ClearSpace faisait partie des 13 entreprises à avoir répondu à l’appel d’offres et a été retenue. Sa mission d’ici 2025 : produire l’appareil qui sera chargé d’enlever un imposant débris spatial. Cette opération est en réponse au fléau grandissant de la pollution spatiale. 

100 millions pour créer le nettoyeur de l’espace ClearSpace

Cela fait près d’un an que c’est dans les petits papiers, mais c’est aujourd’hui que le pas a été franchi officiellement. En effet, l’Agence spatiale européenne (ESA) a acté ce mardi 1er décembre son tout premier contrat privé. Celui-ci a été attribué à ClearSpace, une start-up de Lausanne, et c’est sans précédent. Eric Morel de Westgayer de l’ESA le confirme : “ jamais nous n’avons confié un contrat d’une telle ampleur à une petite start-up ”.  

Et pour cause, pas moins de 100 millions d’euros seront mis sur la table dont 86 investis par l’ESA. L’objectif pour ClearSpace sera de créer de toutes pièces le premier satellite nettoyeur autonome capable de récupérer les débris laissés en orbite. Concrètement, cette mission vise à récupérer une portion de carcasse issue d’une fusée européenne lancée il y a 7 ans. 

La machine, on la connaît déjà. Il s’agit du satellite ClearSpace-1 dont le lancement est prévu pour 2025. D’un poids de 500 kilos et doté de 4 extensions tentaculaires, il devra agripper le débris de la fusée Vega. Par la suite, il devra le ramener en direction de la Terre pour qu'ils se désintègrent tous les deux en chemin.  

Un besoin de s’attaquer à la dépollution spatiale 

Il n’y a pas que sur Terre que la pollution fait des ravages. De plus en plus, le nombre de déchets présents dans l’espace représente un enjeu. On parle notamment de plus de 40 000 objets qui seraient en gravitation au-dessus de nous. Cela va des composantes de fusées, aux pièces de satellites désintégrées ou d’anciens satellites laissés en orbite. 

Pour l’agence spatiale, il s’agit de prendre le sujet à bras-le-corps. C’est tout un marché de la dépollution spatiale qui va naître. En effet, l’ESA affirme sa volonté de montrer l’exemple et de poursuivre dans cette voie. Avec ce contrat attribué à la start-up ClearSpace, elle espère “qu’en faisant la démonstration de la faisabilité technique, [elle permettra] à ce marché de se développer”. 

Par ailleurs, le problème est double. Non seulement ces débris créent une importante pollution, mais ils sont aussi dangereux. En effet, puisqu’ils se déplacent à grande vitesse, ils ne sont pas à l’abri d’entrer en collision avec d’autres satellites en opération. Non seulement cela crée encore davantage de pollution suite aux explosions de matériels, mais cela pourrait aussi être dommageable pour des services essentiels. C’est notamment le cas des satellites qui permettent d’effectuer les prévisions météorologiques ou de quadriller le système de GPS, par exemple.