EssilorLuxottica annonce une forte croissance au T3 2025
Découvrez les chiffres clés du T3 2025 d'EssilorLuxottica, avec un chiffre d'affaires record et une dynamique de croissance impressionnante.

« Meilleur trimestre depuis la création », confie le PDG Francesco Milleri. EssilorLuxottica déroule au T3 2025 une dynamique rarement vue dans l’optique mondiale, avec un chiffre d’affaires à 6,867 milliards d’euros et une cadence de croissance à +11,7 % à taux de change constants, au-dessus d’un consensus fixé à 6,75 milliards. Le marché salue une exécution commerciale alignée avec un virage technologique assumé.
Chiffre d’affaires T3 2025 : cap franchi et cadence confirmée
Le trimestre clos affiche un chiffre d’affaires de 6,867 milliards d’euros, en progression de +11,7 % à taux de change constants, au-delà des attentes des analystes. En données publiées, la hausse ressort à +6,7 %. Cette performance surpasse clairement les anticipations, traduisant un mix favorable porté par les marques phares et des innovations désormais visibles sur les volumes comme sur la valeur.
Sur neuf mois, le groupe totalise 20,89 milliards d’euros de ventes, soit +5,9 % en publié et +8,8 % à taux de change constants. L’atterrissage à fin d’exercice n’est pas guidé à ce stade, mais l’industriel réaffirme son ambition à moyen terme, déjà connue du marché. À noter que la direction souligne une inflexion positive par rapport à la cadence des deux trimestres précédents, la dynamique à taux de change constants s’établissant désormais à +11,7 %.
Lecture rapide des chiffres-clés T3 2025
Points saillants à retenir pour un premier diagnostic financier :
- Chiffre d’affaires : 6,867 milliards d’euros.
- Croissance : +11,7 % à taux de change constants, +6,7 % en publié.
- Neuf mois 2025 : 20,89 milliards d’euros, +8,8 % à taux de change constants, +5,9 % en publié.
- Consensus dépassé : 6,75 milliards d’euros attendus.
Mesurer la croissance à taux de change constants neutralise l’effet des devises et isole la dynamique intrinsèque de l’activité. Dans un groupe global comme EssilorLuxottica, l’écart entre la croissance « publiée » et celle « à taux de change constants » renseigne sur l’amplitude de l’impact devises. L’analyste peut alors mieux attribuer la performance au pricing, aux volumes et au mix produits.
Cartographie de la croissance : Amérique du Nord en tête, EMEA en soutien
Le pilier nord-américain reste le principal moteur. L’EMEA affiche un socle de ventes robuste et des signaux de normalisation, malgré l’absence de ventilation détaillée par pays. La force du portefeuille de marques et la couverture omnicanale activent un cycle vertueux sur l’expérience client, du diagnostic à la vente en boutique jusqu’au digital.
Amérique du Nord : +12,1 % à taux de change constants
La région pèse 2,99 milliards d’euros de revenus au T3, en progression de +12,1 % à taux de change constants. Le segment premium et les nouveautés technologiques tirent la demande. Les réseaux Sunglass Hut et LensCrafters captent le trafic, tandis que Ray-Ban, Oakley et Persol consolident le mix, avec des effets prix et assortiment favorables.
EMEA : résilience des réseaux et normalisation graduelle
En Europe, Moyen-Orient et Afrique, les ventes restent solides. Le groupe n’a pas communiqué de ventilation chiffrée précise à ce stade. Les signaux opérationnels renvoient à une reprise des marchés matures et à des poches de croissance sur les segments émergents. La montée en gamme, conjuguée à des innovations de produits, soutient les tickets moyens et la fidélisation.
EssilorLuxottica est intégrée verticalement : conception, fabrication, distribution et retail. Le retail capte la valeur au dernier kilomètre, avec des arbitrages prix plus réactifs, tandis que le gros (wholesale) optimise la couverture des marchés et le remplissage industriel. L’équilibre des deux canaux lisse la volatilité et soutient les marges sur cycle.
Lunettes connectées et l’IA : levier de différenciation et d’attraction
Le partenariat avec Meta, lancé fin 2023, s’affirme en catalyseur d’attractivité. Les Ray-Ban Meta proposent prise de photos et vidéos, musique, appels et un assistant d’IA pour la recherche visuelle. EssilorLuxottica ne publie pas de volumes dédiés, mais évoque une « croissance exponentielle », renforcée par l’arrivée de trois nouveaux modèles en 2025 dotés d’améliorations d’IA.
Ces lunettes connectées s’appuient sur des fonctionnalités mains libres : reconnaissance d’objets, traduction en temps réel, interactions conversationnelles. La proposition de valeur se différencie par l’ergonomie et le design, un point clé dans une catégorie où l’adoption dépend autant de l’usage que du style.
Ray-Ban Meta : cas d’usage et arbitrages clients
Le client cible recherche à la fois discrétion et utilité. La photo à la volée, la commande vocale et la traduction instantanée répondent à des micro-moments quotidiens, tandis que la compatibilité avec les écosystèmes mobiles fluidifie l’usage. La marque bénéficie d’un capital esthétique et d’une distribution dense, deux atouts déterminants pour accélérer les volumes sans sursubventionner la demande.
Écosystème français de l’IA : effet d’entraînement et synergies
Le groupe s’inscrit dans une dynamique nationale propice à l’innovation. La France recense un vivier dense de start-up spécialisées, des licornes et des dispositifs publics de soutien, dont le plan « Osez l’IA » lancé en 2025 pour diffuser l’IA au sein des entreprises, y compris les PME. Cette inflexion publique renforce l’accès aux compétences et au transfert technologique, utile pour les verres intelligents ou les outils de diagnostic visuel.
Points de vigilance réglementaires pour l’IA embarquée
La mise sur le marché de lunettes connectées impliquant des traitements d’images, de voix et de données personnelles engage des chantiers de conformité :
- Information de l’utilisateur et des tiers sur la captation de données.
- Gestion des bases légales de traitement et paramétrage de la confidentialité.
- Interopérabilité avec les écosystèmes logiciels et sécurisation des flux.
Ces éléments s’ajoutent aux exigences de sécurité produit propres à l’optique et aux équipements électroniques.
- Vision par ordinateur : détection d’objets et guidage visuel.
- Traitement du langage : assistance vocale et traduction.
- Edge AI : calcul embarqué pour réduire la latence et préserver la vie privée.
Pour un acteur comme EssilorLuxottica, la combinaison de ces briques soutient la différenciation produit et la rétention client.
Objectifs 2022-2026 et discipline financière : cap maintenu
La direction réaffirme une trajectoire connue : une croissance autour de 5 % par an à taux de change constants sur 2022-2026 et une marge opérationnelle ajustée attendue entre 19 % et 20 % à l’horizon 2026. L’équation repose sur la diversification géographique, une montée en gamme maîtrisée et un tempo d’innovation qui fait levier sur le ticket moyen.
Sur le plan normatif, EssilorLuxottica publie en IFRS et déclare des informations financières auditées. Les documents mis à disposition des investisseurs, y compris les dépôts auprès de l’AMF, ancrent la communication dans un cadre de transparence. La visibilité offerte sur la performance à taux de change constants éclaire par ailleurs l’effet devises et la performance purement commerciale.
IFRS et AMF : transparence accrue pour les investisseurs
L’adossement aux normes IFRS permet la comparabilité intersectorielle, un point clé pour un groupe coté au CAC 40. Les dépôts auprès de l’AMF structurent le calendrier d’information, alors que la montée des activités connectées impose un suivi plus fin de la reconnaissance du revenu, des coûts de R&D et de la capitalisation éventuelle de certaines dépenses technologiques selon les critères IFRS applicables.
Objectifs opérationnels : exécution, mix et innovation
La feuille de route se construit autour de trois leviers :
- Exécution commerciale : homogénéiser la croissance entre régions, maintenir la qualité du service en retail.
- Mix favorable : premiumisation, design iconique, fonctionnalités intelligentes.
- Innovation : intégration de l’IA dans les verres et les montures, et amélioration de l’expérience utilisateur.
Le discours managérial insiste sur la « croissance exponentielle des lunettes avec IA » comme moteur des prochains trimestres, sans guidance chiffrée à ce stade.
- Publiée : inclut l’effet devises et périmètre.
- À taux de change constants : neutralise les devises, périmètre identique.
- Organique : même périmètre, hors acquisitions et cessions, souvent proche du « à taux de change constants » selon les sociétés.
Bien lire les définitions spécifiques fournies par l’émetteur pour une comparaison pertinente dans le temps.
Marché financier : séance animée et lecture des investisseurs
La publication a déclenché une réaction immédiate : l’action s’est hissée en tête du CAC 40 à l’ouverture, avec un bond de plus de 9 % après les trimestriels. Le dépassement du consensus et la trajectoire consolidée à taux de change constants ont joué le rôle de catalyseurs. Ce type de séance valide l’idée d’un rerating lorsque la visibilité s’éclaircit sur la qualité du mix et l’avancée des plateformes technologiques.
CAC 40 : séance du 17 octobre 2025
Le flux acheteur est venu des investisseurs sensibles aux signes de surperformance opérationnelle. Les publications de commandes ou de volumes sur les produits connectés restent parcimonieuses, mais la résonance commerciale, mesurée par les revenus et la tonalité de la demande, suffit pour nourrir un repositionnement des attentes. Le marché a sanctionné positivement la surprise sur le chiffre d’affaires et la confirmation des objectifs à moyen terme.
Sell-side : angles de modélisation privilégiés
Les modèles d’analystes se concentrent sur trois variables :
- Cadence à taux de change constants par région, avec une prime au rythme nord-américain.
- Mix produits et sensibilité des marges aux lunettes connectées.
- FX et élasticité prix, afin de distinguer la performance intrinsèque des effets exogènes.
La granularité sur la contribution des équipements connectés reste un angle d’incertitude assumé par la direction. Les investisseurs valorisent la direction de voyage plutôt que des cibles volumétriques immédiates.
Le consensus agrège les estimations de plusieurs bureaux d’analystes, offrant un point d’ancrage pour juger la surprise sur résultats. Une publication supérieure au consensus, comme ici sur le chiffre d’affaires, est souvent interprétée comme un signal de qualité d’exécution. Il convient toutefois d’examiner le détail par région et par segment pour confirmer la récurrence de la surprise.
Mouvements stratégiques et trajectoire climat : industrialisation responsable
EssilorLuxottica module sa stratégie par des coopérations et des investissements ciblés, notamment en R&D optique et en technologies embarquées. Le groupe n’a pas communiqué de détails transactionnels additionnels dans le cadre des éléments examinés ici. Les marchés retiennent néanmoins une logique de consolidation du savoir-faire, de l’optique de précision aux fonctionnalités d’IA.
Sur la trajectoire climat, l’entreprise déploie des matériaux recyclés dans ses montures et vise une réduction de l’empreinte carbone alignée avec les objectifs européens de neutralité à l’horizon 2050. Ces choix répondent aux attentes des investisseurs RSE et renforcent la compétitivité auprès des distributeurs et des clients finaux, de plus en plus sensibles aux engagements environnementaux.
Partenariats technologiques : coopérations renforcées au service du produit
Les coopérations en optique de précision et en IA accélèrent le développement de produits différenciants. Au-delà de l’électronique, la valeur se joue dans l’assemblage discret de capteurs, l’optimisation énergétique et l’ergonomie. La capacité à industrialiser ces briques sans dégrader le style des montures constitue un avantage compétitif difficile à reproduire.
Matériaux et empreinte carbone : effets business tangibles
La substitution de matériaux et l’optimisation des processus de fabrication réduisent les émissions et peuvent, à terme, abaisser certains coûts total de possession. Les distributeurs premium tendent à favoriser les gammes écoresponsables, constituant un argument de référencement et de storytelling de marque. Pour EssilorLuxottica, l’enjeu est de concilier ces progrès avec la solidité, la légèreté et la durabilité du produit fini.
L’intégration de capteurs, de verres avancés et d’IA requiert des tolérances serrées, une maîtrise des matériaux et un contrôle qualité rigoureux. Cette complexité crée une barrière à l’entrée et consolide la prime au leader qui sait industrialiser à grande échelle sans sacrifier le design. C’est précisément l’ADN d’EssilorLuxottica.
Feuille de route 2026 : exécution et différenciation comme boussoles
Le trimestre record consolide la thèse d’une croissance tirée à la fois par les fondamentaux retail et par l’innovation des lunettes connectées. L’objectif de croissance annuelle autour de 5 % à taux de change constants sur 2022-2026 et la cible de marge opérationnelle ajustée de 19-20 % à 2026 restent la référence de place. La capacité à faire monter en puissance les gammes intelligentes, sans diluer la rentabilité, sera le point d’attention clé du buy-side.
Pour les acteurs français de la chaîne de valeur, la diffusion de l’IA en entreprise ouvre des synergies concrètes, de la conception au service après-vente. EssilorLuxottica capte déjà cet avantage compétitif et dispose des relais nécessaires pour l’amplifier.
La technologie ne remplace pas le style, elle l’amplifie : c’est la promesse sur laquelle le groupe joue désormais sa prochaine avance.