La biotech lyonnaise Ziwig a franchi une étape importante avec son test salivaire pour l'endométriose, désormais pris en charge dans le cadre du « forfait innovation » par la Haute Autorité de Santé (HAS). Cette avancée marque un tournant dans le diagnostic de cette maladie chronique, souvent diagnostiquée après des années d'errance médicale.

Un parcours semé d'embûches

En janvier dernier, Ziwig avait été invitée par la HAS à fournir des données cliniques supplémentaires pour son test salivaire, Endotest. Les informations initiales n'étaient pas suffisantes pour démontrer un impact significatif sur la prise en charge des patientes. La biotech a donc dû passer par l'étape intermédiaire du « forfait innovation » avant de pouvoir envisager un remboursement par l'Assurance maladie.

Qu'est-ce que le « forfait innovation » ?

Le « forfait innovation » est un dispositif permettant la prise en charge temporaire de technologies de santé innovantes, afin de recueillir des données cliniques nécessaires pour une évaluation plus complète.

Une approbation décisive

Le 18 octobre dernier, Ziwig a reçu un avis favorable pour la prise en charge de son test dans le cadre du « forfait innovation ». Cette décision permet d'offrir un accès précoce et sécurisé au test, tout en collectant les données manquantes pour une future évaluation en vue d'une prise en charge de droit commun.

Yahya El Mir, président-fondateur de Ziwig, se réjouit de cette avancée : « C'est une première étape qui va permettre aux patientes concernées en France d'accéder au test via l'un des 80 hôpitaux-experts ciblés. »

Bon à savoir : L'errance médicale

En moyenne, le diagnostic de l'endométriose prend sept ans, en raison de la diversité des symptômes et du manque de sensibilité des méthodes d'imagerie traditionnelles.

Les défis à venir

La prochaine étape consiste à définir, par arrêté ministériel, les modalités précises du forfait innovation, notamment le nombre de patientes et les lieux de réalisation du test. La HAS devra ensuite réévaluer les nouvelles données pour envisager un remboursement par l'Assurance maladie.

Malgré les contraintes budgétaires, avec un déficit de la Sécurité sociale atteignant 18 milliards d'euros, Yahya El Mir reste optimiste quant à l'avenir du test salivaire.

Un espoir pour les patientes

Pour Juliette Ryan, présidente d'Endomind France, l'arrivée d'un test rapide et non invasif est une avancée majeure. Cependant, elle souligne l'importance de rendre ce test accessible à toutes, y compris dans les déserts médicaux.

La biotech espère atteindre 3 000 tests remboursés en 2024, avec une augmentation à 10 000 ou 20 000 tests dès 2025, selon les objectifs fixés par l'ex-ministre de la Santé Catherine Vautrin.

Qui est Ziwig ?

Ziwig est la première biotech à avoir développé un test salivaire pour l'endométriose, basé sur l'analyse des micro-ARN. Ces marqueurs, présents dans la salive, sont identifiés grâce à un séquençage haut-débit et des algorithmes d'intelligence artificielle. Le test revendique une fiabilité de 98 %.

La société dispose de trois sites en France : son siège à Lyon, une antenne de recherche à Paris, et un site de production dans les Landes. Elle est active dans 21 pays, avec un remboursement total ou partiel déjà en place dans certains d'entre eux.

Vers un avenir prometteur

La reconnaissance du test salivaire de Ziwig par la HAS est une avancée significative pour les patientes souffrant d'endométriose. Bien que le chemin vers un remboursement généralisé soit encore long, cette étape marque un progrès important dans l'amélioration de la prise en charge de cette maladie.

En combinant innovation technologique et engagement clinique, Ziwig ouvre la voie à un diagnostic plus rapide et moins invasif de l'endométriose, offrant ainsi un espoir renouvelé à des milliers de femmes.