Rofim renforce son expansion européenne grâce à un financement de 10 millions
Rofim lève 10 millions d'euros pour étendre sa télémédecine en Europe, améliorer la coordination des soins et recruter 20 nouveaux collaborateurs d’ici 2025.

À Marseille, Rofim accélère son passage à l’échelle. La medtech, fondée en 2018, recentre la télémédecine sur la coordination des soins et l’efficacité clinique. Avec une levée de 10 millions d’euros annoncée en septembre 2025, l’entreprise veut consolider sa base hospitalière et étendre sa présence en Europe, tout en renforçant sa couche d’intelligence artificielle sémantique au service des équipes médicales.
10 millions d’euros pour changer d’échelle en europe
Rofim a sécurisé un financement de 10 millions d’euros afin d’accélérer son déploiement à l’international, notamment en Allemagne, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni. Le tour réunit les investisseurs historiques Banque des Territoires, Orange Ventures Impact et Région Sud Investissement, ainsi que de nouveaux entrants, CAAP Création et Buena Vista Capital (source: Frenchweb et DSIH).
Les fonds sont fléchés vers trois axes principaux: adaptation réglementaire et technique aux marchés ciblés, renforcement de l’offre logicielle autour de la coordination des soins et recrutement. La société prévoit de passer d’une trentaine de salariés à environ 50 collaborateurs d’ici fin 2025, avec des profils produits, réglementaires et commerciaux pour adresser des systèmes de santé hétérogènes.
Levée de fonds Rofim: données clés
Montant: 10 millions d’euros. Objectifs: expansion européenne, renforcement produit, recrutements. Investisseurs: Banque des Territoires, Orange Ventures Impact, Région Sud Investissement, CAAP Création, Buena Vista Capital. Horizon d’exécution: accélération immédiate sur 2025.
Chronologie de financement
Le tour de 2025 intervient après l’entrée d’Orange Ventures en 2021, première incursion du fonds dans la e‑santé selon la presse spécialisée, confirmant l’intérêt pour une solution centrée sur la coordination clinique plutôt que sur la seule téléconsultation.
Les équipes hospitalières cherchent des outils intégrables au SIH qui réduisent les délais de décision clinique et facilitent l’aiguillage des patients. Un tour de 10 millions d’euros permet d’accélérer la conformité locale et les intégrations éditeur, deux prérequis à la croissance B2B hospitalière en Europe. L’effet taille est décisif pour délivrer des déploiements multi‑établissements.
Une plateforme saas dédiée à la coordination des soins
Rofim a conçu une plateforme SaaS qui agrège les briques clés de la télémédecine clinique: téléexpertise, réunions de concertation pluridisciplinaire, téléconsultation, messagerie sécurisée et partage d’imagerie médicale. L’architecture est pensée pour l’interopérabilité avec les systèmes d’information hospitaliers. Cette approche, orientée parcours de soins, vise à réduire les ruptures de prise en charge et à mieux orienter les patients.
La valeur de l’offre tient au fait que la collaboration entre spécialistes est accessible à distance, avec une traçabilité des échanges et des décisions. En outre, la téléexpertise répond au besoin d’avis rapides sur des dossiers complexes, un enjeu accru par la prévalence des maladies chroniques. Rofim se positionne sur cette verticalisation clinique, au-delà de l’acte isolé de téléconsultation.
Téléexpertise: sollicitation d’un avis spécialisé à distance sur un dossier patient structuré. Réunions de concertation pluridisciplinaire ou RCP: séance organisée entre plusieurs spécialités pour statuer sur une conduite thérapeutique. Ces deux usages requièrent des flux documentaires sécurisés et une traçabilité claire des décisions.
Chiffres d’usage de la télémédecine en France
La téléconsultation a connu un saut d’échelle: de 500 000 actes en 2019 à plus de 19 millions en 2020, rappelant l’urgence de solutions structurantes pour la coordination entre professionnels de santé.
Adoption hospitalière et ancrage ultramarin
La société revendique plus de 70 000 professionnels de santé utilisateurs dans 1 700 établissements, répartis dans une dizaine de pays. La trajectoire d’adoption s’est d’abord construite dans les territoires ultramarins, où les pénuries de spécialistes et l’éloignement géographique rendent indispensables des modalités de prise en charge à distance.
Cette phase d’apprentissage dans des contextes logistiques exigeants a permis de valider la robustesse du produit et son intérêt sur des cas d’usage concrets: partage d’imagerie, avis spécialisés asynchrones, coordination inter‑établissements.
Exemple avec les territoires ultramarins
En Guadeloupe et en Martinique, la plateforme a contribué à combler des manques d’expertise en facilitant la sollicitation d’avis à distance. Les retours d’expérience relayés par des acteurs institutionnels ont mis en avant un gain d’accès aux spécialistes et une meilleure continuité de suivi, éléments critiques dans des zones à faible densité médicale.
Les contraintes d’éloignement, de coordination inter‑sites et de disponibilité des spécialistes forcent à optimiser les flux de dossier et d’imagerie. Un produit capable d’y fonctionner se transpose plus aisément dans des réseaux hospitaliers continentaux multi‑établissements, où l’hétérogénéité des pratiques et des SI est la règle.
Feuille de route européenne: conformité et intégration locale
Rofim prépare l’ajustement de sa plateforme aux réalités réglementaires et techniques des marchés ciblés. La société met l’accent sur la conformité au RGPD et sur les exigences nationales, en particulier la cybersécurité et les référentiels locaux d’interopérabilité. Les stratégies d’intégration visent à minimiser la friction dans les SI hospitaliers et à faciliter l’adhésion des équipes métiers.
Marchés visés et exigences
- Allemagne: système reposant sur l’assurance maladie obligatoire et des attentes fortes en matière d’interopérabilité et d’hébergement sécurisé des données.
- Royaume‑Uni: standards stricts de cybersécurité dans l’univers du NHS, avec des cadres contractuels propres aux trusts.
- Italie et Espagne: prise en compte des variations régionales dans l’organisation des soins et l’achat public hospitalier.
La trajectoire annoncée consiste à doubler la présence internationale d’ici 2026, en combinant approche réglementaire, intégrations et accompagnement au changement. L’enjeu n’est pas seulement technique: il s’agit de démontrer un impact clinique mesurable sur les délais d’orientation et la qualité de la décision pluridisciplinaire.
Les ajustements incluent la protection des données patients, l’hébergement dans l’Espace économique européen, la gestion des consentements et la traçabilité des accès. Les contrats doivent préciser la répartition des responsabilités entre éditeur, établissement et professionnels de santé, notamment sur l’usage de fonctionnalités d’aide à la décision.
Ia sémantique au service des équipes médicales
Rofim investit dans une intelligence artificielle sémantique pour analyser la documentation clinique et fournir des insights contextualisés aux praticiens. L’objectif est d’améliorer la pertinence des échanges entre spécialistes et de soutenir la décision dans des volumes croissants de données. Cette orientation place l’entreprise dans le sillage des jeunes pousses françaises qui intègrent l’IA dans leurs produits.
Au‑delà de la performance, le cadrage juridique et opérationnel est clé: explicabilité des suggestions, gouvernance des modèles et conservation des données. Sur des dossiers complexes, la valeur attendue réside dans la diminution des itérations, la formalisation des faits saillants et la fluidité des RCP.
IA clinique: garde‑fous incontournables
1. Transparence sur les données utilisées et le périmètre d’aide à la décision.
2. Journalisation des recommandations et validation par un professionnel de santé.
3. Conformité RGPD et gestion précise des durées de conservation et des droits d’accès.
Différenciation attendue sur la coordination
Plutôt que d’automatiser l’acte clinique, l’IA sémantique ciblée sur la coordination peut améliorer la préparation des dossiers, l’identification des éléments manquants et la synthèse partagée entre spécialistes. Le gain se mesure dans la qualité des échanges et la rapidité d’orientation, deux leviers sensibles pour les établissements et les patients.
Qui est rofim: histoire, mission et gouvernance d’impact
Fondée en 2018 par le Dr David Bensoussan et Emilie Mercadal, Rofim a pris le parti d’un produit centré sur l’équipe de soins et les processus pluridisciplinaires. En 2023, l’entreprise a adopté le statut de Société à Mission, dans le cadre prévu par la loi PACTE, avec l’ambition de réduire les inégalités d’accès et de renforcer la continuité des parcours.
La direction assume un engagement sociétal déclaré. « Cette levée de fonds nous permet d’accélérer la mise en œuvre de la vision que nous portons depuis le premier jour: structurer durablement la coordination des soins comme levier concret de transformation du système de santé. » Cette position consolide le rattachement de l’innovation technique à une contribution mesurable aux politiques de santé.
La qualité de société à mission engage à formuler des objectifs sociaux et à mesurer leur atteinte via une gouvernance dédiée. Pour un éditeur e‑santé, cela suppose des indicateurs sur l’accès aux soins, la continuité des parcours et les effets concrets de la solution sur la prise en charge.
Objectifs déclarés et suivi
La réduction des inégalités d’accès et la structuration de la coordination figurent au cœur des engagements. Le suivi attendu portera sur l’adoption par spécialité, les délais de transmission d’avis, la tenue des RCP et l’amélioration du parcours patient, autant de critères parlants pour les directions qualité et les équipes cliniques.
Capacité d’exécution: intégrations, achats publics et budgets 2025
Le succès du plan repose sur l’aptitude à mener des intégrations SIH, à documenter des gains cliniques et à franchir les procédures d’achat public. Les cycles de décision hospitaliers étant exigeants, la démonstration de valeur s’appuie sur des preuves d’impact et des références multi‑sites. L’environnement budgétaire 2025 est porteur, le gouvernement ayant annoncé une augmentation des financements alloués aux établissements de santé, ce qui soutient les projets de transformation numérique (source: ministère de la Santé).
Les directions hospitalières attendent des résultats tangibles: réduction des délais de réponse en téléexpertise, meilleure préparation des RCP, traçabilité robuste des décisions. Pour l’éditeur, la capacité à livrer des déploiements en réseau et à tenir les exigences de sécurité conditionne la diffusion européenne.
Repères marché pour les décideurs
Coordination vs téléconsultation: les directions médicales privilégient des solutions qui structurent l’avis pluridisciplinaire et l’imagerie partagée.
Interopérabilité: intégrations standardisées pour réduire l’effort de déploiement et limiter les risques de double saisie.
Sécurité: exigences élevées de chiffrement, journalisation et gestion des habilitations au sein des SI hospitaliers.
Ce que les directions d’hôpital peuvent en attendre dès 2025
Avec des moyens renforcés et une orientation produit stricte sur la coordination, Rofim avance sur un terrain prioritaire pour les établissements: rendre plus fluides les échanges entre spécialistes et mieux aiguiller les patients. L’entreprise dispose d’un socle d’adoption significatif et d’une trajectoire de développement qui mise sur l’interopérabilité et l’IA sémantique. Les effets attendus touchent la qualité des décisions, les délais d’orientation et la continuité du suivi.
La fenêtre 2025 associe investissements privés et signaux publics favorables, suggérant une accélération des projets numériques dans les hôpitaux. Reste à exécuter au plus près des pratiques cliniques, pays par pays, pour transformer l’essai et ancrer la coordination au cœur des parcours de soins.
Une transformation pragmatique qui se jouera dans la preuve clinique et la qualité des intégrations.