Arthur Waller révolutionne la gestion financière avec Pennylane
Découvrez comment Pennylane transforme la comptabilité des PME en facilitant l'accès aux données financières en temps réel.

À Paris, Arthur Waller a repris le fil de l’entrepreneuriat en transformant une frustration fondatrice en avantage concurrentiel. Après PriceMatch, cédé à Booking.com, il conduit Pennylane sur un segment mature mais stratégique pour les entreprises : la gestion comptable et financière, en temps réel, pensée pour l’usage quotidien des dirigeants et des experts-comptables.
De PriceMatch à Pennylane : un second départ assumé
Le premier chapitre entrepreneurial d’Arthur Waller s’est refermé en 2015 avec la cession de PriceMatch, solution d’optimisation tarifaire pour l’hôtellerie, à Booking.com. Cet épisode, à la fois succès industriel et fin abrupte, a laissé une envie de revenir au front avec un produit de mission.
Cette fois, la cible est un point névralgique de la vie d’entreprise : la comptabilité opérationnelle et le pilotage de trésorerie. Avec Pennylane, lancée en 2020, le parti pris est clair : sortir la comptabilité de sa boîte noire et reconstruire l’expérience utilisateur pour que chaque tâche financière serve la décision et non l’inverse.
PriceMatch, un premier cycle conclu chez Booking.com
PriceMatch a permis à Waller et à ses associés d’apprendre vite, au cœur d’un marché international où l’optimisation des revenus hôteliers s’imposait comme un différenciant clé. La cession a validé le produit, mais aussi mis en évidence un appétit pour des cycles plus longs et des infrastructures logicielles plus structurantes, capables de s’installer durablement dans le quotidien des clients.
Pennylane : stratégie et exécution
Pennylane vise le point d’équilibre entre performance d’outillage et simplicité d’usage. La société a réuni sept cofondateurs, une rareté dans la tech française, misant sur la complémentarité des compétences.
Ce choix a pu inquiéter certains investisseurs, mais il a accéléré le développement produit et l’industrialisation des parcours clients. L’entreprise revendique plus de 300 employés, une base diversifiée de cabinets d’expertise comptable et de PME, et des cycles de livraison rapprochés pour itérer avec les utilisateurs finaux.
Point clé fondateur
Le pivot de Pennylane tient à une conviction : la donnée financière n’a de valeur que si elle est exploitable en temps réel, par le dirigeant comme par l’expert-comptable. C’est l’axe de différenciation essentiel face aux logiciels historiques, souvent conçus pour la production annuelle.
Comptabilité augmentée : proposition de valeur et différenciation
Sur un marché réputé dense et peu substituable, la place se gagne par la qualité d’intégration et l’ergonomie du parcours. Pennylane s’est positionné sur une promesse double : une plateforme unifiée pour les entreprises et leurs cabinets, et une mise à jour continue des flux bancaires, factures et pièces, afin d’automatiser le maximum de traitements sans perdre en contrôle.
Cette approche change la cadence de travail en cabinet, tout en donnant au dirigeant une vision de trésorerie exploitable au quotidien.
Experts-comptables et PME : une même plateforme
Plutôt que d’imposer un outillage distinct côté client et côté cabinet, Pennylane parie sur une plateforme partagée. Le bénéfice est immédiat : moins de frictions et moins de ressaisies. Les cabinets gardent la main sur les contrôles et la production, les entreprises récupèrent la visibilité transactionnelle et les indicateurs utiles pour payer, encaisser, facturer et suivre la TVA.
Qonto et Alan : des parallèles sectoriels
L’intuition sectorielle rappelle le mouvement engagé par Qonto dans la banque des PME et par Alan dans l’assurance santé : des marchés anciens, réglementés, mais où l’exécution produit et l’expérience peuvent rebattre les cartes. La différence tient au périmètre fonctionnel : ici, la valeur se concentre sur le traitement de la donnée financière et sa synchronisation entre acteurs.
La « boîte noire » tient moins aux normes qu’à l’empilement d’outils non communicants. L’approche consiste à capter à la source les flux bancaires et factures, à catégoriser automatiquement ce qui peut l’être et à exposer des contrôles lisibles pour ce qui doit rester à la main. L’objectif est de déplacer l’effort sur les exceptions, pas sur la routine.
Réforme de la facturation électronique : catalyseur de croissance
Le passage à la facturation électronique entre assujettis TVA reconfigure le marché. Le calendrier officialisé prévoit la réception obligatoire des factures au format électronique à compter du 1er septembre 2026 pour toutes les entreprises assujetties à la TVA, et une émission rendue obligatoire de manière progressive jusqu’en 2027 selon la taille des entreprises (source publique DGFiP, impots.gouv.fr).
Cette réforme entraîne une mise à niveau massive des systèmes. Les éditeurs comme Pennylane investissent dans les connecteurs, la conformité de formats et les flux d’échange avec les plateformes publiques ou partenaires.
Réception et émission : calendrier officiel 2026-2027
La réforme distingue l’obligation de recevoir et l’obligation d’émettre. La première arrive pour tous en 2026. La seconde s’étale, avec une première vague sur les grandes structures, puis la généralisation aux autres tailles jusqu’à 2027. Le périmètre couvre l’e-invoicing B2B national et l’e-reporting pour certaines opérations.
PDP, PPF et Factur-X : quel rôle pour les éditeurs
La DGFiP encadre un écosystème composé de la PPF (Plateforme Publique de Facturation) et des PDP (Plateformes de Dématérialisation Partenaires) immatriculées. Les éditeurs peuvent interfacer leur logiciel à la PPF ou opérer via une PDP.
Les acteurs communiquent largement sur leur préparation. S’agissant des statuts d’immatriculation, il convient de s’en tenir aux informations publiques effectivement communiquées par l’administration ou par les entreprises elles-mêmes.
Facturation électronique : 3 points clés opérationnels
- Point d’entrée unique dans l’entreprise pour réceptionner les factures structurées et les aiguiller vers la production comptable.
- Référentiel tiers à jour pour identifier correctement les partenaires de facturation et les obligations d’e-reporting.
- Qualité de données et contrôles de cohérence pour réduire les litiges et fiabiliser la TVA.
Le choix dépend du niveau d’exigence et d’intégration recherché. PPF convient aux besoins simples avec une exposition publique standardisée. PDP apporte des capacités avancées d’acheminement, de traçabilité et de services complémentaires. Les éditeurs alignent leur feuille de route produit sur l’un ou l’autre schéma, souvent avec une double compatibilité pour sécuriser les déploiements.
Au-delà des échéances, l’effet marché est tangible : la mise en conformité pousse les TPE et PME à s’équiper d’outils numériques pour facturer, suivre et rapprocher leurs opérations, phénomène largement relayé par la presse économique spécialisée à l’approche de 2026 (Le Figaro, 16 septembre 2025).
Financements et trajectoire opérationnelle
En un peu plus d’un an, Pennylane a réuni des financements cumulés supérieurs à 100 millions d’euros, selon des communications publiques relayées dans la presse économique. Cet afflux de capital a été affecté à trois chantiers : enrichir les fonctionnalités bancaires, approfondir la chaîne comptable jusqu’à la liasse fiscale et consolider l’architecture pour un passage à l’échelle sans dégrader l’expérience utilisateur.
La société met en avant un modèle d’abonnement, apprécié des investisseurs pour sa visibilité et sa résilience. Dans la conjoncture récente, la récurrence des revenus logiciels amortit les cycles de financement. Pour Pennylane, cela renforce la priorité au produit et à l’adoption plutôt qu’à la course à la valorisation.
Abonnements récurrents : amortisseur de cycle
Sur des métiers non discrétionnaires comme la tenue comptable, la résiliation est historiquement faible. La clé devient alors la valeur perçue au quotidien : temps gagné, erreurs évitées, visibilité sur la trésorerie et la TVA. Ce sont ces bénéfices concrets qui sécurisent la base installée et facilitent l’upsell.
Investissements produits prioritaires
- Bancarisation des flux pour fiabiliser les rapprochements et fournir des prévisions court terme utiles au dirigeant.
- Automatisation comptable avec un continuum de la facture au grand livre, sans rupture de parcours.
- Conformité e-invoicing afin de réduire le coût de mise en conformité pour les cabinets et leurs clients.
La récurrence lisse les revenus, mais elle impose une obsession de l’usage. Les métriques clés ne sont pas uniquement commerciales : profondeur d’adoption par fonctionnalité, taux d’automatisation atteint, délais de mise en production cabinet, et NPS. Ces indicateurs sont déterminants pour la profitabilité à terme.
Marché français : digitalisation accélérée et concurrence établie
La France compte plusieurs millions d’entreprises assujetties à la TVA. L’accélération de la digitalisation est stimulée par les réformes fiscales et le besoin d’efficacité. Dans ce cadre, la bataille se joue autant sur la conformité que sur la productivité opérationnelle qu’apporte l’outil chaque semaine aux équipes finance des PME et aux collaborateurs des cabinets.
Les éditeurs historiques, bien implantés dans les cabinets, ont des atouts en couverture fonctionnelle. Les acteurs de nouvelle génération se distinguent par l’intégration native des flux, la simplicité d’onboarding et la mise à jour en continu de la donnée.
Marché de l’expertise comptable : maturité et besoins
Les cabinets arbitrent entre la stabilité des procédures existantes et le gain de productivité promis par les nouvelles plateformes. Les priorités identifiées sont récurrentes : réduction des opérations manuelles, fiabilisation de la TVA, gestion des pièces et des relances, et capacité à piloter des portefeuilles clients plus vastes sans dégrader la qualité.
Factur-X est un format hybride PDF + XML, lisible par l’humain et exploitable par la machine. UBL et CII sont des formats de données structurées reconnus au niveau européen. Les plateformes doivent ingérer, contrôler et restituer ces formats sans perte d’information, tout en gérant les exceptions métier.
Bon à savoir : conformité et trajectoires de déploiement
Les entreprises ont intérêt à séparer la mise en conformité de la transformation complète des processus. Sécuriser d’abord la réception des factures et l’archivage probant, puis orchestrer l’émission et les workflows d’approbation pour en tirer tous les gains de productivité.
Gouvernance interne et culture d’hypercroissance
Passer de zéro à plus de 300 collaborateurs en quelques années amène son lot de défis. Le premier est culturel : préserver l’exigence produit, l’écoute des clients et la vitesse d’exécution. Le second est organisationnel : adapter la structure sans diluer les responsabilités.
Chez Pennylane, la culture annoncée s’articule autour de la simplicité et de l’accessibilité, valeurs qui guident autant l’ergonomie du logiciel que la relation aux cabinets et aux clients finaux.
Sept cofondateurs : complémentarité revendiquée
La diversité des profils fondateurs a structuré la répartition des rôles. Cette complémentarité accélère les arbitrages difficiles, notamment lorsque la feuille de route produit se heurte à des contraintes réglementaires. C’est un avantage dans un environnement où la conformité et l’ergonomie doivent avancer de concert.
Organisation et rituels d’alignement
Pour conserver une dynamique d’équipes malgré la taille, l’entreprise insiste sur la clarté des objectifs, la remontée d’informations terrain et des rituels réguliers de synchronisation. Les retours d’expérience partagés par les employés sur les réseaux sociaux décrivent une culture collaborative, tournée vers l’amélioration continue dans un secteur traditionnellement conservateur.
Cap 2026 : standardiser sans s’uniformiser
La séquence 2026-2027 va standardiser les échanges de factures, sans uniformiser les expériences logicielles. C’est là que se jouera la différence : la conformité sera un prérequis, pas un avantage. Les acteurs qui transformeront cette contrainte en gains de productivité mesurables pour les cabinets et les PME prendront l’ascendant commercial.
Pour Pennylane, le défi est double : réussir la mise à l’échelle sans perdre l’agilité qui a fait son succès initial, et apporter des bénéfices visibles dès les premières semaines d’usage, au-delà du seul respect des formats et des flux réglementaires.
Dans la tech financière comme en comptabilité, la valeur se mesure à l’usage quotidien. Le reste suit.