Comment Dionymer valorise les biodéchets en biopolymères ?
Découvrez comment Dionymer transforme biodéchets en biopolymères à Mérignac pour réduire l'usage de plastiques fossiles.

Transformer la contrainte des déchets en une ressource industrielle. C’est le pari de Dionymer, jeune pousse girondine qui convertit des biodéchets en biopolymères. À Mérignac, l’équipe a franchi un cap avec un pilote préindustriel et des premiers lots livrés, affichant une ambition claire: remplacer une partie des plastiques fossiles dans la cosmétique, l’agriculture et l’emballage tout en bâtissant une filière locale et compétitive.
Dionymer transforme les biodéchets en polymères utiles
Dionymer développe un matériau biosourcé et biodégradable à partir de déchets organiques. L’approche s’inscrit dans un cadre qu’elle veut vertueux: collecter des biodéchets, les valoriser via un procédé bactérien, puis fournir aux industriels une poudre polymère compatible avec plusieurs applications.
Cette ligne technique répond à deux exigences du marché français: réduire la dépendance aux ressources fossiles et sécuriser des approvisionnements locaux fiables. La promesse est double: un gain environnemental mesurable et une fonctionnalité matière calibrée pour l’industrie.
Qui est dionymer
Créée en 2021, l’entreprise est présidée par Thomas Hennebel, chimiste de 31 ans au lancement du projet, entouré de deux cofondateurs ingénieurs. Le siège est situé à Mérignac, au cœur de la métropole bordelaise, un territoire où le vivier d’ingénierie et les partenaires académiques favorisent les technologies de matériaux.
La société s’est structurée autour d’un premier noyau de 13 collaborateurs, avec un objectif de doublement affiché dès 2024 pour accompagner l’industrialisation. La croissance d’effectifs est pensée en cohérence avec la montée en cadence du pilote et le développement d’applications co-construites avec les clients.
Des premiers lots à la qualification marché
Fin 2023, Dionymer a validé des productions à l’échelle kilo permettant de livrer des premiers partenaires en cosmétologie et en plasturgie. Ce jalon a précédé l’entrée en service d’un pilote préindustriel début 2024 à Mérignac, destiné à stabiliser la qualité matière et à multiplier les essais chez les clients.
Cette étape réunit deux enjeux: fiabiliser les paramètres de fermentation et d’extraction puis documenter la performance d’usage dans des matrices spécifiques, par exemple des emballages cosmétiques ou des films agricoles. Les premiers retours permettent d’orienter l’optimisation formulation et la sélection des additifs compatibles.
Repères clés sur le projet industriel Dionymer
Trois jalons structurent la montée en cadence de la start-up.
- Validation matière fin 2023: premiers lots livrés en cosmétique et plasturgie, qualification initiale chez des clients pilotes.
- Pilote préindustriel début 2024 à Mérignac: stabilisation du procédé et production régulière pour essais marché.
- Cap industriel ciblé à 2030: unité de 1 000 à 2 000 tonnes par an envisagée, sous réserve de financements et d’accords clients.
Un procédé bio-inspiré prêt pour la montée en cadence
Le cœur technologique de Dionymer est fondé sur la capacité de bactéries à stocker de l’énergie sous forme de polymères lorsqu’elles disposent de certains nutriments. Nourries à partir de déchets alimentaires collectés auprès de ménages, de la restauration ou de la grande distribution, ces bactéries produisent un matériau de la famille des PHA que l’entreprise récupère sous forme de poudre.
Le schéma industriel repose sur un fermenteur inox de 2 000 litres. En quelques jours, les paramètres de culture conduisent à l’accumulation intracellulaire de la matière. L’extraction permet ensuite d’obtenir un produit inodore, manipulable par les plasturgistes au travers de procédés standards de mise en forme.
Processus bactérien et pha
Les PHA sont des polyesters biosourcés obtenus par fermentation de substrats organiques. Ce portefeuille de polymères couvre des propriétés diverses, de souples à rigides, selon la structure chimique et les co-monomères. Les experts du secteur soulignent aussi la compatibilité de certains PHA avec des bioplastiques existants comme le PLA, afin d’optimiser mise en œuvre et performances matière, avec un intérêt particulier pour accélérer le déploiement industriel (Actu-Environnement, début août 2025).
L’intérêt de ce couple PHA-PLA tient à la complémentarité: résistance mécanique, procédés de transformation déjà diffusés et trajectoires de fin de vie mieux documentées. En pratique, les mélanges se calibrent au cas par cas, en fonction de l’usage final et des contraintes réglementaires.
Fermentation, extraction et usages
La chaîne opératoire est calibrée pour minimiser les pertes et maximiser la pureté. L’optimisation des temps de cycle, du ratio nutriments-biomasse et des conditions de récolte s’avère déterminante pour le rendement par lot et la répétabilité des résultats.
Le produit fini se présente en poudre blanche, ensuite granulée ou composée selon les demandes. Les marchés cibles incluent des pots et flacons cosmétiques, des films agricoles potentiellement biodégradables selon normes adaptées, et des composants d’emballage à empreinte carbone réduite. Chaque application suppose une logique d’homologation spécifique et des essais d’usage pour valider durabilité, teintage, barrière et compatibilité process.
Un fermenteur de cette capacité permet d’assurer une régulation fine de l’oxygène dissous, du pH et de la température. Le pilotage de ces paramètres conditionne l’accumulation de PHA dans la cellule bactérienne.
Le cycle-type se déroule ainsi: phase de croissance, phase d’accumulation sous contrainte nutritive, puis récolte et délitage de la biomasse. L’extraction s’effectue ensuite par voies mécaniques et chimie douce, l’objectif étant de limiter les solvants et d’assurer une poudre d’un haut degré de pureté, mieux acceptée par l’industrie.
Ce qu’il faut retenir côté matière
Trois atouts clés des PHA produits à partir de biodéchets.
- Origine biosourcée: valorisation de flux organiques existants.
- Fin de vie potentielle: biodégradabilité selon normes et conditions d’usage à préciser par application.
- Compatibilité process: transformation via équipements de plasturgie classiques après formulation.
Capitaux, emplois et industrialisation visée en france
Pour donner l’élan nécessaire au pilote et aux premières livraisons, Dionymer a réalisé une levée de 1,5 million d’euros fin 2023, opérée pour sécuriser les premières étapes industrielles et les recrutements associés (Sud Ouest, décembre 2023). L’entreprise prépare désormais un nouveau tour de table, plus significatif, afin de valider sa trajectoire vers une unité industrielle à l’horizon 2030.
Le format envisagé dépasse le cadre d’un simple atelier pilote. Dionymer projette 1 000 à 2 000 tonnes par an de capacité installée une fois la première usine mise en service, avec une montée progressive liée aux contrats clients et aux possibilités d’approvisionnement en biodéchets.
L’ancrage à Mérignac offre un cadre favorable: accès aux flux de biodéchets de l’aire urbaine, collaboration avec des plateformes technologiques et proximité d’un tissu industriel diversifié. Les recrutements cibles couvrent l’ingénierie procédé, la qualité et réglementation et la commercialisation pour faire le lien entre techno et marchés finaux.
Les investissements viendront aussi appuyer la caractérisation avancée des matériaux, essentielle pour la rédaction de cahiers des charges par secteur, et pour les futures démarches d’évaluation tiers parti lorsque la société décidera de viser des labels ou attestations pertinents.
Marchés testés et attentes clients
Selon l’entreprise, une trentaine de clients teste aujourd’hui la matière. Cette phase de qualification reflète la sensibilité des chaînes d’approvisionnement: les donneurs d’ordre veulent des matériaux stables, traçables et compatibles avec leurs lignes. Les essais portent sur les paramètres de transformation, la colorabilité, la barrière à l’humidité et la résistance mécanique sur des cycles d’usage réalistes.
Les trois familles d’applications les plus avancées se dessinent: emballages cosmétiques, films et accessoires pour l’agriculture, et solutions de packaging où l’empreinte carbone est sous surveillance. À ce stade, l’enjeu réside dans la répétabilité de la performance et la documentation des fin de vie dans les conditions d’usage ciblées.
Cosmétique et hygiène
Le secteur cosmétique cherche des emballages plus sobres en carbone et techniquement fiables. Les attentes portent sur la rigidité des pièces, la résistance chimique face aux formules, et l’aptitude à l’impression et coloration. Un polymère de type PHA peut répondre à des besoins de pièces injection-moulées comme les couvercles, inserts et godets, sous réserve d’un contrôle strict des tolérances et d’une stabilité dimensionnelle en conditions réelles.
La conformité au contact éventuel avec la peau impose un cadre de tests qui dépasse la simple performance mécanique: migration potentielle d’additifs, absence de substances indésirables, conformité aux réglementations applicables.
Agriculture et films biodégradables
Dans l’agriculture, l’intérêt vise les films de paillage et accessoires potentiellement biodégradables selon normes adaptées. La matière doit concilier tenue en service et dégradation contrôlée après usage. Les opérateurs agricoles cherchent à réduire les coûts de collecte en fin de culture, tout en évitant la fragmentation problématique des films classiques.
La clé se joue sur la vitesse de biodégradation selon l’épaisseur, les additifs et les conditions de sol. La documentation technique devra s’appuyer sur des tests normalisés et des protocoles reconnus par la filière pour lever les ambigüités d’usage.
Packaging et logistique
Dans le packaging, la pression se concentre sur le scope 3 des émissions. Les alternatives biosourcées peuvent réduire l’empreinte carbone du composant lorsqu’elles sont correctement intégrées à l’écosystème fin de vie. Les acheteurs exigent des analyses de cycle de vie comparables, des fiches données matériaux exploitables, et une garantie de volumes suffisamment robustes pour accompagner des déploiements multi-sites.
La possibilité de formuler des composés personnalisés ouvre des cas d’usage niches à forte valeur, par exemple des pièces techniques à contraintes spécifiques de flexibilité, d’adhésion ou d’anti-UV.
Points de vigilance industriels
Quatre exigences récurrentes remontées par les acheteurs.
- Stabilité inter-lots: dispersion mécanique et couleur maîtrisées.
- Processabilité: réglages stables sur extrudeuses et presses existantes.
- Fin de vie: scénarios crédibles selon les filières locales.
- Coût total: approche TCO intégrant qualité, déchets de production et garantie d’approvisionnement.
Mise en contexte réglementaire et environnemental en france
Le cadre français évolue en faveur des produits biosourcés, reconnu comme un levier de souveraineté matière et de réduction de l’empreinte carbone. Cette orientation est rappelée dans les communications publiques sur les produits biosourcés et les politiques de gestion des déchets, qui signalent une diminution de la production de déchets et une progression du recyclage dans l’Hexagone, points alignés avec les objectifs climatiques européens à l’horizon 2050 (notre-environnement.gouv.fr, 6 août 2025).
Les acteurs industriels naviguent par ailleurs dans un espace réglementaire multi-normes. Les applications d’emballage, de contact alimentaire ou de cosmétique supposent des évaluations spécifiques, des essais toxicologiques et une conformité à des référentiels de biodégradabilité lorsque celle-ci est revendiquée. Les organismes nationaux comme l’ANSES peuvent être consultés dans le cadre d’évaluations selon l’usage final.
Normes et preuves attendues
La biodégradabilité ne se décrète pas. Elle se mesure et se atteste à l’aide de normes de référence telles que EN 13432 pour la compostabilité en conditions industrielles. Les PHA, selon leur structure et leur formulation, peuvent répondre à ces exigences ou s’en approcher, mais les résultats varient selon les copolymères, la morphologie du produit et l’épaisseur.
Au-delà des tests, les annonceurs doivent veiller à l’exactitude des allégations en évitant les promesses génériques. Un matériau compostable industriellement n’est pas nécessairement compostable à domicile, et un polymère biodégradable ne l’est pas en toutes conditions. La clarté des mentions est un enjeu de conformité et de confiance pour les marques.
Dans la littérature, certaines familles de PHA montrent une biodégradation en compostage industriel, d’autres exigent des conditions plus spécifiques. Les paramètres clés incluent la température, l’aération, la charge microbienne et l’épaisseur des pièces.
Pour une exploitation industrielle, il est crucial de documenter ces résultats à l’échelle des applications visées, puis d’en déduire des consignes de tri et d’usage compréhensibles pour l’utilisateur final. La cohérence filière est essentielle aux bénéfices environnementaux.
Le registre public des rappels de produits rappelle quant à lui que la sécurité doit primer sur toute innovation. Les rappels, mis à jour régulièrement, soulignent l’importance de la maîtrise des formulations et des procédés, y compris pour les nouveaux matériaux. Cette exigence de sécurité est indissociable de la promesse de durabilité et de conformité attendue par les distributeurs et les consommateurs.
Paysage concurrentiel et partenariats possibles
La dynamique des biopolymères fédère un écosystème actif en Europe. L’émergence de bioraffineries dédiées aux polymères biosourcés en France et dans les pays voisins confirme la maturation du secteur. En parallèle, des start-up spécialisées se positionnent sur des niches de performance ou de valorisation de flux locaux.
Dans ce contexte, Dionymer a intérêt à articuler sa croissance avec des partenaires capables d’apporter des volumes de biodéchets réguliers, des capacités de formulation et des outils de transformation à l’échelle. Le modèle le plus robuste associera collectivités, gérants de déchets, transformateurs et marques finalisées.
Futerro: stratégie en normandie
En France, l’industriel belge Futerro a annoncé un projet d’implantation en Normandie pour une bioraffinerie de bioplastiques. Cette initiative témoigne de l’attractivité du territoire pour des investissements d’envergure sur les matériaux biosourcés. Pour Dionymer, ce type de projet voisin confirme que les chaînes de valeur locales peuvent se structurer et que les débouchés se diversifient lorsque les capacités en amont et en aval s’installent.
Écosystème local des biodéchets
La réussite d’une filière PHA à partir de biodéchets exige des accords d’approvisionnement pérennes. Les collectivités et la grande distribution, déjà mobilisées sur la collecte séparée et la réduction du gaspillage, peuvent jouer un rôle structurant pour garantir la qualité des intrants et une logistique optimisée vers les sites de fermentation.
La qualité du substrat influe directement sur les rendements matière et sur la cohérence environnementale du procédé. Un partenariat bien ficelé favorise la stabilité des coûts et la traçabilité, deux critères scrutés par les acheteurs industriels.
Risques d’exécution et leviers économiques
Le premier verrou demeure le coût total de production face aux résines fossiles, dont les prix fluctuent mais restent des références pour la plupart des metteurs en marché. La montée en échelle, la réduction des coûts d’extraction et la standardisation des formulations seront déterminantes pour atteindre des prix d’équilibre acceptés par le marché.
Deuxième enjeu: la sécurité d’approvisionnement. Les volumes de biodéchets existent, mais leur stabilité qualitative et la logistique de collecte déterminent la performance opérationnelle. Des contrats pluriannuels peuvent sécuriser la matière première et améliorer la visibilité financière pour les investisseurs.
Troisième levier: la conformité. L’alignement réglementaire par application, la clarté des allégations et la documentation technique sont autant de facteurs qui accélèrent la signature des premiers contrats-cadres. Enfin, la preuve d’usage via des pilotes clients réussis, assortie d’analyses de cycle de vie crédibles, renforce l’argumentaire face aux directions achats.
Le coût matière dépend de plusieurs postes: intrants et pré-traitements des biodéchets, énergie du site, rendements de fermentation, et efficacité d’extraction. La marge de manœuvre se situe dans l’optimisation des cycles, la réduction des pertes et l’amélioration de la qualité inter-lots pour limiter les rebuts en transformation.
Sur le volet commercial, la priorisation de segments à valeur où les gains d’empreinte environnementale sont monétisables, ainsi que les co-développements avec des marques, peuvent soutenir la trajectoire prix dans les premières années avant l’atteinte du plein régime industriel.
Le marché français joue de ses atouts: un cadre public incitant aux productions biosourcées, une amélioration de la gestion des déchets et une base industrielle capable d’absorber des volumes croissants. Les communications nationales récentes confirment cette direction, en insistant sur la nécessité de substituer des matériaux fossiles par des alternatives durables lorsque c’est pertinent et prouvé.
Gouvernance et financement: les chantiers prioritaires
Pour transformer le pilote en site industriel, la discipline de projet sera centrale. Cela inclut un calendrier d’investissements phasé, une gouvernance qualité adaptée aux filières sensibles et une feuille de route réglementaire par segment d’application. Les équipes devront composer avec des cycles de décision parfois longs côté clients, en particulier dans la cosmétique et l’agro.
Le prochain tour de table aura une double vocation: financer la montée en capacité et soutenir le capital de travail nécessaire aux campagnes d’essais multiples. La structuration avec des partenaires industriels ou financiers experts des matériaux peut aussi faciliter l’accès à des outils de transformation mutualisés et à des réseaux commerciaux établis.
Dans cette perspective, la capacité à démontrer un pipeline de commandes et des engagements clients progressifs pèsera dans l’équation. Les premiers déploiements, même à échelle limitée, sont précieux pour dérisquer la technologie et attester des bénéfices sur l’empreinte carbone et la fonctionnalité d’usage.
L’histoire et les intentions industrielles de dionymer
Derrière le procédé, il y a une vision d’économie circulaire en circuit court. Dionymer ne se présente pas comme un simple fournisseur de résine, mais comme un acteur d’écosystème qui structure des flux organiques vers une valeur matière mesurable, avec un retour d’expérience terrain rapide grâce à son pilote.
À ce stade, la société ne revendique pas publiquement de certifications spécifiques. Elle met plutôt l’accent sur la preuve d’usage chez les clients pilotes et sur l’amélioration continue du procédé. Ce positionnement, pragmatique, vise à bâtir la crédibilité pas à pas, au rythme des essais matière et de la consolidation des chaînes d’approvisionnement.
Le discours est clair: démontrer la viabilité économique et environnementale tout en nouant des accords d’approvisionnement et de transformation. Si ces éléments s’alignent, l’objectif de 1 000 à 2 000 t/an à l’horizon 2030 devient une trajectoire crédible, à condition que la demande marché se confirme au-delà des POC et que les arbitrages prix-performances s’équilibrent.
Signaux macro: demande, déchets et biosourcé
Les signaux macro en France sont plutôt porteurs pour des innovations comme Dionymer. Les communications publiques rappellent les avantages des produits biosourcés pour substituer des matières fossiles et soutenir la transition. Elles soulignent aussi un mouvement baissier de la production de déchets avec un recyclage en progression, ce qui cadre avec la montée d’une économie plus circulaire et efficiente.
Pour les industriels, ces orientations ne remplacent pas la nécessité de chiffrer au cas par cas l’intérêt environnemental et économique. Un matériau biosourcé n’est pas, par principe, meilleur dans tous les usages. Les analyses de cycle de vie restent l’outil de référence pour éclairer les choix, segment par segment, et éviter des effets rebond non souhaités.
La demande croissante pour des emballages responsables est tangible chez les marques. Mais la décision d’implanter un nouveau matériau dépend du risque industriel perçu et des coûts de transition. Un accompagnement technique serré, des essais sur lignes et des garanties contractuelles ciblées peuvent abaisser ces barrières.
Capteurs de confiance: preuves à apporter en 2025 et après
Pour sécuriser la suite, Dionymer doit livrer des preuves tangibles à court terme: répétabilité des performances, maîtrise du coût matière et dossiers techniques prêts pour les audits des donneurs d’ordre. Le dialogue réglementaire par application aidera à cadrer les allégations de fin de vie et à structurer des consignes d’usage pertinentes.
La montée en puissance passera par des contrats pilotes structurants dans 2 ou 3 segments. Un portefeuille de projets plus large viendra ensuite. C’est un chemin classique dans les matériaux, où la profondeur technique exige une acculturation progressive des chaînes achats et qualité, avant des déploiements à grande échelle.
Les politiques publiques favorables aux biosourcés et à la réduction des déchets créent un climat incitatif. Concrètement, ces orientations favorisent le financement de pilotes, la structuration de filières de collecte et la diffusion de référentiels communs pour évaluer les projets.
Pour les entreprises clientes, l’adoption est accélérée lorsqu’existent: des fournisseurs fiables, des preuves d’usage, et des conditions contractuelles équilibrées, avec des options de montée en volume et une transparence des coûts et des impacts.
Dans ce contexte, Dionymer bénéficie d’un environnement institutionnel qui reconnaît la pertinence des solutions biosourcées et encourage leur expérimentation à l’échelle industrielle, contribuant à la résilience matière du pays et à la baisse des émissions à moyen terme.
Cadre d’action concret pour les clients de dionymer
Pour les acteurs de la cosmétique, de l’emballage ou de l’agriculture, l’intégration d’un biopolymère de type PHA suit un parcours connu. Il s’agit de définir des spécifications cibles, de réaliser des essais sur lignes existantes avec accompagnement, puis de documenter les performances et les fin de vie par référence à des normes adaptées.
Le temps projet dépend de la complexité des pièces. Pour des composants simples, la qualification peut être rapide, sous réserve d’une stabilité inter-lots. Pour des assemblages complexes ou des pièces à fortes contraintes, la courbe d’apprentissage est plus longue. Un partenariat de développement sur 6 à 18 mois est souvent nécessaire pour passer du prototype au déploiement en série.
La solution Dionymer vise précisément à réduire cet intervalle en apportant une matière prête à l’emploi et une documentation technique qui s’étoffe au fil des campagnes. Les arguments recherchés par les acheteurs sont clairs: traçabilité, stabilité, coût total maîtrisé, et bénéfice environnemental démontrable.
Indicateurs à suivre d’ici 2026
Trois indicateurs permettront d’évaluer la robustesse de la trajectoire Dionymer.
- Qualité matière: homogénéité inter-lots et taux de non-conformités en extrusion ou injection.
- Volumes livrés: capacité de produire régulièrement des lots multi-kilos puis multi-tonnes pour les pilotes clients.
- Accords marché: signature de contrats-cadres dans au moins deux segments, gage de viabilité commerciale.
En parallèle, les capex nécessaires au passage à l’échelle devront être sécurisés par la levée à venir. L’articulation entre investissements, recrutement et order book constituera le test de maturité. À mesure que la stabilité process s’améliore, les coûts doivent refluer, renforçant l’attractivité par rapport aux résines fossiles.
Points de repère sectoriels utiles
Le marché des biopolymères reste modeste face au volume total des plastiques. Les PHA, segment encore émergent, bénéficient d’une attention croissante des industriels en quête de solutions dont la fin de vie et la provenance sont mieux maîtrisées. Les décideurs examinent la compatibilité réglementaire et l’avantage environnemental sur une base quantifiée, gages d’une adoption raisonnée.
Du côté des politiques publiques, la mise en avant des produits biosourcés s’accompagne d’un rappel de prudence sur les allégations et sur la cohérence filière. En France, les communications officielles récentes insistent sur des indicateurs positifs de gestion des déchets, ce qui crée un contexte d’opportunités pour des acteurs capables de convertir ces flux en matériaux industriels fonctionnels.
Pour Dionymer, la feuille de route est lisible: prouver, documenter, sécuriser. La matière et le procédé sont là. Le marché écoute. Les prochains mois se joueront sur des engagements fermes et des volumes récurrents, conditions de crédibilité durable auprès des grands comptes.
À retenir sur l’environnement marché
Deux éléments structurants pour les mois qui viennent.
- Demande: intérêt élevé des marques pour des solutions biosourcées, sous réserve de preuves techniques et économiques.
- Offre: consolidation d’une filière française autour de projets industriels et de partenariats d’approvisionnement en biodéchets.
Ce que révèle l’itinéraire de dionymer
Le cas Dionymer illustre une approche pragmatique de la substitution des plastiques fossiles: partir des flux disponibles, éprouver un procédé bio-inspiré, livrer des premiers clients, puis viser une montée en puissance à horizon 2030. La réussite combinera excellence procédés, conformité démontrée et modèles partenariaux équilibrés.
Dans un contexte national qui met en avant les biosourcés et la réduction des déchets, la start-up bénéficie d’un alignement favorable. Il lui reste à convertir l’intérêt en contrats et à sécuriser les financements pour franchir la marche industrielle. La trajectoire est en place, l’enjeu désormais est d’aller au bout de la promesse, au service des marchés visés et d’une empreinte matière mieux maîtrisée.
En combinant valorisation des biodéchets, procédé PHA et discipline industrielle, Dionymer propose une voie crédible vers des plastiques plus responsables, à condition de consolider les preuves techniques, économiques et réglementaires qui guideront l’adoption à grande échelle.