57 % de marge EBIT, une trésorerie robuste et un chiffre d’affaires en léger retrait : La Française de l’Énergie referme son exercice clos le 30 juin 2025 avec des comptes solides malgré un marché de l’électricité chahuté. L’énergéticien mosellan précise son cap, pousse ses pions dans l’hydrogène et le solaire, et confirme ses ambitions 2030.

Performance opérationnelle 2025 : repli des revenus, marge élevée

Pour l’exercice arrêté au 30 juin 2025, La Française de l’Énergie (FDE) affiche un chiffre d’affaires de 30,4 millions d’euros, en baisse de 3,4 % sur un an. Ce recul provient d’un repli de plus de 30 % des prix de l’électricité sur les marchés, qui a pesé sur la valorisation de la production.

Malgré ce contexte, l’entreprise conserve une rentabilité élevée. Les bénéfices avant intérêts et impôts (EBIT) s’établissent à 17,3 millions d’euros, soit une marge opérationnelle d’environ 57 %.

Le résultat net part du groupe atteint 3,7 millions d’euros. Cette ligne est mécaniquement plus affectée, FDE faisant état d’une hausse des frais financiers en lien avec les investissements en cours et les intégrations récentes.

La structure financière demeure néanmoins solide. La trésorerie disponible s’élève à 62,6 millions d’euros, un niveau renforcé par l’intégration des entités norvégiennes Greenstat et Alltec, venues soutenir la stratégie de diversification multi-énergies de FDE.

Prix de l’électricité : un effet ciseau sur le chiffre d’affaires

La ventilation des résultats traduit le décalage classique entre la dynamique de prix et l’efficience industrielle. D’un côté, le recul des prix spot comprime les revenus; de l’autre, la maîtrise des coûts et l’optimisation des actifs soutiennent durablement la marge opérationnelle. Cet effet ciseau explique la décorrélation entre un chiffre d’affaires en retrait et un EBIT résilient.

FDE : chiffres clés publiés

Les éléments financiers communiqués par FDE pour l’exercice clos au 30 juin 2025 :

  • Chiffre d’affaires : 30,4 millions d’euros.
  • EBIT : 17,3 millions d’euros, marge environ 57 %.
  • Résultat net part du groupe : 3,7 millions d’euros.
  • Trésorerie : 62,6 millions d’euros.
  • Prix de l’électricité : repli supérieur à 30 % sur le marché.

FDE confirme des perspectives 2026-2027 jugées fortes et maintient un objectif 2030 de 175 millions d’euros de chiffre d’affaires (communiqué du 23 octobre 2025).

EBIT désigne le résultat opérationnel, avant charges financières et impôt sur les sociétés. Il isole la performance des opérations courantes, hors structure de financement.

L’EBITDA ajoute la dotation aux amortissements et provisions pour rendre compte de la génération de cash opérationnel. FDE publie ici un EBIT de 17,3 millions d’euros, reflet d’une rentabilité d’exploitation robuste dans un environnement de prix dégradé.

Hydrogène, gaz renouvelable et solaire : accélération stratégique

FDE accentue sa transformation vers un modèle multi-énergies. L’entreprise annonce un déploiement plus rapide dans le gaz renouvelable, l’hydrogène et le solaire, avec l’objectif affiché de contribuer à la neutralité carbone tout en renforçant ses flux récurrents.

Ce repositionnement s’appuie notamment sur l’intégration de Greenstat et Alltec en Norvège. Ces entités, spécialisées respectivement dans l’hydrogène et des technologies connexes, élargissent le portefeuille de FDE en Europe du Nord et apportent des projets d’hydrogène vert et d’énergies solaires à différents stades de maturité.

Greenstat et Alltec : apports complémentaires

La combinaison des expertises permet à FDE de diversifier ses leviers de croissance et de réduire sa dépendance aux prix de l’électricité. Greenstat apporte un ancrage dans l’hydrogène et l’écosystème industriel nord-européen, tandis qu’Alltec renforce les capacités technologiques et d’exécution sur les projets multi-énergies.

Au-delà de la présence géographique, FDE revendique une cohérence industrielle : extension de la chaîne de valeur, effet d’échelle sur les achats et meilleure allocation du capital entre actifs de production et pipeline de projets à mise en service progressive.

Les informations communiquées font état d’un portefeuille élargi en hydrogène vert et en solaire en Europe du Nord, sans détail technique public sur le dimensionnement de chaque projet. Les mises en service significatives sont visées à partir de 2026. L’enjeu pour FDE consiste à calibrer les coûts d’investissement, sécuriser les offtakes et capter les dispositifs européens tout en préservant la discipline financière.

Intégrations norvégiennes : effets de périmètre et cap 2030

L’intégration de Greenstat et Alltec se traduit par une trésorerie consolidée de 62,6 millions d’euros. Dans le même temps, l’entreprise signale une hausse des frais financiers, logique au regard des investissements et des acquisitions. L’arbitrage rendement-risque se retrouve donc dans le compte de résultat 2025, avec une rentabilité d’exploitation élevée mais un résultat net qui intègre le coût de la transformation.

FDE confirme ses objectifs 2026-2027 qualifiés de forts et maintient, à l’horizon 2030, un objectif de 175 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel (communiqué du 23 octobre 2025). Cette trajectoire suppose la montée en puissance des productions bas carbone et l’industrialisation de nouveaux projets.

Trésorerie et coûts financiers : arbitrages 2025

Avec 62,6 millions d’euros de trésorerie disponible, FDE se dote d’un coussin de liquidité pour financer son pipeline et amortir les aléas de marché. L’effet prix de l’électricité reste un déterminant court terme, mais la diversification technologique et géographique doit, à terme, lisser la cyclicité des revenus.

La progression des frais financiers, signalée par l’entreprise, reflète la montée en régime des investissements. À ce stade, aucun détail chiffré supplémentaire n’est communiqué sur la ventilation de ces charges entre dette, effets de change ou autres instruments de financement.

Objectifs 2026-2027 : premières mises en service

FDE anticipe les premières mises en service significatives dès 2026, point d’inflexion clé pour la génération de cash opérationnel. Le déploiement de capacités nouvelles, notamment dans l’hydrogène et le solaire, doit contribuer à la progression du chiffre d’affaires et à la stabilisation des marges dans un environnement de prix potentiellement plus volatile.

FDE ajuste sa trajectoire autour d’un objectif 2030 de 175 millions d’euros. Compte tenu d’un chiffre d’affaires 2025 de 30,4 millions d’euros, l’enjeu réside dans la mise en service progressive d’actifs à plus forte intensité capitalistique et la sécurisation des revenus (contrats d’achat, mécanismes de soutien). La visibilité sur le pipeline est précisée au fil des jalons industriels et des communications officielles.

Qui est La Française de l’Énergie : ancrage mosellan et modèle multi-énergies

Basée à Pontpierre en Moselle, La Française de l’Énergie emploie 90 salariés. Historiquement positionnée sur la valorisation énergétique locale, l’entreprise s’est engagée dans une trajectoire de diversification pour adresser les besoins croissants en énergie bas carbone et renforcer son empreinte industrielle en Europe.

La bascule stratégique vers l’hydrogène, le gaz renouvelable et le solaire accompagne la transition énergétique des territoires et répond à une demande de solutions compétitives, stables et moins exposées aux fluctuations du marché de l’électricité.

Pontpierre et la Moselle : un écosystème énergétique

L’ancrage en Moselle confère à FDE un accès à des infrastructures et à des compétences industrielles liées depuis longtemps aux métiers de l’énergie. Cette proximité se traduit par un savoir-faire opérationnel utile à l’industrialisation de nouveaux projets et à la maintenance d’actifs sur site.

Ce que la diversification change pour FDE

Les bénéfices attendus d’un modèle multi-énergies :

  1. Réduction de l’exposition aux prix spot via une palette d’actifs et de contrats plus large.
  2. Effets d’échelle sur les achats, la maintenance et l’ingénierie.
  3. Accès à des dispositifs de soutien et à des partenariats industriels dédiés aux renouvelables.
  4. Alignement climat avec les objectifs européens et français, critère clé pour les financeurs.

Gouvernance et communication financière : cap clarifié par Julien Moulin

Le 23 octobre 2025, FDE a diffusé un message de confiance sur ses perspectives. Julien Moulin, président du groupe, a déclaré que « l’exercice 2026 marquera le début des premières mises en service significatives, concrétisant cette phase de développement intense ».

Il ajoute que « ce déploiement répond à la demande croissante en énergie bas carbone, et confirme la place essentielle de FDE dans la transition vers la neutralité carbone ». Ces propos ont été relayés sur des plateformes de diffusion financière.

FDE a par ailleurs annoncé un webcast de présentation des résultats et des avancées stratégiques, programmé le 28 octobre 2025 via Teams. À ce stade, aucune communication complémentaire n’a été identifiée sur des canaux institutionnels comme l’AMF ou gouv.fr, en dehors des communiqués cités.

Julien Moulin : messages clefs

Trois points structurent la feuille de route publique :

  • Industrialisation : démarrage des mises en service significatives à partir de 2026.
  • Transition : orientation accélérée vers l’hydrogène, le gaz renouvelable et le solaire.
  • Ambition : objectif de 175 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2030 confirmé.

Webcast du 28 octobre 2025 : attentes des investisseurs

Le rendez-vous attendu consiste à détailler la contribution des acquisitions norvégiennes, la montée en charge du pipeline et les pistes de sécurisation des revenus. Les investisseurs chercheront une granularité accrue sur les jalons 2026-2027, la trajectoire de capex et la gestion des frais financiers, dans la lignée des signaux déjà communiqués.

Pour un développeur d’actifs énergétiques, la visibilité sur le calendrier de mise en service, la structure des contrats (PPA, mécanismes de soutien) et le coût du capital est déterminante. Elle permet de mieux modéliser la valeur des projets et d’anticiper la génération de cash. FDE indique une dynamique positive pour 2026-2027, avec des précisions attendues lors du webcast.

Marché français de l’énergie : signaux macro à surveiller

Les publications récentes du SDES et de l’INSEE confirment la progression des énergies renouvelables dans le mix et la montée des filières gaz renouvelable, hydrogène et solaire. Le bilan énergétique national met en évidence des dépenses énergétiques élevées en 2023, dans un environnement de prix toujours volatils, et rappelle le poids macroéconomique du secteur avec un impact de 58 milliards d’euros sur le déficit commercial en 2024. Les Chiffres clés de l’énergie 2025 rappellent que la branche énergie représente environ 2 % de la valeur ajoutée en France.

Dans ce cadre, la stratégie de FDE s’inscrit dans les objectifs nationaux et européens de neutralité carbone à l’horizon 2050. Le dispositif France 2030 soutient l’innovation et la décarbonation, avec des enveloppes dédiées aux technologies bas carbone. Les projets hydrogène, notamment, sont considérés comme des leviers pour décarboner l’industrie et la mobilité lourde, avec un besoin de montée en maturité des chaînes de valeur.

SDES et INSEE : tendances 2025

La progression des renouvelables observée dans les statistiques publiques s’accompagne d’un besoin accru de flexibilité et de pilotage des actifs. Pour les acteurs comme FDE, cela implique des arbitrages entre technologies, contrats d’achat et dispositifs de soutien. Les données macro publiées le 27 août 2025 et mises à jour début octobre 2025 indiquent une consolidation des tendances de long terme en faveur des énergies bas carbone.

France 2030 : leviers mobilisés

Sans entrer dans le détail des projets de FDE, non publiés à ce stade, l’alignement avec le cadre public facilite l’accès à des partenariats et à des mécanismes de soutien. L’hydrogène et le solaire sont des priorités, avec un accent sur l’industrialisation, la baisse des coûts et la sécurisation des acheteurs finaux.

Ce que les données publiques impliquent pour FDE

À la lumière des publications INSEE et SDES, trois implications ressortent :

  • Demande structurelle pour des solutions bas carbone, avec des volumes en progression graduelle.
  • Volatilité de prix persistante rendant utile la diversification technologique et contractuelle.
  • Importance de la productivité et de la disponibilité des actifs pour préserver les marges.

(Données macro issues des publications officielles de fin août et début octobre 2025)

Cap 2030 réaffirmé, exécution à surveiller

Le message 2025 de FDE tient en quelques lignes : résilience opérationnelle, accélération dans les renouvelables et ambition financière maintenue. Les étapes clés interviendront dès 2026 avec les premières mises en service significatives. Le suivi des coûts financiers, la sécurisation des offtakes et la montée en puissance des actifs seront les marqueurs de crédibilité vers l’objectif de 175 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2030.

L’environnement français confirme ses signaux de soutien à la transition énergétique, tandis que la volatilité des prix impose une discipline d’exécution. FDE a posé ses jalons; la phase qui s’ouvre sera celle de la livraison industrielle, dans la durée, au bénéfice des comptes et de la trajectoire climat.

Prochaine étape : la présentation détaillée des résultats et de la feuille de route lors du webcast du 28 octobre 2025.