La marque Toyota vient de franchir un nouveau palier en France, affichant un record historique de production pour l’année 2024. L’usine d’Onnaing, dans le Nord, revendique ainsi un rôle crucial sur la scène automobile, tout en soulignant la popularité de la Yaris et de la Yaris Cross.

Avec une approche multi-technologies et des ventes européennes en hausse, Toyota confirme sa solidité et nourrit de grandes ambitions pour 2025.

Un site français au sommet de la production

En 2024, Toyota Motor Manufacturing France (TMMF) a assemblé pas moins de 279 613 véhicules sur son site d’Onnaing, à proximité de Valenciennes. Ce chiffre établit un nouveau record et dépasse les 273 788 unités produites l’année précédente. Sur une unique chaîne de montage, l’entreprise produit à la fois la Yaris et sa version crossover, la Yaris Cross.

L’usine emploie près de 5 000 salariés et a généré un chiffre d’affaires de 4,96 milliards d’euros en 2024. Parmi les véhicules fabriqués, la Yaris Cross représente à elle seule 73 % du volume total du site, et on note que 98,2 % de ces modèles sortent sous forme de motorisations hybrides. Cette performance illustre l’orientation de Toyota vers des solutions plus propres, adaptées à la demande d’un marché toujours plus exigeant en matière d’émissions polluantes.

Avec une hausse de la production de 3 % entre 2023 et 2024, TMMF conforte sa position de « site automobile le plus important de France ». Ce statut s’explique par la capacité de Toyota à répondre aux attentes locales et internationales, grâce à des véhicules à la fois sobres, dynamiques et respectueux des normes environnementales toujours plus strictes.

La Yaris Cross s’impose comme l’un des fers de lance du constructeur. Elle occupe aujourd’hui une place décisive dans les ventes françaises et européennes, grâce à son compromis entre compacité, efficacité énergétique et confort de conduite. Depuis 2022, ce modèle a su devancer la Renault Captur et la Peugeot 2008 dans le segment des crossovers urbains.

Yaris Cross : l’arme secrète de Toyota en Europe

La Yaris Cross est lancée en 2022 avec l’objectif de répondre à une demande en pleine expansion pour les véhicules urbains surélevés, tout en conservant la réputation de fiabilité propre à la marque. Forte de son succès initial, elle est rapidement devenue le modèle Toyota le plus vendu en Europe. Son agrément de conduite, adossé à une motorisation hybride sobre, séduit une clientèle en quête de polyvalence.

D’un point de vue technique, la version 2024 propose un bloc hybride 130 plus nerveux : le moteur essence de 1,5 litre, inchangé sur le plan structurel, est désormais associé à un moteur électrique de puissance renforcée. Résultat : 12 % de puissance supplémentaire, un 0 à 100 km/h abattu en 10,7 secondes (soit un gain de 0,5 s) et une consommation globalement maîtrisée entre 4,5 et 5,1 l/100 km.

En dépit de l’amélioration des performances, les émissions de CO2 augmentent seulement d’un gramme par kilomètre. Ce compromis entre puissance accrue et empreinte carbone limitée explique pourquoi la Yaris Cross devance parfois des modèles phares de la concurrence, comme la Peugeot 3008, sur certains segments de marché en France.

Bon à savoir : la plateforme TNGA

La Yaris Cross repose sur la plateforme modulaire TNGA-B (Toyota New Global Architecture – segment B), qui optimise la répartition des masses et la rigidité du châssis. Cette technologie favorise un comportement routier agile et participe à l’efficacité énergétique globale des véhicules de la marque, tout en réduisant les coûts de production via une mutualisation des pièces.

Toyota Motor Europe : un record de ventes en 2024

Au-delà de l’Hexagone, la dynamique de Toyota Motor Europe (TME) s’est également traduite par des chiffres de vente remarquables en 2024. Avec 1 217 132 véhicules Toyota et Lexus écoulés sur l’ensemble du continent, TME enregistre une croissance de 4 % en glissement annuel. Cette hausse s’inscrit dans une stratégie multi-technologies qui met l’accent sur l’électrification.

Les véhicules électrifiés de TME représentent désormais 74 % des ventes totales. Ce résultat découle d’une progression notable des véhicules électriques à batterie (+18 %), des hybrides rechargeables (+36 %) et des hybrides classiques (+9 %). Les utilitaires ne sont pas en reste, puisque la gamme Toyota Professional Proace a enregistré une vente record de 94 283 unités, en augmentation de 20 %.

Matt Harrison, COO de Toyota Motor Europe, s’est félicité de ces résultats en soulignant la pertinence d’une approche basée sur plusieurs options d’électrification. Selon lui, cette diversité d’offres (hybride, hybride rechargeable, 100 % électrique, voire hydrogène) répond aux besoins variés des clients européens. La marque en profite pour conforter sa deuxième place sur le marché européen des véhicules particuliers : entre janvier et décembre 2024, la marque Toyota a vendu 1 128 948 voitures, soit une hausse de 3 % en glissement annuel.

Focus sur les chiffres clés

Parmi les modèles Toyota les plus populaires en Europe, on retrouve la Yaris Cross (204 787 unités), la Yaris (176 782), la gamme Corolla (163 393) et le Toyota C-HR (131 622). Sur ces ventes, les versions électrifiées représentent 73 %, un net progrès comparé à l’an dernier. Pour les véhicules 100 % électriques, Toyota enregistre 33 821 unités, dont une forte demande pour la bZ4X, tandis que les hybrides rechargeables continuent de gagner du terrain, grâce au nouveau Toyota C-HR PHEV, qui a vu ses ventes bondir de 80 % en un an.

Du côté de la filiale premium Lexus, la marque signe également une année historique avec 88 184 véhicules vendus (+20 %). Les SUVs NX et LBX occupent la tête des ventes, suivis de près par le RX, proposé en versions hybride et hybride rechargeable. Lexus atteint par ailleurs une part de marché de 2,5 % en Europe, un niveau encore jamais atteint. Le mix électrifié de la marque de luxe culmine à 99 % en Europe de l’Ouest, démontrant l’appétence grandissante pour les solutions premium à faible émission.

Chez Toyota, la stratégie multi-technologies désigne l’offre de différents types de motorisations électrifiées. L’entreprise mise ainsi sur les hybrides, les hybrides rechargeables, les 100 % électriques et l’hydrogène (pile à combustible). L’objectif est de proposer à chaque client la solution la plus adaptée à son usage, tout en réduisant efficacement les émissions de CO2.

Le succès de Toyota en France : pourquoi ça marche ?

La question du « pourquoi » se pose souvent : qu’est-ce qui justifie cette réussite spectaculaire de Toyota en France ? Plusieurs facteurs se dégagent. D’une part, l’engagement de la marque dans la production locale, avec le site d’Onnaing, valorise l’emploi régional et crée une relation de confiance avec les consommateurs français. D’autre part, la fiabilité légendaire des modèles Toyota séduit un public sensible au ratio coût/longévité.

Ensuite, l’offre hybride arrive à point nommé sur un marché où la fiscalité et les règlementations favorisent la réduction des émissions polluantes. Avec la Yaris Cross, la Corolla ou encore le C-HR, la marque propose des véhicules adaptés à des profils variés, du citadin jusqu’à l’amateur de SUV familial. Cette diversité de gammes, couplée à un réseau de concessionnaires très engagé, contribue à la satisfaction client.

Enfin, la réputation de sobriété énergétique et de qualité de service après-vente consolide l’image de Toyota. Les conducteurs français plébiscitent notamment la facilité d’entretien des hybrides, ainsi que la robustesse des batteries, garanties durant plusieurs années. Ce cocktail de facteurs explique en grande partie pourquoi Toyota domine certains segments et connaît une forte progression depuis le début des années 2020.

L’histoire de Toyota en France : du rêve japonais à la conquête du Nord

La relation entre Toyota et la France remonte à plusieurs décennies, mais c’est en 1998 que la construction de l’usine de Valenciennes-Onnaing est annoncée. L’ouverture officielle a lieu en 2001, marquant un tournant pour l’industrie automobile française. Il s’agit alors d’une première : un grand constructeur japonais qui installe en France une usine dédiée à la production de modèles de segment B.

Au fil des années, l’usine d’Onnaing a fait preuve de sa performance industrielle, à la fois en termes de volume et de qualité. Les différentes générations de Yaris se sont succédé, gagnant en maturité technologique et en popularité. Cette implantation a également stimulé le tissu industriel de la région des Hauts-de-France, offrant des débouchés à de nombreux sous-traitants et fournisseurs locaux. En retour, Toyota a bénéficié d’une main-d’œuvre qualifiée et d’infrastructures de transport performantes.

Le succès de la Yaris Cross confirme la justesse de cette stratégie d’ancrage local. Le modèle est conçu pour répondre aux attentes d’un public européen, friand de véhicules compacts mais spacieux, et attentif aux coûts d’utilisation. Les ingénieurs français ont d’ailleurs contribué à l’adaptation de ce crossover, en étroite collaboration avec les équipes japonaises. Aujourd’hui, la Yaris Cross s’impose non seulement en Europe de l’Ouest, mais aussi dans plusieurs pays d’Europe centrale et orientale.

Repères sur Toyota en France

1998 : Annonce de la création d’une usine Toyota à Onnaing (Nord).
2001 : Lancement officiel de la production, d’abord pour la Yaris.
5 000 salariés : Effectif actuel du site TMMF.
2024 : Record de production avec 279 613 véhicules, dont 73 % de Yaris Cross.

L’essor des véhicules électrifiés : de l’hybride à la pile à combustible

Si la marque Toyota est associée à l’hybride depuis la commercialisation de la Prius dans les années 1990, la firme accélère aujourd’hui sur toutes les formes d’électrification. L’hybride reste prépondérant dans les volumes de vente, mais le constructeur déploie aussi des véhicules électriques à batterie, comme la bZ4X, et des modèles hybrides rechargeables (Toyota C-HR, RAV4).

La technologie hydrogène n’est pas en reste, même si elle demeure moins populaire en raison des infrastructures limitées. Le véhicule à pile à combustible Mirai témoigne de l’engagement de Toyota sur ce segment. D’ailleurs, le constructeur estime que l’hydrogène jouera un rôle clé dans les transports lourds et dans la transition énergétique, en complémentarité avec l’électrique à batterie.

Au niveau européen, 74 % de l’ensemble des ventes Toyota et Lexus sont électrifiées. Ces chiffres traduisent la volonté de répondre aux objectifs de réduction de CO2 fixés par l’Union européenne, qui impose des seuils d’émissions de plus en plus stricts. En jouant sur une palette de technologies, le groupe couvre un large spectre d’usages, des petites citadines aux SUV familiaux.

Regard sur le marché automobile français

En France, le marché automobile traverse une période de mutation rapide, portée par l’électrification et la digitalisation. Les acteurs historiques, comme PSA ou Renault, doivent composer avec la concurrence de marques internationales, dont Toyota. Les consommateurs, eux, sont de plus en plus sensibles aux questions écologiques et aux réglementations antipollution, en particulier dans les grandes métropoles.

Dans ce contexte, Toyota a su imposer ses motorisations hybrides, mettant en avant des valeurs de sobriété, de fiabilité et de coût d’usage réduit. La gamme se décline en plusieurs catégories : citadines (Yaris, Aygo), SUV (Yaris Cross, C-HR, RAV4), berlines (Corolla), voire utilitaires (Proace). Cette diversité permet de cibler différents segments de clientèle, des particuliers aux professionnels, et de s’adapter aux infrastructures disponibles.

Le succès de la Yaris Cross confirme aussi l’appétit des Français pour les crossovers urbains, un segment où s’affrontent de nombreux constructeurs. Le design compact, la conduite surélevée et la promesse d’un usage polyvalent (en ville comme sur route) séduisent particulièrement les conducteurs qui cherchent un compromis entre style et sobriété.

Perspectives 2025 : de nouveaux défis à relever

En se projetant vers 2025, Toyota entend renforcer encore son offre. Les investissements dans la recherche sur l’hydrogène et les batteries solides laissent espérer des avancées significatives en matière d’autonomie et de temps de recharge. Le constructeur vise également l’élargissement de sa gamme électrique, avec l’arrivée de nouveaux SUV zéro émission.

Sur le plan industriel, l’usine d’Onnaing pourrait voir sa capacité évoluer, afin de répondre à la demande croissante pour la Yaris Cross et de futurs modèles. Parallèlement, Toyota pourrait envisager de nouveaux partenariats avec des équipementiers français pour optimiser sa chaîne logistique. Les autorités locales encouragent cet essor, qui favorise l’emploi et l’innovation dans la région.

Sur le plan commercial, 2025 devrait être marquée par le lancement de versions restylées et plus performantes de certains best-sellers, comme le C-HR Hybride Rechargeable, ou encore de Lexus NX et RX en déclinaisons électrifiées plus puissantes. Cette approche s’inscrit dans la logique de diversification que Toyota s’efforce de promouvoir : proposer à la fois du 100 % électrique et du « full hybrid », en attendant l’avènement de l’hydrogène à grande échelle.

Outre l’arrivée de nouvelles variantes du C-HR et de la Corolla, Toyota prépare également l’extension de la gamme Proace, afin de répondre aux besoins spécifiques des artisans et PME. Du côté de Lexus, des modèles inédits pourraient renforcer le segment des SUV compacts premium, avec un design encore plus audacieux et des mécaniques électrifiées de dernière génération.

Une dynamique à prolonger

Avec un nouveau record de production en France et des ventes européennes historiques, Toyota démontre la pertinence de son modèle industriel, conjuguant la proximité de la production, la robustesse technologique et la flexibilité d’une stratégie multi-énergies. Les signaux sont au vert pour la marque japonaise, qui tire parti d’une image solide et d’une offre diversifiée.

De la production locale record à l’expansion européenne, Toyota illustre comment une vision à long terme, portée par l’hybride et l’innovation, peut consolider durablement une position de leader.