Un nouveau souffle pour l'assemblage des moteurs à Cléon
Découvrez comment la ligne 7DL de Cléon renforce la production d'Alpine A390, un jalon clé pour l'électrification en Normandie.

À Cléon, Renault a activé un nouveau maillon de sa chaîne électrique. Le mardi 23 septembre 2025, l’usine Ampere a mis en service une ligne dédiée aux moteurs de l’Alpine A390, le crossover sportif assemblé à Dieppe. Une étape industrielle forte, qui confirme l’ancrage de la filière électrique en Normandie et clarifie la montée en cadence de la marque sportive du groupe.
Cléon muscle son outil industriel : une ligne dédiée aux moteurs 7DL
L’usine Ampere de Cléon, en Seine-Maritime, a inauguré une ligne de production spécialement conçue pour les moteurs électriques 7DL destinés à l’Alpine A390. Le site, qui rassemble environ 3 100 salariés, renforce ainsi son positionnement dans les composants pour véhicules électriques et consolide l’écosystème industriel normand autour des chaînes de traction zéro émission.
L’investissement précis n’a pas été détaillé. La direction n’a pas communiqué de montant, mais la séquence s’inscrit clairement dans les objectifs nationaux de transition énergétique et la réindustrialisation des technologies propres. Dans ce périmètre, la montée en puissance de Cléon a une double portée : industrielle, par l’outillage de la ligne 7DL, et stratégique, par la sécurisation d’un composant clé produit en France.
Ampere Cléon : organisation et effectifs
La nouvelle ligne mobilise une équipe resserrée sur chaque segment d’assemblage des 7DL. Neuf opérateurs travaillent en simultané pour garantir un assemblage précis et reproductible. L’objectif : maîtriser la qualité dès la première pièce, tenir les tolérances critiques des sous-ensembles et supporter les impératifs de cadence liés au lancement de l’A390.
Chiffres clés confirmés à Cléon
- 23 septembre 2025 : inauguration de la nouvelle ligne Ampere dédiée aux moteurs 7DL.
- 3 100 salariés à Cléon autour des composants électriques.
- 5e modèle de moteur électrique produit à Cléon depuis 2015.
- 1 million de moteurs électriques cumulés produits depuis 2015, cap symbolique atteint le jour de l’inauguration.
- Capacité 6 000 unités A390 par an, extensible à 20 000 en fonction de la demande.
Alpine A390 : architecture électrique et gains de performance
L’Alpine A390 repose sur une architecture singulière pour un crossover sportif : les moteurs 7DL sont couplés et installés à l’arrière, tandis que le moteur avant 6AM complète l’ensemble. Cette combinaison permet d’atteindre une puissance d’ensemble de 470 chevaux, au service d’une motricité et d’une réactivité propre à l’ADN Alpine.
La décision d’industrialiser ces deux références sur un même site répond à un impératif de cohérence industrielle. Le moteur 6AM est en effet commun à plusieurs modèles du groupe : Alpine A390, Alpine A290, Mégane, Scénic et certains utilitaires. La mutualisation des outillages, des contrôles et des standards de qualité permet d’accélérer l’apprentissage, de réduire les variabilités et d’amortir les coûts fixes.
Alpine A390 : calendrier produit et périmètre d’assemblage
Présentée en juin 2025, l’A390 visée pour une commercialisation début 2026 s’inscrit dans la relance électrique d’Alpine. Le site de Cléon fabrique les moteurs qui seront ensuite expédiés à la manufacture Alpine Jean Rédélé, à Dieppe, où le véhicule est assemblé. Le binôme Cléon-Dieppe structure ainsi une chaîne de valeur française de la motorisation jusqu’à la finition.
- Double motorisation arrière 7DL : un montage spécifique, piloté par une équipe dédiée de neuf personnes en simultané, avec un contrôle serré des tolérances pour garantir la synchronisation et la performance.
- Moteur avant 6AM : une référence commune à plusieurs véhicules du groupe, ce qui facilite la standardisation des tests de fin de ligne et fluidifie l’approvisionnement pour l’A390.
- Flux aval : acheminement des moteurs 7DL et 6AM vers Dieppe pour l’intégration complète sur le châssis de l’A390.
Qualité, cadence et flexibilité : la ligne 7DL sous contrôle
À Cléon, la ligne 7DL capitalise sur l’expérience du site en motorisations électriques, sans rupture de process. Comme l’explique Christophe Clément, directeur d’Ampere Cléon : « La ligne de production des moteurs électriques 7DL n’est pas une ligne novatrice, les process sont connus depuis notre moteur électrique 5A.
Mais elle bénéficie d’améliorations de process en termes d’exigence de qualité et de satisfaction client. » L’enjeu n’est pas de réinventer, mais de perfectionner. En pratique, cela signifie un renforcement des contrôles, un pilotage de la variabilité et une robustesse accrue des étapes critiques.
Capacités annoncées et flexibilité
La ligne permet aujourd’hui de motoriser environ 6 000 unités d’A390 par an. Ce socle peut être relevé jusqu’à 20 000 unités annuelles en fonction de la demande. L’élasticité de la cadence offre de la visibilité commerciale à Alpine, tout en préservant la discipline industrielle : la montée en puissance reste conditionnée par les signaux du marché, l’alignement des fournisseurs et le rythme d’assemblage à Dieppe.
Côté opérationnel, la flexibilité repose sur des leviers connus : optimisation des temps de changement de série, renforcement des équipes sur les goulots d’étranglement et adaptation des habilitations. Le pilotage quotidien se concentre sur la stabilité de la qualité et la tenue des délais, deux critères qui déterminent la trajectoire de ramp-up d’un programme sportif électrique.
Performance, fiabilité et retours terrain
Avec une configuration à double motorisation arrière et un moteur avant mutualisé, l’A390 vise un équilibre entre performance et fiabilité. La coordination étroite Cléon-Dieppe sera déterminante pour lisser la mise en production, limiter les reprises et sécuriser l’expérience client dès les premières livraisons. L’approche retenue par Ampere, qui privilégie les améliorations de process plutôt que des ruptures techniques, vise précisément à réduire les risques d’industrialisation.
Un cap symbolique pour Cléon : le millionième moteur électrique
Cléon a atteint, le jour de l’inauguration, la barre de 1 million de moteurs électriques produits depuis 2015. Au-delà du symbole, ce chiffre valide l’effet d’apprentissage accumulé depuis la bascule électrique du site et crédibilise la montée en cadence des nouveaux programmes. C’est également un marqueur utile pour les partenaires et les autorités publiques qui suivent la consolidation des chaînes électriques en France.
Transport vers Dieppe : continuité industrielle
Les moteurs 7DL et 6AM sortis de Cléon rejoignent la manufacture Alpine Jean Rédélé à Dieppe, où se finalise l’assemblage de l’A390. Cette articulation site de moteurs-site véhicule clarifie la responsabilité de chaque maillon : maîtrise technologique et qualité d’un côté, intégration et finitions de l’autre. Les publications spécialisées évoquent, à propos de cette organisation, une « excellence électrique au service de la sportivité d’Alpine », avec un accent mis sur la technologie française et l’agilité industrielle.
Flux Cléon-Dieppe : points de vigilance opérationnels
- Synchronisation des cadences : garantir l’alignement entre la sortie moteurs et le rythme d’assemblage véhicule à Dieppe.
- Logistique amont/aval : sécuriser transport et buffers pour absorber les aléas et préserver la qualité.
- Traçabilité : maintenir une chaîne de contrôle du moteur au véhicule fini pour une analyse rapide des incidents éventuels.
Cadre public et financements éventuels : le jalon France 2030
La relocalisation des composants stratégiques figure au cœur des politiques industrielles françaises. En juillet 2025, des appels à projets ont été lancés pour soutenir les investissements visant à produire en France les véhicules routiers de demain et leurs composants.
Ils s’inscrivent dans le volet industriel de France 2030. À ce stade, aucun élément public ne précise un financement attribué à la ligne 7DL de Cléon. L’existence de ces dispositifs dessine toutefois un cadre possible d’appui aux projets de ce type.
Sur le terrain réglementaire, les grandes entreprises évoluent dans un environnement de conformité renforcé, avec des obligations déclaratives et de transparence financière détaillées par l’administration pour l’exercice 2025. Ces jalons administratifs n’ont pas d’incidence directe sur la ligne 7DL, mais soulignent le contexte normatif dans lequel opèrent les groupes industriels.
Les appels à projets ciblent la production en France des véhicules et composants de nouvelle génération. Ils visent à soutenir les investissements industriels, la montée en capacité et la compétitivité sur les segments stratégiques de la mobilité.
Les modalités opérationnelles varient selon les thématiques retenues. L’objectif est d’accélérer les transitions industrielles sans présumer de l’éligibilité ou de l’attribution d’aides à des sites spécifiques.
Repères réglementaires 2025 : rappel des obligations déclaratives
Le calendrier 2025 encadre les démarches déclaratives pour les revenus 2024 et précise les modalités de première déclaration. Ces rappels, mis à disposition par l’administration, structurent l’environnement de conformité des groupes et de leurs salariés. Ils n’ont pas d’impact spécifique sur la ligne 7DL, mais participent au socle de transparence attendu des grands acteurs.
Alpine et Ampere : feuille de route produit jusqu’en 2030
Renault Group avance sa stratégie d’électrification via Ampere, sa structure dédiée. Alpine y aligne une vision produit clairement assumée.
L’A390, dévoilée en juin 2025, est le deuxième véhicule du « Dream Garage » 100 % électrique. Ce programme prévoit sept modèles d’ici 2030. Le positionnement est net : performance électrique, fabrication française des organes clés et orchestration industrielle resserrée entre Cléon et Dieppe.
Alpine A390 : stratégie et signaux de marché
Avec 470 chevaux et une architecture tri-moteurs fondée sur les couples 7DL à l’arrière et 6AM à l’avant, l’A390 met en avant une sportivité électrique assumée. L’industrialisation locale des moteurs apporte un supplément de souveraineté et peut constituer un avantage en termes de réactivité et de contrôle qualité. La capacité adaptable de 6 000 à 20 000 unités confère de la souplesse pour suivre la demande dès l’ouverture commerciale début 2026.
Standardisation technique et effet portefeuille
Le fait que le 6AM équipe également l’A290, la Mégane, la Scénic et certains utilitaires installe un socle commun pour la pièce avant. Sur un portefeuille de véhicules, cette mutualisation facilite la maîtrise des coûts, accélère les retours d’expérience et homogénéise les niveaux de qualité. Côté arrière, la spécificité des 7DL pour l’A390 vise la différenciation sportive et renforce l’identité Alpine.
- Coûts : volumes consolidés sur des références communes, meilleure négociation fournisseurs et amortissement des outillages.
- Qualité : retours d’expérience accélérés, corrections déployées sur plusieurs lignes, robustesse des plans de contrôle.
- Time-to-market : réduction des cycles de validation, capitalisation des protocoles d’essais et des méthodologies d’assemblage.
Cléon-Dieppe : les points de marché à surveiller en 2026
L’enjeu est désormais commercial et industriel. Côté marché, la traction de l’A390 au lancement, la sensibilité au mix versionnel et la tenue des carnets conditionneront la montée vers l’objectif de 20 000 unités possibles.
Côté usine, la stabilité de la qualité en cadence, la maîtrise des délais logistiques et l’alignement des approvisionnements seront déterminants. Le site de Cléon affiche des atouts, avec la barre du millionième moteur électrique franchie et un historique de cinq références depuis 2015 (Paris Normandie).
La politique publique offre un cadre possible de soutien à l’outil industriel, via les appels à projets publiés en juillet 2025 dans le cadre de France 2030, sans qu’une aide spécifique à Cléon ne soit confirmée à ce stade. Le suivi des décisions d’investissement et l’observation des premiers retours clients sur l’A390, attendue début 2026, constitueront les indicateurs les plus pertinents pour juger la trajectoire. À observer de près, car la performance industrielle de Cléon et l’agilité de Dieppe diront beaucoup de l’avance française sur la sportivité électrique.