Scoot, Smoove, Startbolt, Voltaire, Uber, Cowboy… Qu’il s’agisse de mobilité partagée, verte ou de fonction, cela fait déjà plusieurs années que les start-up se multiplient sur ce marché. La période pandémique n’a fait que renforcer l’intérêt des utilisateurs à cet égard. C’est dans ce contexte qu’est née Motto en 2021. Sa particularité ? Une offre d’abonnement abordable pour démocratiser le vélo électrique. La start-up tricolore vient de récolter 4 millions d’euros pour étendre son business model à plusieurs villes de France, d’abord, puis aux États-Unis dans la foulée.

Supprimer les freins au vélo électrique grâce à l’abonnement

En quittant Bird, je suis parti avec deux convictions : l’énorme potentiel du vélo électrique en ville – accru par la pandémie – et la persistance de grandes barrières à l’accès”.

Pour avoir baigné dans le milieu pendant une bonne partie de sa carrière, Driss Ibenmansour, fondateur de Motto, s’est rapidement aperçu des freins à l’utilisation du vélo électrique. Non seulement l’acquérir à titre personnel représente un coût élevé, mais d’autres problèmes s’ajoutent à cela. En effet, la maintenance de tels équipements n’est pas à la portée de tous. Qui plus est, le vol et la casse sont un véritable fléau pour les bikers. 

Pour pallier tous ces obstacles, Motto, anciennement Bloom, s’impose sur le marché avec une offre hybride. À la location mensuelle de vélos à un prix abordable se greffent des services de réparation, de maintenance et d’assurance face au vol. Le tout est relié à une application mobile qui permet de faciliter l’utilisation quotidienne.      

La promesse de la jeune pousse : un service tout-en-un, à la fois premium et abordable, qui va plus loin que le système de flotte partagée traditionnel. “J’ai trouvé le modèle du free floating assez intéressant, mais je me suis dit qu’il y avait de la place et un besoin pour un véhicule de qualité, plus premium, comme ce que font VanMoof ou Cowboy, mais avec des prix plus abordables”, explique Driss Ibenmansour. 

Quant au modèle de l’abonnement, le CEO n’a pas de mal à justifier ce choix :  “On observe un vrai transfert de la propriété à l’usage aujourd’hui avec les formules d’abonnement comme Netflix. Cet appétit s’est confirmé pour la mobilité (…)”. En effet, Motto marchande la “tranquillité d’esprit apportée par la solution : avoir un service de conciergerie et son vélo à portée de main”. 

Motto lève 4 millions d’euros pour se faire un nom dans la mobilité

Si Motto fait parler d’elle aujourd’hui alors qu’elle a vu le jour depuis plusieurs mois déjà, c’est parce qu’elle vient de boucler une levée de fonds de 4 millions d’euros. En plus de business angels, le tour de table a rassemblé Founders future et Cassius Family, des investisseurs choisis pour leur expertise en gestion de marque

“Dans le paysage de la mobilité, les marques sont devenues des commodités, notamment dans le libre service, sans qu’elles se démarquent au niveau de la marque. On pense qu’il y a une vraie carte à jouer, comme dans l’automobile, sur le lien émotionnel qui se crée entre l’utilisateur et son bien”, estime Driss Ibenmansour.

Ainsi, après plusieurs mois de tests qui se sont révélés concluants, Motto veut déployer son service à grande échelle. Avec plus de 200 abonnements acquis en version bêta et avec une liste d’attente déjà bien remplie, la jeune pousse prévoit de s’installer plus durablement dans le milieu de la mobilité. 

Grâce à sa levée de fonds, Motto prévoit donc de s’installer à Paris et dans plusieurs villes de l’Hexagone pour commencer. Rapidement, l’objectif est de s’étendre en Europe puis aux États-Unis dès 2023.