Nexpublica et Lanteas : une nouvelle ère pour le logiciel public à Clichy
Découvrez comment Nexpublica intègre Lanteas pour une offre logicielle enrichie dédiée aux services publics.

À Clichy, Nexpublica annonce l’acquisition de Lanteas et clarifie sa trajectoire: bâtir une offre logicielle plus intégrée pour les services publics, tout en capitalisant sur un socle R&D déjà étoffé. Avec 1 200 collaborateurs et 160 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024, le nouvel ensemble revendique une envergure renforcée dans les portails usagers et le CRM public, quelques mois après son indépendance.
Acquisition de Lanteas : cap stratégique dans le logiciel public
Nexpublica, éditeur implanté à Clichy et focalisé sur les marchés publics et parapublics, confirme le rachat de Lanteas, société aixoise spécialisée dans les portails usagers et la gestion de la relation citoyen pour les administrations et opérateurs publics. Le rapprochement intervient alors que Nexpublica franchit un palier stratégique, fort d’un périmètre consolidé et d’une plateforme logicielle en cours d’enrichissement.
Fondée à Aix-en-Provence, Lanteas fédère 17 collaborateurs et s’est illustrée par une levée de fonds en 2024. Elle apporte des briques complémentaires sur les interfaces citoyennes et l’orchestration des parcours usagers, deux domaines clés pour la numérisation des démarches locales et nationales.
Lanteas : expertise portails usagers et CRM
La combinaison des technologies CRM orientées acteurs publics et des portails usagers positionne Lanteas comme un accélérateur pour les collectivités, les établissements publics et les opérateurs parapublics. Ses équipes aixoises ont structuré des parcours numériques pensés pour la simplicité d’accès, la rationalisation des démarches et la gestion centralisée de la relation avec les habitants, les entreprises et les associations.
Qui est Nexpublica : clients servis et positionnement
Référencée comme un acteur établi du logiciel public, Nexpublica indique accompagner plus de 4 000 organismes publics et 1 200 entreprises privées, avec une couverture sectorielle étendue. Son offre, régulièrement mise à jour, intègre des solutions dédiées aux portails usagers et à la transformation numérique des services, appuyée par un investissement constant en R&D et par une feuille de route qui conjugue innovation interne et acquisitions ciblées.
Chiffres clés du nouvel ensemble
Les données communiquées par Nexpublica résument l’enjeu de taille critique et de couverture fonctionnelle.
- 1 200 collaborateurs chez Nexpublica.
- 160 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024.
- 4 000 organismes publics et 1 200 entreprises privées accompagnés.
- 17 collaborateurs chez Lanteas, spécialisée dans les portails usagers et le CRM public.
- Levée de fonds de Lanteas en 2024 pour accélérer son développement.
Périmètre opérationnel : effectifs, offres et complémentarités
Le rachat permet d’intégrer des compétences pointues dans le design d’expériences usagers et dans la gestion de la relation citoyen, cœur du CRM public. L’apport de Lanteas enrichit la plateforme Nexpublica et met l’accent sur la continuité du service numérique, un enjeu décisif pour des collectivités confrontées à des volumétries croissantes et à des attentes élevées en matière d’accessibilité.
Cette complémentarité s’exprime à la fois dans le front-office avec les portails usagers, et dans le back-office via une meilleure gestion des demandes, des tickets et des historiques de relation. À terme, la promesse est d’aligner l’ergonomie, la sécurité et la performance applicative, afin d’offrir un socle unifié capable de couvrir un large spectre d’usages publics.
Portail usagers : interface numérique qui agrège les démarches en ligne d’un organisme public. Il permet la création de comptes, le suivi des demandes, la consultation de dossiers et la réception de notifications.
CRM public : système de gestion de la relation citoyen structurant les interactions multicanales. Il centralise l’historique, les demandes et les courriers, facilite l’assignation des tâches et le pilotage des délais de traitement, et fournit des tableaux de bord pour le pilotage interne.
Feuille de route affichée : R&D, plateforme et Manifeste
L’éditeur rappelle placer la R&D au cœur de sa stratégie, avec des itérations régulières de son portefeuille. Des pages dédiées aux offres logicielles, mises à jour au printemps et à l’été 2024, détaillent les modules portails usagers et les solutions de gestion associées. La cadence de mise à jour témoigne d’une volonté de standardiser des parcours numériques tout en conservant une forte adaptabilité aux métiers du public.
Cette trajectoire s’aligne avec le Manifeste de Nexpublica, « Le progrès, pour la société, par la technologie ». L’éditeur y exprime un cap clair: accélérer l’impact via l’innovation produit et des acquisitions « ciblées », formule cohérente avec la reprise de Lanteas. Sans divulguer de montants financiers, la société mise sur une plateforme plus riche, capable de regrouper front-office usagers, CRM public et outils de pilotage pour les directions métiers et les DSI.
Offres logicielles : portails usagers et modules métiers
Dans les lignes de produits mises en avant, Nexpublica insiste sur des offres packagées autour du portail usagers, auxquelles s’agrègent des fonctionnalités de gestion des dossiers, de notifications et de reporting. L’absorption des technologies Lanteas devrait fluidifier l’intégration entre front et back, tout en apportant des composantes CRM public davantage industrialisées.
Repères réglementaires pour les éditeurs au secteur public
Pour les solutions déployées auprès d’organismes publics, plusieurs exigences structurent les feuilles de route.
- Protection des données et conformité à la RGPD, avec un accent sur la minimisation, les durées de conservation et les droits des personnes.
- Interopérabilité et ouverture maîtrisée des interfaces pour faciliter les échanges entre systèmes et le pilotage des données.
- Accessibilité et inclusion numérique dans les portails usagers, afin de garantir un accès effectif à tous les publics.
- Continuité de service et résilience opérationnelle, notamment dans la gestion des pics de charge et des incidents.
Gouvernance et intégration : quelles implications pour les clients publics
Au-delà de la technologie, l’intégration pose des enjeux de gouvernance de produit, de support et de conduite du changement. Les propos d’Hervé Astier et de Rodolphe Lanctuit, directeurs associés de Lanteas, insistent sur l’ambition de « mettre le numérique au service de tous les territoires ». La convergence des équipes devrait viser une exécution projet homogène et l’alignement des feuilles de route, notamment sur le CRM public, devenu un totem fonctionnel pour les relations usagers.
Du point de vue des collectivités, les bénéfices attendus portent sur un catalogue plus large et une mutualisation des efforts de R&D. Les points de vigilance habituels demeurent: gestion contractuelle, interopérabilité avec l’existant, réintégration des données, maintien de la qualité de service en période de transition.
Continuité de service et conduite du changement
Les DSI publiques rechercheront la visibilité sur le calendrier d’intégration, la gouvernance des versions et le maintien des niveaux de service. Le succès opérationnel repose sur des engagements précis en matière de support, de migration et de réversibilité, ainsi que sur une cartographie claire des impacts pour les métiers. C’est généralement à cet endroit que les rapprochements d’éditeurs gagnent ou perdent en crédibilité.
Quelques axes de vérification, sans caractère exhaustif, pour sécuriser un rapprochement éditeur côté maîtrise d’ouvrage et DSI :
- Roadmap produit et engagements de support sur les versions antérieures.
- Interopérabilité avec le SSO, les référentiels et les systèmes métiers existants.
- Gouvernance des données et modalités de réversibilité documentées.
- SLA et capacités de montée en charge sur les portails usagers à forte fréquentation.
- Accessibilité et audits réguliers de conformité.
Marché français des solutions publiques : consolidation et appétit d’innovation
La reprise de Lanteas illustre un mouvement de consolidation sur le segment des solutions pour les services publics. Elle répond à une demande croissante d’outils robustes et intégrés pour gérer la relation usagers à grande échelle, depuis l’accueil numérique jusqu’au suivi de bout en bout des demandes. La dynamique globale se nourrit d’initiatives nationales visant à renforcer les capacités numériques et industrielles françaises, notamment autour des infrastructures et du computing, telles qu’évoquées par les autorités en 2025, sans lien direct avec cette opération.
Sur le plan entrepreneurial, la statistique publiée par l’INSEE souligne la résistance du tissu productif: 69 % des entreprises créées en 2018, hors micro-entrepreneurs, sont toujours actives cinq ans après leur création, un taux qui nuance les risques perçus et témoigne d’une pérennité différenciée selon les filières (INSEE, septembre 2025). Cette donnée ne concerne pas directement Nexpublica ou Lanteas, mais elle contextualise la capacité de survie des jeunes pousses technologiques en France.
L’angle French Tech et financement
La montée en gamme des éditeurs actifs dans le service public s’est aussi nourrie de la vitalité des circuits de financement. Les programmes comme French Tech Next40/120 valorisent les trajectoires de croissance fondées sur la performance commerciale et la levée de capitaux. Sans être citée dans la cohorte 2025, Lanteas a réalisé une levée de fonds en 2024 qui a contribué à installer son offre dans le paysage des acteurs publics et à démontrer son potentiel d’industrialisation.
Pour Nexpublica, l’acquisition peut créer un effet d’entraînement sur la chaîne de valeur: plus de cas d’usage couverts, plus de synergies front-back, et la possibilité d’un dialogue renforcé avec les DSI publiques autour de feuilles de route pluriannuelles. Les arbitrages à venir porteront sur l’industrialisation, l’accessibilité, et le time-to-value des déploiements.
Parallèlement aux rapprochements entre éditeurs, les annonces institutionnelles ont mis en lumière des enjeux d’infrastructures et de puissance de calcul. Les informations communiquées en juin 2025 par le Ministère de l’Économie sur l’Advanced Computing d’Atos traduisent une volonté de maintenir des compétences critiques sur le sol national, sujet connexe mais distinct du rapprochement Nexpublica-Lanteas (Ministère de l’Économie, juin 2025).
L’impact concret pour les éditeurs de logiciels orientés secteur public reste indirect: plus l’écosystème d’infrastructures est robuste, plus les déploiements cloud ou hybrides gagnent en résilience et en maîtrise opérationnelle.
Cap produit et promesse client : éclairages sectoriels
Les déclarations conjointes des dirigeants de Lanteas, Hervé Astier et Rodolphe Lanctuit, insistent sur l’ambition d’« apporter le numérique à tous les territoires ». La formule résonne avec la stratégie de Nexpublica, qui vise à faire levier sur l’offre portails usagers + CRM public pour produire des gains tangibles: réduction des délais de traitement, meilleure lisibilité des démarches, indicateurs de performance plus fines, et pilotage de la relation citoyen de bout en bout.
Le succès de ce type d’opération dépendra, côté clients, de la capacité à documenter rapidement les roadmaps conjointes, à prioriser les chantiers critiques et à livrer des versions stables. Côté éditeur, il faut démontrer une intégration technologique fluide, préserver l’identité produit de Lanteas là où elle apporte un différenciateur fort, et harmoniser la chaîne de support pour éviter les ruptures d’expérience.
Bon à savoir : indicateurs à suivre côté collectivités
Pour juger de la valeur délivrée après rapprochement, plusieurs KPIs peuvent être utiles.
- Taux de réussite des démarches en ligne et réduction du taux d’abandon.
- Temps moyen de traitement des demandes par catégorie et par canal.
- Disponibilité et temps de réponse des portails lors des pics saisonniers.
- Indice de satisfaction usagers et qualité perçue des parcours.
- Couverture fonctionnelle et interopérabilité avec les systèmes métiers.
Ce que cette opération dit de la numérisation des territoires
Le rachat de Lanteas par Nexpublica confirme la recherche de plateformes plus larges, combinant portails usagers et CRM public. Cette configuration répond aux attentes d’un service public plus lisible, mesurable et inclusif.
Sans valeur divulguée ni calendrier détaillé d’intégration, l’enjeu immédiat se situe dans la continuité de service et la clarté des engagements contractuels. Les collectivités évalueront la promesse au prisme des gains concrets sur les parcours et du pilotage de bout en bout.
En filigrane, l’opération reflète une phase de structuration du marché français. Elle pourrait inciter d’autres rapprochements, au bénéfice d’une industrialisation pragmatique et d’une meilleure couverture des besoins métiers, de l’accueil usagers jusqu’aux back-offices. La dynamique R&D de Nexpublica et l’expertise de Lanteas composeront désormais un même récit produit, à éprouver projet après projet.
Dernier regard
Au-delà de l’annonce, ce rapprochement sera jugé à la performance: qualité des parcours, robustesse des intégrations et capacité à livrer vite, bien et utile pour les services publics.