Stellantis affiche une croissance de 13 % des livraisons
Au T3 2025, Stellantis annonce une hausse de 13% de ses livraisons, atteignant 1,3 million d'unités. Découvrez les chiffres clés et impacts.

+13 % au T3 2025 : Stellantis annonce un redressement des livraisons mondiales, avec 1,3 million d’unités facturées sur la période close au 30 septembre. La dynamique s’ancre sur l’Amérique du Nord, tandis que l’Europe et la zone Moyen-Orient et Afrique progressent de manière soutenue. Les investisseurs valident le signal avec une hausse du titre à Paris, et le groupe remet l’exécution industrielle au centre du jeu.
Facturations au T3 2025 : 1,3 million d’unités, cap des 13 % franchi
Stellantis livre un trimestre d’expansion des volumes facturés, à 1,3 million d’unités, en hausse de 13 % par rapport au T3 2024. Le constructeur précise que les facturations renvoient aux véhicules livrés à son réseau ou à des clients finaux, jalon déterminant pour la reconnaissance des revenus. Cet indicateur constitue un baromètre direct de la performance opérationnelle ainsi que de l’alignement offre-demande.
En filigrane, l’exercice illustre trois ressorts clés : normalisation des stocks, meilleure disponibilité des composants, et maintien d’une discipline commerciale dans un environnement de prix concurrentiel. L’annonce met aussi en lumière l’ajustement des capacités industrielles après des mesures temporaires de réduction de production en 2024, mesures désormais levées.
Les facturations matérialisent le moment du transfert de contrôle au distributeur ou au client. En normes IFRS, la reconnaissance du chiffre d’affaires suit le transfert des risques et avantages. Les variations de stocks et d’incentives commerciales peuvent néanmoins décaler la traduction en marge et en trésorerie, d’où l’intérêt d’associer volumes, mix produit et conditions commerciales pour une lecture fine.
Qui est Stellantis : repères clés
Né en 2021 du rapprochement entre PSA et Fiat Chrysler, le groupe réunit des marques comme Peugeot, Citroën, Opel, Fiat et Jeep. Stellantis opère dans plus de 130 pays et emploie environ 270 000 personnes. Son action est cotée à l’Euronext Paris et l’entreprise pèse sur le CAC 40 compte tenu de son empreinte industrielle en France et en Europe.
Chiffres T3 2025 communiqués par Stellantis
1,3 million d’unités facturées, soit +13 %, porté par l’Amérique du Nord à 403 000 unités (+35 %), l’Europe élargie à 534 000 unités (+8 %) et le Moyen-Orient et l’Afrique à 94 000 unités (+21 %) (communiqué du 10 octobre 2025).
Synergies géographiques : rebond nord-américain, progression européenne et impulsion MEA
Amérique du Nord : gestion des stocks normalisée
La région nord-américaine signe la meilleure contribution avec +35 % et 403 000 unités. Stellantis y avait restreint sa production en 2024, ce qui avait comprimé l’offre. La normalisation des stocks en 2025 a libéré le potentiel commercial, en phase avec une demande robuste pour les SUV et les pick-ups, y compris des modèles emblématiques comme le Ram 1500 et la Jeep Wrangler.
Cette remontée illustre un arbitrage classique du secteur : mieux vaut réguler les flux en concession pour préserver les prix et l’équilibre du réseau, puis relancer graduellement les volumes, plutôt que surproduire. La capacité à piloter ce cycle témoigne d’une exécution opérationnelle retrouvée.
Europe élargie : 534 000 unités et appétence pour l’électrifié
En Europe élargie, les facturations progressent de 8 % à 534 000 unités. Le mouvement reste lisible : la demande pour les véhicules électriques et hybrides demeure solide, alors que le marché accélère sa transition réglementaire vers des émissions de CO2 contenues. Des modèles comme la Peugeot e-208 servent de tête d’affiche sur un segment clé pour le mix européen.
La marque de fabrique du trimestre en Europe tient autant à la rationalité commerciale qu’à la discipline industrielle. Les volumes avancent sans sacrifices apparents sur la rentabilité, un point que les investisseurs scruteront dans les publications financières à venir.
Moyen-Orient et Afrique : 94 000 unités et ancrage productif
La zone Moyen-Orient et Afrique affiche une réaction plus vive, +21 % à 94 000 unités. La montée en puissance s’appuie sur l’expansion dans des marchés émergents et des partenariats locaux, ainsi que sur un maillage industriel dans la région, notamment au Maroc, pour soutenir la compétitivité à l’export.
Au-delà des volumes, l’intérêt stratégique est double : diversification du risque géographique et consolidation d’un socle de production régional pour absorber la demande et amortir les chocs logistiques.
Stellantis vise 100 % de ventes électriques en Europe d’ici 2030. Ce cap infléchit la planification industrielle, le sourcing batterie, les investissements R&D et la stratégie prix. L’objectif impose de concilier montée en volumes BEV, maîtrise des coûts et respect des exigences CO2, tout en préservant la valeur résiduelle des modèles thermiques en fin de cycle.
Lecture financière : revenus, marges et besoin en fonds de roulement
Du point de vue des états financiers, la hausse des facturations est un préalable à la croissance du chiffre d’affaires, mais la conversion en marges et en trésorerie dépendra du mix produit, des incentives commerciales et du niveau d’inventaires dans le réseau. Une reprise nourrie par l’Amérique du Nord, région traditionnellement plus margée sur les pick-ups et SUV, peut soutenir le résultat opérationnel si la discipline prix est maintenue.
Le besoin en fonds de roulement devrait bénéficier d’une rotation plus rapide des stocks. À l’inverse, un ré-accumulation involontaire en concession rognerait la génération de cash. Les investisseurs guetteront donc la cohérence volumes-prix-remises, afin de jauger la durabilité du rebond.
Chiffre d’affaires et IFRS : ce qui est reconnu, quand et pourquoi
En normes IFRS, la comptabilisation du chiffre d’affaires survient au transfert du contrôle. Pour un constructeur, le moment intervient lors de la livraison au canal de distribution ou au client final. Reste le prisme de la performance future : la combinaison d’un mix plus haut de gamme et d’un coût matière stabilisé peut étayer la marge, mais une pression concurrentielle accrue sur les prix la réduit.
Facturations, immatriculations, commandes : ne pas confondre
Trois jalons complémentaires structurent la lecture commerciale d’un constructeur :
- Commandes : expression de la demande, non reconnues en revenus.
- Facturations : livraisons au réseau ou clients, déterminantes pour la reconnaissance de chiffre d’affaires.
- Immatriculations : mise en circulation, reflet de la demande client final et des déstockages du réseau.
Contrainte tarifaire aux États-Unis : le rappel du premier semestre
Le premier semestre 2025 a été marqué par une perte nette de 2,3 milliards d’euros attribuée aux droits de douane américains sur les importations automobiles, ce qui a pesé sur les marges et la visibilité. Le T3 apporte un démenti opérationnel partiel, sans effacer l’exposition à la politique commerciale américaine. La trajectoire de fin d’année indiquée par Stellantis au cours de l’été se matérialise dans les chiffres de volumes (Boursorama, 10 octobre 2025).
Impact opérationnel et juridique des droits de douane
Les tarifs se traduisent par un renchérissement des importations et des arbitrages logistiques. Juridiquement, ils s’imposent à l’importateur, opérationnellement ils imposent un pivot : renforcement de la production locale, adaptation du mix d’import, et optimisation du sourcing. Stellantis a indiqué avoir renforcé sa production nord-américaine, un levier classique pour amortir la barrière tarifaire.
Gestion du risque : production locale et sourcing
La montée en autonomie régionale est un amortisseur de volatilité. Elle réduit l’exposition aux taxes à l’entrée et aux perturbations logistiques. Ce choix aide aussi à sécuriser les délais de livraison dans un marché où la disponibilité reste un avantage compétitif. La clé demeure l’équilibre entre coûts industriels, exigences réglementaires d’origine locale et objectifs de marge.
Commerce extérieur français et effets tarifaires au T2 2025
Les données publiées par la Douane française début août 2025 mentionnent une amélioration des indicateurs de commerce extérieur au T2, avec un éclairage spécifique sur les droits de douane américains. Cette photographie a nourri l’attente d’un redressement des industriels exportateurs, dont les constructeurs automobiles.
Innovation produit et industriel : accélération sur l’électrification et les logiciels
Le groupe confirme son cap sur l’électrique avec l’objectif de 100 % de ventes BEV en Europe d’ici 2030. Au carrefour des logiciels et de l’automobile, Stellantis s’appuie sur des partenariats technologiques, notamment avec Google pour des systèmes d’infodivertissement embarqués. Sur les marchés, la demande demeure soutenue pour des offres complémentaires : SUV et pick-ups aux États-Unis, électriques compacts en Europe.
Ventes électrifiées en Europe : normes CO2 et équations de marge
L’Europe impose une trajectoire d’émissions resserrée. Les volumes T3 en progression témoignent d’une acceptation du marché pour les modèles électrifiés. L’enjeu, côté marge, consiste à compenser le coût batterie par la valorisation du produit, la réduction des coûts industriels et un effet d’échelle progressif. L’équilibre prix-volume sera déterminant pour la profitabilité 2025-2026.
Aux États-Unis : pick-ups et SUV restent les locomotives
La croissance de +35 % en Amérique du Nord repose sur des gammes en affinité avec les préférences locales. Le Ram 1500 et la Jeep Wrangler incarnent cette résistance de la demande pour des véhicules à forte valeur perçue. Le levier d’industrialisation locale renforce ce socle en réduisant les frictions tarifaires et logistiques.
Les tensions sur les semi-conducteurs se sont atténuées par rapport aux pics de 2021-2022, mais elles n’ont pas disparu. La robustesse des volumes T3 suggère un approvisionnement plus fluide. Le risque demeure sur certains composants critiques et sur des hausses ponctuelles de coûts logistiques. Les plans de double sourcing et de redesign électronique restent des filets de sécurité.
Marché actions : lecture du signal envoyé par le titre à Paris
À Paris, l’action Stellantis gagne 1,4 % à la mi-journée suite à l’annonce, signe d’un marché qui valide l’idée d’un redressement aligné avec les indications de l’été. Le flux d’achat traduit une confiance circonspecte : les volumes sont là, la transformation technologique avance, mais l’équation prix-coûts devra confirmer au T4.
Pour un investisseur, la synthèse tient en trois lignes : trajectoire opérationnelle mieux orientée, politique commerciale à surveiller, exposition tarifaire sous contrôle relatif mais non effacée. Les publications financières à venir préciseront la conversion des volumes en free cash-flow et l’évolution du mix.
Indicateurs à suivre au T4 2025 pour Stellantis
- Rotation des stocks dans le réseau en Amérique du Nord et en Europe.
- Mix produit entre pick-ups/SUV et électriques en Europe.
- Incentives commerciales et maintien de la discipline prix.
- Effets devises et matières premières sur la marge.
- Génération de cash et profil de besoin en fonds de roulement.
Feuille de route fin 2025 : cap opérationnel retrouvé, vigilance sur le risque commercial
Avec des facturations en hausse à 1,3 million d’unités, Stellantis valide un retour d’exécution, tiré par l’Amérique du Nord et une Europe qui s’électrifie. Le commentaire de la direction financière souligne une agilité renforcée dans un environnement encore volatil, une appréciation confirmée par le marché actions. Reste à démontrer la même qualité d’atterrissage sur la marge et le cash-flow.
Dans un secteur soumis aux régulations environnementales et à la géopolitique commerciale, l’année 2025 se jouera sur la cohérence prix-volumes, la maîtrise des coûts et l’avancement logiciel. Le message du T3 est clair : le levier opérationnel fonctionne. Le test de fin d’exercice portera sur la robustesse financière de ce redressement.
La trajectoire de T3 ouvre la porte à une fin d’année constructive, à condition de tenir la discipline commerciale qui sous-tend la montée en puissance des volumes.