doit s’appliquer indépendamment de l’outil d’IA pour garder une piste d’audit fiable.

Glossaire rapide : ERP, CRM, PIM, WMS

  • ERP : gestion intégrée des opérations (achats, ventes, stocks, comptabilité).
  • CRM : gestion de la relation client et du pipeline commercial.
  • PIM : référentiel d’informations produits, indispensable pour l’omnicanal.
  • WMS : pilotage des entrepôts et optimisation des flux logistiques.

Quelques indicateurs utiles : taux d’automatisation des commandes, délai de traitement moyen, part des litiges liés à des erreurs de saisie, taux de reconduction des listes d’achats, marge par compte, cycle cash-to-cash, et productivité par ETP au sein de l’ADV. Ils permettent de piloter l’impact concret d’une plateforme IA.

Qui est Volta Software : binôme franco-italien et trente collaborateurs

Fondée en 2024 par Paul Guillemin et Mario Ciaccia, Volta Software opère entre Paris et Milan. Les parcours des deux cofondateurs combinent expertises logicielles et dynamique entrepreneuriale sur les deux rives des Alpes. L’entreprise rassemble aujourd’hui une trentaine de collaborateurs, avec un fort socle d’ingénierie IA et des profils commerciaux dédiés au marché interentreprises.

La nomination de Pascal Houillon comme investisseur et conseiller ajoute une couche d’expérience en pilotage de solutions B2B. Côté marché, la jeune pousse note un intérêt croissant de la communauté tech européenne, visible sur les réseaux sociaux, pour les approches qui automatisent efficacement les opérations sans alourdir la stack IT existante.

Architecture produit : points saillants

  • Intégration native aux systèmes métiers (ERP, CRM, PIM, WMS) pour limiter les ruptures de flux.
  • Orchestration unifiée des canaux de commandes, du mail aux portails web.
  • IA appliquée aux décisions de vente et d’approvisionnement : recommandations, alertes, corrections.

Cadre français et européen : CIR, AMF et attractivité Choose France 2025

Les startups technologiques opérant en France peuvent bénéficier du Crédit d’Impôt Recherche (CIR), qui couvre jusqu’à 30 % des dépenses de R&D éligibles, un mécanisme utile pour soutenir l’effort d’innovation en IA. Un groupe franco-italien comme Volta navigue dans deux environnements fiscaux, tout en s’appuyant sur des accords bilatéraux destinés à éviter la double imposition. Côté conformité, l’Autorité des marchés financiers (AMF) encadre l’information fournie aux investisseurs pour préserver transparence et équité.

Sur le plan macroéconomique, l’Hexagone renforce son attractivité. Le Sommet Choose France 2025 a annoncé 40,8 milliards d’euros d’investissements et 53 projets, avec une part significative orientée vers les technologies, dont l’IA (Ministère de l’Économie, Choose France 2025). Dans le même temps, l’écosystème IA en France compte 590 startups et a bénéficié de 1,5 milliard d’euros d’aides publiques en 2022 (DGE).

  1. Périmètre : dépenses de R&D éligibles, traçabilité des travaux, existence d’un projet innovant.
  2. Justificatifs : livrables techniques, journal de développement, temps passés, factures sous-traitants.
  3. Process : sécurisation par rescrit possible, contrôle de cohérence comptable et fiscale.

Pour les opérations de financement, le cadre français impose des règles de communication financière afin de protéger les investisseurs. Les bonnes pratiques incluent : périmètre du tour, identité des participants, affectation des fonds, et cohérence des informations délivrées au public. Le tout vise une transparence compatible avec la stratégie d’entreprise.

Feuille de route France-Italie : compétitivité des PME et gains attendus

La priorité opérationnelle de Volta est claire : industrialiser une plateforme IA capable d’être déployée rapidement dans des écosystèmes B2B hétérogènes en France et en Italie. Dans ces deux marchés, l’adoption d’outils qui réduisent la saisie manuelle et fiabilisent les données peut engendrer des gains substantiels de productivité, une baisse du taux d’erreurs et un meilleur pilotage de la marge.

Les analyses disponibles indiquent que la digitalisation des processus peut générer jusqu’à 20 % d’économies pour des PME, par réduction des erreurs humaines et accélération des cycles de vente. Le marché B2B européen, évalué à des milliers de milliards d’euros, offre à des solutions spécialisées comme celle de Volta un terrain de jeu où la différenciation passe par l’intégration aux systèmes métiers et l’orchestration des données en temps réel.

Points d’attention pour une adoption B2B réussie

  1. Normaliser les référentiels produits et clients avant déploiement pour éviter les incohérences.
  2. Prioriser les processus à fort volume et faible valeur unitaire : commandes récurrentes, mises à jour tarifaires.
  3. Impliquer les équipes ADV et sales dans la conception des règles d’automatisation pour garantir l’acceptation.
  4. Mesurer l’impact avec des KPI simples : temps de traitement, taux d’erreur, satisfaction client.

Les modèles d’IA nécessitent des données d’apprentissage de qualité et une supervision continue. Garde-fous utiles : seuils de confiance pour l’automatisation, human-in-the-loop pour les cas sensibles, suivi des dérives de modèle, et retraitement des référentiels à intervalles réguliers. Le but est d’automatiser sans dégrader la conformité ni la relation client.

Cap européen ouvert par la levée d’octobre 2025

Avec 11 millions d’euros levés et une traction renforcée en France et en Italie, Volta Software se positionne sur un segment où l’IA n’est plus un sujet de vitrine, mais un levier d’exécution opérationnelle. La combinaison unification-automatisation-amplification correspond aux attentes d’équipes B2B soumises à des contraintes de marges et de réactivité.

À court terme, les gains les plus visibles se situeront sur la fiabilité des flux et la productivité back-office. À moyen terme, l’enjeu sera d’étendre ces bénéfices à la marge commerciale et à la fidélisation. La course est lancée, et la fenêtre d’opportunité reste large pour les acteurs capables de prouver rapidement un retour sur investissement.

Rester compétitif dans le B2B européen ne relève plus d’un choix technologique, mais d’une discipline d’exécution.