Lancée en 2019 à Loupiac-de-la-Réole (Gironde) par Pierre Huguier et Michaël Roes, la start-up Toopi Organics fabrique de l’engrais à partir d’urine humaine. Elle a récemment annoncé avoir obtenu l’autorisation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) pour pouvoir commencer à commercialiser cet engrais.

250 000 litres transformés chaque année

Collectée dans des festivals, des aires d’autoroute, des établissements scolaires ou encore au parc d’attractions Le Futuroscope, l’urine est ensuite transformée au sein de l’usine de Toopi Organics, qui a été inaugurée en 2019. Ce sont ainsi 250 000 litres d’urine qui sont transformés chaque année. La jeune entreprise a baptisé l’engrais obtenu Lactopi Start.

Grâce à l’autorisation de l’Anses, la start-up dont le processus de fermentation est breveté pourra vendre son engrais en France, mais aussi dans cinq pays : Belgique, Grèce, Espagne, Italie et Portugal. Pour Toopi Organics, cela signifie aussi qu’elle pourra déployer de nouvelles unités de recyclage en France.

Un milieu de culture pour des microorganismes

Avant de trouver la formule souhaitée, la start-up a réalisé une trentaine d’essais. Grâce à Lactopi Start, « l'urine n'est plus utilisée comme fertilisant, mais comme milieu de culture pour des microorganismes améliorant la capacité des plantes à absorber les nutriments naturellement présents dans l'environnement ». L’entreprise précise que l’urine est notamment composée d’azote, de phosphore, de potassium, de l'eau, des éléments minéraux d'intérêt pour les plantes.

Composée d’une vingtaine de salariés, la jeune entreprise souhaite atteindre une collecte de 3,75 millions de litres d’urine d’ici cinq ans. « Notre objectif à cinq ans, en 2027, est de réaliser 80 millions d'euros de chiffre d'affaires consolidé », annonce Michael Roes.