1 milliard d’euros sur la table : Mars renforce son empreinte industrielle en Union européenne, avec un cap stratégique porté sur la production, l’innovation et la modernisation de ses sites. Fort de 24 usines, de 25 000 salariés en Europe et d’un chiffre d’affaires de 2,9 milliards d’euros en 2024 dans la région, le groupe américain structure un cycle d’investissements pensé pour durer.

Cap d’investissement fixé à 1 milliard d’euros en ue

Le groupe agroalimentaire Mars, connu pour ses marques emblématiques comme M&M’s et Snickers, annonce un plan d’1 milliard d’euros en Union européenne. L’ambition est claire : accroître les capacités industrielles, accélérer l’innovation et moderniser les infrastructures pour aligner l’appareil productif sur les attentes des consommateurs et les exigences énergétiques contemporaines.

Sur le plan industriel, Mars exploite 24 usines en Europe et s’appuie sur 25 000 collaborateurs. Son activité régionale a généré 2,9 milliards d’euros en 2024. La nouvelle enveloppe consolide un mouvement d’investissement qui vise à sécuriser l’outil de production, à alléger l’empreinte énergétique et à apporter plus d’agilité dans la réponse aux marchés.

Ce cadrage financier renforce la visibilité des sites européens du groupe. L’orientation vers la résilience opérationnelle et l’adaptation produit répond aux cycles de demande qui, dans l’agroalimentaire, se tendent sur les segments de la durabilité et de la santé. L’effet attendu : une réduction des risques de rupture, un pilotage plus fin des coûts et une capacité d’innovation soutenue.

Chiffres clés du plan Europe de Mars

Des ordres de grandeur qui structurent l’investissement annoncé et l’empreinte actuelle du groupe en Europe.

  1. Montant du plan : 1 milliard d’euros.
  2. Empreinte industrielle : 24 usines en Europe.
  3. Effectifs : 25 000 salariés en Europe.
  4. Chiffre d’affaires 2024 : 2,9 milliards d’euros dans la région européenne.
  5. Alsace : 4 sites, 1 300 salariés ; 43 millions d’euros investis en mai 2024.
Métriques Valeur Évolution
Montant du plan UE 1 000 000 000 € n.c.
Chiffre d’affaires Europe (2024) 2 900 000 000 € n.c.
Usines en Europe 24 n.c.
Effectifs en Europe 25 000 n.c.
Sites en Alsace 4 (1 300 salariés) n.c.
Investissement en Alsace (mai 2024) 43 000 000 € opéré

Qui est mars : empreinte européenne et cap industriel

Acteur majeur de l’agroalimentaire, Mars associe ses marques de confiserie à une plateforme industrielle étendue en Europe. La combinaison d’un parc de 24 usines et d’un effectif de 25 000 personnes soutient une production multi-catégorielle. L’investissement annoncé consolide une trajectoire orientée vers la modernisation d’actifs, en intégrant à la fois des critères de compétitivité et des marqueurs de durabilité.

Innovation produit et modernisation énergétique au cœur du plan

L’enveloppe d’1 milliard d’euros cible explicitement l’innovation et la modernisation énergétique. D’un côté, l’entreprise entend ajuster ses gammes aux attentes croissantes liées à la durabilité et à la santé. De l’autre, elle accélère l’optimisation de l’empreinte énergétique de ses sites, un sujet devenu pivot pour la productivité comme pour la conformité réglementaire.

Sur le volet produit, Mars se positionne pour capter des micro-tendances qui structurent la demande : transparence, réduction de l’impact environnemental, formats ajustés, reformulation des recettes. La plasticité industrielle que vise la modernisation permet de réduire les temps de changement de séries, de déployer plus vite des innovations et d’absorber des exigences de traçabilité.

Côté énergie, la trajectoire d’efficacité opérationnelle passe par des outils plus récents, des procédés optimisés et l’intégration progressive de technologies moins intensives en carbone. Les gains attendus ne sont pas seulement environnementaux : ils s’expriment aussi en maîtrise des coûts et en fiabilité des flux, deux leviers décisifs pour tenir les plans de charge.

Innovation ne rime pas uniquement avec nouveau produit. Elle inclut la reformulation à partir d’ingrédients responsables, l’optimisation des packagings, le développement de formats adaptés aux usages, la montée en exigences de traçabilité et la mise à jour des procédés pour améliorer régularité, qualité et sécurité. Le tout s’adosse à une organisation industrielle capable de changer d’échelle rapidement.

Modernisation énergétique : points d’attention industriels

Les arbitrages d’investissement sur l’énergie s’inscrivent dans une logique de coûts et de risques.

  • Substitution énergétique : réduction ou sortie des combustibles fossiles directs lorsque les procédés le permettent.
  • Efficacité des procédés : récupération de chaleur, optimisation des cycles thermiques, moteurs à haut rendement.
  • Mesure et pilotage : comptage fin des usages, maintenance prédictive, flexibilité de la demande.
  • Conformité et reporting : anticipation des exigences d’information et d’audit sur les émissions et consommations.

Alsace : quatre sites, un laboratoire énergétique à steinbourg

En Alsace, Mars opère quatre usines regroupant 1 300 salariés. Parmi elles, le site de Steinbourg se distingue par sa production de barres glacées et par sa trajectoire énergétique.

Depuis 2022, l’usine a éliminé tout recours direct aux énergies fossiles. Ce jalon illustre l’orientation du groupe vers des procédés moins carbonés et une ingénierie de site plus sobre.

À ce stade, l’entreprise n’a pas communiqué l’allocation précise de la nouvelle enveloppe d’1 milliard d’euros à ses sites alsaciens. L’incertitude porte donc sur l’ampleur et la temporalité des chantiers qui pourraient y être lancés. En revanche, une séquence d’investissement récente est connue : en mai 2024, Mars a injecté 43 millions d’euros dans ses quatre sites alsaciens pour moderniser les équipements et gagner en efficacité opérationnelle.

Steinbourg : barres glacées et sortie des fossiles

Le site de Steinbourg se présente comme une vitrine de la montée en gamme énergétique. En ayant mis fin au recours direct aux énergies fossiles depuis 2022, l’usine souligne que des actifs industriels peuvent évoluer rapidement quand les procédés s’y prêtent. Le bénéfice est double : empreinte carbone abaissée et meilleure lisibilité des coûts sur la durée d’usage des équipements.

Investissements 2024 en alsace : objectifs opérationnels

L’effort de 43 millions d’euros en mai 2024 a visé la modernisation des équipements et l’efficacité des opérations. Sans détailler les lignes budgétaires par site, ce type d’investissement se traduit généralement par un renouvellement de machines, des mises à niveau de procédés et des optimisations de flux. Il s’agit de créer les conditions d’une production plus stable, plus flexible et moins énergivore.

Selon la configuration des usines, les modernisations peuvent porter sur: lignes de conditionnement pour réduire le gaspillage; utilités (froid, vapeur, air comprimé) pour optimiser l’intensité énergétique; systèmes de pilotage numérique pour affiner les cadences; maintenance et métrologie pour sécuriser la qualité et limiter les arrêts non planifiés.

Soutiens publics envisageables et cadre d’examen européen

Les projets industriels peuvent s’articuler avec des mécanismes publics, sous conditions d’éligibilité et d’encadrement. En France, les régimes d’aides d’État font l’objet de publications détaillées par le ministère de l’Agriculture afin de faciliter l’examen par la Commission européenne. Parallèlement, les fonds européens structurels et d’investissement 2014-2020 et 2021-2027 appuient des projets sur le territoire, avec un suivi accessible sur le portail national dédié.

Ces dispositifs ne préjugent pas d’une attribution automatique. Ils structurent un cadre au sein duquel des opérations d’investissement peuvent être accompagnées, avec des plafonds, des critères et des processus de contrôle. Pour les industriels, l’enjeu consiste à aligner la conformité des projets avec les objectifs publics, tout en sécurisant des plans de financement où le privé reste moteur.

Aides d’état : modalités et transparence

L’examen européen vise à s’assurer que les aides ne faussent pas la concurrence et qu’elles contribuent à des objectifs d’intérêt commun, comme la transition énergétique. La publication par l’administration française des régimes notifiés améliore la lisibilité du cadre pour les entreprises et les territoires. Dans ce contexte, les projets privés, lorsqu’ils s’inscrivent dans ces régimes, avancent avec des garde-fous procéduraux et des exigences d’évaluation.

Où suivre les régimes et les fonds en France

  • Régimes d’aides d’État : descriptions publiées par le ministère français de l’Agriculture pour information et notification à la Commission européenne.
  • Fonds européens 2014-2020 et 2021-2027 : avancement et consommation consultables sur le portail L’Europe s’engage en France.

Ces ressources permettent aux porteurs de projets et aux acteurs économiques de mieux situer les dispositifs existants et leurs conditions d’accès.

De manière générale, l’encadrement européen implique: la définition d’un régime par l’État membre; la notification à la Commission lorsque nécessaire; l’examen de la compatibilité avec le marché intérieur; la mise en œuvre puis le suivi, incluant les obligations de transparence. Les projets d’entreprises s’alignent sur ces cadres lorsqu’ils en relèvent, sans présumer d’un droit à subvention.

Signal sectoriel : agrifoodtech en hausse dans les marchés en développement

En parallèle de l’annonce de Mars, un autre signal attire l’attention des investisseurs : les financements AgriFoodTech ont progressé de 63 % dans les marchés en développement entre 2023 et 2024, alors que le total mondial recule de 4 %. Ce contraste illustre un appétit ciblé pour l’innovation durable dans l’alimentation et les procédés, malgré un cycle global plus prudent (Willagri).

Pour un industriel, ce mouvement envoie un message clair. Les innovations bas-carbone, les technologies de transformation sobres en ressources et les solutions de traçabilité continuent d’attirer des capitaux, surtout lorsque leur adoption industrielle est crédible. L’alignement entre capex de modernisation et portefeuilles d’innovation devient un facteur distinctif pour capter ces flux financiers, qu’ils proviennent d’investisseurs ou de partenariats technologiques.

Agrifoodtech : signaux contracycliques à décoder

  • Continuité des flux sur les technologies contribuant à la durabilité des chaînes agroalimentaires.
  • Recherche d’industrialisation : priorité aux solutions plug-and-play ou compatibles avec les lignes existantes.
  • Temporalité des retours : préférence pour les projets à ROI mesurable via gains d’énergie, de matière ou de qualité.

Dans ce cadre, le plan de Mars articule une logique d’industrialisation robuste avec les tendances d’investissement qui privilégient les gains tangibles et mesurables. Les passerelles sont évidentes : réduction des consommations, procédés plus précis, packagings optimisés, et innovations produits alignées avec la santé et la durabilité.

Transition énergétique européenne : déficit d’investissement et effet d’entraînement privé

Le diagnostic européen reste exigeant. D’après un rapport de l’Observatoire européen de la neutralité climatique, publié début septembre 2024, l’Union européenne fait face à un manque de 344 milliards d’euros d’investissements pour financer les objectifs climatiques en 2023 (Reporterre). Cet écart souligne la nécessité d’un engagement concomitant des capitaux publics et privés.

Dans cet environnement, les annonces privées comme celle de Mars produisent un effet d’entraînement utile : elles activent des chaînes de sous-traitance, stimulent des projets d’amélioration énergétique et créent des repères sectoriels. Elles peuvent aussi, lorsqu’elles le permettent, s’imbriquer dans des trajectoires territoriales portées par les politiques publiques, y compris au titre de la cohésion des territoires et des objectifs de modernisation industrielle.

Neutralité climatique : ordre de grandeur et réalités de terrain

Le chiffrage du besoin illustre la complexité du défi. Les industriels qui modernisent leurs sites disposent de leviers concrets pour rapprocher les trajectoires d’objectifs crédibles : gains d’efficacité, substitution énergétique quand elle est possible, et transparence renforcée des usages. Le mouvement est itératif et inscrit dans le temps long, mais il avance dès lors que l’outil productif est reconfiguré.

Chaque capex industriel active un réseau de fournisseurs, d’ingénieries et d’exploitants d’énergies. Cela diffuse des standards techniques, fait baisser certains coûts d’adoption et crédibilise des trajectoires au niveau local. Les bénéfices vont au-delà du site investisseur: ils irriguent l’écosystème régional par l’emploi, la compétence et l’expérimentation.

Ce que mars change déjà pour l’écosystème alsacien et européen

Sans détailler l’allocation de la nouvelle enveloppe en Alsace, Mars ancre néanmoins une dynamique tangible : les 43 millions d’euros investis en mai 2024 posent un socle d’efficacité opérationnelle, pendant que Steinbourg matérialise une trajectoire énergétique concrète. À l’échelle européenne, le milliard d’euros annoncé aligne les ambitions produit avec la modernisation des sites, un binôme clé pour rester compétitif.

La suite dépendra des arbitrages d’allocation et de la capacité à orchestrer innovation, sobriété énergétique et soutiens publics mobilisables. Pour l’écosystème industriel, le signal est posé : la transformation se joue dans les ateliers, sur les lignes, et dans la qualité d’exécution.

À suivre, donc, sur la durée d’un cycle d’investissement qui s’annonce structurant.