À Paris, ORIS Materials Intelligence bascule vers une nouvelle phase de son histoire. Née d’un projet intrapreneurial au sein d’un grand groupe de matériaux, la société officialise un carve-out en 2025 qui consacre son indépendance. Avec une gouvernance dédiée et des moyens financiers ciblés, l’entreprise veut accélérer la décarbonation des routes et voies ferrées grâce à une plateforme cloud dopée à l’IA.

Carve-out 2025 : gouvernance autonome et cap industriel

Le détachement capitalistique annoncé pour 2025 confère à ORIS une indépendance opérationnelle qui change l’équation. La société, fondée par Nicolas Miravalls et Renaud de Montaignac, sort de l’ombre d’un grand groupe de matériaux de construction pour adopter une structure d’actionnariat propre, avec une gouvernance adaptée à son ambition technologique et à son rythme d’innovation.

Sur le plan stratégique, un carve-out permet de clarifier les objectifs et d’accélérer les cycles de décision. Pour une solution logicielle dédiée aux infrastructures durables, cela implique un alignement direct des investissements produit avec les attentes du marché, en particulier dans les phases de conception et d’études, où se joue l’essentiel des gains carbone et économiques.

Le timing n’est pas anodin. La France multiplie les signaux pro-investissements dans les technologies vertes. Le Sommet Choose France 2025 a annoncé 40,8 milliards d’euros d’investissements pour 53 projets, un volume qui confirme l’attractivité pour l’industrie bas carbone et la tech d’impact, un ressort utile aux ambitions d’ORIS (source Direction générale des entreprises).

Au-delà des chiffres, l’indépendance ouvre la voie à des partenariats plus agiles avec les donneurs d’ordre et à des modèles de déploiement internationaux, notamment via des représentants déjà actifs en Europe et en Asie. C’est un accès plus direct aux cycles de décision des maîtres d’ouvrage et des bureaux d’études, avec une proposition de valeur documentée et mesurable.

Un carve-out isole une activité dans une entité autonome afin de libérer des décisions d’investissement et de priorisation produit. Effets attendus pour une entreprise comme ORIS :

  • accélération des arbitrages roadmap sur la base d’indicateurs business et carbone;
  • capacité à conclure des alliances non exclusives, y compris entre concurrents de l’ingénierie;
  • lisibilité accrue de la performance et du risque pour les investisseurs spécialisés en transition;
  • réactivité face aux évolutions réglementaires sur le carbone et la commande publique.

Technologie cloud d’oris : ia et ingénierie au service des chantiers

Au cœur de l’offre, une plateforme cloud qui orchestre intelligence artificielle, science des données et ingénierie des matériaux. La proposition est claire : intervenir le plus tôt possible, dès la conception, pour mesurer l’empreinte carbone, optimiser l’usage de ressources locales et intégrer des critères de résilience climatique dans les choix de constituants, de formulations et de procédés.

Le bénéfice économique rejoint l’objectif environnemental. En s’outillant à l’amont, les maîtres d’ouvrage et ingénieries peuvent arbitrer des options techniques qui réduisent les émissions et les coûts tout en sécurisant la disponibilité matière et la durabilité. La logique de jumeau numérique appliqué à la donnée matériaux permet de simuler, comparer et choisir.

ORIS collabore avec des acteurs de premier plan comme Sweco, Ramboll, Bouygues et AECOM, ainsi qu’avec des institutions internationales, dont Die Autobahn, la Banque asiatique de développement et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel. Les partenariats initiés dès 2017, visibles sur des portails de partenaires ingénierie, signalent une trajectoire de maturation technologique continue.

Sweco : usages pour la conception optimisée

Dans le cadre d’études de routes et de voies ferrées, l’intégration d’un outil comme celui d’ORIS permet de tester des variantes selon des contraintes locales de matériaux et d’objectifs carbone. L’enjeu est de consolider les hypothèses techniques au plus tôt afin de minimiser les renchérissements ultérieurs et les renégociations.

Ramboll et aecom : intégration dans le cycle études

Pour des ingénieries opérant sur plusieurs géographies, l’analyse comparée des chaînes d’approvisionnement et des normes locales est un point clé. La plateforme alimente alors des décisions multi-critères qui combinent coûts, disponibilité et performance environnementale.

Bouygues : pilotage matière et gains opérationnels

Côté entreprises de travaux, la modélisation avancée des formulations et la traçabilité des composants contribuent à sécuriser la qualité tout en comprimant l’empreinte carbone. Ces leviers jouent sur l’exécution mais aussi sur la maintenance à long terme.

Fonctionnalités clés de la plateforme ORIS

Trois piliers structurent l’offre :

  • Évaluation carbone en amont avec scénarios comparatifs par section d’ouvrage.
  • Optimisation des ressources locales pour limiter transport et pénuries.
  • Critères de résilience climatique intégrés dans le choix des matériaux et procédés.

Sur une route ou une voie ferrée, l’empreinte carbone dépend fortement des formulations de couches et de la logistique d’approvisionnement. Les gains se jouent à la marge sur des milliers de mètres linéaires. L’apport de l’IA : explorer rapidement des mixes matière alternatifs, intégrer des critères de durabilité, puis arbitrer selon la donnée.

Signaux de marché favorables en france pour les infrastructures durables

La dynamique nationale soutient clairement les technologies d’évaluation et d’optimisation du carbone. Les investissements annoncés au Sommet Choose France 2025 pour 53 projets totalisent 40,8 milliards d’euros, un indicateur fort pour les chaînes industrielles vertes, incluant les matériaux et le numérique appliqué à la construction et aux transports (source DGE).

Selon des éléments communiqués, les travaux publics en France ont progressé de 5 % en 2024, avec une inflexion en faveur de projets à forte composante environnementale. Cette orientation rejoint l’action de l’Autorité des marchés financiers autour des investissements ESG, qui gagnent du terrain dans les portefeuilles d’actifs à long terme. Sur le volet innovation, le programme French Tech 2030 lancé en 2023 renforce la visibilité des startups à impact, un environnement propice à l’essor d’outils comme ceux d’ORIS.

Pour les maîtres d’ouvrage, cette conjoncture se traduit par une commande structurée autour de critères carbone et résilience. Appels d’offres et marchés cadres intègrent de plus en plus des métriques bas carbone. Les solutions offrant une traçabilité complète et des preuves d’impact documentées deviennent des atouts décisifs, y compris pour la sécurisation des financements.

Repères réglementaires et financiers pour les donneurs d’ordre

  • Marchés publics : la pondération des critères environnementaux monte en puissance dans l’analyse des offres.
  • Financements : la lisibilité des indicateurs ESG facilite l’accès à des enveloppes dédiées ou à des conditions bonifiées.
  • Gouvernance des données : la chaîne de traçabilité des matériaux devient un élément de preuve pour les audits de conformité.

Indicateurs d’impact 2024 et reconnaissance sectorielle

ORIS reporte des résultats consolidés sur l’exercice 2024, issus de l’analyse de plus de 18 500 kilomètres de projets routiers. Les solutions identifiées permettraient d’éviter 3,1 millions de tonnes de CO2, d’économiser 4,4 millions de tonnes de ressources primaires et de réduire les coûts de 20 millions d’euros. Ces données illustrent la capacité du logiciel à traiter des volumes considérables et à convertir des recommandations techniques en gains mesurables.

Une publication de l’International Road Federation en mai 2025 met en lumière l’aptitude de la technologie ORIS à minimiser à grande échelle émissions et coûts, insistant sur la valeur d’une approche algorithmique dans le pilotage des matériaux sur des projets dispersés géographiquement.

Métriques Valeur Évolution
CO2 évitable selon les solutions identifiées 3,1 Mt n.c.
Ressources primaires économisées 4,4 Mt n.c.
Réduction de coûts identifiée 20 M€ n.c.
Longueur de projets routiers analysés 18 500 km n.c.

L’effet d’entraînement est clair pour la filière : des outils capables d’arbitrer entre formulations, disponibilités locales et critères climat donnent de la profondeur aux métriques ESG, encore trop souvent cantonnées à des reportings ex post. La donnée devient instrumentable lors des choix d’ingénierie, avec des impacts budgétaires tangibles.

Le Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières vise à appliquer un prix carbone uniforme sur des produits importés à forte intensité d’émissions. Pour les infrastructures, cela renforce l’importance de la traçabilité d’origine et des facteurs d’émission associés aux matériaux. Les outils capables de modéliser ces paramètres aident à anticiper les coûts et à limiter les fuites de carbone.

Financement série a de 3 millions d’euros et nouvelle trajectoire

ORIS annonce une levée de fonds de 3 millions d’euros en série A auprès de LIBERSET, un investisseur international soutenu par des family offices. Cette opération, dévoilée à la mi-septembre 2025, est orientée vers l’accélération de la feuille de route produit et le renforcement de la présence internationale. Pour le secteur, c’est un signal sur l’appétit des investisseurs à financer les outils d’optimisation du cycle de vie dans les infrastructures linéaires.

Damien Bourel, cofondateur et managing partner de LIBERSET, souligne l’enjeu de la transformation numérique de la filière : « La digitalisation du secteur des infrastructures ouvre une nouvelle ère, où performance, traçabilité et durabilité deviennent des leviers majeurs de compétitivité. ORIS s’impose comme un pionnier en proposant des solutions holistiques qui transforment la gestion et l’optimisation des matériaux. »

Les fondateurs s’inscrivent dans cette trajectoire. « Avec LIBERSET à nos côtés et une équipe engagée, nous avons les moyens de déployer à grande échelle notre mission de transformer les infrastructures de transport linéaires pour être mieux adaptées aux défis de notre époque », déclare Nicolas Miravalls. De son côté, Renaud de Montaignac insiste sur l’agilité gagnée par l’indépendance, au service d’une innovation plus rapide alignée sur la durabilité et la résilience.

Au plan financier, l’enveloppe va potentiellement soutenir des recrutements ciblés, des capacités de modélisation accrues et des déploiements multi-pays avec intégration aux environnements logiciels d’ingénierie. Le positionnement d’ORIS sur des indicateurs de performance quantifiables est un atout pour calibrer les retours sur investissement, notamment auprès des clients industriels et publics.

Achats publics et données environnementales : points d’attention

  • Équité et transparence des calculs carbone utilisés pour comparer des offres techniques.
  • Interopérabilité des outils avec les référentiels internes des maîtres d’ouvrage et des ingénieries.
  • Archivage probant des hypothèses et sources de données pour les audits ex post.

Qui est oris materials intelligence

ORIS est une société française spécialisée dans la conception écologique des infrastructures de transport linéaires. Créée comme entité commerciale en 2021, elle a émergé d’une initiative intrapreneuriale menée au sein d’un grand groupe de matériaux de construction.

Le siège est à Paris, avec un bureau à Lyon, et des représentants en Europe et en Asie. L’entreprise opère désormais de manière indépendante, consolidant sa position sur le marché de la transition écologique.

La société s’appuie sur des partenariats historiques entamés dès 2017, qui attestent de son ancrage dans l’écosystème de l’ingénierie et des matériaux. Son approche conjugue expertise matière, modélisation, et critères de résilience, dans une logique de réduction documentée des impacts et de maîtrise des coûts.

Dans un carve-out, une activité devient une entité autonome avec sa propre gouvernance et, souvent, des investisseurs dédiés. Un spin-off implique une distribution d’actions aux actionnaires existants du groupe d’origine. Un spin-out se rencontre plutôt dans la recherche, avec transfert de propriété intellectuelle et équipe fondatrice. Le point commun : créer de la focalisation stratégique.

Cadre international et compétitivité carbone des chantiers

La mise à jour du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières en juillet 2025 renforce le socle réglementaire qui incite les acteurs à maîtriser leurs facteurs d’émission importés. Pour les infrastructures, où l’empreinte est tirée par le mix matériaux, la capacité à mesurer et simuler devient un levier de compétitivité. Les outils d’ORIS s’inscrivent dans cette logique de standardisation des comparaisons et de transparence des hypothèses carbone.

Le point saillant, pour l’économie française, est la compatibilité entre objectifs de relance industrielle et contraintes climatiques. Les approches guidées par la donnée, capables de proposer des scénarios localisés et des parcours de réduction crédibles, facilitent la coordination entre financeurs, donneurs d’ordre et industriels. Elles permettent aussi de sécuriser les budgets en limitant les aléas coûts liés aux ressources, tout en améliorant la performance ESG suivie par les autorités de marché.

Oris et la chaîne de valeur : de la conception à la maintenance

La valeur d’un logiciel d’optimisation matière se mesure sur le cycle complet de l’infrastructure. En amont, l’outil affine les cahiers des charges. En phase travaux, il réduit risques et surcoûts grâce à une meilleure anticipation des contraintes locales. En exploitation, la robustesse des choix réalisés lors de la conception se traduit par une durabilité accrue, donc par des économies d’entretien.

Cette approche holistique attire les majors de l’ingénierie et de la construction. Elle répond à une double exigence d’aujourd’hui : livrer plus vite et moins cher, tout en diminuant l’empreinte. Les chiffres d’impact communiqués pour 2024, ainsi que la visibilité conférée par la reconnaissance sectorielle internationale, placent ORIS dans la catégorie des acteurs qui veulent industrialiser la sobriété plutôt que l’annoncer.

Ce que l’industrialisation d’oris change pour les maîtres d’ouvrage

Le passage à une gouvernance indépendante, soutenu par un financement dédié, promet une vitesse d’exécution supérieure et des intégrations logicielles plus riches avec l’écosystème des études. Pour les donneurs d’ordre, cela peut signifier des benchmarks plus fins pour les variantes bas carbone et une meilleure traçabilité du coût carbone dans les dossiers d’autorisation et de financement.

La trajectoire annoncée est à suivre sur un point précis : la capacité à transformer des analyses massives en standards de décision partagés par toute la chaîne. C’est là que se situe la bascule, du prototype à l’outil indispensable. Dans le sillage des investissements et des cadres réglementaires cités, la fenêtre d’opportunité est ouverte.

Reste à convertir l’avance technologique en réflexes métiers, projet après projet.