À Bordeaux, Klarsen change d’échelle. L’entreprise de data marketing vise un cap chiffré et proche dans le temps: devenir rentable et porter son chiffre d’affaires à 20 millions d’euros d’ici 2026, en s’appuyant sur un plan combinant croissance externe et renforcement des fonds propres. Avec un effectif d’une vingtaine de salariés et un chiffre d’affaires 2024 de 6,15 millions d’euros, la trajectoire est ambitieuse et structurée.

Objectif 20 M€ en 2026 : feuille de route affichée

La stratégie dévoilée par Klarsen est nette: passer du statut de PME à celui de groupe rentable, en triplant plus que son chiffre d’affaires à un horizon court. Pour y parvenir, la société bordelaise prévoit d’articuler son développement autour d’un double accélérateur: acquisitions ciblées et calibrage du capital pour soutenir l’exécution.

Le point de départ est connu: 6,15 millions d’euros de revenus en 2024 pour une équipe d’environ vingt collaborateurs. Le point d’arrivée est tout aussi explicite: 20 millions d’euros et une rentabilité consolidée. L’écart impose un rythme annuel soutenu, proche d’une croissance à deux chiffres élevée, ce qui suppose de capter de nouvelles expertises, d’ouvrir des canaux commerciaux additionnels et d’absorber des portefeuilles clients complémentaires.

Le data marketing est un marché porteur mais concurrentiel. En France, la digitalisation continue des fonctions marketing, la diffusion des usages de l’IA et l’industrialisation des traitements de données créent un terrain favorable aux acteurs capables d’exécuter vite et proprement. Klarsen vise précisément ce créneau en s’outillant pour mener des opérations de build-up efficaces et une intégration opérationnelle rapide.

Repères chiffrés et jalons annoncés

  • Chiffre d’affaires 2024 : 6,15 M€.
  • Effectif : environ 20 salariés.
  • Objectif : 20 M€ à horizon 2026 avec retour à la rentabilité.
  • Mécanique financière : augmentation de capital via ABSA, distribution de BSA.
  • AG : convocation au 30 juin 2025 pour délibérer des orientations.
  • Marché : titre coté sous le code ISIN FR0011038348, mnémonique ALKLA.

Croissance externe en 2026 : cibles et montage

Pour franchir un cap organique hors de portée en un délai court, Klarsen s’oriente vers une croissance externe structurée. Des acquisitions sont envisagées dès 2026 pour consolider la position de l’entreprise dans le data marketing en France, avec un focus clair: intégrer des expertises en données et en marketing digital capables d’élargir l’offre et d’accélérer la conquête commerciale.

Cibles entre 1 et 10 M€ : logique de build-up

Les dossiers à l’étude portent sur des sociétés réalisant entre 1 et 10 millions d’euros de chiffre d’affaires. Ce segment permet de viser des structures suffisamment établies pour être immédiatement contributrices, tout en restant intégrables sans alourdir la gouvernance. Le rationnel économique est classique: synergies commerciales (cross-sell), mutualisation des outils data, mise à l’échelle des équipes projets et captation de marges via une offre élargie.

Le succès du build-up reposera sur la capacité de Klarsen à harmoniser les méthodes, à intégrer les assets techniques et à sécuriser l’adhésion des équipes clés. Dans les métiers du digital, l’alignement des roadmaps produits, la convergence des référentiels data et la gouvernance de projet sont déterminants pour capter les synergies de marge promises lors des deals.

Financements en discussion avec des fonds : ce que l’on sait

Klarsen confirme avoir engagé des échanges avec des fonds d’investissement afin de compléter ses ressources, en parallèle de ses fonds propres. Les opérations de financement et de croissance externe sont attendues au cours de 2026. Aucun terme financier détaillé n’est public à ce stade, mais le séquencement est cohérent: renforcement des capitaux propres à court terme, puis déploiement de la croissance externe selon l’avancement des due diligences et la normalisation des conditions de marché.

Au-delà du prix d’acquisition, les synergies se matérialisent sur 4 leviers :

  • Revenus : ventes croisées via un portefeuille client élargi et une proposition de valeur enrichie.
  • Coûts : mutualisation des briques technologiques, rationalisation des licences data et des outils d’activation.
  • Qualité de delivery : standardisation des méthodes projet et des SLA pour compresser le cycle de production.
  • Capital humain : fidélisation des profils rares en data et pilotage des incentives d’intégration.

Une intégration réussie se mesure vite : taux d’activation des synergies commerciales, maintien des marges brutes, churn client maîtrisé.

Augmentation de capital : ABSA et BSA pour muscler les moyens

Pour sécuriser son plan, Klarsen prépare une augmentation de capital adressée aux actionnaires. L’opération prévoit l’émission d’ABSA pour un montant global compris entre 250 000 et 500 000 euros, complétée par la distribution de BSA autonomes et gratuits. L’objectif est double: conforter la structure financière et réduire la tension sur le besoin en fonds de roulement, tout en se dotant de moyens pour saisir les opportunités de rachat.

Modalités annoncées

Le dispositif inclut un maintien du droit préférentiel de souscription (DPS) des actionnaires existants. Ce choix protège la dilution des porteurs en place et facilite une large participation. La société rappelle que l’opération vise à soutenir la croissance et à préparer les futures acquisitions. Les détails de prix, parité et calendrier ne sont pas indiqués publiquement à ce stade.

Effets attendus sur la structure financière

Un renforcement de capital de cette taille n’a pas vocation à transformer la structure bilancielle, mais à créer un effet de levier opérationnel immédiat. Dans les métiers du data marketing, le BFR peut fluctuer avec l’intensité des campagnes, l’engagement de dépenses médias ou de capacités techniques avant facturation. Des capitaux propres additionnels apportent de la souplesse pour absorber ces pics, sécuriser la production et raccourcir le cycle cash.

Cadre légal et transparence

En tant que société cotée, Klarsen se place dans le cadre de marché habituel avec supervision de l’AMF sur les opérations d’émission. L’entreprise indique recourir aux modalités usuelles du droit des sociétés, en particulier le DPS, garantissant l’information et les droits des actionnaires. Aucune dérogation ou montage atypique n’est communiqué.

  • ABSA : actions nouvelles assorties de bons de souscription d’actions, pour un financement immédiat et un potentiel de dilution différée.
  • BSA : droits d’acheter plus tard des actions à un prix fixé, ici distribués gratuitement et autonomes.
  • DPS : permet aux actionnaires de souscrire en priorité proportionnellement à leurs parts et de limiter leur dilution.

L’intérêt combiné ABSA + BSA: maximiser la participation actuelle et offrir un mécanisme de financement additionnel si la création de valeur se confirme, via l’exercice ultérieur des bons.

Dirigeants au rendez-vous : engagements financiers et alignement d’intérêts

La direction accompagne l’opération au capital par une participation personnelle significative. Olivier Cornelis, premier actionnaire avec 19,04 % du capital, s’est engagé à hauteur de 150 000 euros.

Brice Gazeau, PDG et actionnaire à 1,54 %, apportera 50 000 euros. Ces montants témoignent d’un alignement marqué entre gouvernance et actionnaires minoritaires.

Olivier Cornelis et Brice Gazeau : contributions annoncées

La participation des dirigeants réduit le risque de sous-souscription propre aux opérations de taille modeste et envoie un signal clair sur la confiance dans la trajectoire opérationnelle. Ce type d’engagement est souvent apprécié par le marché, car il traduit un portage du risque au même niveau que les investisseurs historiques.

Renforcement de 2024 : lecture marché

Le 6 mai 2024, Brice Gazeau a acquis 50 000 actions en propre, un mouvement de marché qui avait déjà mis en lumière l’engagement du dirigeant aux côtés des actionnaires. Klarsen reste, à ce jour, un spécialiste français du data marketing, coté sous le code FR0011038348 (ALKLA). Ce renforcement antérieur place l’opération actuelle dans la continuité stratégique, sans rupture de doctrine ou d’orientation.

Ce que les investisseurs regardent dans une augmentation de capital

  1. Couverture assurée : engagement des dirigeants et/ou underwriting, indicateurs de confiance.
  2. Mécanique de dilution : poids des BSA et trajectoire de conversion potentielle.
  3. Emploi des fonds : allocation précise entre BFR, R&D data, M&A.
  4. Calendrier : articulation entre levée, étapes d’intégration et jalons commerciaux.

Calendrier social et gouvernance : AG du 30 juin 2025

Une assemblée générale ordinaire est convoquée le 30 juin 2025, selon un avis publié le 11 juin 2025. Ce rendez-vous permettra aux actionnaires de se prononcer sur les orientations clés, au premier rang desquelles la préparation de l’augmentation de capital et les délégations nécessaires à la mise en œuvre du plan de croissance en 2026.

AG 2025 : décisions attendues

Les résolutions attendues devraient couvrir l’ensemble des instruments nécessaires au plan financier: délégations d’émission, modalités de DPS, et pouvoirs de mise en œuvre. L’AG constituera également un temps d’échange sur la gouvernance et la feuille de route en matière de croissance externe. La clarté des résolutions, la pédagogie sur les impacts dilutifs et la lisibilité des jalons post-AG seront déterminantes pour la confiance des minoritaires.

Gouvernance et transparence

Sur un marché coté, la transparence des opérations et le respect des procédures forment le socle de la relation avec les investisseurs individuels comme institutionnels. L’entreprise indique s’inscrire dans ce cadre, en suivant les règles de droit des sociétés et l’encadrement du marché. Aucune exception ou procédure dérogatoire n’est mentionnée.

  • Délégation de compétence : autorise la direction à décider d’une émission dans un cadre défini par l’AG.
  • Délégation de pouvoirs : permet la mise en œuvre opérationnelle d’une décision déjà actée par l’AG.
  • DPS : protège les actionnaires existants en leur offrant la priorité de souscription.

Un procès-verbal précis et une documentation claire avant AG facilitent la compréhension et le vote éclairé des porteurs.

Environnement de marché : data marketing en France sous contrainte macro

Le timing stratégique de Klarsen se heurte à une réalité macroéconomique qui exige de la rigueur dans l’exécution. En 2024, la croissance du PIB français a ralenti à +1,2 % en volume, après +1,4 % en 2023, ce qui peut influencer la dynamique d’investissement des services numériques et marketing (source Insee, 28 mai 2025). Dans ce contexte, les plans de build-up doivent intégrer une prudence d’intégration et une sélectivité renforcée sur les cibles.

Pour les entreprises du data marketing, la discipline budgétaire côté clients se traduit souvent par des cycles de décision plus longs et une exigence de ROI plus stricte. Les porteurs d’offres data-first tirent néanmoins leur épingle du jeu en prouvant l’impact mesurable sur la performance commerciale: segmentation avancée, activation multicanal, optimisation des parcours, scoring de propension et suivi temps réel.

PIB 2024 et investissement digital : variables de réglage

Face à une croissance modérée, l’arbitrage budgétaire chez les annonceurs favorise les dispositifs analytiques et les campagnes pilotées par la donnée, jugés plus prédictibles et traçables. Klarsen mise sur cette orientation, avec un ciblage M&A qui renforce ses capacités en data et en marketing digital, afin de proposer des offres à marge portant des retours mesurables. La clef réside dans l’intégration de briques technologiques compatibles et la convergence des référentiels de données pour réduire le time-to-value post-acquisition.

Dimension internationale : non prioritaire, mais contexte à suivre

Un rapport du ministère de l’Économie daté du 28 mars 2025 analyse la présence économique française en Afrique, sans lien direct avec la feuille de route de Klarsen, recentrée sur la France et l’Europe. L’environnement global influence néanmoins le coût du capital et l’appétit des financeurs pour les dossiers digitaux: une raison supplémentaire d’arrimer le plan aux fondamentaux opérationnels et à une exécution prudente.

Talents data et pipeline de compétences

L’essor des activités data dépend d’un vivier de talents STEM. Un rapport publié le 1er mai 2025 sur les filles et les mathématiques souligne les enjeux d’attractivité des filières scientifiques. Pour les acteurs du data marketing, la capacité à recruter et fidéliser ces profils devient un avantage compétitif, notamment lors des intégrations d’équipes issues d’acquisitions.

  • Dépenses techniques en amont : paramétrages, licences data, coûts d’ingénierie avant la facturation.
  • Campagnes et réconciliations : décalage entre le déploiement marketing et la reconnaissance des revenus.
  • Montée en charge post-acquisition : absorption des coûts d’intégration et convergence des outils.

Un renforcement des capitaux propres amortit ces pics, sécurise l’exécution des campagnes et renforce la capacité à honorer des plannings serrés.

Qui est Klarsen : ancrage bordelais et ADN data marketing

Klarsen est un spécialiste français du data marketing basé à Bordeaux. Son positionnement se situe à l’intersection de la collecte, de la structuration et de l’activation de données au service de campagnes ciblées. Le cœur de l’offre couvre la conception de stratégies data-driven et l’exécution d’activations digitales mesurables, avec un impératif de performance et de traçabilité.

Cotée sur un marché réglementé avec le code FR0011038348 (ALKLA), la société a enclenché une phase de structuration pour endosser un rôle de consolidateur. L’ambition: assembler des briques complémentaires issues d’acquisitions, aligner les processus et capitaliser sur un socle data homogène pour industrialiser le delivery et améliorer la marge.

Positionnement et cap opérationnel

Le plan 2026 s’organise autour de trois axes métier: enrichir l’offre par l’intégration d’expertises data et marketing digital, déployer une gouvernance de projet plus robuste pour piloter plusieurs entités, et entretenir une dynamique commerciale tournée vers le cross-sell et l’up-sell. Les opérations de financement et de build-up annoncées s’inscrivent dans cette trajectoire, à mesure que les dossiers d’acquisition avancent.

  • Feuille de route 100 jours centrée sur l’alignement des offres, la gouvernance des données et les pratiques commerciales.
  • Backlog commun avec priorisation des quick wins à impact P&L court.
  • Incentives d’intégration pour les managers clés des cibles afin d’ancrer l’alignement stratégique.

Ces leviers favorisent l’activation rapide des synergies sans bouleverser les portefeuilles clients existants.

Prochain jalon : vote des actionnaires et annonces de 2026

Les prochains mois seront rythmés par l’AG du 30 juin 2025 et la mise en œuvre de l’augmentation de capital. Les discussions engagées avec des fonds d’investissement préfigurent l’étape d’après, à savoir la concrétisation d’opérations de croissance externe attendues en 2026. La participation financière des dirigeants, déjà actée, renforce la crédibilité du passage à l’échelle.

Dans un marché où la valeur se crée à la croisée de la data et du marketing digital, Klarsen veut s’imposer comme un consolidateur pragmatique. Tout l’enjeu sera de tenir le tempo financier et d’exécuter une intégration opérationnelle exemplaire, afin de transformer l’ambition de 20 M€ en trajectoire durable.

La route est tracée, place désormais à l’exécution et au verdict des actionnaires.