Dans quelques jours, les 20, 21 et 22 août prochains, aura lieu le festival Marsatac à Marseille. Pour que l’ambiance reste à la fête, les organisateurs ont mis toutes les chances de leur côté pour protéger les festivalières souvent victimes de violences et de harcèlement sexuels lors de ce type d’événements. L’appli s’appelle Safer. Elle a été développée en collaboration avec Marc Brielles, ex-producteur de TF1. 

Marsatac veut lutter contre les agressions lors de son festival 

Les responsables du festival Marsatac se sont trouvés face à un constat malheureux. Les grands rassemblements festifs sont bien souvent des lieux propices aux comportements déviants et dangereux envers la gente féminine notamment. En effet, les témoignages d’horreur n’ont céssé de se multiplier ces dernières années. Une étude de consentis.info réalisée en 2018 abonde en ce sens. Résultat de l’enquête : 50% des répondantes ont révélé avoir déjà été victimes de violences sexuelles lors de festivals

Cette année, le festival Marsatac a donc pris le problème à bras-le-corps. Les organisateurs ont mis en place un dispositif de prévention et d’alerte pour permettre “à chacun et chacune de faire la fête dans un espace plus sûr”. Ainsi, l’application Safer, développée aux côtés de Marc Brielles, reposera sur un système de géolocalisation temporaire. Les victimes ou les témoins d’actes délictieux pourront ainsi avertir les équipes sur place en temps réel via leur téléphone. Cet outil et la communication à son sujet faite en amont et sur les lieux ont pour but de dissuader les harceleurs et de sécuriser les participantes. 

Des bénévoles formés pour réagir 

Ce dispositif de sécurité repose sur l’équipe Safer et les bénévoles qui seront présents lors du festival. Ils auront pour mission de venir en aide ou renseigner les personnes se retrouvant en mauvaise posture. Pour ce faire, en plus de l’application à télécharger et utiliser lors du festival, les organisateurs ont élaboré toute une campagne de sensibilisation

Le festival Marsatac a ainsi déployé un site internet mettant à disposition des formations en ligne MOOCs. Elles traitent des thématiques autour du consentement, du sexisme et du harcèlement. Le but est de monter une brigade de volontaires engagés et instruits sur le sujet, prêts à recueillir la parole et à réagir le jour J. De plus, sur place, une professionnelle du domaine sera également présente sur un stand prévu à cet effet. « On met en place un stand sur le lieu du festival, avec une professionnelle du Centre d’information des droits des femmes et des familles (CIDFF) (…), notamment si ce sont des sujets un peu trop lourds ou compliqués à gérer pour nos simples bénévoles », expliquent les organisateurs. 

Un modèle à répliquer s’il fait ses preuves

Alors que l’on attend pas moins de 5000 personnes pour l’édition 2021 du festival Marsatac, difficile de prévoir à l’avance le succès du dispositif contre les violences sexuelles. Reste à savoir si les fêtards seront réceptifs à l’initiative et feront la démarche de télécharger l’application. 

Ces soirées des 20, 21 et 22 août seront donc l’occasion d’un test grandeur nature pour déterminer le futur de l’application Safer. Les organisateurs devront faire ressortir les conclusions de cette expérimentation auprès du Centre national de la musique et du Ministère de la Culture, tous deux investis dans le projet. 

L’idée est d’en faire une ressource applicable à tout type d’événement culturel ou sportif. Un travail de longue haleine qui vise, à long terme, à disparaître lorsque la lutte contre les violences et le harcèlement sexuels ne sera enfin plus à mener !