Création d'une nouvelle filiale Nuward SMR par le groupe EDF
Publié le 04/04/2023 à 11h59 par Marie Therrien
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EDF crée une filiale pour son réacteur Nuward, qui franchira les étapes nécessaires pour la mise en place d'une centrale nucléaire en 2030.
L'entreprise française EDF affirme que la création d'une filiale à 100 % permettra au petit réacteur modulaire (SMR) Nuward de franchir ses « prochaines étapes clés » en vue d'une première concrétisation nucléaire en 2030.
EDF a déclaré qu'après la phase de conception, « Nuward va maintenant procéder aux activités de conception de base pour faire progresser la maturité de la conception, en tirant parti de l'expertise et de l'expérience des équipes d'ingénierie nucléaire du groupe EDF, tout en bénéficiant du soutien d'un réseau international de partenaires industriels ».
Un dossier d'options de conception et de sûreté devrait être soumis à l'Autorité de sûreté nucléaire française en juillet et des discussions et engagements ont lieu pour évaluer et sélectionner les sites possibles pour la première centrale - de référence - en France.
Le projet Nuward a été lancé en 2019
Le projet Nuward a été lancé en septembre 2019 par le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), EDF, Naval Group et TechnicAtome. Nuward - composé d'une centrale SMR de 340 MWe et de deux réacteurs à eau pressurisée (REP) de 170 MWe chacun - a été développé conjointement en s'appuyant sur l'expérience française en matière de REP. Cette technologie devrait permettre de remplacer d'anciennes centrales au charbon, au pétrole et au gaz fortement émettrices de CO2 dans le monde entier et de soutenir d'autres applications telles que la production d'hydrogène, le chauffage urbain ou le dessalement.
Après sa création, la société Nuward continuera de travailler avec ses partenaires de longue date - CEA, TechnicAtome, Naval Group - ainsi qu'avec ses partenaires de l'année dernière, Framatome et Tractebel. Ses effectifs devraient atteindre environ 150 personnes dans son équipe principale d'ici 2024, et plus de 600 personnes au total, y compris le personnel des partenaires, contribueront au projet.
Déclarations des principaux acteurs
Renaud Crassous, président de Nuward, a déclaré que l'objectif était « d'intégrer pleinement les catalyseurs du succès des SMR, à savoir l'innovation, la modularisation, la standardisation et la production en série. Nous nous engageons à accélérer la vitesse d'exécution afin de livrer la conception du SMR de Nuward à temps pour répondre aux attentes du marché, à savoir une première concrétisation nucléaire dès 2030 ».
Xavier Ursat, cadre supérieur du groupe EDF en charge de l'ingénierie et de la division des nouveaux projets nucléaires, a déclaré qu'en tant que filiale intégrée au groupe EDF, l'entreprise sera « un élément clé pour un produit commercialisé dans les délais, apportant l'agilité et la rapidité nécessaires pour respecter les prochaines étapes clés ».
Le Nuward est l'un des nombreux SMR actuellement en développement dans différents pays et la société espère qu'il « deviendra le leader européen » de la technologie SMR. Il a déjà suscité de l'intérêt ailleurs en Europe, avec un accord réglementaire conclu l'année dernière qui signifie que l'organisme français de réglementation de la sûreté nucléaire et les organismes de réglementation tchèques et finlandais collaborent pour un examen réglementaire conjoint européen précoce pilote.
Selon la feuille de route SMR de la société française, la phase impliquant la conception détaillée et la demande officielle d'une nouvelle installation nucléaire devrait commencer en 2026, suivie de la première concrétisation en France en 2030, la construction de cette première unité devant prendre environ trois ans.