Gena-App, un projet angevin qui relie les générations
Découvrez Gena-App, l'application qui combat l'isolement des aînés à Seiches-sur-le-Loir. Abonnements flexibles et innovations à venir.

À Seiches-sur-le-Loir, deux entrepreneurs angevins activent un levier inattendu contre l’isolement des aînés. Anthony Hochet et Mathieu Ruault lancent Gena-App, une solution ludique qui fait dialoguer les générations et alimente déjà ses premiers contrats. Avec une feuille de route claire jusqu’en 2026 et une levée de 230 000 euros en cours, la start-up assume un positionnement sociétal et commercial ambitieux.
Gena-App : ancrage angevin et lancement commercial confirmé
Fondée en 2024 par Anthony Hochet et Mathieu Ruault, Gena-App s’inscrit dans la silver economy en misant sur les interactions familiales et sociales. L’entreprise est basée à Seiches-sur-le-Loir dans le Maine-et-Loire, au cœur d’un écosystème santé et numérique qui structure l’innovation territoriale.
Le projet a été amorcé en 2024, puis l’application a été lancée en septembre 2024, avec une première version stabilisée et commercialisée dès janvier 2025. Le positionnement est double : des offres par abonnement pour les établissements médico-sociaux et associatifs, et une formule adaptée aux particuliers pour prolonger les échanges en famille.
En juillet 2025, l’équipe s’est élargie avec l’arrivée de Lucas Mercier en tant que troisième associé, pour accélérer le développement produit et la diffusion commerciale. Une seconde version est prévue pour novembre 2025 avec davantage de jeux, une attractivité renforcée et l’usage de l’IA pour proposer des contenus personnalisés.
Feuille de route produit 2024-2025 : accessibilité puis IA
- 2024 : cadrage fonctionnel et test de l’expérience utilisateur auprès des seniors et familles.
- Janvier 2025 : première version axée sur l’accessibilité numérique, intégrant jeux et outils de communication.
- Novembre 2025 : version 2 avec IA de personnalisation, plus de contenus et une ergonomie renforcée.
Implantation et premiers marchés en Pays de la Loire et Yvelines
Les premiers clients identifiés sont des résidences seniors, associations et EHPAD en Maine-et-Loire, Loire-Atlantique et Yvelines. La start-up confirme la pertinence de son modèle d’abonnements en contexte professionnel tout en commençant à structurer une offre pour le domicile.
Les premières versions mettent l’accent sur l’ergonomie : grands contrastes, parcours guidés, gestes simples. Objectif : permettre une prise en main autonome par des publics peu à l’aise avec le numérique, tout en restant fluide pour les proches et les équipes d’animation.
Ce que recouvre le modèle par abonnement
Gena-App commercialise sa solution par abonnements auprès des professionnels et des particuliers. La logique retenue permet une récurrence de revenus, un suivi des usages et une adaptation des fonctionnalités à des contextes variés : animations collectives en établissement, sessions familiales à domicile, échanges à distance.
Lien intergénérationnel : un cas d’usage devenu modèle économique
L’idée de Gena-App trouve son origine dans une histoire locale : en Maine-et-Loire, une élève de primaire a tissé un lien avec une résidente d’EHPAD via des jeux partagés. À la trêve estivale, l’absence a mis en lumière le besoin de continuité relationnelle. Les fondateurs ont traduit cette expérience en une plateforme numérique de jeux et messagerie pour maintenir la relation, que l’on soit en établissement ou à domicile.
Le cœur de valeur est double : stimuler la mémoire et les souvenirs chez les aînés, tout en facilitant des interactions familiales ludiques. La dimension intergénérationnelle n’est pas un supplément d’âme, mais la promesse centrale du produit et de sa monétisation.
Exemple avec la résidence de Tuffalun
Un reportage de la presse régionale à l’été 2025 décrit des séances d’animation à la résidence de Tuffalun, où l’application rythme des jeux collectifs et fait émerger des souvenirs de jeunesse. Ce type de retour de terrain valide le positionnement de Gena-App sur le plaisir de jouer et la réminiscence, éléments clés pour maintenir l’adhésion dans la durée.
Des usages pensés pour le collectif et l’intime
- En établissement : sessions animées par des professionnels, jeux thématiques, participation en petits groupes.
- En famille : échanges à distance, simplicité d’accès pour les grands-parents et petits-enfants, continuité des interactions entre les visites.
Conception des jeux mémoire : trois leviers clés
- Réminiscence : relier les contenus à des époques, lieux et objets familiers.
- Progressivité : proposer des mécaniques courtes avec niveaux de difficulté modulables.
- Socialisation : encourager la parole et le partage d’anecdotes en fin de partie.
Validation gérontologique et partenariats hospitaliers structurants
Gena-App s’est entourée d’acteurs référents pour sécuriser l’ergonomie et la pertinence gériatrique de ses contenus. Le CHU d’Angers accompagne la start-up via le dispositif Allegro, spécialisé en gérontologie, afin de valider les contenus et l’ergonomie en regard des besoins des personnes âgées et en situation de handicap. Cette démarche renforce la crédibilité de l’offre auprès des établissements.
Le Gérontopole des Pays de la Loire, à Nantes, soutient l’entreprise, avec un rôle d’accompagnement et de mise en réseau vers des acteurs nationaux. Par ailleurs, des animations co-organisées avec des structures locales confortent l’adhésion des usagers, à l’image d’une séance intergénérationnelle à Beaucouzé en avril 2025, relatée par l’entreprise.
CHU d’Angers : cadre d’expertise via Allegro
Le partenariat avec le CHU d’Angers s’attache à vérifier la lisibilité des interfaces, la qualité des mécaniques de jeu et l’adaptation aux troubles de l’attention fréquents chez les publics ciblés. Ce cadre méthodologique contribue à limiter la friction d’usage et à maximiser l’effet mobilisateur des séances.
Gérontopole des Pays de la Loire : mise en réseau nationale
L’appui du Gérontopole offre des passerelles avec des réseaux d’établissements et d’associations, un atout pour accélérer la prospection B2B et documenter les retours d’expérience sur plusieurs territoires. La validation par les pairs pèse dans la décision d’achat des directions d’EHPAD et résidences.
Beaucouzé : animation intergénérationnelle avec la MJA
Au printemps 2025, une animation co-construite avec la MJA de Beaucouzé a mis en avant l’intérêt des jeux numériques pour rapprocher les générations. Ce format illustre la stratégie de la start-up : montrer la valeur in situ, capter le feedback, et transformer des démonstrations réussies en abonnements pérennes.
La collaboration via Allegro permet de confronter tôt l’application à des référentiels gérontologiques. Concrètement : itérations rapides sur l’interface, calibrage des contenus, et retours pluridisciplinaires. Pour un produit ludique destiné à des publics fragiles, cet adossement réduit le risque d’anti-usage et facilite le déploiement en établissement.
Marché du bien vieillir en 2025 : signaux publics et opportunités privées
La lutte contre l’isolement des personnes âgées mobilise autant le tissu associatif que les politiques publiques. En mai 2025, l’État a ouvert un appel à projets France 2030 dédié aux dispositifs médicaux numériques pour le bien vieillir, piloté par l’Agence de l’innovation en santé et annoncé notamment par la ministre Charlotte Parmentier-Lecocq (source ministérielle France 2030, mai 2025). Ces guichets encouragent des solutions qui favorisent l’autonomie et les liens sociaux.
Sur le terrain, le Maine-et-Loire témoigne d’une mobilisation du bénévolat avec des missions en EHPAD et associations, visibles sur JeVeuxAider.gouv.fr. En parallèle, les observations post-pandémiques convergent vers une progression de l’isolement social chez les aînés, ce qui soutient l’intérêt d’outils numériques convivials.
France 2030 : guichet ouvert pour les dispositifs numériques
L’appel à projets sur le bien vieillir vise des innovations utiles en contexte médical et médico-social : usage sécurisé, impact mesurable, diffusabilité. Des critères qui collent aux ambitions d’une solution comme Gena-App dès lors qu’elle documente les bénéfices d’usage en établissement et à domicile.
Maine-et-Loire : mobilisation citoyenne contre l’isolement
L’offre de missions bénévoles publiques montre un engagement territorial pour recréer du lien dans les structures d’accueil et au domicile. Pour une start-up, cette dynamique favorise les partenariats locaux et la constitution de communautés d’ambassadeurs.
Aides publiques : points d’attention
- Alignement d’usage : démontrer un bénéfice clair pour l’autonomie et la socialisation.
- Preuves d’impact : indicateurs simples d’adhésion et de fréquence d’usage.
- Scalabilité : déploiement multi-sites avec formation et support adaptés.
La catégorie couvre des solutions logicielles à visée de santé, de prévention ou d’accompagnement. L’enjeu pour des outils orientés lien social : cadrer les usages, éviter toute ambiguïté médicale, et formaliser les choix d’architecture technique qui protègent les données personnelles.
Modèle économique, trajectoire commerciale et finance d’amorçage
Gena-App est commercialisée par abonnements. La start-up vise une quarantaine d’abonnements professionnels en 2025. Pour 2026, l’objectif annoncé est de 200 abonnements B2B, auxquels s’ajouteraient 800 abonnements côté particuliers. Cette structuration mixte B2B et B2C permet de créer des passerelles d’usage entre l’établissement et le domicile, un facteur de rétention.
Pour soutenir l’exécution, une levée de fonds de 230 000 euros est en cours et devrait être bouclée fin 2025. Les fonds serviront à recruter deux premiers collaborateurs, intensifier le développement produit et renforcer le marketing. La start-up est accompagnée par Angers Technopole, un appui structurant à l’étape d’amorçage.
Objectifs 2025-2026 : abonnements professionnels et particuliers
- 2025 : environ 40 abonnements B2B visés, consolidation du socle produit, premiers relais de croissance territoriaux.
- 2026 : 200 abonnements professionnels et 800 particuliers, avec un déploiement à l’échelle nationale et une ouverture européenne envisagée.
Levée de fonds : 230 000 euros pour recruter et accélérer
Le financement en cours doit soutenir trois chantiers prioritaires : extension de l’offre de jeux, déploiement de l’IA pour la personnalisation, et accélération commerciale dans les territoires déjà ouverts. À court terme, l’enjeu sera de convertir les expérimentations locales en signatures d’abonnement multi-sites.
Gouvernance : arrivée de Lucas Mercier en juillet 2025
L’entrée de Lucas Mercier en tant que troisième associé en juillet 2025 renforce la capacité d’exécution. L’élargissement de l’équipe dirigeante est cohérent avec la trajectoire annoncée vers 2026.
La RGPD pour une appli intergénérationnelle : points de vigilance
- Minimisation des données : collecter le strict nécessaire pour jouer et échanger.
- Consentement éclairé : parcours lisibles, en particulier pour les publics fragiles et leurs aidants.
- Transparence : information claire sur la conservation, les droits et le support utilisateurs.
B2B : déploiement multi-postes, formation d’animateurs, support étendu, modalités de facturation institutionnelles. B2C : mise en route autonome, assistance à distance, et politique tarifaire adaptée aux familles. La valeur se construit sur la continuité d’usage entre établissement et domicile.
Technologie et usage : l’IA au service de la personnalisation
La seconde version de Gena-App, attendue en novembre 2025, doit intégrer l’IA pour personnaliser les contenus. En pratique, l’algorithme peut recommander des jeux adaptés aux préférences ou à l’historique d’engagement et ajuster la difficulté pour maintenir l’intérêt sans sursolliciter l’utilisateur.
Dans la silver economy, une personnalisation bien calibrée améliore l’adhésion. Mais elle suppose un pilotage responsable des données. Les fondateurs soulignent la volonté d’utiliser l’IA pour des expériences sur mesure qui favorisent la conversation au sein des familles et groupes d’animation, plutôt que de substituer le numérique au lien humain.
Exemple avec l’IA de recommandation
Un senior qui interagit souvent avec des jeux musicaux pourrait voir remonter davantage de quiz chansons liés à ses décennies de référence. À l’inverse, si l’attention diminue sur des épreuves longues, le système peut privilégier des formats très courts et relancer la session avec un contenu partagé par un proche via la messagerie.
Points de contrôle pour concilier IA et éthique
- Parcimonie : la personnalisation ne doit pas enfermer l’utilisateur dans un seul type de contenu.
- Explicabilité : l’utilisateur et les animateurs doivent comprendre pourquoi un jeu est proposé.
- Protection : maîtriser la conservation des traces d’usage et les conditions d’entraînement des modèles.
Les meilleures pratiques consistent à utiliser l’IA comme un assistant pour soutenir l’animation et la communication, et non pour évaluer ou diagnostiquer. Les métriques pertinentes sont l’adhésion et la qualité des échanges, non des mesures cliniques.
2026, l’échelle nationale en ligne de mire
La trajectoire affichée par Gena-App paraît lisible : consolidation produit après novembre 2025, accélération commerciale en 2026 avec un déploiement national et une ouverture européenne visée à moyen terme. Pour réussir, la start-up devra maintenir l’exigence gérontologique, documenter l’impact d’usage et piloter finement les enjeux de protection des données dans chaque contexte d’implémentation.
Si Gena-App parvient à transformer ses démonstrations réussies en abonnements durables, l’alliance jeux, messagerie et IA pourrait devenir un standard des liens intergénérationnels à l’ère numérique.