Secousse au sommet du PMU. Le chef d’entreprise mayennais Joël Séché prend la présidence par intérim d’un opérateur historique en perte de vitesse, alors que la filière hippique cherche un nouveau souffle. Sa mission, limitée dans le temps, devra stabiliser la gouvernance et clarifier le cap stratégique, au moment où l’État pousse un Pacte PMU 2030 qui rebat les cartes financières et institutionnelles.

Joël séché à la présidence intérimaire du pmu : un industriel rompu aux transitions

Fondateur de Séché Environnement, un groupe familial devenu un acteur de référence de la gestion des déchets, Joël Séché a été propulsé président par intérim du PMU à la suite de la démission de Richard Viel.

Cette désignation intervient au cœur d’une période délicate pour les paris hippiques en France. Les contre-performances des mises, la pression d’une concurrence très digitalisée et le départ de dirigeants clés ont fragilisé la maison.

Le choix de Joël Séché, 70 ans, répond à une logique de gouvernance interne. Il est le doyen des douze administrateurs du GIE PMU, critère déterminant pour assurer l’intérim conformément aux règles applicables. Son ancrage dans l’écosystème hippique, en tant que vice-président de la Société d’encouragement du trot français et vice-président de la Société des courses de Pornichet, consolide encore sa légitimité au sein du secteur.

Qui est joël séché

Entrepreneur autodidacte, originaire de la Mayenne, il a bâti Séché Environnement autour de la performance industrielle et de l’investissement de long terme. Le groupe, qui revendique 7 300 salariés et un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros en 2024, s’est diversifié en France et à l’international sur les déchets dangereux, l’économie circulaire et la dépollution.

Joël Séché cultive une passion ancienne pour le cheval. Propriétaire d’écurie, il est familier des circuits de trot et de galop et connaît les réalités économiques des sociétés de courses régionales comme nationales. Cet entrelacement de l’expertise industrielle et de l’engagement hippique éclaire sa nomination.

Repères express sur le nouveau président par intérim

Âge 70 ans

Métier Fondateur et président de Séché Environnement

Implantation Mayenne, présence industrielle en France et à l’international

Filière hippique Propriétaire d’écurie, vice-président de la SETF, vice-président de la Société des courses de Pornichet

Statut au PMU Administrateur doyen du GIE, nommé président par intérim

Réticences assumées et horizon court

Le dirigeant n’a pas caché ses hésitations. Il a accepté une mission de trois mois, renouvelable jusqu’à six, tout en rappelant un agenda professionnel chargé. Un échange avec le cabinet de la ministre des Comptes publics a pesé pour éviter toute vacance de pouvoir à la tête du PMU à un moment jugé sensible.

Sa feuille de route sera volontairement limitée. Joël Séché ne prétend pas réformer l’opérateur dans l’intervalle. Son rôle consiste à garantir la continuité institutionnelle, sécuriser le processus de nominations pérennes et tenir le cap des textes et arbitrages à venir sur l’architecture du PMU.

Des chiffres en baisse et un marché bousculé par les paris sportifs

Le cœur du problème est économique. Les mises sur les courses hippiques reculent, avec une baisse estimée de 2 % en 2024 puis de 5 % en 2025, signe d’un écart croissant avec les loisirs compétiteurs, notamment les paris sportifs.

La tendance est contrastée côté clientèle. En 2024, le PMU a pourtant recensé 3,5 millions de parieurs, en hausse de 6 % et proche des niveaux de 2019. En clair, la base s’élargit mais mise moins ou différemment, ce qui souligne un défi de valeur client et de fréquence de jeu.

L’année 2024 a consacré le basculement. Le produit brut des jeux des paris sportifs a atteint environ 1,8 milliard d’euros, en forte progression (+19 %) sous l’effet de l’Euro de football et des Jeux olympiques de Paris. Les paris hippiques en ligne n’ont progressé que marginalement, malgré les efforts de modernisation du PMU.

Mises Il s’agit des sommes jouées par les parieurs. Elles traduisent l’activité commerciale brute, mais ne disent rien de la rentabilité.

Produit brut des jeux (PBJ) C’est la part des mises conservée par l’opérateur après paiement des gains aux joueurs. Il reflète la valeur créée pour couvrir charges, fiscalité, contributions à la filière et, éventuellement, résultat.

Un recul des mises peut être partiellement compensé par une meilleure marge sur cotes ou une croissance du segment en ligne. Mais sur les hippiques, l’élasticité reste limitée par les habitudes de jeu et le poids des contributions obligatoires.

Dans ce contexte, la structure des revenus du PMU joue un rôle décisif. L’opérateur reverse une part très substantielle à la filière hippique via ses sociétés mères. En 2023, 835 millions d’euros ont été redirigés vers les acteurs des courses, puis 837 millions en 2024. C’est le moteur financier des entraîneurs, éleveurs et hippodromes.

Ce modèle d’écosystème coopératif a une contrepartie. Le PMU possède moins de latitude que des concurrents purement commerciaux pour investir en publicité, innovation produit ou expérience digitale. Il doit concilier intérêt général de la filière et impératifs d’attractivité face à des offres sportives très intensives en marketing.

Une concurrence digitale devenue systémique

Les paris sportifs ont conquis un public plus jeune, mobile-first, habitué aux cotes instantanées et aux cash-out. Ces usages, devenus standards, ont imposé un rythme d’innovation que les hippiques, plus techniques et plus ritualisés, peinent à suivre.

Le PMU a modernisé ses interfaces et enrichi ses paris, mais la vitesse de cycle produit reste déterminante. L’arbitrage du temps de loisir s’opère désormais en quelques secondes sur smartphone, ce qui avantage les offres sportives adossées à des calendriers très denses et à une couverture médiatique saturée.

Trois leviers économiques clés pour relancer les hippiques

  1. Valeur client fidéliser les parieurs actifs et réactiver les occasionnels par des offres ciblées et des parcours simplifiés.
  2. Produit adapter les formats et les cotes à la consommation mobile, sans dénaturer l’équilibre des paris mutualisés.
  3. Réseau mieux articuler points de vente et digital pour fluidifier l’entrée dans le jeu et l’accompagnement au ticket gagnant.

Gouvernance recomposée et rôle de l’état au sein du gie pmu

L’onde de choc est aussi managériale. Emmanuelle Malecaze-Doublet, directrice générale, a quitté l’opérateur à l’été 2024. Richard Viel, président depuis 2022, a démissionné le 1er septembre 2025. Cette double vacance a rendu impérative la désignation d’un président intérimaire.

En parallèle, Christophe Curt, arrivé initialement pour renforcer la direction financière, assure la direction générale par intérim. Le tandem doit restaurer la confiance en interne et dans la filière, tout en posant les jalons des recrutements de long terme.

Conseil, sociétés mères et représentants publics

Le PMU est une structure singulière. Sous statut de groupement d’intérêt économique, il est piloté par des administrateurs issus des sociétés mères, France Galop et la Société d’encouragement du trot français, porte-voix de 58 sociétés de courses associatives.

Des délégués des ministères de l’Agriculture, de l’Économie, ainsi que des représentants du gouvernement siègent également au conseil. Cette présence souligne la responsabilité publique attachée à l’opérateur, compte tenu de son rôle de financement de la filière et de sa place dans le marché régulé des jeux.

Les réformes de structure, qu’il s’agisse d’évolution du GIE, de refonte des contributions ou de transformation des produits, requièrent des consultations formelles avec les sociétés mères et l’État. Elles impliquent aussi des volets juridiques et fiscaux sensibles, ainsi que des négociations sociales.

Un président intérimaire concentre son action sur la stabilité, la continuité des décisions stratégiques déjà arbitrées et la préparation d’un processus de nomination transparent. L’objectif est d’éviter toute décision irréversible sans légitimité de long terme.

Ce que change concrètement la nomination intérimaire

1 Le PMU dispose d’un président désigné pour signer et engager l’opérateur dans les actes de gouvernance courants.

2 Les organes de décision retrouvent leur cadence normale pour valider budgets, plans d’actions et reportings au conseil.

3 Les arbitrages structurants sont circonscrits à ce qui a déjà été cadré par l’État et la filière, à commencer par la trajectoire du Pacte PMU 2030.

Le pacte pmu 2030, nouvelle boussole stratégique validée par l’état

Mi-août 2025, le gouvernement a annoncé un Pacte PMU 2030 destiné à transformer en profondeur l’opérateur. La mission confiée au député Éric Woerth vise à préfigurer un modèle de GIE plus commercial, mieux armé face à la concurrence, tout en préservant les flux financiers vers la filière (Ministère de l’Agriculture, 13 août 2025).

Les axes de travail portent sur la clarification des contributions du PMU, la recherche d’économies chez les sociétés mères, et l’alignement des parties prenantes sur une stratégie de développement soutenable. L’ambition est d’augmenter l’efficacité commerciale sans déstabiliser le financement des courses.

Du côté du pilotage public, l’État veut éviter le piège d’un opérateur hybride ni totalement marchandise, ni totalement institution. Le Pacte 2030 entend bâtir un cadre lisible où les responsabilités de chacun sont clarifiées, les objectifs de croissance chiffrés et les contreparties documentées, avec un suivi régulier par l’Autorité nationale des jeux.

Disciplines, produits et arbitrages attendus

Le rééquilibrage passera par une approche fine des trois familles de paris hippiques principales et de leurs clientèles. Les mesures devraient intégrer la lisibilité des paris, la modernisation des interfaces et la réduction des frictions entre point de vente et application mobile.

Des gains d’efficacité sont également envisageables dans la distribution physique, par la rénovation ciblée du réseau, la formation des détaillants et des parcours omnicanaux mieux intégrés. Le tout devra être calibré avec les contraintes réglementaires et fiscales propres aux jeux.

Le PMU collecte les mises et reverse les gains aux parieurs. Sur le solde, une partie couvre ses charges et ses investissements. Le reliquat net est reversé à France Galop et à la SETF, qui financent dotations de courses, infrastructures, formation et programmes d’élevage.

En 2023, 835 millions d’euros ont été redistribués, puis 837 millions en 2024. Ces flux irriguent directement les activités de milliers d’acteurs de terrain, des jockeys aux vétérinaires, en passant par les maréchaux-ferrants et les salariés d’hippodromes.

La force de ce système tient à sa prévisibilité. Son risque est sa dépendance à la performance commerciale du PMU.

L’enjeu du Pacte 2030 est donc double. D’abord, consolider l’assise financière du PMU en clarifiant les contributions, pour renforcer le pilotage budgétaire. Ensuite, réanimer la croissance par un plan marketing et produit adapté aux usages numériques, sans renier l’ADN des courses.

Les ministères de l’Agriculture et de l’Économie parlent d’un plan d’accompagnement ambitieux et d’une trajectoire de long terme. La stabilité politique sera déterminante pour convertir cette intention en mesures applicables et en calendrier exécutable (Ministère de l’Économie, 13 août 2025).

Emploi et territoires : les conséquences économiques très concrètes

Au-delà des chiffres, la filière hippique constitue un maillage territorial et un vivier d’emplois structurants. 29 000 emplois sont recensés comme directs. En intégrant les activités induites, les estimations s’étendent entre 40 000 et 60 000 postes selon la méthodologie retenue.

Ces métiers sont multiples. On y trouve entraîneurs, lad, éleveurs, jockeys, drivers, vétérinaires, maréchaux-ferrants, salariés d’hippodrome, mais aussi les services annexes comme le transport équin, les soins et les activités de sellerie. Chacun dépend, de près ou de loin, des dotations, de la tenue des réunions et de la vitalité des mises.

Chantilly, l’oise et la chaîne de valeur autour des pistes

Le site d’entraînement de Chantilly, le plus vaste de France, illustre la densité de cet écosystème. Il mobilise des centaines de professionnels, de l’aube jusqu’au soir, sur des métiers complémentaires, avec un effet d’entraînement sur l’hôtellerie, la restauration et les transports.

Le ralentissement des mises se traduit généralement par une prudence des sociétés mères sur les dotations, puis, à retardement, sur l’investissement dans les installations. D’où l’importance d’une visibilité pluriannuelle offerte par le Pacte 2030, pour sécuriser les formations, l’apport de nouveaux talents et l’innovation technique.

La géographie des hippodromes, de l’Ouest à l’Est, irrigue de nombreuses villes moyennes. Un repli prolongé des revenus du PMU se répercuterait mécaniquement sur la capacité d’animation économique de ces territoires.

Le rôle d’un industriel dans la stabilisation

La trajectoire d’un groupe comme Séché Environnement, habitué aux projets à cycles longs et à la gestion des risques réglementaires, peut inspirer une gouvernance de transition solide. Cette expérience sera utile pour ancrer des indicateurs, cadencer les chantiers et hiérarchiser les arbitrages.

Joël Séché ne prend pas la main sur l’opérationnel. Mais sa capacité à installer des méthodes, à sécuriser le reporting et à orchestrer des décisions avec de multiples parties prenantes peut contribuer à compresser les délais et à réduire les frictions au moment des nominations définitives.

Cap opérationnel sur 90 jours : stabiliser, préparer, transmettre

Les trois prochains mois sont décisifs. L’objectif n’est pas d’annoncer des réformes, mais de tenir le rythme, fiabiliser la maison et préparer les décisions qui engagent le PMU sur plusieurs années.

Plusieurs priorités se dessinent pour le duo président-directeur général par intérim. Leur exécution conditionnera la fluidité de la transition.

Gouvernance et ressources humaines

  • Finaliser le processus de nominations permanentes aux fonctions de président et de directeur général, avec un calendrier transparent et concerté.
  • Assurer la continuité managériale au sein du comité exécutif, clarifier les délégations et sécuriser les décisions courantes.
  • Préparer une transmission ordonnée des dossiers stratégiques, incluant les arbitrages budgétaires et les plans d’investissement.

Finance et pilotage de la trajectoire

  • Tenir le cadencement financier et s’assurer que les reversements aux sociétés mères suivent la trajectoire convenue.
  • Mettre à jour les scénarios de fin d’exercice avec des hypothèses prudentes sur les mises automne-hiver.
  • Encadrer les coûts discrétionnaires et prioriser les investissements à effet rapide sur l’expérience client.

Produit, réseau et client

  • Soutenir les opérations commerciales à court terme, notamment sur les grandes réunions, et mieux connecter points de vente et application.
  • Amplifier les tests de formats lisibles pour les nouveaux parieurs, tout en préservant l’attractivité des paris historiques.
  • Renforcer les indicateurs de satisfaction en temps réel sur mobile et en point de vente, pour corriger rapidement les irritants.

Cadre public et construction du pacte 2030

  • Échanger régulièrement avec les ministères et l’ANJ sur les chantiers réglementaires et la trajectoire Pacte 2030.
  • Préparer les notes d’impact consolidées pour documenter la répartition des contributions et les économies visées.
  • Aligner un plan de suivi avec France Galop et la SETF pour faciliter le pilotage commun du pacte.

Fréquence de jeu et panier moyen pour mesurer l’effet des animations commerciales et la rétention des parieurs actifs.

Part du digital dans les mises hippiques, notamment la conversion des clients points de vente vers l’appli officielle.

Coûts d’acquisition par segment, indicateur critique pour calibrer l’effort marketing face aux paris sportifs.

Disponibilité réseau et satisfaction détaillants, leviers de proximité et de conseil au ticket.

Capitaux, régulation et attrition des mises : un triangle à recomposer

La baisse des mises pèse sur l’EBITDA de l’opérateur et sur la capacité d’autofinancement. Dans un marché très normé, le PMU doit arbitrer entre investissements digitaux, soutien au réseau physique, et rigueur sur les frais généraux.

Le verrou principal reste la régulation. L’ANJ encadre la croissance des offres, la publicité et la prévention des risques d’addiction. L’équilibre entre ambition commerciale et devoir de protection est un élément structurant du modèle, avec un contrôle renforcé des communications et des pratiques promotionnelles.

Face aux paris sportifs, dopés par un calendrier international et par des stratégies de cotes agressives, les hippiques ont intérêt à capitaliser sur leurs atouts pédagogie des paris, proximité des écuries, récit sportif, expérience de communauté. Ces valeurs, si elles sont traduites en produits lisibles, peuvent restaurer la préférence à moyen terme.

La variable technologique

Pour combler l’écart avec les usages des parieurs sportifs, le PMU devra accélérer sur la performance applicative, la rapidité d’inscription, les dépôts accélérés et une data visualisation adaptée aux novices.

Le tout exige un investissement soutenu, mais ciblé. Des sprints techniques mesurables, adossés à des objectifs de conversion, permettront d’améliorer la rétention sans diluer l’ADN des paris hippiques mutualisés.

Une communication à recadrer face aux doutes

La séquence des démissions a nourri les interrogations. Pour rétablir la confiance, l’opérateur devra expliciter la chaîne de décision, la logique des priorités et l’articulation avec l’État et les sociétés mères.

Joël Séché l’a rappelé ses fonctions sont bornées. Sa mission consiste à garantir un fonctionnement organique sans heurts, et à défendre la feuille de route partagée. L’horizon est court, mais la crédibilité se joue dans l’exécution au quotidien et la qualité du dialogue avec la filière.

À cet égard, les signaux envoyés par les ministères au cœur de l’été 2025 ont une valeur d’assurance. Le message est clair l’État entend accompagner la transformation du PMU, dans une trajectoire concertée et contrôlée.

Un rappel utile sur les fondamentaux économiques du pmu

Le PMU opère un modèle de pari mutuel le montant redistribué aux gagnants dépend du total des mises, après prélèvements réglementaires et contribution à la filière. C’est un mécanisme de solidarité entre parieurs, différent des paris à cote fixe.

Ce système présente une pédagogie plus exigeante. Il suppose une compréhension des rapports, des types d’enjeux et des spécificités de chaque réunion. L’enjeu stratégique est de simplifier l’entrée pour les nouveaux joueurs, sans dénaturer l’équilibre économique du pari mutuel.

Le PMU pèse, selon les rapports officiels, une part notable du marché français des jeux et redirige un flux financier vital vers la filière. En 2024, le produit brut des jeux a atteint environ 1,7 milliard d’euros pour les hippiques, en retrait de 2 %. L’arbitrage client s’est durci au profit des paris sportifs, plus événementialisés et mieux servis en notifications, streaming et cash-out.

L’effet masse critique et la confiance

Pour compenser la baisse des mises, le PMU doit augmenter sa masse critique de parieurs actifs et relever la fréquence de jeu. Or la confiance dans l’exactitude des résultats, la fluidité des paiements, la clarté des informations et la transparence des contributions constitue le socle de cette fidélisation.

Des mécanismes de suivi public, associant l’ANJ et les ministères, renforcent cette crédibilité. Le Pacte 2030 promet d’y ajouter une structure de pilotage de moyen terme, avec des objectifs vérifiables et une trajectoire financière partagée avec la filière.

Un intérim sous contrainte politique, mais un cap validé

Le départ du président et la nomination d’un intérimaire interviennent dans une phase politique mouvante. Les analyses de place soulignent le besoin de visibilité sur les mesures à venir et sur la continuité gouvernementale pour concrétiser le Pacte.

Pour autant, la direction de voyage semble fixée. Les annonces de la mi-août 2025 donnent un cadre d’action au PMU, à ses sociétés mères et à l’État. Le passage en mode exécution dépendra d’une séquence ordonnée de décisions, puis d’une communication régulière sur les résultats.

Le rôle de Joël Séché n’est pas de faire pivoter l’entreprise en trois mois. Il consiste à éviter tout déraillement à court terme et à maximiser les chances d’une relance bien orchestrée, portée par une direction renouvelée et une filière rassemblée.

Ce que la filière attend des trois prochains mois

Les prochains trimestres seront jugés sur des critères simples la qualité de la passation, la cohérence des priorités et la capacité à enrayer la baisse des mises tout en respectant les garde-fous du marché régulé. Les rendez-vous avec les ministères et l’ANJ compteront autant que les chiffres du week-end.

Si l’intérim tient ses promesses, le PMU abordera 2026 avec une gouvernance stabilisée, des objectifs partagés et un plan de reconquête cohérent. C’est la condition pour préserver les emplois, soutenir les territoires et maintenir le rang des courses françaises à l’international.

Un industriel de la transition à la tête d’un opérateur en mutation, un pacte public pour recadrer la stratégie, et trois mois pour remettre les compteurs à l’heure c’est l’équation à résoudre pour relancer durablement la filière des courses en France.