Ambition renforcée, levées de fonds stratégiques et innovations technologiques de pointe. Au cœur du secteur spatial européen, l’ex-Pangea Aerospace revêt désormais le nom de Pangea Propulsion. Derrière ce choix d’identité se cache une volonté de faire évoluer les moteurs de fusées, d’accélérer la réutilisation et de placer l’Europe dans une dynamique de souveraineté spatiale. Retour sur une métamorphose marquante et ses répercussions.

Un changement d’identité révélateur d’un positionnement plus affirmé

Le 30 juillet 2025, Pangea Aerospace a officialisé son rebranding pour devenir Pangea Propulsion. Cet événement constitue un jalon majeur pour la start-up fondée en 2018 par six associés européens. À l’origine, elle développait des microlanceurs destinés à l’envoi de charges utiles légères, mais le marché de la propulsion spatiale est rapidement devenu sa priorité. Depuis son quartier général de Toulouse (Haute-Garonne, France) et son site de Barcelone (Espagne), l’équipe de 60 collaborateurs (contre 35 un an plus tôt) se spécialise désormais dans la conception de moteurs spatiaux réutilisables et durables.

Avec un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros en 2024 (données internes), l’entreprise explique avoir orienté ses efforts sur la propulsion pour répondre aux demandes grandissantes des industriels. Sa nouvelle appellation, Pangea Propulsion, évoque clairement la vocation de la start-up : livrer les futures générations de moteurs adaptés aux lanceurs lourds, aux systèmes de réutilisation et à la mobilité en orbite.

Les dirigeants de Pangea Propulsion insistent sur l’importance de se distinguer dans une industrie très concurrentielle. En recentrant la marque autour du mot “Propulsion”, ils veulent souligner leur savoir-faire en matière de moteurs performants et industrialisables. Au-delà d’une simple nouvelle dénomination, ce rebranding affirme l’expertise de l’entreprise dans le secteur spatial européen.

D’après les cofondateurs, cette identité clarifie les discussions avec les partenaires institutionnels et privés. Pour Adrià Argemí, PDG et cofondateur, « ce changement de marque ne remplace pas notre ADN, il le consolide. » L’objectif: fournir des moteurs fonctionnels, prêts à l’emploi et dotés d’une garantie industrielle pour les entreprises qui désirent conquérir l’espace dans des conditions plus vertueuses et moins coûteuses.

Du statut de start-up de microlanceurs à celui de fournisseur industriel

Lorsque Pangea Aerospace est créée en 2018, elle ambitionne d’exploiter la technologie des moteurs aerospike methalox pour réduire les coûts d’accès à l’orbite basse. L’idée initiale: concevoir de petits lanceurs réutilisables capables de placer des microsatellites. Or, les priorités du marché se sont transformées. Les opérateurs de l’espace ne se contentent plus de lancer des satellites: ils réclament des systèmes capables de rallonger la durée de vie des engins spatiaux et de faire baisser la facture globale des missions.

En conséquence, l’entreprise a progressivement fait évoluer son business model. Elle s’est éloignée du développement complet de microlanceurs pour se concentrer sur la propulsion pure. Cette décision s’est renforcée grâce à plusieurs signaux positifs: une levée de fonds importante, un soutien d’acteurs institutionnels majeurs en Europe et une demande pressante pour des moteurs à la fois réutilisables et puissants.

Cap sur la propulsion durable

La technologie methalox (mélange de méthane liquide et d’oxygène liquide) est de plus en plus plébiscitée grâce à sa meilleure efficience et à son empreinte environnementale limitée. Le rebranding de Pangea Propulsion translate cette vision écologique en un engagement industriel fort.

Pousser la spécialisation à l’extrême, c’est aussi le moyen pour Pangea Propulsion de s’imposer dans la course à la réutilisation des fusées, un segment encore dominé par les Américains. En mettant en avant ses moteurs adaptables et robustes, l’entreprise tisse de solides partenariats avec des intégrateurs et des agences publiques pour améliorer les futures générations de lanceurs européens.

Des financements massifs pour asseoir l’ambition

Au mois de mars 2025, Pangea Propulsion assurait la réussite d’un tour de financement de série A évalué à 23 millions d’euros (chiffres divulgés par la société). Cette capitale a été pilotée par Hyperion Fund, spécialiste des technologies de défense, de l’aérospatiale et de l’intelligence artificielle. D’autres investisseurs, notamment Primo Capital, CDTI Innvierte et André-Hubert Roussel (ex-PDG d’Ariane Group), ont également participé à cette opération.

Afin de maintenir un développement technologique à la pointe, la start-up a déjà investi plus de 31,5 millions d’euros dans la recherche et le développement depuis sa naissance. Les principaux chantiers: optimiser l’architecture de moteurs repensés pour la réutilisation, explorer des matériaux à meilleure résistance thermique et systématiser l’emploi de la fabrication additive pour accélérer la production.

Un rôle crucial de la R&D dans la réussite de Pangea Propulsion

Alors que certaines entreprises consacrent une attention plus modérée à l’innovation, Pangea s’est démarquée en déployant la majorité de ses fonds dans la R&D. Pour Xavier Llairó, cofondateur et directeur commercial, « c’est la seule manière de garder de l’avance sur un marché qui évolue très vite ». Cette culture s’incarne pleinement dans les projets de moteurs réutilisables.

La somme investie couvre plusieurs volets : recrutement de spécialistes (ingénieurs propulsion, data scientists, experts en fabrication 3D), modernisation des bancs d’essais et constitution de partenariats avec des laboratoires universitaires. L’objectif étant de conserver un temps d’avance sur une concurrence internationale de plus en plus dynamique.

Des partenariats clés avec l’ESA et le CNES

Sur le plan institutionnel, les clients et partenaires de Pangea Propulsion se révèlent aussi prestigieux que stratégiques. L’Agence Spatiale Européenne (ESA) a mobilisé l’entreprise en septembre 2024 pour un projet de moteur de très forte poussée (2 méganewtons). Baptisé Kronos, il devra équiper les étages principaux et supérieurs des futurs lanceurs lourds européens.

Dans la foulée, le Centre National d’Études Spatiales (CNES) a sollicité Pangea pour définir l’architecture préliminaire d’un autre moteur en combustion étagée à flux complet. Ce programme, dénommé ASTRE, vise à rendre l’Europe plus compétitive par la capacité à développer un moteur puissant, réutilisable et fabriqué localement. Selon les observateurs du marché, cette collaboration illustre la volonté de la France et de l’Europe de reprendre la main face à la domination américaine sur les segments-clefs du lanceur réutilisable.

Ce concept vise à augmenter la performance du moteur en brûlant 100% du mélange carburant/comburant dans des pré-chambres à haute pression, avant de l’injecter dans la chambre principale. Le gaz généré est ensuite dédié au turbopompe, maximisant l’efficacité énergétique. Cette architecture se distingue par un rendement élevé et par une réduction des émissions nocives.

Pour mener à bien ces projets, Pangea collabore avec des sociétés complémentaires comme Safran (sous-systèmes de propulsion), Sabca (composants technologiques), Spacedreams (tests), Apco Technologies (logistique et intégration), Empa ou encore le Politecnico di Milano (matériaux novateurs et optimisation par impression 3D).

Une équipe en pleine expansion et des objectifs de croissance

Si l’on se penche sur la trajectoire de la compagnie, son évolution en termes d’effectifs est significative: 35 employés en 2024, près de 60 aujourd’hui. Cette hausse de plus de 34% reflète l’ampleur de la demande de compétences autour de la propulsion. Les embauches ciblent des experts en contrôle des lanceurs, en automatisation, mais aussi des spécialistes en finance et en négociation de contrats internationaux.

Disposant déjà de deux sites, à Toulouse et Barcelone, Pangea Propulsion projette de continuer ce développement en effectifs. À l’horizon 2027, elle espère doubler son personnel, avec un accent particulier sur l’Occitanie, région réputée pour son écosystème spatial (présence d’Airbus, de Thales Alenia Space, etc.). Elle vise également une expansion plus poussée sur le marché institutionnel européen, tout en gardant un œil sur l’opportunité d’exporter ses moteurs en dehors du Vieux Continent.

Focus sur Toulouse

Fort de l’attractivité spéciale de la “Ville Rose”, Pangea bénéficie de la proximité de laboratoires de recherche, de grands groupes aéronautiques et d’une main-d’œuvre qualifiée. En parallèle, son ancrage toulousain attire des partenaires prêts à tester de nouvelles approches de propulsion.

Au-delà des aspects humains, la société s’engage dans une politique de communication active pour renforcer son image de marque. La mise en avant de son nom “Propulsion” signale aux écosystèmes de la nouvelle économie spatiale qu’elle est un interlocuteur de premier plan quand il s’agit de concevoir et livrer des moteurs de fusées réutilisables, puissants, et alignés sur les contraintes écologiques.

ARCOS, Kronos et U-Nyx: trois axes d’innovation majeurs

Le pipeline technologique de Pangea Propulsion se répartit en plusieurs projets phares. Le premier se nomme ARCOS, un moteur aerospike fonctionnant au mélange méthane/oxygène liquide. Sa prouesse: un test concluant en octobre 2021, au centre de la DLR (Agence Spatiale Allemande) à Lampoldshausen, où l’équipe a validé un fonctionnement stable à 20 kN de poussée.

À la différence d’une tuyère conventionnelle, la configuration aerospike permet une adaptation continue de la pression des gaz, offrant un rendement optimal à différentes altitudes. De plus, ARCOS est conçu pour être réutilisable jusqu’à 10 fois, un élément crucial pour diminuer les coûts de lancement.

Exemple: la propulsion aerospike ARCOS pour Tehiru

Grâce au concept aerospike, Pangea a pu signer un contrat avec Tehiru, entreprise européenne qui compte tester ce moteur sur ses propres lanceurs. L’intégration d’ARCOS offrira, selon Tehiru, une flexibilité hors pair pour adapter la poussée en fonction du profil de mission. L’opération prouvera également la fiabilité commerciale de cette technologie devant les potentiels clients.

Autre pilier du portefeuille, le moteur Kronos répond à un besoin de propulsion élevée (2 méganewtons) pour permettre à l’Europe de disposer de lanceurs lourds compétitifs. Doté d’une architecture en combustion étagée à flux complet, il prévoit une forte polyvalence: ce moteur pourrait servir tant en booster latéral qu’en moteur principal selon les besoins. Les experts envisagent de l’adapter également aux étages supérieurs, une fois validés les retours des industriels sur la question des performances.

Enfin, le U-Nyx innove sur le terrain des propulseurs destinés à la mobilité orbitale: satellites, remorqueurs spatiaux et missions de maintenance. L’objectif: accroître la durée de vie des engins en orbite en proposant un module de propulsion “vert” et capable de manœuvrer plus efficacement. Cette solution intéresse particulièrement les opérateurs de constellations satellites qui cherchent à optimiser les corrections orbitales tout en minimisant les coûts énergétiques.

Fabrication additive et matériaux de nouvelle génération

La caractéristique majeure de Pangea Propulsion réside dans l’usage intensif de l’impression 3D pour la fabrication des composants de moteurs. Une telle technique réduit fortement les délais, limite le nombre de pièces et facilite les tests rapides. Le moteur ARCOS, par exemple, n’est constitué que de deux pièces principales. À l’échelle d’un système de propulsion complexe, c’est une prouesse qui diminue les risques de défaillance.

Matériaux résistants aux conditions extrêmes

Structurer un moteur capable de fonctionner sous des pressions et températures extrêmes implique de développer ou d’adapter des alliages performants. Les collaborations avec Empa et le Politecnico di Milano apportent cette expertise en alliages métalliques et en procédés de fusion laser.

Pangea y voit un facteur de compétitivité: fabriquer rapidement des lots de moteurs, tester et itérer la conception pour optimiser les performances. Ainsi, la recherche de nouveaux matériaux résistants aux hautes températures et l’intégration toujours plus fine de l’impression métallique 3D soutiennent la vision de durabilité spatiale promue par l’entreprise.

Enjeux de souveraineté et rôle majeur dans l’écosystème européen

En toile de fond, on observe un enjeu grandissant d’autonomie spatiale pour l’Union européenne, confrontée à des concurrents comme SpaceX aux États-Unis. L’Américain, par exemple, multiplie les lancements de sa flotte Starlink (plus de 6 000 satellites en orbite en juin 2024) et prouve la viabilité des systèmes de réutilisation. Face à ce constat, l’Europe cherche à se doter de moteurs performants, capables de rivaliser avec les solutions outre-Atlantique.

Pour Pangea, incarner un fournisseur de référence dans ce cadre constitue un avantage décisif. Disposant déjà de soutiens institutionnels, la start-up s’impose comme un interlocuteur de confiance face aux attentes de l’ESA et du CNES, qui misent sur des technologies plus vertueuses et économiquement rentables, en cohérence avec les valeurs défendues à Bruxelles.

Au regard de telle dynamique, la réutilisation devient le mot-clé: tout moteur qui sait voler plusieurs fois fait baisser drastiquement le coût d’accès à l’orbite. Cette logique anime donc la feuille de route de Pangea Propulsion: développer des produits à haute fiabilité, adaptés à une grande variété d’applications spatiales.

Données-clés de la croissance entre 2024 et 2025

Pour illustrer la progression rapide de la société, voici un aperçu chiffré de ses indicateurs majeurs:

Métriques Valeur Évolution
Chiffre d'affaires (2024) 3,5 M€ N/A
Levée de fonds (mars 2025) 23 M€ Nouveau tour
Effectifs (2025) 60 salariés +34 % vs 2024
Moteur Kronos 2 MN Lancement études

L’ensemble de ces chiffres illustre la progression continue de la start-up. Le pari est d’ores et déjà payant, puisque la hausse du nombre de projets de R&D accompagne la montée en puissance d’une demande européenne pour des moteurs réutilisables, capables de soutenir un volume de lancements spatiaux croissants.

Un réseau de distribution hiérarchisé et une ouverture aux clients privés

Si les relations avec l’ESA et le CNES constituent un socle solide, Pangea Propulsion veut également s’adresser à des opérateurs privés de plus en plus nombreux à planifier des vols commerciaux. Les sociétés spécialisées dans le déploiement de constellations, les laboratoires technologiques et même certains acteurs de la défense cherchent des partenaires compétents en propulsion.

Cette diversification peut prendre plusieurs formes: la vente directe de moteurs, la fourniture de sous-systèmes avancés ou la collaboration dans le cadre de projets conjoints pour adapter la propulsion à des missions spécifiques. Grâce à sa réputation naissante, Pangea Propulsion entend engager un dialogue approfondi avec des intégrateurs de lanceurs, aussi bien en Europe qu’en Amérique latine ou en Asie.

La logistique et l’industrialisation demeurent un autre enjeu de taille. Garantir un volume suffisant de production requiert des partenariats avec des fournisseurs de matériaux et un accès à des plateformes de test adaptées. La présence à Toulouse joue ici un rôle essentiel, permettant de bénéficier du riche tissu d’infrastructures de la région.

Nouvel élan pour la propulsion européenne

Selon de nombreux analystes, le marché de la propulsion spatiale est appelé à tripler dans les dix prochaines années. La miniaturisation des satellites et la nécessité de naviguer entre les orbites poussent les constructeurs à revoir la performance des moteurs. C’est dans ce contexte que Pangea Propulsion apporte une solution: reposant sur l’éco-compatibilité, la réutilisabilité et un design résolument tourné vers l’optimisation par impression 3D.

Le rôle majeur de la compétition mondiale

Il ne faut pas ignorer la présence sur ce marché d’acteurs de premier rang, dont certains bénéficient d’importants budgets militaires et civils. Pour s’imposer, Pangea mise sur l’expertise de ses ingénieurs, l’agilité de sa structure et un dialogue étroit avec les régulateurs européens. L’un des atouts importants: la capacité à répondre aux exigences spatiales de demain, comme la flexibilité d’utilisation et l’économie de carburant.

La mission de Pangea consiste donc à bâtir une souveraineté européenne dans ce secteur clé. D’après les observateurs, la réussite du moteur Kronos ou son futur dérivé pourrait être déterminante pour l’accès autonome de l’Europe à une orbite haute, dans la lignée des avancées américaines.

Par ailleurs, la start-up souhaite accompagner l’augmentation des cadences de lancement, essentielle pour fournir un service fiable de mise en orbite à moindre coût. Ce mouvement est porté par l’ambition européenne de placer un nombre accru de satellites en orbite basse pour des applications allant de l’Internet des objets à la couverture Internet haut débit.

Perspectives et dynamique future

L’histoire récente de Pangea Propulsion confirme la pertinence de se spécialiser dans le secteur des moteurs réutilisables. Les fonds levés lui assurent une réserve de croissance, tandis que les contrats avec l’ESA et le CNES constituent un avantage incontestable pour renforcer sa crédibilité. À mesure que la concurrence s’intensifie, la start-up toulousaine a pour ambition de s’ériger en leader mondial.

Pour 2025, les dirigeants visent une augmentation du chiffre d’affaires, portée par un accroissement des ventes de moteurs et une multiplication de projets collaboratifs. Sur le long terme, Pangea imagine intégrer ses solutions dans des programmes de vols orbitaux réguliers, avec la certitude que l’expansion des activités spatiales va s’intensifier de manière exponentielle.

Cette vision repose également sur la volonté de recruter davantage de profils spécialisés (ingénieurs aérothermiques, contrôleurs de mission, experts en data analytics) pour diviser les coûts et optimiser le processus de production. Parallèlement, l’entreprise compte renforcer sa présence à l’échelle internationale, notamment auprès de partenaires asiatiques ayant également un fort besoin en missions spatiales traditionnelles et en systèmes de logistique orbitale.

Pour mieux s’ancrer dans la chaîne de valeur européenne, Pangea mise sur des coopérations avec des structures émergentes du New Space. On note parmi elles des constellations en cours de développement, qui cherchent à optimiser toute la chaîne de montage: du développement de satellites jusqu’aux systèmes de propulsion verte.

Enfin, au-delà des enjeux strictement industriels, la société se positionne comme un tremplin pour la souveraineté spatiale du continent. Elle participe à diverses associations sectorielles et événements professionnels pour promouvoir une normalisation et favoriser le transfert de connaissances. Dans cette optique, elle espère qu’une consolidation des acteurs encouragera la mutualisation des ressources, facilitant la mise en commun de technologies critiques et l’émergence d’un véritable écosystème spatial européen.

Un horizon prometteur pour la compétitivité spatiale

Grâce à sa nouvelle identité et à un positionnement axé sur la propulsion réutilisable, Pangea Propulsion incarne les espoirs européens d’une industrie spatiale plus autonome, plus verte et plus accessible à l’échelle mondiale.