Spartan Space, une start-up basée à Marseille, est en train de tester un module en forme de champignon sur les rives du lac de Tignes. Un projet ambitieux pour la start-up, fondée il y a trois ans seulement. Sur le long terme, la jeune pousse phocéenne projette de participer à la mission Artemis, ainsi qu’à d’autres missions dans le futur. Un premier test prometteur qui devrait permettre à Spartan Space de roder son habitat.

Une expérience de simulation de mission sur la Lune 

La start-up Spartan Space est en train de procéder à un test de son modèle d’habitat spatial sur les rives du lac de Tignes. Le but de cet habitat est de permettre la réalisation d’expériences scientifiques dans des conditions extrêmes, tout en permettant aux astronautes de se former à l’utilisation de certains équipements. Le choix du lieu n’a pas été laissé au hasard. « En termes de géologie, il était intéressant de venir à Tignes : on se trouve dans une forme de cratère, on a la neige, le froid... les conditions sont idéales » explique Peter Weiss, le directeur de Spartan Space. 

Eurohab, l’habitat développé par la start-up phocéenne, n’en est encore qu’à un stade de prototype. Pour ce premier test, son extérieur est, par exemple, factice. Sur le long terme cependant, ce dernier est conçu pour entrer dans une fusée et atterrir seul sans personne à son bord. 

Ce projet a été développé dans le cadre du programme Tech The Moon du CNES et a reçu le soutien de l’agence spatiale européenne. De plus, il a fait l’objet d’une présentation dans la cour de l’Assemblée nationale l’été dernier.

Page d'accueil du site internet de Spartan Space, la start-up qui réalise un test de son habitat dans la nature.

Une ambition : participer à une mission sur la Lune

Si l’habitat n’en est qu’au stade de prototype, il n’est pas moins destiné à participer à de véritables missions sur la Lune. En effet, Spartan Space envisage la possibilité d’une telle participation à compter de 2030. 

À propos de ce premier test, Peter Weiss affirme que ce dernier permet d’ores et déjà de « tester des sous-systèmes », ainsi que de définir « ce qu'on peut mettre à l'intérieur : un équipage de deux astronautes peut y dormir, travailler, faire des sorties extra-véhiculaire ».

« Notre but est aussi d'apporter une contribution européenne ou française à des missions Artémis de la Nasa. D'ici à deux ou trois ans, les Américains vont marcher sur la Lune, suivis par des Chinois. On pense que l'Europe peut aussi jouer un rôle important » commente également Peter Weiss.

Sur le long terme, Eurohab pourrait être proposé comme un service pour des missions spatiales. « Il pourrait servir à de futures missions, un peu comme SpaceX fournit un service de transport à la Nasa » projette Peter Weiss.