ExoMG, le propulseur hors du commun

À l’origine, un propulseur lambda sert à éjecter de la matière dans un sens ou dans l’autre pour pousser. 

Celui de la start-up française Exotrail s’appelle le ExoMG. C’est un propulseur électrique conçu en 10 mois seulement et basé sur l’effet de Hall. Il existe en effet différentes techniques de propulsion ; l’effet de Hall est l’une d’entre elles. 

D’après le co-fondateur et PDG d’Exotrail, David Henri, cet effet « [...] dispose de la meilleure poussée. Ce système permet d’aller cinq fois plus vite qu’une autre technologie ». 

Ensuite, pour aborder l’aspect technique du produit, ExoMG éjecte un nuage d’ions. En effet, l’énergie électrique qui provient du satellite ionise un gaz, et, grâce à un champ électromagnétique, les ions sont accélérés pour que la matière se déplace. Si la matière se déplace, le satellite peut alors lui aussi se déplacer sans problème. Cependant, il faut noter qu'un propulseur tel que celui-ci peut prendre plusieurs mois pour être déplacé

Exotrail a conçu le propulseur ExoMG en divisant par 100 la taille d’un propulseur classique, et cela n’a pas été fait au hasard. Ainsi, son propulseur, l’ExoMG peut changer l’altitude de R2, le cubeseat, à 6 unités. C’est le cas de celui lancé en novembre dernier sur un lanceur de satellite polaire indien

Exotrail prévoit de déclencher bientôt ExoMG. Cela permettra de démontrer les manœuvres d’évitement des collisions, mais aussi de réduire l’altitude du satellite ainsi que de modifier son inclinaison. Grâce à l’utilisation d’ExoMG, les satellites (de 250 kg maximum) pourront ainsi maintenir leur orbite puis se désorbiter à la fin de leurs missions.  

Des clients connus chez Exotrail sur le plan international

Exotrail compte déjà l’Agence Spatiale Européenne (ESA), le CNES, le AAC Clyde Space parmi ses clients! La start-up leur livre son propulseur ionique ExoMG tous les deux ou trois mois environ. En effet, la start-up française a déjà signé des contrats de plus d’1 million d’euros avec ces trois entités. 

En juillet 2020, la start-up a levé 11 millions d’euros. Cette somme est le fruit d’un apport financier qui peut lui permettre de commercialiser tous ses produits et de continuer à agrandir son pôle de Recherche & Développement. 

La société compte aujourd’hui 33 salariés. Et son PDG, David Henri, indique vouloir recruter une vingtaine de salariés supplémentaires d’ici la fin de l’année 2021. Pour cela, il a déjà fait doubler la taille des bureaux se trouvant à Massy, dans l’Essonne (91), qui sont ainsi prêts à accueillir les nouvelles recrues.