À Lièpvre, Schmidt Groupe accélère son développement international tout en consolidant son empreinte industrielle en France. Leader des cuisines aménagées et de l’aménagement sur-mesure, l’entreprise familiale, fondée en 1959, aligne croissance et responsabilité. Objectif annoncé pour 2030 : 1000 magasins dans le monde, une trajectoire soutenue par des performances 2024 robustes et un maillage commercial qui s’étend en France et en Europe.

L’histoire de Schmidt Groupe : ancrage alsacien et leadership

Industriel implanté à Lièpvre dans le Haut-Rhin, Schmidt Groupe s’est imposé comme une référence française de l’aménagement intérieur. De la cuisine équipée au mobilier sur-mesure, le groupe articule un savoir-faire de fabricant avec un réseau de distribution étendu, opéré via plusieurs enseignes complémentaires.

Cette dynamique repose sur un double pilier : une capacité industrielle maîtrisée et des marques positionnées par segment, permettant d’adresser aussi bien le haut de gamme que des offres plus accessibles et les besoins des professionnels.

Un ancrage industriel en Alsace

Le centre de gravité industriel du groupe en Alsace n’est pas qu’un héritage. Il alimente un positionnement différenciant sur le marché français : production maîtrisée, logistique intégrée et contrôle qualité sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Cet ancrage s’accompagne d’une démarche structurée en matière de durabilité, intégrée dans les arbitrages industriels et la sélection de matériaux.

Les enseignes du groupe : une segmentation claire du marché

Le portefeuille de marques de Schmidt Groupe couvre plusieurs verticales :

  • Schmidt : positionnement haut de gamme, cuisines et aménagements sur-mesure.
  • Cuisinella : offre accessible avec un accent sur le rapport qualité-prix.
  • ID Pro : solutions dédiées aux professionnels.
  • Spoon & Room : proposition d’aménagement global.

Cette architecture de marques permet d’étendre la couverture de marché sans cannibalisation excessive entre enseignes.

Cap 2030 : 1000 magasins, une stratégie pilotée depuis 2018

Cap fixé pour 2030 : atteindre 1000 magasins à l’échelle mondiale. Ce jalon s’inscrit dans un plan lancé en 2018 sous la direction de Laurent Blum, directeur général, articulant cadence d’ouvertures, partenariats ciblés et optimisation des formats. La logique est claire : accélérer l’international sans diluer l’ADN industriel, en combinant ouvertures organiques et alliances rapportées par l’Observatoire de la Franchise.

Au-delà d’un objectif de volumétrie, la feuille de route repose sur la qualité du maillage et la cohérence des implantations avec l’appétence locale pour l’aménagement sur-mesure, un segment qui bénéficie d’un effet de fond porté par la personnalisation des intérieurs.

Laurent Blum : feuille de route et orchestration

La période 2018-2030 se structure autour de jalons progressifs : consolidation en France, dinamisation des ouvertures internationales, montée en puissance de la notoriété des enseignes et renforcement des mécanismes d’accompagnement des franchisés et partenaires. L’approche privilégie une trajectoire de croissance disciplinée soutenue par des outils industriels et un sourcing aligné avec les engagements RSE.

Quatre axes opérationnels ressortent :

  • Maillage : séquençage des ouvertures selon la maturité des zones et la cohabitation optimale des marques.
  • Partenariats : recours à des alliances pour accélérer l’entrée sur certains marchés européens.
  • Capital marque : investissement dans la communication et la différenciation par l’expertise métier.
  • Outillage : meilleures pratiques d’implantation, support aux réseaux et pilotage des indicateurs de performance.

Cette structuration vise l’atteinte des 1000 points de vente sans rupture de qualité opérationnelle.

Réseau commercial 2024-2025 : 920 points de vente et nouvelles zones cibles

Le réseau compte 920 points de vente dans 23 pays. En 2024, 34 ouvertures ont renforcé la présence nationale. Le groupe annonce 30 nouvelles implantations en 2025 en France, avec un focus affirmé sur l’Ouest et le Sud-Ouest, zones identifiées comme sous-représentées dans son maillage actuel.

Cette stratégie de densification vise un double effet : accès accru au marché et réduction des distances de chalandise, éléments clés pour soutenir la performance des magasins et améliorer l’expérience client, de la conception à l’installation.

France 2025 : zones ciblées et logique d’implantation

Le ciblage de l’Ouest et du Sud-Ouest s’inscrit dans une logique de maillage complémentaire : renforcer la couverture dans des territoires à potentiel, tout en évitant la saturation des zones matures. La priorité porte sur des emplacements capables de valoriser l’expertise sur-mesure et de soutenir la notoriété locale des enseignes.

Trois raisons opérationnelles structurent ce choix :

  • Maillage : combler des interstices géographiques pour lisser la couverture du territoire.
  • Marque : amplifier la visibilité des enseignes là où les concurrents sont bien installés.
  • Réseau : optimiser l’accompagnement logistique des magasins et la qualité de service.

Objectif implicite : capter un potentiel de demande local encore insuffisamment adressé par le groupe.

Chiffres 2024 : 602 M€ côté fabricant, 1,6 Md€ en distribution

Les comptes 2024 confirment la solidité du modèle : 602 millions d’euros de chiffre d’affaires pour l’activité fabricant, et 1,6 milliard d’euros au niveau de la distribution. Cette dichotomie reflète le rôle central de la production industrielle tout en illustrant la profondeur du réseau commercial.

La dynamique est qualifiée de progression stable, portée par la demande en aménagements personnalisés. Ce positionnement, centré sur des solutions configurées, s’avère résilient et différenciant.

Fabricant vs distribution : bien lire les 602 M€ et 1,6 Md€

Deux métriques complémentaires :

  • Chiffre d’affaires fabricant : reflète la production industrielle et la valeur générée par l’outil de fabrication.
  • Chiffre d’affaires distribution : agrège l’activité du réseau de magasins sous enseignes.

L’analyse conjointe offre une lecture plus fine du modèle : capacité à produire, profondeur commerciale et pouvoir de marque au point de vente.

En toile de fond, la transformation numérique continue de redessiner les usages. Les entreprises françaises renforcent leurs outils digitaux, l’IA étant utilisée par environ 10 % d’entre elles en 2024, selon une synthèse statistique publiée par l’Insee (Insee Première 2061). Pour les acteurs de l’aménagement, cela se traduit notamment par des gains en conception, en parcours client et en pilotage des réseaux.

  • 602 M€ côté fabricant : signal sur la robustesse productive.
  • 1,6 Md€ côté distribution : profondeur du réseau et traction commerciale.
  • Demande en sur-mesure : soutien structurel du modèle.

Gouvernance : certification B Corp et décisions opérationnelles

Certifié B Corp depuis plusieurs années, Schmidt Groupe met en avant des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans ses choix industriels et commerciaux. Cette labellisation par B Lab implique une mesure et une amélioration continues de l’impact, conditionnant les arbitrages en matière de matériaux, de gestion des déchets et d’organisation des flux.

Au plan opérationnel, l’entreprise souligne l’utilisation de matériaux durables et la réduction des déchets. En pratique, la certification fonctionne comme un cadre de priorisation qui aligne l’investissement, la production et le réseau avec des objectifs d’impact positif.

Les engagements B Corp agissent sur plusieurs maillons :

  • Approvisionnement : sélection de matériaux à plus faible empreinte.
  • Process : diminution et meilleure valorisation des déchets.
  • Gouvernance : intégration d’objectifs d’impact dans la stratégie.

Résultat attendu : une croissance alignée avec des exigences de durabilité, sans dégrader les standards de qualité ni les délais.

Mouvements européens : prise de participation dans Cubro et virage communication

Schmidt Groupe renforce son empreinte en Espagne par une prise de participation majoritaire dans Cubro, opération rapportée en août 2025. L’objectif affiché : accélérer la croissance sur ce marché clé et enrichir l’offre. Cette démarche s’inscrit dans la stratégie de développement international portée par la direction générale.

En parallèle, la marque Schmidt réoriente sa communication vers l’authenticité et le savoir-faire humain. Une campagne à l’ADN cinématographique a été lancée en 2025, positionnant l’expertise métier au cœur du récit de marque. Ce virage contribue à la différenciation dans un secteur où le conseil, la conception et l’installation constituent la valeur ajoutée.

Cuisinella : stratégie internationale structurée

Dans l’architecture de croissance du groupe, Cuisinella joue un rôle de tête de pont sur des marchés où le critère prix est décisif. Cette stratégie, qualifiée de conquête structurée, s’articule avec des ouvertures nouvelles et des partenariats pour densifier la présence à l’étranger, conformément aux orientations rapportées par l’Observatoire de la Franchise.

Schmidt : communication métier repositionnée

La marque Schmidt met l’accent sur l’expertise artisanale et l’accompagnement client. La réorientation de 2025 vise à rendre plus tangible la valeur du sur-mesure et la qualité d’exécution, soulignée par des messages axés sur le savoir-faire et la fiabilité de la chaîne, de la conception à la pose.

Trois leviers de compétitivité, côté marque

  1. Capital confiance : rassurer sur la qualité et la durabilité des aménagements.
  2. Preuve d’expertise : montrer la maîtrise du sur-mesure et la précision industrielle.
  3. Récit cohérent : aligner communication, expérience en magasin et exécution.

Ces leviers soutiennent la valeur perçue et justifient le positionnement prix dans un environnement concurrentiel.

Cap marché français : transformation numérique et compétitivité

La filière française de l’ameublement et de l’aménagement conserve un poids significatif dans l’économie. Les instances publiques soulignent la montée en puissance de la numérisation des entreprises et la capacité du secteur à faire face aux tensions inflationnistes, avec des signaux de résilience pour 2024. Les acteurs qui investissent dans la conception digitale, la gestion de projet et l’efficacité des réseaux tirent parti d’un avantage compétitif.

Dans ce contexte, Schmidt Groupe illustre une trajectoire qui combine outil industriel, marques fortes et engagements RSE. L’équation de croissance repose sur des fondamentaux lisibles : un pipeline d’ouvertures ciblées, une distribution qui gagne en profondeur et des dispositifs de communication qui valorisent l’expertise.

Pour transformer des ambitions en performances :

  • Prioriser les emplacements en fonction des bassins de demande et de la concurrence.
  • Renforcer l’onboarding des nouveaux magasins sur les standards opérationnels.
  • Outiller les parcours clients via des solutions digitales cohérentes avec l’offre sur-mesure.

Effet recherché : une montée en puissance rapide et homogène des points de vente ouverts en 2025.

2030 en ligne de mire : croissance disciplinée et responsabilité

La trajectoire vers 1000 magasins d’ici 2030 apparaît désormais balisée : des openings séquencés, des partenariats ciblés et un pilotage industriel et RSE qui sert la différenciation. Les 34 ouvertures en 2024 et les 30 implantations prévues en 2025 en France, notamment dans l’Ouest et le Sud-Ouest, constituent des marqueurs concrets de cette exécution.

L’enjeu des prochaines années tiendra à l’équilibre entre accélération commerciale et exigence de qualité, dans un cadre B Corp qui oriente les priorités. Si cette ligne est tenue, l’objectif 2030 sera moins un cap symbolique qu’un point d’étape d’une croissance maîtrisée.

Cap maintenu et discipline d’exécution : c’est souvent ainsi que les ambitions deviennent des standards de marché.