À Lyon, Terre et Lac change de braquet et consolide sa place dans le solaire français. Portée par un financement bancaire majeur et un chantier emblématique dans le Vaucluse, l’entreprise indépendante accélère la mise en service de centrales photovoltaïques, tout en esquissant une intégration industrielle via la fabrication de cellules à Fos-sur-Mer.

Le producteur lyonnais change d’échelle

Terre et Lac s’est imposée en quinze ans parmi les producteurs indépendants actifs sur le marché français des renouvelables. Basée à Lyon et fondée en 2009, la société emploie 85 salariés et a enregistré un chiffre d’affaires de 27,5 millions d’euros en 2024. Ces repères financiers, associés à une spécialisation nette dans le photovoltaïque, traduisent un modèle qui a atteint sa phase de maturité opérationnelle.

Son portefeuille oscille entre ombrières, toitures et parcs au sol. Cette diversification lui permet d’adresser des fonciers contrastés, des sites urbains sensibles à l’intégration architecturale jusqu’aux surfaces logistiques ou de loisirs. L’entreprise met en avant une approche partenariale avec les collectivités et les sites privés afin d’optimiser les usages locaux de l’énergie produite.

Terre et lac : trajectoire et positionnement

L’histoire de Terre et Lac raconte l’ascension d’un producteur indépendant qui s’est structuré autour de la conception, du financement, de la construction et de l’exploitation de centrales solaires. Son expertise d’exécution est appuyée par une capacité à gérer des typologies d’installations variées, condition pour un déploiement rapide sur le terrain. L’entreprise revendique une orientation vers l’autoconsommation et la réduction de l’empreinte carbone, en ligne avec les attentes des partenaires publics et privés.

Chiffres clés de Terre et Lac

Des indicateurs précis illustrent l’échelle atteinte par l’entreprise :

  • 85 salariés et une base opérationnelle à Lyon.
  • 27,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024.
  • Portefeuille multi-segments : ombrières de parking, toitures, parcs au sol.

Les centrales au sol s’implantent sur des parcelles dédiées et optimisées pour le rendement énergétique. Les centrales en toiture valorisent des surfaces bâties existantes, limitant l’emprise supplémentaire au sol. Les ombrières, installées au-dessus de parkings, apportent un double bénéfice : production d’électricité et protection des véhicules contre les intempéries.

Monteux : 12 hectares d’ombrières au service de l’autoconsommation

Dans le Vaucluse, la société pilote son plus important chantier à ce jour. Terre et Lac investit 15 millions d’euros pour équiper en ombrières photovoltaïques 12 hectares de parkings de la zone de loisirs de Monteux, connue pour accueillir le Parc Spirou et le complexe aquatique Wave Island. L’intégration d’une production d’énergie renouvelable dans un site fréquenté s’inscrit dans une logique d’efficacité d’usage de l’espace et d’amélioration du confort des usagers.

Objectif affiché : une mise en service d’ici fin 2026. Les ombrières fourniront une énergie décarbonée, contribuant à réduire les coûts d’électricité et l’empreinte carbone des exploitants. Le projet capitalise sur des mécanismes d’aides publiques destinés à encourager les économies d’énergie et l’investissement dans le photovoltaïque, tels que décrits par les informations gouvernementales en vigueur.

Intérêt local : énergie utile et confort d’usage

En équipant une zone de loisirs, le projet maximise les heures d’ensoleillement sur des surfaces peu exploitées énergétiquement. L’électricité produite pourra alimenter des bâtiments ou des usages auxiliaires, tandis que les ombrières apportent de l’ombre et une protection contre la pluie ou la grêle. L’initiative s’inscrit dans une démarche de valorisation multi-bénéfices de l’infrastructure.

Monteux : points saillants du chantier

  • Investissement de 15 millions d’euros pour des ombrières sur 12 hectares de parkings.
  • Site fréquenté par des visiteurs du Parc Spirou et de Wave Island.
  • Mise en service visée avant fin 2026.
  • Bénéfices attendus : autoconsommation, réduction des émissions, confort des usagers.

L’autoconsommation consiste à utiliser sur place une partie de l’électricité produite. Dans les zones de loisirs, les pointes de fréquentation diurnes coïncident avec l’ensoleillement. Résultat : une part significative de la production peut couvrir les besoins des bâtiments et des équipements, limitant les achats d’électricité sur le réseau.

70 millions d’euros pour 80 centrales : la feuille de route 2026

Terre et Lac a bouclé cet été un montage de 70 millions d’euros pour accélérer son programme de déploiement. L’opération est structurée en dette, reflétant la confiance des prêteurs dans la trajectoire de l’entreprise. Le plan annoncé prévoit la construction de 80 nouvelles centrales en France métropolitaine, pour une puissance cumulée de 55 MWc d’ici fin 2026.

Cette enveloppe vise un changement de dimension : la société indique que ce financement doit permettre de doubler sa capacité de production à l’horizon du plan (source : Le Journal des Entreprises). L’augmentation du pipeline sécurise par ailleurs la visibilité industrielle et opérationnelle, condition pour fidéliser les partenaires de construction et d’exploitation.

Caisse d’épargne cepac : rôle d’arrangeur

La Caisse d’Épargne CEPAC figure parmi les établissements impliqués dans l’arrangement financier. Pour un producteur indépendant, la structuration d’une dette de cette taille consolide la crédibilité du modèle auprès des financeurs, tout en facilitant la mise en chantier simultanée d’un grand nombre d’actifs.

Une dette structurée pour des projets photovoltaïques associe généralement plusieurs tranches adaptées aux phases de construction et d’exploitation. Avantage : lisser les besoins de trésorerie, mutualiser les risques entre actifs, et standardiser la documentation pour accélérer les déblocages. Elle est souvent adossée à des contrats long terme, ce qui réduit le risque de prix.

La priorité des fonds est la construction. Dans un cycle d’investissement court comme le photovoltaïque, la mise en service rapide permet de transformer une Capex en flux récurrents via la vente d’électricité ou l’autoconsommation valorisée. Pour Terre et Lac, 55 MWc représentent un bond significatif de capacité, étalé sur plusieurs typologies de sites : ombrières, toitures et parcs au sol, selon le portefeuille annoncé.

Lecture financière : ce que change un plan de 55 MWc

Un programme multi-sites de 55 MWc apporte :

  • Une visibilité pluriannuelle sur les mises en service.
  • Des effets d’échelle en achats et en ingénierie.
  • Une meilleure allocation du capital entre segments (ombrières, toitures, au sol).

Cap industriel en préparation à fos-sur-mer

Parallèlement à la production d’électricité, le dirigeant Pierre-Emmanuel Martin porte le projet Carbon, une initiative industrielle visant la fabrication de cellules photovoltaïques à Fos-sur-Mer</strong. L’objectif affiché est de relocaliser des étapes critiques de la chaîne de valeur solaire en France, avec une ambition sur des cellules à haute efficacité. Le projet est encore en phase de financement.

Cette orientation industrielle s’inscrit dans une dynamique de souveraineté énergétique et de réduction de la dépendance aux importations. Elle nécessite une trajectoire réglementaire maîtrisée : l’obtention des autorisations et les phases d’enquêtes publiques sont des passages obligés pour les implantations industrielles et les grandes centrales. Le porteur de projet souligne régulièrement la cohérence avec les priorités d’investissement de l’État.

Gouvernance : vision et exécution

Sous la direction de Pierre-Emmanuel Martin, Terre et Lac a multiplié les initiatives solaires, en passant d’un acteur régional à un producteur déployé à l’échelle nationale. La stratégie met l’accent sur l’innovation appliquée et la durabilité, avec un prisme fort sur la compétitivité des centrales et l’impact environnemental. La feuille de route réaffirme la volonté de contribuer à la souveraineté énergétique française, en cohérence avec les objectifs publics et l’agenda d’accélération du solaire.

Les enquêtes publiques évaluent l’acceptabilité environnementale, paysagère et sociale d’un projet. Cet exercice, illustré par des procédures menées pour des parcs photovoltaïques en France, conditionne la délivrance d’autorisations. Pour un site industriel comme Carbon, la maîtrise de ces étapes est un préalable au déblocage des investissements et à l’implantation effective.

Pourquoi une production de cellules en France peut compter

  • Réduire la dépendance aux importations de composants stratégiques.
  • Renforcer l’amont industriel pour sécuriser les approvisionnements des développeurs.
  • Diffuser l’innovation plus vite vers les centrales et l’autoconsommation.

Politiques publiques et dynamique du solaire en 2024

Le marché photovoltaïque français affiche un rythme d’extension marqué. Les chiffres officiels annoncent une progression de 20 % de la capacité installée en 2024 (Ministère de la Transition écologique). Cette impulsion tient à une combinaison d’aides à l’investissement, d’incitations à l’autoconsommation et de cadres contractuels de long terme.

Les dispositifs publics couvrent à la fois les particuliers et les entreprises. Pour les ménages, des mécanismes comme MaPrimeRénov' et les aides liées aux installations solaires favorisent l’équipement.

Côté entreprises, des subventions, prêts dédiés et appuis à la transition écologique soutiennent la conversion des toits, parkings et fonciers adaptés. L’objectif est double : tarir une partie des émissions et contenir la facture énergétique en sécurisant des volumes décarbonés.

Rôle des développeurs indépendants

Des producteurs comme Terre et Lac opèrent au croisement des contraintes techniques et des attentes locales. Leur savoir-faire permet d’agréger des surfaces disponibles, d’optimiser les orientations et d’industrialiser la construction de petites et moyennes capacités. C’est un maillon complémentaire aux très grands parcs, plus longs à autoriser, et clé pour mailler rapidement le territoire.

Selon les publications officielles, l’investissement solaire peut s’appuyer sur :

  • Des aides à la transition écologique pour les entreprises (investissement, efficacité énergétique).
  • Des encourageants à l’autoconsommation et au déploiement des ombrières et toitures.
  • Des instruments financiers comme les prêts verts.

Le calibrage précis dépend de la nature du projet, de sa taille et de son mode de valorisation de l’électricité.

Pour Terre et Lac, ce contexte pro-croissance a déjà permis en 2023 de lancer un programme régional de 44 centrales en Auvergne-Rhône-Alpes, confirmant la capacité de l’entreprise à dérouler des séries d’actifs multi-sites. La montée en puissance 2024-2026 s’aligne avec cette trajectoire, appuyée par la nouvelle enveloppe de financement et par des chantiers structurants comme Monteux.

Emploi local et climat : des impacts documentés

Les retombées économiques sont immédiates : les chantiers d’ombrières comme celui de Monteux mobilisent des compétences en génie civil, charpente, électrotechnique et maintenance. La filière fait travailler des PME locales, avec des emplois non délocalisables durant la phase de construction puis des besoins récurrents d’exploitation.

Sur le climat, le groupe projette une montée de sa capacité avec 55 MWc supplémentaires d’ici fin 2026. À puissance équivalente, ces volumes évitent l’émission de dizaines de milliers de tonnes de CO2 par an selon les ordres de grandeur généralement admis pour des mix fossiles de référence. Le projet de Monteux, focalisé sur l’autoconsommation, contribue aussi à modérer les pertes de réseau et à soulager les pointes locales.

Utilité système : éclairage synthétique

Le photovoltaïque rend plusieurs services à l’écosystème électrique :

  • Il produit aux heures ensoleillées, souvent proches des périodes de consommation diurne.
  • Il renforce la résilience énergétique locale via l’autoconsommation et la réduction des flux importés.
  • Il facilite la défossilisation d’usages tertiaires et de loisirs, tout en améliorant l’expérience des usagers (ombre, confort).

Pourquoi un site de loisirs est pertinent pour des ombrières

  1. Des parkings vastes et ensoleillés : excellente base pour la production.
  2. Des besoins électriques diurnes : meilleur taux d’autoconsommation.
  3. Un gain d’usage pour les visiteurs : protection des véhicules et confort thermique.

Capacité solaire et ancrage industriel : la suite à surveiller

Avec un plan de 70 millions d’euros et un chantier majeur à Monteux, Terre et Lac se positionne pour augmenter rapidement sa capacité installée. L’option industrielle portée par le projet Carbon, si elle aboutit, compléterait la chaîne de valeur nationale par l’amont, un levier stratégique pour stabiliser les coûts et sécuriser les approvisionnements.

La dynamique sectorielle reste soutenue, appuyée par des politiques publiques et par l’acceptabilité croissante de projets qui combinent utilité énergétique et bénéfices d’usage. La période jusqu’à fin 2026 sera un test grandeur nature pour mesurer la traduction concrète de ces investissements dans les territoires et sur le climat.

Cap franchi pour Terre et Lac : la capacité à livrer vite et bien fera la différence.