Viven transforme la gestion des projets grâce aux jumeaux numériques
Découvrez comment Viven utilise des jumeaux numériques pour améliorer la productivité et réduire les interruptions de projets en entreprise.

35 millions de dollars en seed et un passage en mode public le 15 octobre 2025 : la californienne Viven lance des jumeaux numériques d’employés pour éviter les blocages projets lorsque les équipes sont indisponibles. L’idée est simple, l’enjeu est stratégique : rendre le savoir opérationnel accessible, à tout moment, sans remplacer l’humain, mais en comblant ses absences.
Des jumeaux numériques pour ne plus interrompre les projets
Viven met sur le marché des digital twins d’employés, entraînés sur leurs données professionnelles autorisées. E-mails, messages instantanés, documents partagés, tickets et décisions, tout ce qui constitue la mémoire de travail est synthétisé par un clone numérique consultable à la demande.
Un projet bute sur une question clef et l’expert est en congé ou injoignable. Le double répond, en s’appuyant sur l’existant, sans inventer.
L’éditeur insiste sur un principe : l’IA n’écrit rien de neuf. Elle restitue une information déjà présente dans le système d’information de l’entreprise, avec contexte et sources, pour limiter les hallucinations des modèles génératifs. L’utilisateur interroge le clone par une question simple, obtient une réponse contextualisée et peut vérifier d’où vient la donnée.
Qui est Viven : cofondateurs et feuille de route
La société a été cofondée par Ashutosh Garg et Varun Kacholia, anciens dirigeants d’Eightfold. Leur expérience en IA appliquée aux talents et à l’analyse de données constitue l’ADN du produit.
Viven a levé 35 millions de dollars en amorçage, menés par Khosla Ventures et Foundation Capital, avec la participation de FPV Ventures et Operator Collective, officialisant sa sortie du mode stealth le 15 octobre 2025. Un investisseur résume l’ambition : rendre le savoir accessible instantanément pour résoudre un problème de productivité structurel.
Les DAF, directeurs juridiques et DRH gèrent un capital immatériel diffus : décisions, clauses, risques, historiques et arbitrages. Un double numérique rend consultable ce patrimoine, réduit les frictions entre équipes et sécurise la continuité d’activité sans multiplier les réunions. La promesse touche donc directement les coûts cachés liés aux latences d’information.
Architecture et intégrations : comment fonctionne la plateforme
Le cœur technique consiste à entraîner un modèle sur les données professionnelles de l’employé afin de reconstituer son contexte de travail et ses référentiels. L’interface utilisateur se présente comme un moteur de question-réponse interne qui renvoie des éléments sourcés.
Collecte et apprentissage sur les données professionnelles
Le système parcourt les e-mails, fils de discussion, documents et historiques décisionnels accessibles selon les autorisations en vigueur. L’objectif : reconstituer la mémoire opérationnelle utile au quotidien. Les règles d’accès sont alignées sur les droits existants dans l’entreprise, pour éviter qu’un collaborateur ne voie ce qu’il n’a pas à voir.
Interfaces de requêtes et limites de génération
L’utilisateur adresse une requête du type : « Où se trouve la dernière version du rapport pour le client Y ? ». Le clone recherche et restitue un résultat factuel, en s’en tenant aux informations déjà présentes, afin de minimiser les dérives générationnelles. Cette méthodologie répond à une préoccupation majeure des DSI et DPO : éviter les hallucinations dans des contextes sensibles.
Microsoft Teams et Google Workspace : intégrations annoncées
Viven met en avant une intégration aux suites collaboratives déjà déployées dans les entreprises, notamment Microsoft Teams et Google Workspace. Le bénéfice attendu est une adoption rapide côté utilisateurs et une limitation des frictions côté IT. La solution se positionne comme une brique dans l’écosystème, non comme un outil isolé.
Points de vigilance techniques côté DSI
Avant déploiement, trois chantiers structurants sont à cadrer :
- Gouvernance des accès : caler finement les périmètres de données par équipe et par personne.
- Journalisation : tracer les requêtes au clone et conserver des logs audités par le DPO et la sécurité.
- Réversibilité : prévoir les procédures de purge, d’export et de désactivation des clones lors des mobilités internes.
Productivité mesurée et cas d’usage en entreprise
Le levier est simple : réduire le temps perdu à chercher ce qui existe déjà. Le clone répond aux questions bloquantes, cite les documents, et permet d’avancer sans attendre le retour de l’expert. Les bénéfices mis en avant incluent un gain sur les délais de validation, une meilleure coordination inter-équipes et un recentrage sur les tâches à plus forte valeur.
Plusieurs retours d’expérience évoquent une diminution du temps passé en réunions, avec des réponses obtenues de façon asynchrone. Un pilote indiqué dans la presse a constaté environ 20 % de réunions en moins, à périmètre constant, grâce à la disponibilité des clones d’experts.
Exemple avec une entreprise pilote
Dans un environnement projet, un manager doit arbitrer une décision technique déjà débattue. Plutôt que de réunir l’équipe, il interroge le clone de l’expert initial et retrouve la justification documentée prise deux mois plus tôt, avec les hypothèses et impacts chiffrés. La validation est accélérée et le projet avance sans décalage de planning.
Cas d’usage côté juridique et finance
- Juridique : retrouver instantanément la version contractuelle ratifiée et les clauses négociées pour un client, suivre l’historique des arbitrages et accéder aux pièces jointes pertinentes.
- Finance : localiser le dernier deck budgétaire, les hypothèses de forecast validées et les échanges clés, pour préparer un comité sans solliciter les équipes en dehors de leur plage.
Un cadre simple peut être suivi par trimestre :
- Temps de recherche d’information avant vs après déploiement.
- Délai moyen de validation sur les jalons critiques.
- Volume de réunions au-delà de 30 minutes, par équipe.
- Satisfaction utilisateur sur la pertinence des réponses et la confiance dans les sources.
Cette mesure, associée à la volumétrie de projets et au coût horaire, permet de quantifier le retour sur investissement et d’arbitrer les extensions de périmètre.
Sécurité, La RGPD et gouvernance des données
La mise en jumeaux numériques soulève des questions de confidentialité et de conformité. Viven indique intégrer des garde-fous : règles d’accès alignées sur les autorisations existantes, journalisation des requêtes consultables par l’employé et transparence sur ce qui est partagé. Ces dispositifs s’inscrivent dans l’esprit de la La RGPD, même si l’éditeur est américain et devra s’ajuster aux pratiques françaises et aux attentes de la CNIL en cas de déploiement local.
Concrètement, le succès d’un tel projet passe par une cartographie claire des données, un principe de minimisation et un contrôle fin des relations hiérarchiques et des délégations. L’entreprise doit pouvoir prouver que l’accès à une information par un clone ne dépasse pas les droits de l’utilisateur réel.
Cadre opératoire : transparence et contrôle
- Traçabilité : l’employé peut consulter l’historique des requêtes adressées à son clone, ce qui dissuade les usages déviants et favorise la confiance.
- Segmentation : séparation logique des espaces de données, avec des périmètres par équipe et par dossier.
- Réexamen périodique : recalibrage des droits lors des changements d’affectation, départs et congés prolongés.
Sans se substituer à un avis juridique, une trajectoire prudente inclut :
- Analyse d’impact sur la protection des données si le périmètre le justifie.
- Clauses contractuelles dédiées à la confidentialité, aux durées de conservation et aux obligations de sécurité.
- Information des salariés sur les finalités, les droits et les modalités de contrôle de leur clone.
- Localisation et transfert des données clarifiés, avec garanties adaptées au cadre européen.
Financement, tour de table et positionnement concurrentiel
Viven a officialisé un tour d’amorçage de 35 millions de dollars le 15 octobre 2025, mené par Khosla Ventures et Foundation Capital, rejoints par FPV Ventures et Operator Collective. L’entreprise émerge ainsi de la phase discrète et renforce ses moyens pour industrialiser la technologie et accélérer la commercialisation en B2B.
Les cofondateurs Ashutosh Garg et Varun Kacholia, anciens d’Eightfold, apportent une crédibilité technique et marché issue de l’IA appliquée aux talents. L’écosystème voit se multiplier les outils d’IA d’entreprise, et les digital twins occupent une niche orientée continuité opérationnelle. Les projections de marché pour les jumeaux numériques évaluent une croissance soutenue à court terme, sans être spécifiques à Viven.
Côté marché français, l’intérêt est double. D’une part, la French Tech porte des dispositifs de visibilité et d’accompagnement, comme French Tech 2030 et French Tech Rise.
D’autre part, le financement de l’écosystème, soutenu par des programmes comme Tibi dont l’objectif a été relevé à 15 milliards d’euros en 2025, constitue un environnement favorable aux solutions d’IA B2B. Ces éléments ne préjugent pas d’une implantation de Viven, mais dessinent un terrain propice pour des partenariats ou des intégrations.
Lecture économique pour les entreprises françaises
Au-delà de l’effet de mode IA, la valeur se mesure par la réduction de latences dans les cycles décisionnels. Sur un PIB par heure travaillée à 62 euros en 2024, chaque minute récupérée sur la recherche d’information ou la coordination peut générer un levier tangible en services et tech, particulièrement dans les organisations multi-sites.
Impacts humains et conditions de réussite
Les retours utilisateurs décrivent ces clones comme des contreparties de confiance. Ils rappellent les décisions oubliées, réduisent la frustration liée aux fouilles documentaires et reconnectent les équipes au savoir collectif. Un témoignage rapporté publiquement fait état d’une baisse de 20 % de réunions jugées inutiles grâce à des réponses accessibles en asynchrone.
Pour autant, le facteur humain reste décisif. Les experts doivent être à l’aise avec la visibilité donnée à leurs historiques. La pédagogie interne, l’explication des règles d’usage et la possibilité de remonter un problème de confidentialité accélèrent l’acceptation. Des institutions internationales alertent par ailleurs sur la nécessité de former les salariés aux outils d’IA pour éviter les inégalités d’usage.
Organisation et change management
- Parcours de formation focalisé sur la qualité des requêtes et la validation des sources.
- Rituels d’équipe pour clarifier ce qui relève de l’IA et ce qui exige un arbitrage humain.
- Comité de pilotage associant IT, juridique, RH et métiers pour traiter rapidement les cas limites.
Indicateurs humains à suivre
- Taux d’adoption par équipe et par profil de poste.
- Confiance perçue dans la fiabilité des réponses et la protection des données.
- Charge mentale liée aux recherches et aux interruptions, avant et après déploiement.
Quatre réflexes utiles pour une adoption saine :
- Limiter le périmètre initial à des équipes volontaires, avec des données bien structurées.
- Instaurer le droit à l’erreur et un canal de signalement des réponses imprécises.
- Mettre en place des garde-fous sur les dossiers sensibles et les données personnelles.
- Évaluer régulièrement la pertinence et ajuster les jeux de données alimentant les clones.
Feuille de route annoncée et intérêt pour l’écosystème français
Viven prévoit d’ouvrir sa plateforme à davantage d’entreprises d’ici fin 2026, avec des pilotes en cours auprès d’acteurs du Fortune 500. La trajectoire confirme un positionnement B2B international qui pourrait trouver un écho en France où l’IA d’entreprise progresse, portée par des initiatives publiques, des fonds spécialisés et l’émergence de pépites locales dans la collaboration intelligente.
Des start-up françaises développent des outils d’IA collaboratifs, signe d’un terrain concurrentiel et partenarial. Dans ce paysage, la proposition de valeur de Viven se distingue par l’angle continuité et traçabilité, au croisement de l’IT, du juridique et des opérations. Le différentiel se jouera sur la qualité d’intégration, la gouvernance des données et la capacité à prouver un ROI rapide.
Cap 2026 : comment l’IA de continuité peut s’ancrer en France
L’intérêt pour les jumeaux numériques d’employés s’inscrit dans une tendance de fond : l’industrialisation de la connaissance d’entreprise. Pour convaincre en France, la technologie devra conjuguer preuve d’utilité, transparence et alignement réglementaire. La proximité avec les suites collaboratives et une gouvernance robuste sont des atouts, à condition de démontrer que chaque réponse du clone est vérifiable et légitime à l’échelle des droits d’accès.
Avec un financement solide et un signal marché clair, Viven illustre la montée en puissance d’outils qui augmentent l’humain sans prétendre le remplacer. La clé, pour les entreprises françaises, sera d’orchestrer une adoption maîtrisée et mesurée, au plus près des usages métiers et des contraintes de conformité.
La productivité ne se décrète pas, elle se prouve : les jumeaux numériques ne feront la différence que s’ils transforment réellement le quotidien des équipes.